Les comptes de la Nation en 1995
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les comptes de la Nation en 1995

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

En 1995, le PIB affiche un taux de croissance annuel moyen de 2,1 % en volume, en léger retrait par rapport à l'année précédente (+ 2,6 %). En rythme trimestriel, la croissance a été soutenue tout au long de 1994 et au début de 1995, puis a nettement fléchi. Ceci vaut autant pour le PIB que pour ses principales composantes. Le tassement qui caractérise ainsi le profil conjoncturel de l'année 1995 est commun aux pays européens. Il a été amplifié en France par le retournement du climat de confiance des ménages et par l'impact des conflits sociaux survenus en fin d'année.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

N°446 AVRIL 1996
PRIX : 14 F
LES COMPTES DE LA NATION
EN 1995
Magali Demotes Mainard, Division synthèse générale des comptes, Insee
La consommation des ménages augmenten 1995, le PIB affiche un taux de
en volume de 1,7 % en moyenne annuelle
croissance a nnuel moyen de 2,1 % après + 1,4 % en 1994 ; elle a crû jusqu’àE en volume, en léger retrait par rap-l’été puis s’est repliée en fin d’année. Les
calendriers d’achats d’automobiles ont étéport à l’année précédente (+ 2,6 %). En
très sensibles aux mesures incitatives (fin
rythme trimestriel, la croissance a été de la prime à la casse en juin, puis "prime
soutenue tout au long de 1994 et au début qualité" à partir d’octobre). Pour la plupart
des produits, la demande est restée soute de 1995, puis a nettement fléchi. Ceci vaut
nue jusqu’à l’automne. La dégradation du
autant pour le PIB que pour ses p rincipa- marché de l’emploi et l’inquiétude des mé
les composantes. nages sur l’évolution future de leur revenu
ont à nouveau découragé les comporte Le tassement qui caractérise ainsi le pro-
ments d’achats à partir du mois de septem
fil conjoncturel de l’année 1995 est com- bre ; les grèves de la fin de l’année ont aussi
mun aux pays européens. Il a été amplifié réduit certaines dépenses.
La reprise de l’investissement des entrepri en France par le retournement du climat de
ses non financières, bien amorcée en 1994,
confiance des ménages et par l’impact desse confirme en 1995 (+ 4,3 % en volume).
conflits sociaux survenus en fin d’année. Quoiqu’affectés en cours d’année par l’affai
blissement des débouchés, les investisse
La contribution des variations de stocks à laments industriels sont restés dynamiques
croissance avait été très importante en 1994 en 1995, sous la pression du retard accumu
(+1,3 point de croissance en volume). L’effetlé depuis 1991. L’investissement en loge
se tempère fortement en 1995 : cette contri ment des ménages accélère encore un peu
bution n’est plus que de 0,3 point. Les anti (+ 3,1 % en volume) ; toutefois les mises en
cipations de stabilisation (voire de baisse) chantier ont reculé en 1995.
des prix, renforcées par l’appréciation du
franc et le niveau élevé des taux d’intérêt à Nouvelle augmentation
court terme ont induit une gestion prudente des des excédents extérieurs
stocks ; le ralentissement de la demande a en
core renforcé ce comportement. En moyenne annuelle, les exportations de
biens restent dynamiques (+ 7,3 % en vo
lume après + 7,1 % en 1994) grâce à la sta
Évolution du PIB en moyenne annuelle bilisation des ventes de produits agricoles et
à la forte croissance des livraisons de biens
d’équipement professionnel (+ 11,7 % en
volume). En fait, suivant en cela le mouve
ment de la demande des pays européens, le
rythme des exportations françaises s’est net
tement ralenti en cours d’année.
Les importations de biens ralentissent en
moyenne annuelle (+ 6,2 % en volume après
+ 8,1 %), et beaucoup plus encore en glis
sement, du fait de la plus faible progression
des importations d’automobiles et de biens
Source : Comptes Nationaux, Insee intermédiaires. L’appréciation du taux de
Tous les volumes sont exprimés aux prix de l’année précédente. Les volumes des comptes annuels peuvent être
également mesurés aux prix de 1980, comme les comptes trimestriels. La croissance du PIB apparaît alors un
peu plus élevée : 2,2 % après 2,8 % en 1994.
INSEE PREMIEREchange effectif du franc s’est poursui prudence des comportements de vive, et s’est ralentie dans les autres
vie en 1995, ce qui a érodé la compé stockage ont joué défavorablement secteurs. Dans les services person
titivité prix des produits français, mais sur la demande. nels et l’hôtellerie restauration, le tas
a en contrepartie légèrement amélioré Dans l’industrie automobile, l’activité ra sement de l’activité a commencé dès
les termes de l’échange : en valeur, lentit aussi après une année 1994 ex les premiers mois de 1995, du fait no
l’excédent CAF FAB des échanges de ceptionnelle, mais reste ferme : + 4,4 %tamment du recul du tourisme.
biens s’établit à 48,4 milliards de en volume. Les primes de l’Etat complé Des mises en chantier de logements
francs, après 26,5 milliards en 1994. tées par les promotions des construc encore importantes au premier trimes
Le solde des échanges de services teurs ont soutenu la demande tre et la construction de locaux indus
s’améliore aussi, de 5 milliards de intérieure : les marques étrangères en triels et agricoles ont maintenu
francs, tiré par les résultats du cour ont toutefois plutôt mieux profité que lesl’activité du bâtiment pendant les trois
tage international. En revanche, l’excé producteurs nationaux. Par ailleurs, la premiers trimestres. En revanche, pé
dent touristique se dégrade pour la demande de véhicules utilitaires est res nalisée par le recul de l’investisse
première fois depuis 1988. L’évolution tée ferme tout au long de l’année. ment des collectivités locales,
du change a été défavorable aux re En 1995, la production de services del’activité du secteur des travaux pu-
cettes touristiques ; les attentats de transport progresse de 2,4 % en vo blics s’est repliée à partir de l’été.
l’été et les grèves de la fin de l’annéelume, après 4,3 % en 1994. La crois
ont pu jouer dans le même sens. sance des transports de marchandises Accélération de l’épargne et de
Les versements de la France aux ins a conservé un rythme élevé au pre l’investissement des entrepri-
titutions européennes se réduisent de mier semestre, puis s’est ajustée à ses non financières
4,9 milliards de francs, du fait d’une l’activité industrielle pendant l’été.
contribution plus faible au titre de la Pour les transports de voyageurs, seulEn moyenne annuelle, les résultats
quatrième ressource. Les subventions le trafic aérien privé est en crois d’exploitation des entreprises non fi
communautaires croissent de 8,9 %. sance : les transports ferroviaires ont nancières s’améliorent en 1995. A l’in
Cette augmentation est concentrée particulièrement souffert de la vague verse de l’année précédente, la forte
sur l’aide aux protéagineux et sur dif d’attentats de l’été en Ile de France, et réduction du coût des services finan
férentes interventions touchant à l’éle surtout des trois semaines de grèves ciers facturés, dans un contexte de
vage : toutes les autres formes de la fin de l’année. concurrence bancaire accrue, a allégé
d’interventions stagnent ou régres- A l’inverse, la production de biens leurs charges courantes. La valeur
sent, en particulier le financement du d’équipement professionnel reste bien ajoutée des entreprises non financiè
stockage des offices agricoles. orientée tout au long de l’année : elle res augmente ainsi de 3,3 % (après
Le solde des revenus de la propriété affiche un taux de croissance de 5,3 % + 2,7 % en 1994), et leur excédent brut
versés au reste du monde se réduit, en volume (après 2,6 % en 1994), bé d’exploitation de 3,0 % (après 2,5 %).
passant de 51,2 milliards de francs à néficiant de la reprise de l’investisse La légère dégradation du taux de
32,6 milliards : la diminution du stock ment, encore modérée en France maismarge provient des grandes entrepri
de titres publics détenus par les non plus soutenue sur certains marchés ses nationales. Les résultats de la
résidents a entraîné une baisse des in étrangers. SNCF et d’Air Inter notamment sont en
térêts versés correspondants. Finalement Pour les services aux entreprises, le net recul, malgré le repli de la masse
la capacité de financement de la Na rythme soutenu enregistré en 1994 salariale.
tion s’améliore sensiblement, passant s’est poursuivi au premier semestre ; Les salaires versés par les sociétés
de 41 milliards de francs en 1994 à puis l’activité a chuté dans l’intérim, non financières accélèrent : + 3,6 % après
1

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents