Interne ou externe, deux visages de la mobilité professionnelle
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Pour nombre de salariés, la mobilité professionnelle ne s'accompagne pas d'un changement d'employeur (mobilité externe), elle s'effectue entre deux établissements d'une entreprise ou de la fonction publique (mobilité interne). Ces deux formes de mobilité s'opposent en de nombreux points : la première, plus fréquente dans l'hôtellerie-restauration, la construction ou le commerce, représente la majeure partie des mouvements de main-d'oeuvre, notamment sur des postes peu qualifiés occupés en début de carrière ; la seconde offre des perspectives de carrière sans risque de chômage, elle concerne principalement les salariés les plus qualifiés, cadres dans les grandes entreprises ou la fonction publique. La mobilité externe est de plus en plus souvent associée à une promotion. Signe d'une dualisation du marché du travail, elle est aussi de plus en plus souvent synonyme de flexibilité.

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Langue Français

Extrait

N° 921 - SEPTEMBRE 2003
PRIX : 2,20€
Interne ou externe, deux visages
de la mobilité professionnelle
Thomas Amossé, division Emploi, Insee
our nombre de salariés, la mobi- La mobilité diminue quand
lité professionnelle ne s’accom- le chômage augmentePpagne pas d’un changement
Si les changements d’employeur sont aussid’employeur (mobilité externe), elle
fréquents en 2001 et 2002 qu’en 1991 et 1992,
s’effectue entre deux établissements
il n’en a pas été de même au milieu de la
d’une entreprise ou de la fonction pu- décennie quatre-vingt-dix (graphique 1) : entre
blique (mobilité interne). Ces deux for- mars 1993 et mars 1994, alors que la situation
sur le marché du travail était au plus bas, lemes de mobilité s’opposent en de
taux de mobilité externe s’établissait à 9 %nombreux points : la première, plus fré-
contre plus de 11 % en début et fin dequente dans l’hôtellerie-restauration,
décennie. Cette évolution confirme la dimen-
la construction ou le commerce, repré-
sion cyclique de la mobilité externe : en période
sente la majeure partie des mouve- de récession, le recul des changements volon-
ments de main-d’œuvre, notamment taires d’employeur fait plus que compenser
l’augmentation des mobilités contraintes,sur des postes peu qualifiés occupés
licenciements économiques et CDD nonen début de carrière ; la seconde offre
renouvelés, qu’induit la dégradation de lades perspectives de carrière sans
conjoncture. Si elle est parfois subie et rime
risque de chômage, elle concerne
avec précarité, la mobilité externe dépend ainsi
principalement les salariés les plus principalement des comportements de mobilité
qualifiés, cadres dans les grandes en- des salariés : prudents lors des ralentisse-
ments économiques, ils sont davantagetreprises ou la fonction publique. La
mobilité externe est de plus en plus sou-
vent associée à une promotion. Signe Décomposition des taux de mobilité
annuelled’une dualisation du marché du travail,
%elle est aussi de plus en plus souvent
15synonyme de flexibilité.
12
En mars 2002, près de 3 millions des person- Externe,
emploi-chômagenes présentes sur le marché du travail ont 9
quitté l’établissement dans lequel elles étaient
salariées un an plus tôt. Un quart d’entre elles 6
Externe,
est au chômage, plus de la moitié travaille chez emploi-emploi
un autre employeur. Pour le cinquième restant, 3
les changements d’établissement s’effectuent
Interne
en interne, au sein d’une entreprise ou de la
0
fonction publique. Moins fréquente que la
mobilité externe (emploi-emploi ou emploi-chô-
mage), cette forme de mobilité a cependant Lecture : Entre mars 2001 et mars 2002, 13,6 % des salariés encore
présents sur le marché du travail en mars 2002 ont quitté leur établis-concerné plus de 550 000 personnes entre
sement employeur : 2,7% sont dans un autre établissement de leur
mars 2001 et mars 2002. Un nombre qui, en
employeur (mobilité interne), 7 % travaillent pour un autre employeur
période de ralentissement économique comme (mobilité externe emploi-emploi) et 3,9 % sont au chômage (mobilité
externe emploi-chômage).en période de reprise, est resté stable depuis
Champ : Salariés un an avant la date d'enquête, actifs au sens du BIT
une dizaine d’années, contrairement à celui de
à la date d'enquête.
la mobilité externe. Source : Enquêtes Emploi 1991 à 2002, Insee
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
INSEE
PREMIEREenclins à saisir les opportunités de chan- chaque année, un salarié de l’Etat et des d’une main-d’œuvre jeune et très mobile :
gement lors des périodes de reprise. collectivités locales sur dix quitte l’éta- serveur, cuisinier ou vendeur, mais éga-
Moins aptes à faire face à des variations blissement dans lequel il était employé lement manœuvre, maçon ou peintre en
d’activité que les grands groupes, les un an auparavant ; dans les deux tiers bâtiment sont des professions où les
petites entreprises se caractérisent par des cas, cette mobilité s’effectue vers un effectifs sont renouvelés à hauteur du
des taux de mobilité externe particulière- autre établissement de la fonction quart chaque année. Autre secteur où la
ment élevés : dans les entreprises de publique. mobilité occupe une place centrale, les
moins de 50 salariés, 14 % des salariés arts et spectacles se distinguent des
ne travaillent plus pour le même activités traditionnelles par l’existence
employeur un an plus tard ; ce taux est du statut d’intermittent qui protège artis-Un turn-over particulièrement
deux fois plus faible dans les entreprises tes et techniciens d’une trop grandeintense dans
de plus de 500 salariés (tableau 1). précarité.
l’hôtellerie-restauration
Moins ouverts à la mobilité externe, Dans l’industrie, la gestion des ressour-
les grands groupes ont des marchés ces humaines offre un double visage :
internes dynamiques : ces aires de Dans le pôle des activités à forte rota- les mobilités, tant internes qu’externes,
mobilité protégées attirent les salariés tion de main-d’œuvre, l’hôtellerie-res- sont peu fréquentes pour les salariés
en leur offrant sécurité de l’emploi et tauration est encore loin devant la cons- présents depuis longtemps dans l’entre-
perspectives de carrière. Dans la fonc- truction, le commerce et l’agriculture prise ; elles sont en revanche particuliè-
tion publique, bien que la mobilité (tableau 2). Ces secteurs traditionnels, rement nombreuses pour un volant de
externe soit faible, l’absence de majoritairement composés d’entreprises main-d’œuvre flexible, essentiellement
tient plus du mythe que de la réalité : artisanales, se caractérisent par l’emploi composé d’intérimaires employés sur
des postes d’ouvriers non qualifiés.
Selon qu’ils sont qualifiés ou non, les
Mobilité interne ou externe selon la taille de l’entreprise ouvriers de type industriel ont ainsi des
En % taux de mobilité qui vont du simple (9 %)
au double (16 %). Composé de grandsTaux de mobilité annuelle
groupes relativement protégés en termeExterne, Externe,
Interne Ensemble de santé financière et d’ouverture à laemploi-emploi emploi-chômage
concurrence, le secteur de l’énergie seEtat et collectivités locales 6,3 1,3 2,1 9,7
Entreprises de plus de 500 salariés 2,0 4,5 3,1 9,6 distingue des autres secteurs indus-
Entreprises de 50 à 499 salariés 1,2 5,6 3,9 10,7 triels. Comme les organismes finan-
Entreprises de 1 à 49 salariés 1,0 8,0 6,2 15,2 ciers, les entreprises de production et de
Ensemble 2,8 5,9 4,3 13,0
distribution d’énergie se caractérisent
Lecture : Chaque année, 6,3% des salariés de l’État et des collectivités locales changent d’établissement sans changer d’em- par une mobilité externe faible et une
ployeur, c’est-à-dire en restant dans la fonction publique (moyenne établie sur la période allant de 1991 à 2002). mobilité interne élevée : dans l’énergie,
Champ : Salariés un an avant la date d'enquête, actifs au sens du BIT à la date d'enquête.
la moitié des mobilités s’effectue au seinSource : Enquêtes Emploi 1991 à 2002, Insee
des entreprises ; dans le secteur des
banques et assurances, plus du tiers. Des différences sectorielles très marquées
C’est dans la fonction publique, et princi-
En %
palement dans les ministères de l’édu-
Taux de mobilité annuelle cation nationale et de la défense, que la
Externe, Externe, mobilité interne est la plus fréquente :
Interne Ensemble
emploi-emploi emploi-chômage chaque année 19 % des officiers, 13 %
Hôtellerie, restauration 1,6 14,6 10,3 26,5 des sous-officiers et 9 % des hommes
Arts, spectacles, activités récréatives 2,3 9,2 8,1 19,6 du rang changent d’affectation dans
Construction (bâtiment, travaux publics) 1,2 8,4 6,1 15,7
l’armée et la gendarmerie ; dans l’ensei-
Education 9,0 2,8 3,4 15,2
gnement, ce sont 12 % des professeursCommerce, réparation 1,6 8,1 5,5 15,2
Agriculture, sylviculture, pêche 0,5 8,2 6,5 15,2 qui, chaque ann

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