L économie sociale et solidaire :  une "troisième" voie  qui compte
6 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'économie sociale et solidaire :  une "troisième" voie qui compte

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
6 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

n 2002, un salarié auvergnat sur dix travaille dans l'économie sociale etE solidaire (ESS). Cette économie constitue une sorte de troisième voie entre l'économie de marché et le tout secteur public. En Auvergne, trois salariés ESS sur quatre travaillent dans une association, les autres se répartissant entre coopératives, mutuelles et fondations. Entre économie de marché et économie administrée, ce « troisième secteur » (ESS) se caractérise par une forte féminisation de l'emploi, un travail à temps partiel très répandu et une qualification supérieure. Les salaires y sont cependant moins élevés. Vincent ROUGEOT, INSEE eDepuis la fin du XIX siècle, l'éco- nouveaux besoins engendrés par nomie sociale associe des mouvements l'évolution de la société. porteurs des mêmes valeurs : libre as- Ainsi, dans les dernières années, le phé- sociation des individus, gestion démo- nomène du vieillissement de la popula- cratique dans l'entreprise (un homme = tion a suscité le développement de l'aide une voix), non-cumul individuel des aux personnes, essentiellement portée profits, solidarité et responsabilité. par les associations d'aide à domicile. Celles-ci se retrouvent au sein des co- De même, les structures d'insertion opératives, des mutuelles et des asso- par l'économique, associatives ou mu- ciations. tualistes,ont accompagné la montée du Représentant un « troisième secteur », chômage qui a marqué la fin des an- ces composantes répondent aux be- nées quatre-vingt.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 58
Langue Français

Extrait

n 2002, un salarié auvergnat sur dix travaille dans l'économie sociale etE solidaire (ESS). Cette économie constitue une sorte de troisième voie
entre l'économie de marché et le tout secteur public.
En Auvergne, trois salariés ESS sur quatre travaillent dans une association,
les autres se répartissant entre coopératives, mutuelles et fondations. Entre
économie de marché et économie administrée, ce « troisième secteur »
(ESS) se caractérise par une forte féminisation de l'emploi, un travail à temps
partiel très répandu et une qualification supérieure. Les salaires y sont
cependant moins élevés.
Vincent ROUGEOT, INSEE
eDepuis la fin du XIX siècle, l'éco- nouveaux besoins engendrés par
nomie sociale associe des mouvements l'évolution de la société.
porteurs des mêmes valeurs : libre as- Ainsi, dans les dernières années, le phé-
sociation des individus, gestion démo- nomène du vieillissement de la popula-
cratique dans l'entreprise (un homme = tion a suscité le développement de l'aide
une voix), non-cumul individuel des aux personnes, essentiellement portée
profits, solidarité et responsabilité. par les associations d'aide à domicile.
Celles-ci se retrouvent au sein des co- De même, les structures d'insertion
opératives, des mutuelles et des asso- par l'économique, associatives ou mu-
ciations. tualistes,ont accompagné la montée du
Représentant un « troisième secteur », chômage qui a marqué la fin des an-
ces composantes répondent aux be- nées quatre-vingt. Se sont ainsi déve-
soins non satisfaits par l'État ou l'éco- loppés des secteurs innovants,porteurs
nomiedemarchéclassique. de nouvelles solidarités, générateurs
De ce fait, elles ont notamment ap- d'emploi, notamment dans les services
porté les premières réponses aux ignorés par l'économie de marché.Un salarié auvergnat sur dix travaille dans➤
l'économie sociale
n 2002, l'économie et soli-
10 % des salariés dans l'économie sociale,Edaire occupe en Auvergne plus de
l'Auvergne dans la moyenne des régions françaises45 000 salariés soit 10 % de l'en-
semble des emplois salariés de la ré-
gion. Cette proportion se retrouve Part des salariés de l'ESS
quasiment à l'identique dans l'en- dans l'ensemble de l'économie
semble des régions métropolitaines
hors Île-de-France.
L'Auvergne se démarque en revanche
des autres régions françaises par une
part plus importante d'établissements
appartenant au champ de l'ESS :15,2 %
des unités contre 12,7 % en Province.
Ce déséquilibre entre établissements
et salariés reflète le caractère agricole
de la région.
Les coopératives agricoles, sur-repré-
sentées en Auvergne,sont peu utilisa-
trices de personnel. En effet, nombre
d'entre elles,comme les Coopératives
d'Utilisation du Matériel Agricole en
commun (CUMA),fonctionnent sur le
principe de la mutualisation de maté-
riels ou de terres.
En termes d'emplois salariés, le poids
© IGN INSEE Auvergne 2005de l'ESS est nettement plus élevé au
sud de la région. Ainsi, 13,2 % et
De 11,1 % à 12,3 %
13,8 % des salariés des départements
De 10,0 % à moins de 11,1 %
de la Haute-Loire et du Cantal travail-
De 9,4 % à moins de 10,0 %
lent dans l'économie sociale contre
De 9,2 % à moins de 9,4 %environ 9 % pour ceux du
De 7,4 % à moins de 9,2 %Puy-de-Dôme et de l'Allier. Pour la
Source : INSEE - Année 2002
Haute-Loire, le poids de l'ESS dans le
secteur des services est particulière-
ment important. De façon générale, l'économie sociale Si les sociétés mutuelles et coopéra-
Dans le Cantal,tous les secteurs à l'ex- concentre l'essentiel de son activité tives sont à l'origine de l'économie
ception de l'agriculture contribuent à dans les services. Ainsi, en Auvergne, sociale, les associations représen-
fairedu«troisièmesecteur »undo- 63 % des salariés ESS travaillent dans tent aujourd'hui l'essentiel de son
maine d'activité mieux représenté que les services non marchands et 30 % périmètre.
dans la région. Il convient toutefois de sont employés dans les services mar- En Auvergne, près de 75 % des sala-
noter la place importante tenue dans chands dont plus du tiers dans des coo- riés de l'ESS y travaillent contre
ce département par les coopératives pératives de crédit. Les 7 % restants 17,5 % pour les coopératives, un peu
de transformation et de commerciali- se répartissent dans les autres sec- plus de 7 % pour les mutuelles,les fon-
sation de produits agricoles qui sont teurs,notamment au travers de coo- dations étant très marginales dans la
classées dans le commerce et non dans pératives agricoles. région. ➤
le secteur agricole.
Le social : principal domaine d'activité des associations➤
e développement du monde as- des acteurs locaux. Ces dernières décennies sont mar-
Lsociatif, très rapide depuis une Elle a privilégié le développement des quées par l'émergence de nouveaux
quarantaine d'années, s'est accen- associations en l'accompagnant de di- besoins sociaux pris en charge en
tué depuis vingt ans. verses mesures fiscales ou de recon- partie par les associations, notamment
La décentralisation a accompagné son naissance d'utilité publique permet- l'accueil et l'aide aux personnes âgées,
développement en renforçant le rôle tant leur pérennisation. handicapées et en difficulté sociale.Toutefois,le tissu associatif ne se limite 41 % des salariés associatifs dans le social
pas au domaine social et couvre des
Répartition des selon le secteur d'activitéactivités multiples : éducation, sport,
culture, santé, hébergement (dont une
Autres associationspartie du tourisme associatif).
21 %En Auvergne, 34 000 salariés travail-
Sociallent dans le monde associatif, soit en-
41 %Accueil-hébergement-restaurationviron trois emplois ESS sur quatre,
3%une proportion comparable à celle
Services aux entreprisesconstatée sur le reste du territoire
5%français. Sans être une spécificité au-
vergnate, le social constitue le princi-
Sport-culture-loisirs
pal domaine d'activité des associa- 8%
tions de la région.
Santé Éducation
Plus précisément,l'accueil aux personnes 10 % 12 %
âgées et l'aide par le travail sont légè-
Source : INSEE - Année 2002rement sur-représentés en Auvergne
alors qu'aide à domicile, crêches et
garderies représentent une propor- blic, emploient quasiment les deux qu'on rencontre les plus petites struc-
tion d'emplois moindre qu'en France tiers des salariés associatifs alors tures.
métropolitaine. qu'elles ne représentent que 26 % des Ces associations offrent des métiers né-
Les associations du secteur social, de établissements employeurs. cessitant une technicité moindre. Leur
l'éducation et de la santé,aux objectifs C'est au contraire dans les domaines fonctionnement est plus volontiers as-
proches des missions de service pu- du sport, de la culture et des loisirs suré par des actions bénévoles. ➤
Les coopératives agricoles : 83 % du parc➤
coopératif pour 27 % des salariés
n 2002, on dénombre plus de sont des CUMA ou des groupements 98,4 % des établissements de l'ESS.
E4 600 en Auvergne. agricoles d'exploitation en commun Les différentiels sont principalement
Seulement une sur six emploie du (GAEC) qui emploient par nature très constitués de la troisième compo-
personnel, ce qui représente au total peu. C'est pourquoi les coopérati- sante majeure de l'ESS : les mutuel-
environ 8 000 salariés. ves agricoles, bien que constituant les. Les mutuelles, régies par le code
Les coopératives de crédit, parmi les- 83 % du parc coopératif, n'em- de la mutualité, emploient environ
quelles on compte les caisses du Cré- ploient que 27 % des salariés de l'en- 2 300 personnes auxquelles il convient
dit Agricole, concentrent près des semble des coopératives. Associa- d'ajouter 1 200 personnes pour les
deux tiers de ces salariés. Parmi les tions et coopératives représentent mutuelles régies par le code des assu-
3 900 coopératives agricoles, 3 600 en Auvergne 92,2 % des salariés et rances. ➤
Les salariés permanents moins présents➤
dans l'ESS
ans l'économie sociale comme mittents et les saisonniers, sont légè- Ainsi, l'économie sociale diffère assez
Ddans le reste de l'économie, coha- rement plus représent

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents