Les ménages à bas revenus et le logement social
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un tiers des ménages à bas revenus habitent dans des logements du parc social ; c'est surtout le cas des couples et des familles monoparentales. Ils occupent souvent des logements construits entre 1962 et 1974, situés dans des grands ensembles et dans des quartiers qui souffrent de déficits d'image et d'attractivité. En contrepartie, leurs loyers sont généralement plus bas que ceux des autres locataires de HLM. Bien que ces ménages occupent des logements plutôt spacieux, ils sont fréquemment confrontés à des problèmes de surpeuplement. En effet, les familles nombreuses à bas revenus ne parviennent pas toujours à louer des logements suffisamment grands pour correspondre à leurs besoins. Au sein-même du parc social, surpeuplement, ancienneté et localisation des logements provoquent plus d'insatisfaction parmi les locataires à bas revenus que chez les ménages plus favorisés.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 45
Langue Français

Extrait

N° 962 - AVRIL 2004
PRIX : 2,20€
Les ménages à bas revenus
et le logement social
Jean-Claude Driant, Institut d’urbanisme de Paris, Université Paris XII
Christelle Rieg, division Logement, Insee
n tiers des ménages à bas revenus La reprise de l’accession à la propriété enre-
gistrée durant la deuxième moitié des annéeshabitent dans des logements du
quatre-vingt-dix a accéléré la rotation dans leUparc social ; c’est surtout le cas
parc social : les locataires les plus solvables du
des couples et des familles monoparenta-
parc social sont devenus propriétaires et ont
les. Ils occupent souvent des logements ainsi laissé la place à de nouveaux occupants,
construits entre 1962 et 1974, situés dans dont les revenus étaient plus bas. Par ailleurs,
des grands ensembles et dans des quar- l’extinction du parc locatif privé à bas loyer, qui
a longtemps joué un rôle majeur de « parctiers qui souffrent de déficits d’image et
social de fait », souvent en contrepartie d’und’attractivité. En contrepartie, leurs
confort moindre, contribue aussi sans doute à
loyers sont généralement plus bas que
expliquer l’accroissement de la proportion de
ceux des autres locataires de HLM. Bien personnes à faibles ressources au sein du parc
que ces ménages occupent des loge- social.
ments plutôt spacieux , ils sont fréquem-
ment confrontés à des problèmes de
Les ménages à bas revenus habitentsurpeuplement. En effet, les familles
les logements sociaux les plus anciensnombreuses à bas revenus ne parvien-
nent pas toujours à louer des logements Le parc locatif social est très marqué par la pré-
suffisamment grands pour correspondre gnance de l’habitat collectif urbain ; plus du
à leurs besoins. Au sein même du parc tiers du parc a été construit entre 1962 et 1974
et il s’agit de logements confortables, dotéssocial, surpeuplement, ancienneté et
dans leur quasi-totalité des équipements élé-localisation des logements provoquent
mentaires du confort sanitaire moderne.
plus d’insatisfaction parmi les locataires
Cependant, les 4,2 millions de logements
à bas revenus que chez les ménages plus sociaux constituent un ensemble assez hétéro-
favorisés. gène (tableau 3).
Les ménages à bas revenus habitent plus sou-
vent que les autres dans les immeubles les
En 2002, près d’un ménage à bas revenus sur plus anciens du parc social ; ils sont 69 % à
trois était locataire du parc social (tableau 1). vivre dans des logements antérieurs à 1974,
C’est la première fois, dans les enquêtes loge- contre 56 % pour les ménages appartenant
ment, que ce statut d’occupation arrive au pre- aux sept déciles supérieurs. Cette ancienneté
mier rang pour les ménages à bas revenus, révèle principalement une double relation :
devant la propriété non accédante et près de d’abord en termes de loyer (brut, c’est-à-dire
huit points au-dessus du secteur locatif privé. avant déduction des aides au logement),
C’est d’abord le résultat de tendances structu- puisque les locataires à bas revenus s’orien-
relles dans la distribution des revenus : les tent d’eux-mêmes ou se voient attribuer plus
ménages à bas revenus sont aujourd’hui plus souvent les logements les moins chers. Ces
jeunes et plus souvent composés de familles, logements majoritairement construits entre
clientèle traditionnelle du logement social. La 1962 et 1974 sont généralement situés dans
proportion de locataires du parc social s’est des grands ensembles et dans des quartiers
cependant accrûe pour tous les types de qui souffrent de déficits d’image et d’attracti-
ménages à bas revenus (tableau 2). Par vité. D’ailleurs, l’insatisfaction des locataires
exemple, entre 1988 et 2002, cette proportion est à la mesure de ces déficits.
est passée de 17%à31% parmi les couples Ces quartiers datent d’une époque où les politi-
actifs à bas revenus et, de 48%à56% pour les ques publiques ont favorisé la production de
familles monoparentales. grands logements. Les ménages à bas
INSEE
PREMIERE Répartition des ménages par statut d’occupation selon le niveau de revenu en 1988 et 2002
En %
1988 2002
Ménages à Ménages Autres Ménages à Ménages Autres
Ensemble Ensemble
bas revenus modestes ménages bas revenus modestes ménages
Locataires du secteur social 19,1 23,0 15,3 17,1 32,1 24,7 13,2 17,5
Propriétaires non accédants 35,8 28,4 26,4 27,8 27,9 35,0 37,4 35,8
Locataires du secteur privé 19,5 18,8 20,3 20,0 24,3 19,6 19,1 19,8
Autres statuts (logés gratuitement, sous locataires…) 14,0 11,5 7,1 8,7 8,5 7,2 4,4 5,4
Accédants à la propriété 11,6 18,3 30,9 26,4 7,2 13,5 25,9 21,5
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Champ : Ensemble des ménages
Source : Enquêtes logement 1988 et 2002, Insee
Evolution de la proportion de ménages locataires d’un logement social
parmi les ménages à bas revenus selon le type de ménage de 1988 à 2002
En % plus de quatre personnes vivent dans
des logements de plus de quatre pièces,Répartition
1988 1992 1996 2002
2002 alors que c’est le cas pour 45 % des plus
1
Ménages dont la PR* est retraitée 10,6 13,0 14,5 16,8 33,4 favorisés. Chez les emménagés récents
Couples dont la PR est active et a un emploi 16,6 23,8 28,3 31,4 19,5 (définition), l’écart entre les deux grou-
Couples dont la PR n’est pas retraitée et n’a pas d’emploi 37,8 41,0 45,2 49,8 11,6 pes de ménages se creuse encore :
Familles monoparentales dont la PR a moins de 50 ans 48,0 49,5 56,2 56,2 15,2
25 % pour les ménages à bas revenus
Personnes vivant seules hors retraités 17,4 27,2 24,8 28,2 16,9
de plus de quatre personnes, 55 % pourAutres ménages (familles monoparentales âgées, autres
ménages sans famille) 23,0 38,7 28,1 38,2 3,4 les autres. Ces résultats confirment que,
Ensemble 19,1 24,8 29,7 32,1 100 dès leur emménagement, le niveau de
*
Personne de référence. revenu conditionne le type de logement
1- Cette catégorie inclut également les personnes seules de plus de 65 ans et non retraitées. obtenu et en particulier sa surface : les
Champ : Ménages à bas revenus
emménagés récents à bas revenus dis-Source : Enquêtes logement 1988, 1992, 1996 et 2002, Insee
posent de huit m² de moins par per-
sonne (22,7 m²) que l’ensemble des Quelques caractéristiques du parc social selon le niveau de revenu de ses
ménages relevant des sept décilesoccupants
supérieurs (31,1 m²).
Parmi les locataires du parc social, plusEn %
de 50 % des couples à bas revenusAncienneté des Taille des logements
ayant des enfants sont composés delogements et ajustement à la taille des ménages
plus de quatre personnes, alors que cePart des Part des
Part des Nombre Nombre
logements logements Taux de n’est le cas que pour 16 % de ceux
logements moyen de de pièces
construits de plus de surpeuple- appartenant aux sept déciles supé-construits de- m² par per- par1
entre trois piè- ment rieurs. C’est la cause principale des pro-puis 1990 sonne personne
1962 et 1974 ces
blèmes de surpeuplement (définition)
Ménages à bas revenus de
dans le parc social pour les ménages à
plus de quatre personnes 45,6 9,0 84,7 14,8 49,3 0,7
bas revenus (tableau 3). Le surpeuple-Ménages à bas revenus 40,5 9,2 47,9 23,2 24,3 1,1
ment concerne surtout les ménages enEmménagés récents 41,9 11,9 44,0 22,7 19,2 1,1
Ménages en place 39,4 7,1 51,0 23,7 28,8 1,1 place, mais n’épargne pas les emména-
Ménages modestes 35,6 14,2 43,6 25,2 17,6 1,2 gés récents. Les très grands logements
Autres ménages 31,9 17,9 38,8 31,1 10,1 1,4
(plus de 100 m²) sont très peu nombreux
Ensemble des locataires HLM 34,7 15,1 42,0 27,4 15,4 1,3
dans le parc social.
1- Taux calculé pour les ménages de deux personnes et plus.
Cette inégalité en matière de peuple-Champ : ménages locataires du secteur social
Source : Enquête logement 2002, Insee ment est en partie compensée par le bon
niveau d’équipement des logements. En
effet, l’inconfort sanitaire est presque
revenus, souvent des familles nombreu- inexistant dans le secteur.
ses, sont, plus fréquemment que les Un plus fort risque de
autres, logés dans des logements de surpeuplement
Les ménages à bas revenusplus de tr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents