Endettement et internationalisation des groupes
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De 1999 à 2001, les grands groupes cotés se sont fortement endettés. En revanche, les autres groupes et les entreprises indépendantes ont continué à se désendetter légèrement. L'endettement des grands groupes est très lié à leurs opérations de croissance externe, notamment à l'étranger.

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Langue Français

Extrait

N° 890 - MARS 2003
PRIX : 2,20€
Endettement et internationalisation
des groupes
Claude Picart, division Synthèse des statistiques d'entreprises, Insee
e 1999 à 2001, les grands groupes la valeur ajoutée ne retrouvent pas en 2001 un
niveau aussi élevé qu'en 1993. Mais, pourcotés se sont fortement endettés.
réduire les charges d'intérêts, on ne peut plusDEn revanche, les autres groupes
compter sur une baisse des taux d'intérêt d'une
et les entreprises indépendantes ont
ampleur comparable à celle qui avait suivi la
continué à se désendetter légèrement. crise de 1993.
L'endettement des grands groupes est
très lié à leurs opérations de croissance
Seuls les très grands groupesexterne, notamment à l'étranger. La dette
sont concernésest concentrée dans les « têtes de grou-
pes » et filiales qui en sont proches. Ces
L'accroissement de l'endettement au cours des
entreprises centralisent de plus en plus dernières années ne concerne pas toutes les
les ressources financières du groupe catégories d'entreprises, contrairement à celui
grâce aux dividendes versés par les filia- des années 1989 à 1993. En fait, les entrepri-
ses qui ne dépendent pas d'un groupe seles. L'accroissement d'activité à court
désendettent lentement depuis 1993.terme qu'apportent les acquisitions aux
Parmi les groupes français, on peut distinguer
groupes est inférieur à l'accroissement
ceux qui ont au moins une société cotée
de leur endettement. Le retournement des incluse dans l'indice boursier SBF120, ainsi
marchés boursiers a conduit les entrepri- que ceux qui sont contrôlés par l'État. C'est le
ses à déprécier dans les bilans les actifs taux d'endettement de ces deux types de
grands groupes français qui s'accroît nette-que représentent ces acquisitions. En
ment depuis 1998 (graphique 2). En 2000, ils2001, ces dépréciations comptables dété-
concentrent 52 % de l'endettement auprès du
riorent sensiblement les résultats de ces
marché ou des établissements de crédit, alors
groupes, bien au-delà de la légère baisse qu'ils ne produisent que 30 % de la valeur
des résultats d'exploitation. ajoutée de l'ensemble des sociétés non finan-
cières.
De 1999 à 2001, les entreprises (sources)se
sont endettées massivement. Leur endette-
Différentes mesures de la dettement était déjà élevé en 1998 (graphique 1).
des sociétés non financièresDe 1994 à 1998 en effet, elles l'avaient juste
En milliards d'euros courantsstabilisé, au terme de la précédente montée de
1 600 80l'endettement du début des années 90. Sur les
Charge d'intérêts, corrigée des flux intra-groupe
deux dernières décennies, la montée des det- 1 400 (échelle de droite) 70
tes et créances entre entreprises d'un même
1 200 60
groupe a fait croître la dette financière non
1 000 50consolidée (définitions) nettement plus vite que
la dette auprès du marché et des établisse-
800 40
Dette financièrements de crédit. La nette reprise de l'endette-
non consolidée600 30ment provoque une forte hausse des frais
financiers supportés par les entreprises, 400 20
accentuée par une légère hausse des taux
200 Obligations et endettement 10
d'intérêt, 1 à 2 points, en 2000 et 2001. La forte auprès des établissements de crédit
0 0baisse d'environ 6 points des taux d'intérêt de
1993 à 1999 avait au contraire sensiblement
réduit ces frais. Certes, les charges d'intérêts, Champ : sociétés non financières. Voir définitions
Source : fichiers SUSE, Inseehors flux d'intérêts intra-groupe, rapportées à
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
INSEE
PREMIERE Le poids de la dette financière (obligations et endettement auprès boursières dans l'industrie, le commerce
des établissements de crédit) par type d'entreprise et les services. Plusieurs sociétés
cotées pouvant appartenir au mêmeEn % de la valeur ajoutée
200 groupe, ces sociétés représentent 90
Groupes publics grands groupes différents. Leur dette180 Entreprises indépendantes
financière passe, au cours des deux cotés SBF120 Groupes sous contrôle étranger160
années de plus forte croissance externe,Autres groupes privés
140
de 191 milliards d'euros fin 1998 à 375
120 milliards fin 2000. Cette augmentation
100 n'est pas limitée à certains grands grou-
pes : 39 de ces 98 sociétés cotées ont80
plus que doublé leurs dettes financières.
60
La concomitance entre endettement et
40 internationalisation n'est pas fortuite.
20 C'est en effet au sein des sociétés qui
s'internationalisent le plus que la dette0
s'accroît le plus. Le taux médian1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Avertissement : la valeur ajoutée prise en compte ici ne couvre que la partie française des groupes, ce qui surestime l'évolution d'accroissement de la dette est de
des ratios. En effet, ces dernières années, l'extension des groupes français à l'étranger l'a emporté sur la pénétration des grou- 141 % pour celles dont le taux d'interna-
pes étrangers en France. Or la dette est en grande partie portée par le pôle de contrôle national.
tionalisation (définitions) augmente d'auChamp : sociétés non financières françaises. Dans ce graphique sont exclus des groupes cotés SBF120 les groupes sous con-
trôle étranger, classés avec les groupes étrangers, moins 10 %, soit pour 4 sociétés sur 10.
et les groupes contrôlés par l’État, classés avec le secteur public. Il n'est que de 37 % pour les autres.
Source : Insee, Euronext
Forte centralisationLes autres groupes privés français Un endettement lié
des ressources financièress'endettent un peu plus depuis 1998, à l'internationalisation
mais leur taux d'endettement reste plus des groupes
faible qu'en 1993. Quant aux entreprises Les grands groupes français ont pleine-
appartenant à un groupe étranger, qui ment participé à la grande vague de Pour mieux prendre en compte les flux
réalisent 20 % de la valeur ajoutée en fusions et acquisitions de la fin des financiers à l'intérieur des groupes, les
2000, elles restent nettement moins années 90 (graphique 3). Cette vague entreprises qui les composent ont été
endettées que celles qui appartiennent à est d'une ampleur exceptionnelle par les réparties en deux catégories : la base
un groupe français. Leur dette totale montants en jeu : ils sont 5 ou 6 fois plus productive et le pôle de contrôle. Les
nette (définitions) est équivalente à celle élevés que lors de la précédente vague entreprises de la base productive se
des autres groupes privés français, mais de la fin des années 80. Les acquisitions consacrent essentiellement à la produc-
elle prend souvent la forme de dette concernent essentiellement des firmes tion et à la commercialisation, les entre-
intra-groupe : une part importante de situées en Europe et aux États-Unis. prises du pôle de contrôle, notamment la
leurs ressources provient de leur maison Elles ont été financées à la fois par des tête de groupe et les filiales proches,
mère étrangère. A l'inverse d'ailleurs, échanges d'actions et par le recours à concentrent les revenus financiers.
une part de l'endettement des grands l'endettement. Les flux financiers prennent de plus en
groupes français a été contractée pour Sur les 120 sociétés cotées de l'indice plus d'importance à l'intérieur des grou-
permettre le développement de leurs boursier SBF120, 98 sont des sociétés pes. 84 % de la dette financière est
activités à l'étranger. françaises classées par les autorités concentrée dans leurs pôles de contrôle.
Or ceux-ci ne contribuent qu'à hauteur
de 18%àla formation de la valeur Fusions et acquisitions depuis 1990, montants en jeu
ajoutée des groupes. Une partie desEn millions d’euros
250 000 fonds empruntés est ensuite prêtée aux
filiales, notamment étrangères. En con-
trepartie, les pôles de contrôle reçoivent200 000 Achat d'une entreprise française par une française
des intérêts et surtout des dividendes.
Achat d'une étrangère par une fr
En définitive, grâce notamment aux divi-150 000 Achat d'une enteprise française par une

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