Implantations étrangères : une pénétration plus active dans le commerce de gros
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De plus en plus, l'implantation de filiales à l'étranger et l'ouverture du capital des sociétés aux investisseurs extérieurs traduisent l'internationalisation des entreprises. Ces processus contribuent au renouvellement et à l'élargissement de l'offre sur les marchés ainsi qu'à l'intensification de la concurrence et des concentrations. S'articulant de manière de plus en plus étroite, ils influent sur l'architecture financière des groupes et servent leurs politiques de croissance. L'internationalisation des groupes industriels entraîne l'installation de filiales de commercialisation sur de nouveaux marchés. Production et commercialisation sont de moins en moins souvent intégrées au sein d'une même entité. Depuis une quinzaine d'années, les groupes développent leurs propres réseaux de commercialisation afin d'améliorer leur efficacité L'implantation étrangère dans le commerce reste encore limitée en France. Situées en grande majorité dans le commerce de gros, les filiales commerciales contrôlées par des non-résidents, jouent le rôle d'importateurs des produits fabriqués par ou pour le compte de leur société mère. Aussi, leurs échanges extérieurs sont-ils, en grande partie, des échanges intra-groupe. Ces filiales ont, de la sorte, une double vocation : prendre place sur le marché français et favoriser la pénétration du marché européen. Dans le commerce de détail, à l'inverse, ce sont plutôt les grands groupes de distribution français qui développent leur activité vers l'extérieur et laissent peu de place à la pénétration de leurs homologues étrangers, particulièrement dans le secteur alimentaire.

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INVESTISSEMENT
Implantations étrangères :
une pénétration plus active dans
le commerce de gros
Annette De plus en plus, l’implantation de filiales à l’étranger et l’ouverture du capital
Kadjar* des sociétés aux investisseurs extérieurs traduisent l’internationalisation
des entreprises. Ces processus contribuent au renouvellement
et à l’élargissement de l’offre sur les marchés ainsi qu’à l’intensification
de la concurrence et des concentrations. S’articulant de manière de plus en
plus étroite, ils influent sur l’architecture financière des groupes et servent
leurs politiques de croissance.
L’internationalisation des groupes industriels entraîne l’installation de filiales
de commercialisation sur de nouveaux marchés. Production et commercialisation
sont de moins en moins souvent intégrées au sein d’une même entité.
Depuis une quinzaine d’années, les groupes développent leurs propres réseaux
de afin d’améliorer leur efficacité.
L’implantation étrangère dans le commerce reste encore limitée en France. Situées
en grande majorité dans le commerce de gros, les filiales commerciales contrôlées
par des non-résidents jouent le rôle d’importateurs des produits fabriqués
par ou pour le compte de leur société mère. Aussi, leurs échanges extérieurs
sont-ils, en grande partie, des échanges intra-groupe. Ces filiales ont, de la sorte,
une double vocation : prendre place sur le marché français et favoriser
la pénétration du marché européen.
Dans le commerce de détail, à l’inverse, ce sont plutôt les grands groupes
de distribution français qui développent leur activité vers l’extérieur et laissent
peu de place à la pénétration de leurs homologues étrangers, particulièrement
dans le secteur alimentaire.
* Annette Kadjar fait
partie du département
des Activités tertiaires ongtemps freinée par les réglementations Elle s’amplifie, désormais, de façon inéluctable
de l’Insee. Lrelatives aux mouvements de capitaux et et accélère la mondialisation.
Les noms et dates entre
aux prises de participation, l’internationalisa-parenthèses renvoient à
la bibliographie en fin tion des marchés financiers connaît un dévelop- L’intégration des marchés financiers et la filia-
d’article. pement plus récent que l’essaimage de filiales. lisation à l’international sont fortement liées.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 326-327, 1999 - 6/7 139Elles prennent la forme d’investissements di- dans des entités résidentes sont extrêmement
rects ou de portefeuille et participent ainsi diverses et évoluent rapidement.
aux mouvements de capitaux tels qu’ils sont
enregistrés dans la Balance des Paiements. L’activité boursière enregistre ces modifica-
tions de la composition du capital et du contrôle
À partir du milieu des années 1980, la pénétra- financier des plus grandes sociétés.
tion du capital des sociétés françaises par les
investisseurs étrangers s’est intensifiée. L’am- De plus en plus présents sur plusieurs places fi-
pleur et les modes de telles prises de participation nancières, les groupes multinationaux peuvent
Encadré 1
L’INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER :
LIBÉRALISATION ADMINISTRATIVE ET DONNÉES DISPONIBLES
La libéralisation progressive de l’investissement direct Dans le prolongement de la libéralisation des opé-
étranger s’est accompagnéed’un appauvrissement rations de change et des mouvements de capitaux
progressif des données en la matière, auquel tente (1990), le régime d’autorisation préalable est
de pallier Eurostat. L’assouplissement de la législa- officiellement aboli en 1995 sauf pour les investis-
tion réglementant les investissements directs s’est sements effectués dans des activités participant en
accéléréà partir du milieu des années 80. Jusque- France, même à titre occasionnel, à l’exercice de
là prévalait le régime d’autorisation préalable l’autorité publique ou touchant à l’ordre public, la
assorti de dispositions sectorielles particulières ba- santé publique, la sécurité publique, ou relevant de
sées sur des principes de réciprocité. Ces dernières l’armement et de la défense nationale. À l’exception
découlaient, en grande partie, d’une spécificité fran- de ces cas particuliers et de quelques spécificités
çaise, la forte présence publique dans de nombreux sectorielles résiduelles en voie de disparition, seule
secteurs d’activités. subsiste, pour des fins statistiques, une déclaration
administrative lors de la réalisation de l’investisse-
La prédominance, voire le monopole des entrepri- ment. Le traitement national des investisseurs devient
ses publiques, caractérise encore les activités égalitaire, quel que soit leur lieu de résidence.
relevant de services collectifs de réseaux (commu-
nication, transport, énergie). Il s’agit d’une Dès 1994, les délais d’examen étaient accéléréset
survivancedelamiseenplace du servicepublic à les cas de rejet rares. Dans la pratique, les inves-
caractère industriel et commercial, au lendemain de tissements directs sont ainsi devenus libres, bien
la seconde guerre mondiale. avant la déclaration légale. La distinction entre in-
vestisseurs de l’espace économique européen et
Jusqu’à une période récente, le secteur public a investisseurs de pays tiers était de la sorte devenue
également largement investi les secteurs de artificielle.
pointe ou stratégiques (industries automobile, in-
formatique et électronique, construction navale, Ces évolutions résultent, en grande partie, des ef-
aéronautique et armement, secteur bancaire et forts déployés par les organisations internationales
d’assurances...), permettant ainsi à l’État d’exercer qui se sont toujours préoccupées de favoriser les
une politique industrielle et économique active. échanges. En 1995, l’organisation mondiale du
Cette tradition interventionniste a été reconsidérée commerce (World Trade Organization) est crééeet
par étape. La mise en place de programmes de pri- l’accord du GATS (General Agreement on Trade in
vatisation de grande ampleur, depuis 1986, a Services) est signé. À l’instar de la politique menée
renforcé les effets de la déréglementation et a de longue date pour le commerce international de
contribuéà la libéralisation économique et à l’ou- biens (GATT, General Agreement on Tariffs and
verture internationale, enjeux dont l’importance a Trade), l’objectif est d’éliminer les obstacles aux
été prise progressivement en considération par flux de services et de capitaux, dont sont notam-
les autorités. ment issus les investissements directs.
À partir de 1980, les contraintes pesant sur l’inves- Eurostat prend en charge le suivi statistique des implan-
tissement direct ont été levées par palier. La tations étrangères dans les services (y compris
libéralisation a concerné,enpremier lieules opéra- commerce, transport et services financiers). Dans
teurs ayant statut d’investisseur communautaire ce but, il coordonne plusieurs groupes de travail
permanent et les créations de filiales. Les allége- sous la dénomination projets FATS (Foreign Affi-
ments réglementaires ont été progressivement liate Trade Statistics). Un questionnaire commun
étendus à l’ensemble des investisseurs originaires Eurostat-OCDE a été mis en place en 1997, concer-
de l’espace économique européen et aux autres ty- nant les filiales françaises à l’étranger et les filiales
pes d’acquisitions. Ils se sont traduits par le étrangères en France. Les statistiques sont inté-
relèvement des seuils d’examen, la simplification grées dans le VADE-MECUM d’Eurostat depuis
des procédures et l’affranchissement des opéra- Août 1997, pour les années 1995 et 1996, ainsi que
tions de financement. dans le Bulletin mensuel de la Banque de France.
140 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 326-327, 1999 - 6/7lever plus facilement les capitaux nécessaires à freinés par les guerres ou les restrictions régle-
leur internationalisation. Ils exercent par mentaires, tantôt stimul

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