Les « FATS » : une nouvelle source d information sur les investissements directs étrangers dans le secteur tertiaire
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En décembre 1993, l'accord du GATS (Général Agreement on Trade in Services) a donné un nouvel élan à la libéralisation des transactions internationales des services, et au renforcement de la présence directe d'entreprises à l'étranger, en particulier dans le secteur tertiaire. La nécessité de disposer d'outils d'observation pertinents, pour mesurer ce phénomène, a donné lieu à l'élaboration des FATS (Foreign Affiliates Trade Statistics), statistiques qui visent à évaluer tant l'activité des filiales de firmes étrangères sur le territoire propre (inwward), que l'activité de filiales de firmes domestiques à l'étranger (outward). L'objectif de ces indicateurs est de rendre compte de l'ensemble des modalités d'internationalisation de l'économie, dès lors qu'une part de plus en plus importante des échanges s'effectue à partir d'implantations à l'étranger. Bien que portant sur l'ensemble des secteurs économiques, les FATS cherchent plutôt à mesurer l'internationalisation dans le secteur tertiaire, pour lequel la présence sur le terrain est souvent indispensable. Les premiers résultats obtenus pour les années 1995 et 1996 indiquent que l'Union européenne est à la fois le bassin d'origine de la plupart des filiales étrangères en France et la principale destination des filiales françaises à l'étranger. Cependant, la structure sectorielle présente une grande différence, les investisseurs français ne privilégiant pas les activités commerciales comme le font les étrangers.

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INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS
Les « FATS » : une nouvelle source
d’information sur les investissements
directs étrangers dans le secteur tertiaire
Styliani Belli
et Claude En décembre 1993, l’accord du GATS (Général Agreement on Trade in Services) a
Peyroux* donné un nouvel élan à la libéralisation des transactions internationales des services, et
au renforcement de la présence directe d’entreprises à l’étranger, en particulier dans le
secteur tertiaire.
La nécessité de disposer d’outils d’observation pertinents, pour mesurer ce phénomène,
a donné lieu à l’élaboration des FATS (Foreign Affiliates Trade Statistics), statistiques
qui visent à évaluer tant l’activité des filiales de firmes étrangères sur le territoire propre
(inwward), que l’activité de filiales de firmes domestiques à l’étranger (outward).
L’objectif de ces indicateurs est de rendre compte de l’ensemble des modalités
d’internationalisation de l’économie, dès lors qu’une part de plus en plus importante des
échanges s’effectue à partir d’implantations à l’étranger. Bien que portant sur
l’ensemble des secteurs économiques, les FATS cherchent plutôt à mesurer
l’internationalisation dans le secteur tertiaire, pour lequel la présence sur le terrain est
souvent indispensable.
Les premiers résultats obtenus pour les années 1995 et 1996 indiquent que l’Union
européenne est à la fois le bassin d’origine de la plupart des filiales étrangères en
France et la principale destination des filiales françaises à l’étranger. Cependant, la
a France constitue l’un des premiers pays En 1996, l’activité des filiales françaises des entre-
* Claude Peyroux est chef L d’accueil des investissements directs prises étrangères se traduit par un chiffre
de service adjoint et Stylia- étrangers. En particulier, elle se situe au troi- d’affaires de 1 505 milliards de francs, soit
ni Belli chargée de mission,
sième rang des pays destinataires de flux d’in- 12,3 % du chiffre d’affaires de l’ensemble desà la direction de la Balance
des Paiements de la Ban- vestissementsdirectsauseinduG7en1997 entreprises résidentes et par un effectif de
que de France. (et au quatrième rang mondial si l’on tient 812 300 (2) salariés représentant 7,2 % du to-
Cet article s’appuie sur un
compte de la Chine) et à la première place des tal des effectifs du secteur marchand. Bien quetravail antérieur de S. Calvet.
pays de la zone Euro (1). Placée au cœur de leur contribution à la valeur ajoutée totale reste
l’Europe, elle dispose d’infrastructures de encore modeste (11,4 %), elles génèrent plus de
transports de qualité, d’une main d’œuvre 30 % des importations françaises et plus de 20 %
qualifiée, d’un marché intérieur significatif, des exportations. Elles sont donc à l’origine d’un
ainsi que d’une stabilité politique et finan- déficit du commerce extérieur d’environ 140
cière. Ces critères jouent un rôle très impor- milliards de francs.
tant dans le choix de localisation des firmes
Les noms et dates entre étrangères qui désirent s’implanter en Europe
parenthèses renvoient à la 1. Selon le World Competitiveness Yearbook de 1997.
et profiter du marché unique européen.bibliographie en fin d’article. 2. Chiffre légèrement sous-estimé : voir note du tableau 1.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 326-327, 1999 - 6-7 129Le secteur du commerce et de la réparation auto-Les filiales commerciales de groupes
mobile occupe la deuxième place. Il représenteétrangers jouent un rôle important
20 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du sec-
Le secteur tertiaire joue un rôle très important teur commercial et 6,6 % du chiffre d’affaires
dans l’internationalisation des échanges. En de l’ensemble des entreprises étrangères implan-
1996, les entreprises de ce secteur réalisaient tées en France. Il rassemble toutes les filiales de
44 % du chiffre d’affaires réalisé en France par commercialisation des groupes automobiles
les firmes sous contrôle étranger. Parmi ces étrangers, tels que Mercedes, Ford, Fiat, etc.
sociétés, ce sont les filiales commerciales qui
arrivent largement en tête, en en réalisant près Le commercededétail n’attire, pour sa part,
des trois quarts, loin devant les entreprises de que peu de capitaux étrangers. Il ne représente
services aux entreprises et les intermédiaires que 7 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du
financiers (cf. tableau 1). Elles emploient secteur commercial et seulement 2 % du chiffre
155 200 personnes, créent 58 % de la valeur ajou- d’affaires de l’ensemble des entreprises étran-
tée globale des filiales du tertiaire et 18 % de la gères implantées en France.
valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises sous
contrôle étranger. Selon le critère de la producti- Pour finir, les filiales commerciales sous contrôle
vité apparente du travail (valeur ajoutée/effectifs) étranger réalisent 31,2 % de l’ensemble des
ces entreprises sont relativement productives importations françaises de biens et services du
car elles agissent dans des secteurs intensifs en secteur et seulement 15,2 % des exportations. Le
capital où les salaires sont plus élevés. déficit d’un peu plus de 140 milliards de francs
que l’on constate est structurel, la plus grande
Ce sont surtout les filiales du commerce de gros partie de ces entreprises ayant comme activité
qui affichent le taux de pénétration le plus principale la distribution des produits importés
important. En effet, les trois quarts du chiffre sur le marché intérieur.
d’affaires des filiales commerciales sont assu-
rés par les grossistes (cf. tableau 2). On y trouve Les services aux entreprises réalisent 5 % du
les entreprises de commercialisation de grands chiffres d’affaires des firmes sous contrôle
groupes industriels étrangers, en particulier étranger et contrôlent 15 % des emplois
dans les secteurs des produits chimiques, des (118 700 salariés). Leur évolution est toutefois
machines outils, de l’équipement électronique délicate à expliquer dans la mesure où ces ser-
et des biens de consommation. L’implantation vices couvrent des activités fortement hétérogè-
d’une filiale de commerce de gros permet aux nes. Arrive largement en tête le secteur des
investisseurs étrangers, et notamment aux services juridiques et conseils de gestion avec
groupes industriels, d’introduire sur le marché 49 % du chiffre d’affaires. Les principaux acteurs
français des produits finis, de contrôler leur dis- du conseil en France sont principalement d’origine
tribution et d’en assurer la maintenance. anglo-saxonne, comme les filiales des cabinets
Tableau 1
Activité en France des filiales d’entreprises étrangères
En millions de francs
Chiffre d’affaires Effectif employé Valeur ajoutée Exportations Importations
1995 1996 1995 1996 1995 1996 1995 1996 1995 1996
Total 1 442 073 1 505 398 790 556 812 277 343 012 352 965 330 653 358 586 465 278 497 186
Industrie 811 936 853 183 473 632 480 757 238 464 245 196 242 193 261 743 228 462 245 552
Secteur tertiaire 630 137 652 215 316 924 331 520 104 548 107 769 88 460 96 843 236 816 251 634
Commerce 442 608 478 282 154 661 155 204 61 474 61 950 53 209 55 415 190 119 199 333
Transports, télécommunications 19 114 23 870 18 674 19 512 4 998 5 560 2 763 4 403 2 706 5 037
Intermédiation financière (1) 47 038 45 024 1 336 1 658 617 880 11 572 11 864 7 126 7 857
Activités immobilières 6 550 2 865 927 2 023 1 341 1 430 865 980 1 549 1 940
Services de location 8 357 7 520 7 171 5 077 5 524 3 951 620 908 681 923 aux entreprises 93 544 76 266 112 561 118 667 26 240 28 307 19 175 22 745 34 197 35 784
Services aux particuliers 12 926 18 388 215 94 29 379 4 354 5 691 256 528 438 760
1. L’effectif employé et la valeur ajoutée de ce secteur sont partiels et peu significatifs : les données recensées par le secrétariat gé-
néral de la Commission bancaire et la Commission de contrôle des assurances n’ont pu être intégrées dans ces résultats.
Source : Banque de France, Balance de paiements, Cerex.
130 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 326-327, 1999 - 6-7Tableau 2
Chiffre d’affaires des filiales d’entreprises étrangères en France (inward) et des filiales
d’entreprises françaises à l’étrange

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