Microblogging Je gazouille donc je suis Comment la micromessagerie Twitter s’est révélée au grand public à l’occasion des attaques terroristes sur Bombay.
Mercredi 26 novembre, Bombay. La ville est prise d’assaut par des terro ristes. Course à l’information. Agences de presse et médias rappor tent faits et nouvelles. La confusion qui règne pendant de longues heures va consacrer un outil médiatique inattendu. “Twitter”. Lancé en mars 2006 par la startup Obvious basée à San Francisco, ce service qui permet littéralement de “gazouiller” gratui tement sur Internet va se révéler au monde. Désormais, Twitter devient au Net ce que le SMS est au mobile. Concrètement, il s’agit de ce que les virtuoses du clavier appellent un ser vice de microblogging. Il permet, à partir d’Internet ou d’un téléphone portable, d’envoyer des messages courts 140 lettres maximum pour dire “ce qu’on est en train de faire”. En l’occurrence à Bombay, les utilisa teurs racontent plutôt ce qui est en train de se passer. Selon la presse indienne, Twitter a été littéralement submergé de “tweets”.“Jusqu’à 80 messages toutes les 5 secondes”, d’a près leTimes of India. Pour recevoir un message, le plus simple était d’utiliser le moteur de recherche search.twitter.com. En y recherchant “mumbai”, il était possible d’obtenir toutes les dernières notes postées fai sant référence aux événements. Blogueurs, puis médias et internau tes vont rapidement se précipiter sur cette source inattendue d’informa tion. Les témoignages sous forme de textes mais aussi de photos y circu lent en temps réel depuis les lieux des attentats. Les utilisateurs ont ainsi transformé un service spécialisé dans la distri bution de petits messages personnels à destination d’un réseau étroit de
Le collectionneur,le spéculateur, l’amateur d’art contemporain n’ont plus désormais à arpenter les quelque 150 galeries qui comptent dans le Pa ris des jeunes créateurs. Un site, l’un des premiers du genre en France, pro pose de visiter à distance les collec tions, de chiner depuis son bureau, d’acquérir, d’enchérir via son clavier. Trois associés à l’origine de ce site : MaryNoëlle Dana,Mathilde Girault et Francis Méléard, le fondateur et PDG. “Les fondamentaux du projet ? Se servir du Web pour promouvoir, diffuser, don ner de la visibilité à toute une partie de la création qui n’a pas accès aux circuits of
CHIFFRES CLÉS
Chiffre d’affaires 2008 :900 000 euros Résultat opérationnel :NC Point mort :2009 Résultat net :NC Visiteurs uniques/mois :31 000 (source interne) Effectif :10 personnes Actionnaires :MaryNoëlle Dana, Mathilde Girault et Francis Méléard
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personnes connues, en un système permettant aux gens de se connecter à des récits personnels, en temps réel. Pour beaucoup, Twitter a mon tré les limites des médias tradition nels. Quand certaines chaînes télévi sées déclaraient que l’hôtel Taj Mahal était libéré, en fait, des “tweets” rapportaient déjà de nou veaux échanges de coups de feu ! Frédéric Fillioux, célèbre blogueur et auteur du “Monday Note”, résume bien la situation :“Par réflexe profes sionnel j’ai d’abord été vers les mau vaises sources CNN et SkyNews, aucu ne n’était aussi passionnante que Twitter, le lieu où il fallait aller ce soir là”.
Une révolution Twitter ? Bombay restera comme l’événe ment qui aura révélé ce service au monde. Twitter est depuis un moment le symbole d’un nouveau concept en vogue de microblogging. L’idée ? Chaque message peut don
“Twitter, le lieu où il fallait aller ce soirlà”
ner naissance à une discussion avec beaucoup plus d’instantanéité par rapport au blog. Un vrai succès : selon le spécialiste de la mesure d’audience Nielsen, Twitter a été utilisé par 2,3 millions d’internautes en septembre dernier. Si ce dernier reste aujourd’hui un nain par rap port au 40 millions d’utilisateurs mensuels de Facebook, Twitter est le site social qui a connu la plus forte croissance entre septembre 2007 et septembre 2008 : + de 343 %. Signedes temps, certaines marques se sont emparées du phé
Blogueurs, puis médias et internautes vont rapidement se précipiter sur Twitter.
nomène pour leur communication corporate. A l’occasion du Mondial de l’Automobile en octobre, Renault a lancé “Renault Live”, son fil de discussion sur le réseau Twitter, des tiné à mettre en relation marques et internautes en dehors des sites offi ciels. Aux EtatsUnis, Comcast, la plus grande société de télé par câble, s’en sert pour tenter d’amé liorer son service aprèsvente. JetBlue, la compagnie aérienne, l’u tilise pour publier ses offres spécia les et annoncer les vols en retard. Utile, Twitter devra tou tefois résoudre une très impor tante question : comment moné tiser le service ? Malgré une coquet te audience, Twitter ne gagne tou jours pas le moindre argent. Après avoir refusé de se faire avaler par Facebook pour 500 millions de dol lars, son PDG Evan Williams entre tient le mystère. L’homme privilégie pour l’heure la croissance du nomb re d’utilisateurs même si des servi ces premium à usages profession nels pourraient voir le jour bientôt. En janvier prochain, diton... sur Twitter !
edouard.laugier@nouveleconomiste.fr
Businessmodel Artandyou.com Les toiles sur la Toile
ficiels”, résume le trio.Artandyou est à portée de clic depuis le mois d’octobre dans sa V2. Son principe se veut ga gnantgagnant.Côté face : mettre en li gne des créations de la jeune génération, lui permettre d’être expo sée sur le Net et tenter de séduire les acheteurs et les professionnels. “Chaque espace personnel permet à l’ar tiste de modifier son espace”,insiste la di rectrice artistique, Mathilde Girault. Dix semaines après son lancement, une petite centaine d’artistes y pro pose son art. Combien ont vendu leurs oeuvres ?Top secret pour l’heure.Côté pile : la mise en place d’un business plan qui permet de baisser les frais fixes en supprimant les locaux dédiés aux tableaux,sculptures...En effet.Vir tuel, ArtandYou économise sur les mè tres carrés.Tiers de confiance lors des
transactions, le site développe le mo dèle économique suivant : dix euros l’inscription pour pouvoir acheter et les artistes s’acquittent de 50 euros pour être en vitrine. Un choix lowcost en adéquation avec la cible visée : la jeune création contemporaine.Dix sa lariés gèrent la société. Cela permet
Les fleurs du Net Par Pierre KosciuskoMorizet PDG cofondateur de PriceMinister. com La crise et la pub ? Deux gagnants : le Net et l’Annonceur ! Moteur de la croissance des recettes publicitaires, Internet est déjà devenu le quatrième média en dépassant l’affichage l’année dernière. EncequiconcernelapublicitésurInternet,lesdernièresstatistiquesaméricaines semblent à première vue rassurantes malgré le contexte ambiant. En effet, selon l’Interactive Advertising Bureau (IAB), le troisième trimestre 2008 a vu le chiffre d’affairesdelapublicitéenligneauxEtatsUnisaugmenterde11%parrapportau troisième trimestre 2007,et atteindre presque 6 milliards de dollars.Même s’il s’a git d’une croissance de seulement 2 points par rapport aux revenus de la pub du deuxièmetrimestre2008,autotallesrevenus2008destroispremierstrimestresat teignent 17,3 milliards, à comparer aux 15,2 milliards de dollars pour les trois pre miers trimestres 2007.Mais l’année n’est pas terminée,et les analystes restent très prudentsquantauxperspectivesdesrevenuspublicitairespour2009.Enrevanche il est maintenant acquis chez les Annonceurs qu’Internet doit être de plus en plus présentdansleursbudgetsmédias.Lesvertusintrinsèquesdelapublicitéenligne, que ce soit en termes de ciblage,de dosage,et surtout de mesurabilité,ne sont plus à démontrer. Sur Internet, le monitoring des affichages des bandeaux publicitai res,desmotsclés,etautresformatspublicitairespersonnalisés ougéolocalisés per metd’ajusterenpermanenceaussibienlemessagequel’audiencevisée,entenant compte de critères jusque là inaccessibles à tous les autres médias. Il devient pos Internet offre une capacité inégalable à optimiser le retour sur investissement de son budget média sible de savoir quasiment instantanément si un message touche sa cible et produit son effet. De plus, les faibles coûts techniques de création de campagnes et la mo dularité des eespaces promotionnels ouvrent le marché publicitaire du Net à des micros annonceurs pour qui seules des campagnes ultra localisées sont rentables. Enconséquencedequoi,pourlaplupartdesbesoinsdepublicitédesmarques,gran des ou petites, Internet offre une capacité inégalable à optimiser le retour sur in vestissementdesonbudgetmédia.Danslecontexteactuelglobalderalentissement brutal de l’économie, toute prise de risque est jugée plus attentivement, et la pré férence va aux dépenses dont on peut mesurer avec certitude si elles impacteront les ventes. Du coté des médias traditionnels il s’agit alors de développer une stra tégiequitientcomptedecesévolutions.Atelpointqu’auxEtatsUniscertainespu blications papier ont annoncé qu’elles devenaient intégralement web, comme récemmentPCMagazine,etbientôtleprestigieuxChristianScienceMonitor.Cette tendance de fond va se faire ressentir de plus en plus significativement sur les ta rifs et les revenus publicitaires des médias traditionnels.La nouvelle est bonne en revanche pour les entreprises du Net dont le business model dépend des revenus publicitaires. Mais la possible contraction des dépenses globales des annonceurs d’unepart,etlabataillepourl’audiencesurleNetd’autrepart,nerendrapaslapar tie facile pour autant. Quel que soient les chiffres de la pub en 2009, mieux vaut disposer de plusieurs œufs,et de plusieurs paniers...
Strauss, ce site a pour objet de démo cratiser l’acte qui consiste à pousser la porte d’une galerie sans chercher à ré volutionner le système.S’appuyant sur un réseau de galeries d’art, bien réel les cellesci, Artandyou propose une sorte de package “art contemporain”. Un magazine éditorialise les oeuvres, une carte répertorie les lieux d’expo sition, bref ce nouveau mode de consommation s’appuie sur du réel et travaille main dans la main avec lui. Ses ambitions demeurent raisonnées au sein d’un monde ultraconcurren
“Donner de la visibilité à la création qui n’a pas accès aux circuits officiels”
également de multiplier à l’infini l’of frande picturale. Une sorte de musée sans frontières.Artandyou ne fait que reprendre une méthode qui a fait ses preuves dans le commerce des biens culturels.Pour autant,le milieu de l’art ayant ses rites, telle une société ar chaïque dépeinte par Claude Levi
tiel.Un an pour prouver que le système de ecommerce appliqué à l’un des beauxarts peut trouver une audience. Car, lapalissade, chaque toile est unique. Donc, son achat via Internet est dans l’inconscient de l’acheteur plus délicat. D’où la stratégie Artan dyou qui n’hésite pas à renvoyer sur les
Dix euros l'inscription pour pouvoir acheter et les artistes s’acquittent de 50 euros pour être en vitrine.
galeries parisiennes. Une oeuvre re pérée sur son écran d’ordinateur pourra impulser une visite. Et, poten tiellement, un achat. Entre syndicat d’initiative de la vie arty et entrepri ses purement commerciales, Artan dyou se situe au carrefour des galeries, des boutiques, des expositions, des ventes. Un emplacement stratégique.
benoit.delmas@nouveleconomiste.fr
Le nouvel Economiste n°1458 Du 18 au 24 décembre 2008 Hebdomadaire
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