Les évolutions financières en 1996
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En 1996, les modalités du financement de l'activité économique sont restées proches de celles de 1994 et 1995 : croissance modérée de l'endettement intérieur total avec une contraction globale du crédit et un recours soutenu aux marchés, notamment obligataire. Les sociétés ont continué d'autofinancer largement leurs investissements et ont sensiblement réduit leur endettement bancaire pour privilégier les financements de marché. La réduction du taux d'épargne financière des ménages est allée de pair avec une progression de leur utilisation de crédit, alors que leurs flux de placements sont restés forts. Réagissant à la baisse des taux à court terme, les agents résidents ont procédé à des réallocations de portefeuille en se dégageant des OPCVM monétaires et des dépôts à terme. Les non-résidents ont fortement accru leur offre nette d'obligations alors que les établissements de crédit ont vivement augmenté leurs achats.

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Langue Français

Extrait

N° 537 JUILLET 1997
Prix : 15 F
Les évolutions financières en 1996
Philippe de Rougemont, Banque de France
Les crédits à l’économie ont baissé en dépitn 1996, les modalités du finance
d’une certaine reprise de l’endettement des
ment de l’activité économique sont ménages.E restées proches de celles de 1994
Rechute du crédit masquant unet 1995 : croissance modérée de l’endet-
redémarrage des crédits auxtement intérieur total avec une contrac
ménages
tion globale du crédit et un recours
L’année 1996 a été marquée par une contrac soutenu aux marchés, notamment obliga-
tion des crédits ( 2,5 % après + 2,3 % en
taire. Les sociétés ont continué d’autofi- 1995), notamment de la part des administra
nancer largement leurs investissements tions. L’encours de crédits accordés aux socié
tés et ménages (86 % du total) n’a queet ont sensiblement réduit leur endette-
légèrement fléchi ( 1 % après + 0,7 % en 1995
ment bancaire pour privilégier les finan et 0,8 % en 1994), évoluant de façon contras
cements de marché. La réduction du taux tée dans chacun de ces secteurs.
En 1996, les entreprises ont poursuivi leur dés d’épargne financière des ménages est allée
endettement. Leur recours au crédit bancaire a
de pair avec une progression de leur uti-reculé ( 4,5 %, après + 0,8 % en 1995) alors
lisation de crédit, alors que leurs flux de que les financements sur les marchés (moné
taire, obligataire et des actions) se sont à nou placements sont restés forts. Réagissant
veau accrus. Les sociétés ont affiché en 1996
à la baisse des taux à court terme, les une capacité de financement (135 milliards de
agents résidents ont procédé à des réal- francs) pour la quatrième année consécutive.
Dans un contexte de repli de l’investissementlocations de portefeuille en se dégageant
( 1 % en valeur en 1996) et d’épargne abon
des OPCVM monétaires et des dépôts à dante, leur taux d’autofinancement s’est inscrit
terme. Les non résidents ont fortement à 108,8 %. Les sociétés ont en outre privilégié
les financements par voie d’émissions d’obliga accru leur offre nette d’obligations alors
tions et d’actions ; les crédits à long terme ont
que les établissements de crédit ont vive été peu dynamiques. L’amélioration de situa
ment augmenté leurs achats. tion de trésorerie des petites et moyennes en
treprises, largement imputable à la reprise du
déstockage, les a conduites à réduire leurs uti
L’endettement intérieur total (cf. Pour compren lisations de crédits à court terme. Les grandes
dre ces résultats ) n’a progressé que de 3,1 % entreprises, qui ont accès au marché monétaire,
en 1996 après + 5 % en 1995 (tableau 1). Son ont tiré parti du très bas niveau des taux à court
évolution a été soutenue par les émissions de terme pour émettre des billets de trésorerie.
titres des administrations publiques, principale Au total, le ratio “ dettes bancaires et non ban
ment des obligations assimilables du Trésor caires/valeur ajoutée ” a continué de baisser,
(OAT) et des bons du Trésor. La collecte des pour s’inscrire à 103,9 %, après un point haut
sociétés sur les marchés a quelque peu repris.de 114,9 % en 1992 (graphique 1).
Évolution des crédits à l’économie et de l.I.T’E .
% en glissement
1991 1992 1993 1994 1995 1996
Crédits aux sociétés 8,0 4,1 - 5,4 - 2,2 0,8 - 4,5
Crédits auxménages 2,3 0,8 0,3 0,8 0,7 3,1
Crédits aux autres agents : administrations 10,5 11,6 14,0 - 4,5 11,9 - 10,5
publiques, assurances, etc.
Total des crédits à l’économie 6,0 3,7 - 0,9 - 1,4 2,3 - 2,5
Endettement intérieur total 5,9 6,0 2,8 4,2 5,0 3,1
Source : Statistiques monétaires, Banque de France, SASM
˚
INSEE
PREMIEREAprès quatre années d’atonie, les crédits la faveur de la reprise des achats de lo Caisse des Dépôts et Consignations
aux ménages ont progressé de + 3,1 %. gements stimulés par la baisse des taux (37 milliards). La sensible amélioration
Les concours à l’habitat se sont accrus àd’intérêt, le prix plus abordable de l’immo des comptes des collectivités locales a
bilier et différentes incitations fiscales. Enentraîné une réduction de leurs recours
outre, la croissance des encours de cré aux crédits bancaires.Endettement des sociétés hors ac
dits de trésorerie aux ménages, déjà sen tions et endettement bancaire des
sible en 1995, s’est accélérée en 1996 Très forte demande surménages
(+ 8,7 %). Ainsi, après cinq années de le marché obligataire
baisse, le ratio “ dettes bancaires/revenu
La part des administrations publiquesdisponible brut ” est légèrement remonté
dans les émissions obligataires des rési pour s’inscrire à 48,7 % (après un maxi
dents est restée prépondérante en 1996mum de 54,9 % en 1990).
(tableau 2) : l’État a recueilli 264 milliardsLes crédits aux administrations se sont
de francs d’émissions, nettes de rem fortement contractés ( 73 milliards) du
boursements, et la Cades 68 milliards.fait du remboursement par la Caisse
Les flux nets d’émissions des établisse d’amortissement de la dette sociale (Ca
ments de crédit se sont inscrits à - 84 mil des) de l’emprunt de 137 milliards du ré
liards, du fait du remboursement degime général de la sécurité sociale
nombreux emprunts émis à la fin desauprès de la Caisse des Dépôts et Con
années 80. Les sociétés sont revenuessignations. En outre, l’avance de trésore
sur le marché : + 26 milliards d’émissionrie dont disposait le régime général
après 2 milliards en 1995 (tableau 3).(17 milliards) en début d’année a permis
Les sociétés d’assurances, qui ont conti-
Source : Banque de France , SESO F de limiter le recours aux avances de la
nué de bénéficier de volumes importants
de souscriptions au titre de l’assurance
vie, ont été les principaux acheteurs
Comptes résumés pour certains agents
d’obligations en 1996 (282 milliards). Les
Ménages. La consommation des ménages étant restée relativement soutenue en dépit de la
établissements de crédit ont largement
quasi stagnation de leur pouvoir d’achat, le taux d’épargne financière a reculé à 6,3 % contre
accru leurs achats d’obligations, déjà éle 8,1 % en 1995. La capacité de financement du secteur s’est inscrite à 345 milliards de francs
contre 432 milliards en 1995. Ce recul résulte essentiellement d’une reprise des crédits (+90 mil vés (242 milliards). A rebours de l’année
liards), les flux de placements des ménages restant à un haut niveau. Les ménages ont affecté1995, les entreprises, sensibles à l’ac
leurs ressources à l’accroissement de leurs placements intermédiés par les banques, à hauteur
croissement de la “ pente des taux ”
de 205 milliards (contre 361 milliards en 1995), à des souscriptions de contrats d’assurance vie
(écart entre taux longs et taux courts -pour 375 milliards. En revanche, ils ont vendu 108 milliards d’OPCVM essentiellement monétaires
(après 255 milliards en 1995 dont 125 d’OPCVM long terme). Comme en 1995, ils ont vendu graphique 2) ont, comme en 1994, forte
des obligations ( 17 milliards) et des actions ( 19 milliards). ment accru leurs achats nets d’obliga
Sociétés. Les sociétés ont disposé en 1996 d’une capacité de financement de 135 milliards
tions (85 milliards) au détriment desde francs. Elles ont remboursé en termes nets 105 milliards de crédits mais ont accru leurs
dépôts à terme.financements de marchés : 33 milliards d’émissions nettes de TCN et 26 milliards d’obligations.
En terme net (émissions moins achats), les sociétés ont levé 69 milliards en actions et participa En 1996, plus encore que durant les deux
tions. Ces ressources ont trouvé leur emploi principalement en obligations (85 milliards) et en années précédentes, le reste du monde
parts d’OPCVM (39 milliards), les sociétés délaissant les placements intermédi

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