Destin
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Destin : Après être allé au cinéma, Julien va devoir rentrer chez lui par une nuit sombre et glaciale. Cette nuit va changer le cours des choses à tout jamais.

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Publié le 15 mars 2014
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Langue Français

Extrait

Destin
Cette nuit était sombre et glaciale, de plus je ne portais qu’un t-shirt. J’aurais dû écouter Mélanie qui m’avait conseillé de porter mon blouson favori. Les rares lumières restantes dans la ville venaient des petites épiceries encore ouvertes, de certains appartements ou tout simplement de la légère circulation sur la route. Mis à part cela, rien ne venait laisser sa marque dans l’obscurité. Rien ne rompait le silence qui s’était petit à petit installé. J’étais allé au cinéma pour rejoindre quelques amis ce soir-là, la séance était retardée d’une vingtaine de minutes, ces vingt minutes ont sûrement changé ma vie à tout jamais. Le film était sympathique, et avec des amis je ne pensais à rien d’autre qu’à rire… Ou à les faire taire lors de passages intéressants. Tout était prêt pour passer une soirée classique, mais « parfaite ».
Après avoir quitté le ciné et fais mes au revoir habituels aux amis, je rentrais chez moi, comme je l’ai expliqué, l’obscurité avait conquis le ciel et l’atmosphère devenait presque propice à une histoire horrifique. La circulation automobile s’était réduite à un ou deux passages de véhicules en l’espace d’une heure, je ne suis pas dans une très grande ville, d’autant plus que les gens préfèrent avoir leur calme la nuit. J’habitais à quelques rues du cinéma, des rues remplies de bâtiments avec quelques boutiques et épiceries. Personne ne se promenait. Je n’avais aucune idée de l’heure, mais il devait se faire tard, je n’avais pas pensé à prendre mon téléphone portable.
En avançant, entre quelques jets de lumières venant percer les ténèbres, je m’imaginais de stupides scénarios qui pourraient se dérouler ici. Un tueur surgissant de l’ombre voulant m’abattre pour telle ou telle raison, une rencontre avec un extra-terrestre, la découverte d’un passage mystérieux dans une ruelle sombre… Bref, dans ma tête tout ne va pas bien, mes connaissances pourront peut-être vous le confirmer. Je continuais mon chemin après mes délires solitaires, marchant seul sur le trottoir illuminé par quelques lampadaires, simplement suivi par le bruit de mes pas, je traversais la route quand il le fallait, trois rues étaient déjà passées. Encore deux. Arrivé à une intersection, je m’arrêtaiset levais les yeux vers le paysage qui s’étendait devant moi. Il n’y avait pas un chat dans les rues, aucune voiture, aucune personne… J’eus un frisson, sûrement provoqué par le froid. J’avais du mal à croire ce que je voyais, généralement il y a obligatoirement deux ou trois personnes qui se baladent, sortent de boite, font des choses... Il n’y avait pourtant pas d’évènements majeurs aujourd’hui à ce que je sache.
Après quelques secondes de réflexions, je traversais la route pour rejoindre l’autre côté de l’intersection sans me soucier de faire attention en traversant, mes oreilles suffisaient pour m’avertir. Mes pas raisonnaient déjà dans ma tête. Il ne me restait plus qu’à longer cette rue et tourner à gauche dans une ruelle, comme à mon habitude, mon regard se focalisait sur le sol. Je regardais mes pieds passer l’un devant l’autre à tour de rôle. Puis… Je heurtais quelqu’un. Mon épaule et la sienne reculaient dû au choc. — Excusez-moi. Dis-je par réflexe.
Aucune réponse, la personne semblait continuer son chemin. Je me sentis gêné, et me retournais en sa direction sans dire un mot. Je me demandais comment était-ce possible que quelqu’un soit là alors que j’aurais dû le voir arrivé de l’autre bout de la rue avant. Elle s’arrêta net. Il tourna son regard vers moi, tout en étant de dos. Je restais figer. De sa bouche coulait un liquide noirâtre, quant à son œil visible, il était couvert de sang tout en étant dénué de pupille. L’homme commençait à avoir des spasmes violents, faisant des bons sur place et se tordait les jambes, il faisait des bruits de toux atténués. Figer par la peur, je contemplais le spectacle macabre qui se tenait devant mes yeux, je devais fuir, mon instinct me le disait. Ma curiosité ne le voulait pas. L’homme, tout en crachant ce résidu noirâtre sur le sol, essaya de dire quelque chose tout en faisant un pas incertain vers ma direction. — J…. (toux)…ul….(toux)….ien.
C’était mon prénom, je me fichais d’avoir mal entendu ou pas. Je n’avais pas envie de rester avec cette chose plus longtemps. Mon corps eu un spasme et je repris contrôle, je me retournais et couru le plus vite possible en direction de mon appartement. En tournant dans la fameuse ruelle, je jetais un coup d’œil rapide derrière moi… La chose me suivait, lentement tout en se distordant dans tous les sens et laissant son liquide buccal noir se rependre sur une partie de son corps. — Il suffit de courir. Me dis-je, et j’exécutais cette pensée.
Je courais à vive allure jusqu’à l’entrée du bâtiment, allumant toutes les lumières possibles, je ne pris pas l’ascenseur, je montais à pied, manquant de tomber en plein milieu du second étage. J’habitais au cinquième, j’y étais presque. La lumière s’éteint d’un coup…Putain de système à retardement. J’avais peur dans le noir, mais je savais où aller, je ne fis même plus attention aux interrupteurs qui n’étaient à ce moment que de « petites lumières ». Le dernier couloir se présentait, je sprintais sur une ligne droite d’une dizaine de mètres et enfonçai presque ma porte d’entrée en voulant m’arrêter. Je sortais mes clés de ma poche en tremblant, puis lançait un dernier coup d’œil avec courage dans les ténèbres environnantes, je n’entendais rien, ne voyais rien. Les clés dans la serrure, j’ouvrais la porte et allumais immédiatement la lumière de ma piaule, tout en refermant la serrure à double tour et poussant le verrou.
Inutile de vous dire que j’ai immédiatement pris une feuille et un stylo pour écrire ce qu’il s’est passé ce soir, quelqu’un doit savoir. Je devais écrire ces lignes. J’ai peur. Réfugié sur mon lit, j’attends que le temps passe, toutes sources de lumières allumées (lampe principale, bougies, lampe de bureau). ---Je viens de me rendre compte qu’une icône de mon téléphone clignotait, m’annonçant la réception d’un SMS. Je l’attrapais d’une main, tout en restant sur mon lit. Débloquais la sécurité, et appuyais sur la boite de réception, c’était… Moi. Je m’étais envoyé un message il y a deux minutes. Un MMS en trois parties pour être plus précis.
1/3 : Es-tu vivant ? Es-tu mort ?
2/3 : Est-ce-que tu peux échapper au destin ? 3/3… C’était une photo prise de l’extérieur de ma chambre, une photo de la porte. Avec une feuille accrochée à celle-ci.
Je tremblais… J’avais envie de vomir… J’espérais que c’était un délire… Je me redressais sur mon lit lentement, me mis debout sans faire le moindre bruit, puis avançait vers la porte accroupi. Arrivé devant celle-ci, je me relevais lentement puis débloquais le judas de la porte pour pouvoir voir de l’autre côté. Je pris une bouffée d’air avant d’oser regarder dedans. Il n’y avait personne de l’autre côté, personne de visible dans le faible champ de vision… Peut-être qu’il se cache dans l’obscurité.Pensais-je. Je devais vérifier si la fiche était bien là, je n’en avais pas envie, mais je n’avais pas le choix. Je pris un couteau dans un tiroir et le gardais en main.
Je débloquais le verrou d’une main, puis tournais la clé de sorte à ouvrir la porte. Je me calmais. La main sur la poignée, j’entrouvrais la porte lentement, sans plus. Je regardais dans l’ouverture, il y avait effectivement un mot, personne à proximité, j’étendais mon bras vers le centre de la porte… Il n’y avait aucun bruit… Une main surgit de l’angle mort de ma vision (le mur sur lequel je reposais), attrapa la mienne et la tira vers sa source. Si je ne sortais pas, mon bras finirait brisé. Je mis un coup de pied dans la porte pour l’ouvrir, me fis entrainer à l’extérieur, manquai de tomber, me rattrapai, brandis mon couteau et enfonçai la lame dans la tête de mon agresseur. Je poussais un cri de terreur, personne ne semblait m’entendre. Il était mort, je ne voyais pas son visage dans le noir. J’allais chercher ma lampe de poche sur mon bureau.
Une fois que j’eus visé le cadavre de ma lumière, je recrachais mon repas à même le sol en tremblant de tout mon corps… J’étais mon propre tueur. J’avais la tête pourfendue par le couteau. Je repris la force qu’il me restait pour me mettre à l’abri et ramasser le mot qui était tombé au sol dans ce moment d’action. La porte était à nouveau verrouillée et moi… Assis sur le bord de mon lit.
Il est là. Venu te chercher. Âme en détresse. Tu t’es occupé de ton corps, laisse-moi ton esprit.
Ce message était inscrit sur la feuille.
Qui vient me chercher ? Quelle âme ? Pourquoi moi ?Me demandais-je, stresser. Je veux que tout ça ne soit qu’un affreux cauchemar, mais fermer mes yeux ne sert à rien. Je viens de me tuer, c’est impossible dans la réalité. Est-ce que ce texte existe d’ailleurs ? Est-ce que quelqu’un lira ces lignes ? Le plancher craque, quelqu’un toque à ma porte avec force. Cette personne tousse. Je devinais tout de suite que je ne lui avais pas échappé. Je regardais mon téléphone portable, l’heure était bloquée en faisant des retours dans le temps. L’extérieur semblait tout aussi irréel.
Je ne peux pas y échapper. Il est temps pour moi d’affronter mon destin.
Fin AtomicAuk
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