Port-Saïd - article ; n°245 ; vol.43, pg 510-525
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Description

Annales de Géographie - Année 1934 - Volume 43 - Numéro 245 - Pages 510-525
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Solletty
Port-Saïd
In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°245. pp. 510-525.
Citer ce document / Cite this document :
Solletty A. Port-Saïd. In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°245. pp. 510-525.
doi : 10.3406/geo.1934.10672
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1934_num_43_245_10672510
PORT-SAÏD *
Étude du Port
L'Egypte effectue par trois ports seulement la presque totalité
de ses échanges maritimes avec le monde. Le premier, Alexandrie,,
à cause de ses relations faciles avec un arrière-pays riche, y parti
cipe pour plus de 80 p. 100. Les deux autres, Port-Saïd à l'entrée du
canal de Suez sur la Méditerranée, Suez, ou plutôt son annexe Port-
Tewfick, sur la mer Rouge, n'ont été conçus primitivement que comme
ports d'escale, dans lesquels les navires pourraient effectuer leur
approvisionnement en combustibles et en vivres, leurs formalités
douanières de transit ou les opérations bancaires nécessaires au pai
ement des droits de traversée du canal.
Si Suez, en dépit de sa rade abritée, des améliorations apportées
à son port pétrolier et de l'installation en zone franche de raffineries
d'huile minérale, reste un simple port d'escale, Port-Saïd participe
dans une plus grande mesure à la vie économique égyptienne, carac
tère qu'il peut être intéressant de noter à côté de son rôle capital de
port de ravitaillement.
Situation géographique. — Pourtant, rien ne prédisposait part
iculièrement ce point du territoire égyptien à devenir le carrefour de
lignes de navigation aussi nombreuses et aussi actives. Sur ce rivage
Nord-Est de l'Egypte, de Damiette à El-Arich sur les confins de
la Palestine, la côte n'est qu'une plage immense de contour imprécis,
s'allongeant chaque année des alluvions du Nil, que les courants
côtiers y alignent. Elle s'enfonce peu à peu dans la mer, et c'est à 6
ou 7 km. seulement que les navires d'un tonnage moyen peuvent
trouver le tirant d'eau qui leur est nécessaire, encore que, par gros
temps, pour avoir une marge de sécurité suffisante, ils doivent suivre
de beaucoup plus loin le rivage.
Derrière celui-ci, jusqu'au premier bras du Nil à plus de 150 km.
s'étend le désert faisant place par endroits à un lac saumâtre sans
profondeur, qui fait vivre une population clairsemée et misérable de
1. Renseignements techniques : G. Douin, Les ports égyptiens et la navigation
maritime, extrait de L'Egypte, volume publié par la Compagnie du Canal de Suez
à l'occasion du Congrès de la Navigation (1926). — X..., Caractéristiques techniques
du port de Port-Saïd.
Renseignements économiques : Statistiques commerciales du port de Port-Saïd,
publiées par la Compagnie du Canal de Suez. — Code de la Douane Égyptienne, t. I,
1927. — Quarterly Returns of Shipping, Cargo and Passenger Traffic in the Ports of
Egypt, publiés par le Gouvernement Égyptien. — Monthly Summary of the foreign
trade, id. PORT-SAID 511
pêcheurs. Donc, d'une part, aucun centre important de production
demandant un débouché et, d'autre part, étant donné la frugalité
et le petit nombre des habitants autochtones, aucun centre de con
sommation à alimenter de l'extérieur.
Aussi Port-Saïd ne doit-il sa naissance qu'au percement de
l'isthme de Suez et le choix de sa situation n'a-t-il tenu qu'à des
considérations d'ordre hydrographique. C'est à la suite d'un levé
très précis effectué par la Marine française que son emplacement
fut choisi en un point du rivage d'où les fonds de 10 m. se rappro
chent le plus. Ce offrait en outre l'avantage de s'écarter très
peu du plus court chemin qui va de la Méditerranée au lac Timsah,
première aire d'eau de l'isthme que de Lesseps voulait utiliser pour
diminuer les travaux de terrassement du canal.
Signalisation du port. — Mais la nature de la côte, basse et sa
blonneuse, difficile à apercevoir de loin, nécessitait la création d'une
signalisation diurne et nocturne du port à grande distance. Le jour
les navires ont pour se guider la tour du phare de Port-Saïd, visible
à une quinzaine de milles au large. Pour ajouter à sa visibilité, des
bandes alternativement blanches et noires partagent ses 50 m. de
hauteur.
La nuit son feu à éclats est visible de 21 milles (près de 40 km.).
Cette portée, une des plus fortes réalisées en Méditerranée, est obte
nue, d'une part, grâce à la hauteur du feu : 56 m. au-dessus du niveau
de la mer, et, d'autre part, grâce à la puissance du rayon, évaluée à
un million et quart de bougies décimales au sortir du système optique.
Il est curieux de constater que le phare, autrefois près du rivage,
en est séparé maintenant par tout un quartier de la ville construit
sur les atterrissements sablonneux qui ont allongé la plage de plus
de 500 m. en soixante ans. Ce fait indique l'importance des apports
et justifie les mesures de protection du port prises dès l'origine par
les constructeurs et renforcées depuis de période en période.
Protection du port. — Tout d'abord, pour atteindre les fonds de
12 m., un chenal d'une largeur de 320 m. à l'entrée et d'une profon
deur minima de 11 m. 60 a été creusé dans la plage sous-marine, dans
une direction sensiblement Nord-Est. Pour le protéger contre l'e
nsablement et éviter des dragages excessifs, deux jetées, l'une à l'Est,
l'autre à l'Ouest, l'accompagnent en se rapprochant sensiblement à
leurs extrémités, délimitant ainsi une rade bien abritée (fig. 1).
La jetée Est, entièrement maçonnée, a une longueur de 1 900 m.
La jetée Ouest, destinée à abriter le chenal du côté où les apports,
constitués par des alluvions du Nil, sont les plus importants, a une
longueur maçonnée de 2 500 m. Elle se prolonge jusqu'à 5 km. du 512 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
phare d'une jetée émergente, faite de blocs de béton entassés aur un
sommier d'enrochements naturels, qui assure le calme dans le che
nal, et, jusqu'à l'hectomètre 73, d'une jetée sous-marine qui s'op
pose à l'envahissement du chenal par les sables.
Cette protection s'est montrée très efficace. En 1913, alors que la
jetée s'arrêtait à l'hectomètre 33, les dragages se sont élevés à
3 745 000 m3. A l'heure actuelle, ils oscillent entre 200 000 et
300 000 m3.
Le chenal ainsi protégé est accessible même par les plus gros
temps et, par suite de l'absence de marées, grâce à un balisage lumi
neux très complet, à toute heure du jour ou de la nuit. Il donne accès
à un port entièrement creusé par l'homme et le traverse pour aller
rejoindre le Canal Maritime de Suez. Le port est donc constitué par
une série de bassins situés dans l'axe ou de part et d'autre du chenal.
Divisions du port1. — Le navire qui vient du large pénètre d'abord
dans la rade délimitée par la jetée Est et la fraction de la jetée Ouest
qui lui correspond, puis dans l'avant-port, abrité par une trans
versale, destinée à le protéger contre la houle qui pourrait se refo
rmer dans la rade à cause de son plan d'eau très étendu.
L'avant-port est destiné à l'amarrage des navires portant des
cargaisons dangereuses, ou de ceux qui doivent stationner longtemps
dans les eaux de Port-Saïd, laissant ainsi les autres bassins, où les
manœuvres sont malgré tout plus faciles, pour les courriers ou les
navires plus pressés. Un travail d'approfondissement assez récent
(1926-1927) permet à l'avant-port de recevoir les plus gros navires
qui transitent par le canal de Suez et même des unités distraites des
lignes de l'Atlantique et affectées aux croisières saisonnières autour
du monde, comme le В elgenland ou le Colombus, navires de 30 000 t.,
et, comme en janvier 1932, Y Empress of Britain, d'une jauge brute
de 42 500 t.
C'est le bassin Ismaïl qui fait suite à l'avant-port. On y trouve
les postes d'amarrage des courriers des Indes, de l'Australie et de
l'Extrême-Orient, alignés de part et d'autre du chenal, le laissant
ainsi libre pour le mouvement du port. A l'Ouest du bassin se trouve
1. Cara

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