Un tissu productif plus concentré quil ne semblait
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un tissu productif plus concentré quil ne semblait

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Nouvelle définition et nouvelles catégories d’entreprises La nouvelle définition des entreprises, qui s’appuie sur des critères économiques, permet de mieux décrire le tissu productif. Celui-ci apparaît nettement plus concentré : en 2009, dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers, 200 « grandes entreprises » emploient 30 % des salariés et réalisent un tiers de la valeur ajoutée marchande. C’est plus du double de ce qui était retranscrit à travers les unités légales de 5 000 salariés et plus. Ce sont les petites et moyennes entreprises (non microentreprises) dont la part diminue le plus. La nouvelle définition a pour conséquence de réaffecter aux entreprises industrielles leurs filiales tertiaires. Les répartitions sectorielles de la valeur ajoutée, des éléments de bilan ou des exportations sont ainsi modifiées au profit de l’industrie, même si l’impact en est plus faible sur la répartition de l’emploi. La nouvelle définition des entreprises modifie au total moins les équilibres sectoriels que la concentration par taille. Ces observations sont structurelles, des constats similaires ayant été établis sur les années 2004 et 2007. De l’unité légale à l’entreprise 2,69 millions d’entreprises dans les secteurs marchands non agricoles Un tissu d’entreprises nettement plus concentré que celui des unités légales Un poids renforcé de l’industrie et la construction, en intégrant les filiales tertiaires Des exportations concentrées sur quelques entreprises industrielles Une structure largement stable dans le temps Encadrés Encadré 1 - Nouvelle définition de l’entreprise et première approche Encadré 2 - Branche et secteur : quel est le poids de l’industrie ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

N° 1399 - MARS 2012
Un tissu productif
plus concentré qu’il ne semblait
Nouvelle définition
et nouvelles catégories d’entreprises
Jean-Marc Béguin, Vincent Hecquet, Julien Lemasson,
direction des Statistiques d’entreprises, Insee
a nouvelle définition des entreprises, englober plusieurs unités, lorsque ces derniè-
res sont liées entre elles au sein des groupes.qui s’appuie sur des critères
En effet, nombre de filiales des groupes (défini-Léconomiques, permet de mieux
tions) sont des unités sans autonomie ni même
décrire le tissu productif. Celui-ci apparaît
parfois consistance, constituées à la suite de
nettement plus concentré : en 2009, dans les rachats ou pour des besoins internes et des
secteurs marchands non agricoles et non objectifs de pure gestion. Elles n’ont de sens
financiers, 200 « grandes entreprises » qu’en complémentarité des autres sociétés du
groupe : par exemple, des sociétés qui exécu-emploient 30 % des salariés et réalisent un
tent une partie seulement du processus detiers de la valeur ajoutée marchande. C’est
production ou sont constituées pour gérer l’en-
plus du double de ce qui était retranscrit à
semble des salariés du groupe, ou d’autres au
travers les unités légales de 5 000 salariés et contraire déclarant une activité productive sans
plus. Ce sont les petites et moyennes entre- aucun salarié. Ces filiales sont désormais inté-
prises (non microentreprises) dont la part grées aux groupes dont elles dépendent.
diminue le plus.
La nouvelle définition a pour consé- 2,69 millions d’entreprises dans
quence de réaffecter aux entreprises les secteurs marchands non agricoles
industrielles leurs filiales tertiaires. Les
En 2009, selon une première approche de larépartitions sectorielles de la valeur
nouvelle définition, considérant chaque
ajoutée, des éléments de bilan ou des
groupe comme une seule entreprise (enca-
exportations sont ainsi modifiées au dré 1), on dénombre 2,69 millions d’entrepri-
profit de l’industrie, même si l’impact en ses dans les secteurs marchands non
agricoles : 2,65 millions correspondentest plus faible sur la répartition de l’em-
chacune à une seule unité légale etploi. La nouvelle définition des entrepri-
44 milliers englobent plusieurs unitésses modifie au total moins les équilibres
(tableau 1). Parmi ces dernières, 36 000 sont
sectoriels que la concentration par taille.
des groupes français et 8 000 sont sous
Ces observations sont structurelles, des contrôle de groupes étrangers.
constats similaires ayant été établis sur La nouvelle définition de l’entreprise fait appa-
raître l’extrême dualisme du tissu productifles années 2004 et 2007.
imputable au poids des groupes. Les groupes
ne représentent en France que 2 % des entre-
La nouvelle définition de l’entreprise, introduite par prises et 6 % des unités légales. Pourtant, ils
le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008, emploient 64 % des salariés (50 % dans des
permet une vision plus réaliste de la répartition de groupes français et 14 % dans des groupes
la production selon la taille d’entreprise et le étrangers). De même, les groupes réalisent
secteur d’activité (encadré 1 et définitions). 70 % de la valeur ajoutée des entreprises (hors
Auparavant, l’entreprise était assimilée à l’unité le secteur financier, mal caractérisé par la
légale, entreprise individuelle ou société, selon valeur ajoutée comptable).
une approche juridique. Depuis le décret de Le décret de 2008 définit par ailleurs quatre tail-
2008, l’entreprise est désormais définie à partir les d’entreprise (définitions), en tenant compte
de critères économiques : ses contours à la fois des effectifs, du chiffre d’affaires et du
peuvent dépasser ceux de l’unité légale et total de bilan. La concentration du tissu
INSEE
PREMIEREproductif s’illustre aussi à travers cette cette opposition, la partition de l’emploi Un tissu d’entreprises
classification. En 2009, dans les est relativement équilibrée : environ nettement plus concentré
secteurs marchands non agricoles, 131 000 petites et moyennes entrepri-
que celui des unités légales
2,56 millions d’entreprises, soit 95 % ses (PME, entendues ici hors microen-
des entreprises, sont des microentrepri- treprises) et 4 600 entreprises de taille Avant le décret de 2008, il était d’usage d’ap-
ses. Elles emploient 19 % des salariés. intermédiaire (ETI) emploient respecti- précier la concentration du tissu productif à
À l’opposé, 217 grandes entreprises vement 28 % et 23 % des salariés travers le poids économique des unités léga-
emploient 31 % des salariés. Par-delà (tableau 1). les de différentes tranches d’effectifs salariés.
En excluant désormais les unités légales
du secteur financier, leurs agrégats comp-
Entreprises et unités légales en 2009 selon les catégories du décret n° 2008-1354 tables n’étant pas comparables à ceux des
autres secteurs, on dénombre 2,76 millions
PME
Grandes Micro-1 d’unités légales en 2009. Seule une centaine
ETI hors micro- Total
entreprises entreprises dépasse le seuil de 5 000 salariés qui carac-entreprises
térise les grandes entreprises : ellesNombre Total 217 4 576 131 253 2 555 003 2 691 049
2 3 emploient 14 % des salariés (graphique).d'entreprises UL hors groupes s 490 100 900 2 545 918 2 647 308
Groupes français 148 2 806 25 781 7 324 36 059 Avec la prise en compte des liens de groupe
Sous contrôle d'un groupe et l’ajout des critères sur l’importance du
étranger 69 1 280 4 572 1 761 7 682
chiffre d’affaires et du bilan, la concentration
Effectifs salariés Total 3 986 077 2 877 952 3 529 842 2 377 504 12 771 375 est bien plus élevée. Les grandes entreprises
des entreprises UL hors groupes s 166 842 2 077 727 2 336 584 4 581 153
sont environ 200 ; employant 28 % des sala-
Groupes français 3 395 746 1 763 368 1 232 986 33 463 6 425 563
riés du champ, leur poids est double parSous contrôle d'un groupe
rapport aux unités légales de 5 000 salariésétranger 590 331 947 742 219 129 7 457 1 764 659
et plus ; elles réalisent 33 % de la valeurNombre d'UL Total 24 937 40 141 188 686 2 565 147 2 818 911
ajoutée du champ (ou 17 % du PIB), soiten France UL hors groupes s 490 100 900 2 545 918 2 647 308
Groupes français 22 040 31 893 80 081 17 095 151 109 également plus du double de celui des unités
Sous contrôle d'un groupe légales d’effectif semblable. En 2006, elles
étranger 2 897 7 758 7 705 2 134 20 494
concentrent 62 % de la dépense intérieure
de recherche et développement, contres : secret statistique.
1. ETI : entreprises de taille intermédiaire. 37 % pour les unités légales d’effectif compa-
2. UL : unités légales. rable. Les grandes entreprises pèsent
3. Il y a moins de trois unités légales hors groupes de taille « grandes entreprises », qui ont été regroupées avec les groupes
encore plus lourd sur les variables de bilan :français pour des raisons de secret statistique.
Note : seules les entreprises ayant un chiffre d'affaires positif en 2009 sont retenues (ce qui écarte environ 140 000 unités légales). elles représentent à elles seules 62 % des
Champ : entreprises non agricoles (mais y compris celles du secteur des activités financières et d'assurance) hors auto-entrepreneurs et immobilisations, au lieu de 21 % pour les
hors administrations publiques.
unités légales de 5 000 salariés et plus.Source : Insee, Esane et Lifi 2009.
Poids des tailles d'unités légales et des catégories d'entreprises dans l'économie en 2009
en %
0,2 0,2100
4,95,4
12,613,9 14,0
90 21,4 20,5
28,4 31,833,0
37,080
48,724,225,5 27,0
70 62,2 62,0
25,4
23,2 39,160 22,423,0
23,450 94,994,4
31,0 43,039,7 24,740 16,4
33,528,9 22,0
30 22,2 27,2 26,0
39,820
29,428,0 28,5
22,0 9,3 13,3 18,020,9 19,510
11,013,2
6,30,0 4,5 2,0 1,00
UL* Entreprises UL Entreprises UL Entreprises UL Entreprises UL Entreprises UL Entreprises UL Entreprises
Nombre d'unités Effectifs salariés Valeur ajoutée Excédent brut Immobilisations Chiffre d'affaires Dépenses intérieures
d'exploitation à l'export de R&D**
UL de moins de 10 salariés ou microentreprises UL de 10 à 249 salariés ou PME non microentrepr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents