Nouvelles entreprises, cinq ans après :
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l’expérience du créateur prime sur le diplôme Parmi les entreprises créées en 1998, la moitié sont toujours en activité en 2003. Elles présentent des facteurs communs, dont certains sont liés au profil du créateur : l’expérience prime sur le diplôme, surtout l’expérience professionnelle dans le même domaine. L’âge et le sexe ont aussi leur importance. D’autres facteurs de survie de l’entreprise sont liés aux moyens mis en œuvre pour la créer et au choix du secteur d’activité, les deux étant souvent liés. Être bien entouré ou conseillé est un atout de plus. Avoir suffisamment investi au départ, puis régulièrement ensuite, aide l’entreprise à se maintenir, voire à se développer. Enfin, l’entreprise qui a fait ses preuves a créé de l’emploi. Au total, plus de 80 % de l’emploi créé initialement subsiste encore cinq ans après. 51 % des nouvelles entreprises passent le cap des 5 ans Un actif plutôt qu’un chômeur L’expérience prime sur le diplôme Les chances de survie augmentent avec le capital initial Aide, soutien, conseils au créateur : un environnement propice Le choix de l’activité et de la forme juridique Chiffre d’affaires suffisant, trésorerie saine et investissement régulier Les entreprises emploient, en moyenne, 3,5 personnes au bout de 5 ans Encadré Les entreprises créées par les femmes survivent moins bien

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Langue Français

Extrait

N° 1064 - JANVIER 2006
PRIX : 2,30€
Nouvelles entreprises, cinq ans après :
l’expérience du créateur prime sur le diplôme
Virginie Fabre, Roselyne Kerjosse,division Administration
du répertoire Sirene et démographie des entreprises, Insee
armi les entreprises créées en Un actif plutôt qu’un chômeur
1998, la moitié sont toujours en ac-
Plus le temps séparant la dernière activité pro-Ptivité en 2003. Elles présentent des fessionnelle et la création est court, meilleures
facteurs communs, dont certains sont sont les chances de survie. Ainsi, parmi les
liés au profil du créateur : l’expérience 38 % de créateurs d’entreprises qui étaient chô-
meurs auparavant, ceux qui ont connu uneprime sur le diplôme, surtout
période de chômage inférieure à un an ontprofessionnelle dans le même domaine.
mieux assuré la survie de leur entreprise que
L’âge et le sexe ont aussi leur importance.
ceux qui sont restés au chômage plus d’un an.
D’autres facteurs de survie de l’entre- Quatre chômeurs créateurs d’entreprise sur dix
prise sont liés aux moyens mis en sont des hommes âgés de 30 à 40 ans. Cepen-
œuvre pour la créer et au choix du sec- dant les chômeurs de plus de 50 ans conduisent
plus souvent leur entreprise jusqu’à la cin-teur d’activité, les deux étant souvent
quième année que les autres chômeurs ou queliés. Être bien entouré ou conseillé est
les autres quinquagénaires. Les anciens chô-
un atout de plus. Avoir suffisamment in-
meurs créent plus souvent une nouvelle entre-
vesti au départ, puis régulièrement en- prise qu’ils n’en reprennent une déjà existante.
suite, aide l’entreprise à se maintenir,
voire à se développer. Enfin, l’entre-
L’expérience primeprise qui a fait ses preuves a créé de
sur le diplômel’emploi. Au total, plus de 80 % de l’em-
ploi créé initialement subsiste encore
Toutes choses égales par ailleurs (Sources),
cinq ans après. l’âge est un facteur discriminant. Les plus jeu-
nes créateurs ont moins de chances d’assurer
la survie de leur entreprise que leurs aînés. La
Parmi les entreprises créées au premier différence est forte parmi les moins de 40 ans :
semestre 1998, 51 % existent toujours cinq ans les nouveaux entrepreneurs de 30 à 40 ans
après, en 2003. Cette proportion est légère- réussissent 1,5 fois mieux que ceux de moins
ment plus forte que pour les créations ex nihilo de 30 ans (tableau 1).
de 1994. Les entreprises créées par reprise Lors de leurs précédentes expériences profes-
résistent mieux que celles qui sont créées ex sionnelles, trois entrepreneurs sur quatre ont
nihilo : en 2003, six entrepreneurs sur dix sont
toujours à la tête de l’entreprise qu’ils avaient
Meilleure survie dans les créations parreprise en 1998 (graphique 1).
repriseQue le couple entrepreneur/entreprise n’existe
taux de survie en %plus au bout de cinq ans ne doit pas être consi-
100déré en soi systématiquement comme un arrêt créations pures reprises
de l’activité économique : certaines entrepri- 90
ses ferment leur porte, mais d’autres font l’ob-
80
jet d’une reprise. Quant aux entrepreneurs,
70certains arrêtent du fait d’une mise en règle-
ment judiciaire ou pour anticiper l’échec éco- 60
nomique, d’autres pour des raisons plus
50personnelles : prendre leur retraite, souhait de
redevenir salarié, relancer une nouvelle entre- 40
1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
prise…
Source : Insee, 3 vagues de l'enquête SINE 1998 (1998, 2001, 2003)
INSEE
PREMIEREacquis des compétences dans une acti- un facteur déterminant par la suite. En Les chances de survie
vité proche de celle de l’entreprise effet, la survie à cinq ans des entreprises augmentent
créée. Par ailleurs, un sur quatre avait créées par des jeunes diplômés (Défini-
avec le capital initial
déjà créé au moins une fois une entre- tions) est plus faible que celle de la tota-
prise auparavant. lité des créateurs : 44,5 % contre 51 %. Plus le créateur investit initialement, plus
Parmi les qualifications professionnel- Et ce, bien qu’ils prennent conseil ou l’entreprise résiste, et ce dans tous les
les, celle d’agent de maîtrise est la plus soient entourés pour la mise en place de secteurs d’activité, que ce soit pour une
positive pour les créateurs de nouvelles leur projet. Les jeunes titulaires d’un BTS reprise ou une création ex nihilo (gra-
entreprises (60,5 % de survie à cinq ans ont une survie plus élevée que ceux titu- phique 2). Pourtant, 40 % des entrepre-
contre 51 % dans la totalité) et celle d’ou- laires du diplôme général équivalent neurs créent leur entreprise avec moins
vrier pour les repreneurs (68 % de survie (DEUG). Les jeunes diplômés représen- de 7 500 euros et seulement 45 %
à cinq ans soit 8 points de plus que pour tent 8,5 % des créateurs d’entreprise. Ils d’entre eux parviennent à passer le cap
l’ensemble). créent des nouvelles entreprises plutôt des cinq ans. Pour ceux qui investissent
Le manque d’expérience semble plus qu’ils n’en reprennent. Ils s’engagent for- plus de 7 500 euros, le taux de survie
discriminant que le manque de diplôme. tement dans les services aux entreprises augmente fortement (55 %).
Le diplôme de l’entrepreneur a un impact (services informatiques, télécommunica- La restauration et les industries agroali-
positif la première année, mais n’est plus tion, recherche et développement…). mentaires sont les secteurs les plus exi-
geants en capital. Ainsi, 50 % des
créateurs de nouvelles entreprises dans
Les chances de survie des entreprises créées en 1998 la restauration traditionnelle ont investi
plus de 15 000 euros à la création
Chances Chances (contre 25 % pour l’ensemble des créa-Variable Variable
de survie de survie
teurs). À l’inverse, la moitié des créa-
Sexe Moyens investis à la création teurs d’entreprises de services aux
Homme Réf. de 25 000 à 50 000 € Réf.
particuliers hors restauration (coiffeurs,
Femme 0,9 – de 10 000€ 0,9
teinturiers…) ont démarré avec moinsde 50 000 à 100 000€ 1,1Implantation en Île-de-France
de 7 500 euros.de 100 000 à 250 000€ 1,4Non Réf.
de 250 000 à 500 000€ 1,5Oui 0,8
+ de 500 000€ 1,9
Âge du créateur
Aide, soutien, conseils30 à 40 ans Réf. Catégorie juridique
moins de 30 ans 0,7 Personne morale Réf. au créateur :
40 à 50 ans 1,1 physique 0,7 un environnement propice
plus de 50 ans 1,1 Présence de salariés
Activité préalable Oui Réf.
Avoir un entourage entrepreneurial estNon 1,2En activité Réf.
Chômeur moins d'un 1an 0,8 un atout pour la pérennité de l’entre-Activité de sous-traitance plus d'un 1 an 0,7 Oui Réf. prise, tout au long des cinq années :
Sans activité 0,9 Non 1,1 70 % des créateurs connaissent un créa-
Reprise totale ou partielle des activités teur ou un repreneur d’entreprise. Des
Aide de l'ancien employeur accompagnements sont mis à la disposi-
Oui Réf. Oui Réf.
tion des créateurs ayant peu ou pas
Non 0,6 Non 0,8
d’expérience : suivi de formation, prise
Activité de l'entreprise Entourage entrepreunarial
de conseil. Un tiers des créateurs ont
Construction Réf. Oui Réf.
suivi une formation préalable à la créa-Industries agroalimentaires 0,7 Non 0,9
Industrie hors IAA 0,8 tion. Cinq ans après la création, ils ontFormation reçue
Immobilier ns réussi 1,2 fois mieux que les autres. LaOui Réf.
Services aux entreprises 0,8 Non 0,8 consultation d’un ou plusieurs conseil-
Commerce 0,7
Contrat de franchise lers avant de créer aide aussi les entre-
Transports 0,8
Oui Réf. preneurs à passer le cap des deuxRestauration traditionnelle 0,6
Non 1,2 rapide 0,5 premières années.
Un quart des créateurs d’entreprise a
ns : non significatif au seuil choisi de 5 % par rapport à la situation de référence. bénéficié d’aides publiques de l’Éat (sub-
L' analyse des chances de survie à cinq ans d'une entreprise est réalisée à l'aide d'un modèle de régression logistique. Les ef-
ventions, allègements fiscaux…), dontfets de

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