Un demi-siècle d échanges extérieurs
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Les échanges extérieurs français se sont fortement développés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En valeur, la part dans le PIB des exportations comme celle des importations a doublé depuis les années cinquante. Le solde des échanges est devenu très excédentaire à partir des années quatre-vingt-dix, après les déficits consécutifs aux chocs pétroliers. La structure de nos exportations par types de produits est restée assez stable, marquée par la domination des produits manufacturés. La progression de la part de la France dans le commerce de l'Union européenne, jointe à la croissance rapide du commerce intra-communautaire, a permis de maintenir notre part du marché mondial.

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Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

N° 495 NOVEMBRE 1996
Prix : 14 F
UN DEMI-SIÈCLE D’ÉCHANGES EXTÉRIEURS
Henri Tyrman et Françoise Le Gallo, Division Echanges extérieurs, Insee
Christian Loisy, Division Synthèse conjoncturelle, Insee
Depuis le début des années 80, au delà dees échanges extérieurs français se
fluctuations parfois importantes et du faitsont fortement dével oppés depuis la
d’une relative stabilité des prix du com L fin de la seconde guerre mondiale. En
merce extérieur, la part des échanges exté
valeur, la part dans le PIB des exportationsrieurs en valeur dans le PIB plafonne,
comme celle des importations a doublé de-notamment pour les importations.
puis les années cinquante. Le solde des
Le solde commercial est devenuéchanges est devenu très excédentaire à
très excédentairepartir des années 90, après les déficits con-
sécutifs aux chocs pétroliers. La structure Après une période de fluctuations au cours
des années 50, marquée par les conflits dede nos exportations par types de produits
la décolonisation, le solde est resté cons est restée assez stable, marquée par la do-
tamment positif jusqu’au premier choc pé
mination des produits manufacturés. La
trolier, à l’exception d’une courte période qui
progression de la part de la France dans le suivit la dévaluation du franc en 1969 gra (
commerce de l’Union européenne, jointe à phique 2). Ces évolutions résultent surtout
la croissance rapide du commerce intra
Importations et exportations de bienscom m unautaire, a perm is de m aintenir notre
et services
part du marché mondial.
En rupture avec le protectionnisme des
années 30, les échanges internationaux ont
connu un développement considérable
après la seconde guerre mondiale. Parmi
les facteurs de ce développement, l’Accord
général sur les tarifs et le commerce
(GATT), conclu en 1947, ainsi que la créa
tion de zones de libre échange - Commu
nauté européenne en 1957, Association
européenne de libre échange (AELE) en
1960 témoignent de la volonté des États
d’intensifier le commerce mondial.
L’importance prise par les échanges exté
Source : Comptes nationaux, Insee
rieurs dans l’économie française au cours des
cinquante dernières années s’inscrit dans ce
Soldes des biens et servicesmouvement général. Jusqu’à la fin des an
nées 60, le poids (en valeur) des échanges
extérieurs dans le PIB est resté à peu près
stable, à l’exception de l’année 1951, mar
quée par les effets de la guerre de Corée : les
importations oscillaient autour de 13,5% et les
exportations autour de 15% (graphique 1).
S’ouvrit ensuite une phase d’expansion rapide
qui se poursuivit jusqu’au milieu des années
70, chacun des flux atteignant alors le quart
du PIB. Les deux chocs pétroliers, en 1973
puis 1979, augmentèrent brutalement le poids
des importations. Le ralentissement de la
croissance en France et chez nos principaux
partenaires commerciaux freina ensuite la
progression des échanges extérieurs. Source : Comptes nationaux, Insee
`?
INSEE PREMIEREaméricaine en 1992, ralentissement le poids des échanges extérieurs seTaux de couverture en volume
de la croissance française puis réces maintint à un quart du PIB.
et termes de l’échange*
sion de 1993, enfin apparition de nou L’évolution des prix du commerce ex
veaux débouchés avec la croissance térieur depuis 1985 s’explique en par
des pays émergents notamment en tie par la nette appréciation du franc
Asie du sud est, en Amérique latine etpar rapport aux principales devises.
plus récemment en Europe de l’est. Cette appréciation pesa mécanique
L’excédent des échanges de biens et ment à la baisse sur le prix des impor
services atteignit ainsi 178 MdF en tations mais aussi sur celui des
1995, soit 2,8% du PIB. Cette amélio exportations. En effet, en pareil cas,
ration du solde extérieur peut s’analy les exportateurs peuvent être amenés
ser comme la conjonction durable de à faire des efforts de marge pour main
deux effets : d’une part, une très lé tenir leur compétitivité. En revanche,
gère progression des termes de l’effet de l’appréciation du franc sur le
l’échange (3 points entre 1990 et prix du PIB fut plus atténué. Cette ana
1995) ; d’autre part, et cet effet est do lyse vaut autant pour les services que*biens et services
Source : Comptes nationaux, Insee minant, un gain de 10 points sur le taux pour les biens. L’écart de tendance en
de couverture en quelques années. tre les prix intérieurs et les prix du
d’un “ effet volume ”, les termes de commerce extérieur depuis 1985 est
l’échange (cf. Pour comprendre ces renforcé par un effet de structure : lesDepuis 1985, les prix des échan-
résultats) restant relativement stables services, dont le poids est plus impor ges extérieurs stagnent mais
(graphique 3). tant dans la valeur ajoutée (47% enles volumes progressent
Par la suite, le solde commercial subit 1995) que dans les importations (7%)
l’effet du premier choc pétrolier en De 1950 à 1985, les prix du commerce ou les exportations (12%), ont connu
1973 puis évolua au gré des décala extérieur (le prix des importations au cours des dix dernières années des
ges de conjoncture avec nos princi comme celui des exportations) évoluè augmentations de prix plus pronon
paux partenaires. Ainsi en 1976, la rent au même rythme que les prix inté cées que les marchandises.
politique de relance conduisit à un dé rieurs (le “ prix du PIB ”). Dans une En volume, la part des échanges exté
ficit extérieur qui se résorba l’année première phase, le niveau des prix rieurs dans le PIB progressa sous
suivante. En 1980, le second choc pé augmenta faiblement (en moyenne l’effet de plusieurs facteurs : l’accen
trolier aggrava lourdement le déficit, d’un peu moins de 3% par an). Le tuation des échanges intra euro-
phénomène qui s’accentua avec la po premier choc pétrolier ouvrit alors péens, le cycle soutenu de la
litique de relance en 1982 ainsi que laune période de forte hausse. Après le croissance mondiale et l’expansion du
dépréciation du franc qui renchérit les contre choc pétrolier, les prix du com commerce international.
importations. Le déficit des échanges merce extérieur se stabilisèrent, alors
de biens et services atteignit cette an que le prix du PIB, bien qu’infléchi, Des échanges dominés par les
née là son niveau le plus élevé continua de progresser ( graphique 4). produits manufacturés
(69 Mds de F, soit 2,3% du PIB en va Dans le même temps, en volume, le
leur). A l’inverse de la période précé poids respectif des importations et desLa structure de nos exportations par
dente, les termes de l’échange se exportations dans le PIB enregistra types de produits est restée assez sta
dégradèrent du fait du renchérisse- une hausse : il atteignit un tiers. Con ble et marquée par la domination des
ment des prix de l’énergie, tandis que séquence de ces évolutions contras produits manufacturés. Ils forment à
le taux de couverture s’améliorait. tées des prix et des volumes, en valeur eux seuls près des deux tiers de la va
A partir de 1983, la politique de rigueur leur des biens et services exportés de
et le redémarrage de la croissance puis la fin des années 50. Cette
Prix du PIB marchand
américaine entraînèrent un décalage stabilité résulte d’une forte croissance
et des échanges extérieurs*
de conjoncture favorable à l’améliora des exportations de biens d’équipe
tion du solde. Celle ci se poursuivit ment professionnel (matériel militaire
jusqu’en 1986 grâce au contre choc inclus), dont le poids a doublé sur la
pétrolier. Le retour de la croissance période, compensée par une baisse
entre 1986 et 1990, plus vigoureuse de la part des biens de consommation.
en France que chez nos principaux Le poids des produits agro alimentai
partenaires de l’OCDE, conduisit à res a enregistré pour sa part une lé
une nouvelle dégradation de l’excé gère croissance au détriment des
dent, atténuée toutefois par l’améliora produits énergétiques (tableau 1).
tion des termes de l’échange. La structure des produit

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