La Famille Elliot
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Description

La Famille Elliot
ou L’Ancienne Inclination
– P e r s u a s i o n
Jane Austen
Trad. : Isabelle de Montolieu
1818
Trad : 1821
Texte sur une page , Format Pdf
Notice biographique sur Jane Austen, auteur de la Famille Elliot
Note du traducteur
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
La Famille Elliot : Texte entier LA
FAMILLE ELLIOT,
ou
L’ANCIENNE INCLINATION,
TRADUCTION LIBRE DE L’ANGLAIS
D’UN ROMAN POSTHUME DE MISS JANE AUSTEN,
AUTEUR DE RAISON ET SENSIBILITÉ,
D’ORGUEIL ET PRÉJUGÉ, D’EMMA, DE
MANSFIELD-PARC, etc.
mePar M. DE MONTOLIEU.
AVEC FIGURES. TOME PREMIER.
À PARIS,
CHEZ ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE,
RUE HAUTEFEUILLE, n.° 23.
―――
1821.
[1]NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
JANE AUSTEN,
AUTEUR DE LA FAMILLE ELLIOT.
――――
Les pages suivantes ont été tracées par une plume qui a déjà contribué plus d’une fois à l’amusement du public. Les personnes qui
n’ont pas été insensibles au mérite de Raison et Sensibilité, d’Orgueil et Préjugé de la Nouvelle Emma, etc., apprendront avec
regret que la main qui guidait cette plume est actuellement glacée, insensible. Peut-être que quelques détails sur la vie et la mort de
Jane Austen seront lus avec un sentiment plus tendre que la simple curiosité.
La tâche de son biographe sera courte et facile ; une vie consacrée à l’utilité, aux vertus privées, à la littérature, à la religion, présente
peu de variété : celle si actif et si modeste, son goût pour la vie retirée, la sienne si douce et si ...

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 23 Mo

Extrait

La Famille Elliot
ou L’Ancienne Inclination
– P e r s u a s i o n
Jane Austen
Trad. : Isabelle de Montolieu
1818
Trad : 1821
Texte sur une page , Format Pdf
Notice biographique sur Jane Austen, auteur de la Famille Elliot
Note du traducteur
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
La Famille Elliot : Texte entierLA
FAMILLE ELLIOT,
ou
L’ANCIENNE INCLINATION,
TRADUCTION LIBRE DE L’ANGLAIS
D’UN ROMAN POSTHUME DE MISS JANE AUSTEN,
AUTEUR DE RAISON ET SENSIBILITÉ,
D’ORGUEIL ET PRÉJUGÉ, D’EMMA, DE
MANSFIELD-PARC, etc.
mePar M. DE MONTOLIEU.
AVEC FIGURES.TOME PREMIER.
À PARIS,
CHEZ ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE,
RUE HAUTEFEUILLE, n.° 23.
―――
1821.
[1]NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
JANE AUSTEN,
AUTEUR DE LA FAMILLE ELLIOT.
――――
Les pages suivantes ont été tracées par une plume qui a déjà contribué plus d’une fois à l’amusement du public. Les personnes qui
n’ont pas été insensibles au mérite de Raison et Sensibilité, d’Orgueil et Préjugé de la Nouvelle Emma, etc., apprendront avec
regret que la main qui guidait cette plume est actuellement glacée, insensible. Peut-être que quelques détails sur la vie et la mort de
Jane Austen seront lus avec un sentiment plus tendre que la simple curiosité.
La tâche de son biographe sera courte et facile ; une vie consacrée à l’utilité, aux vertus privées, à la littérature, à la religion, présente
peu de variété : celle si actif et si modeste, son goût pour la vie retirée, la sienne si douce et si tranquille, semblaient promettre à ses
lecteurs une longue succession de plaisirs, et à l’auteur une réputation toujours croissante ; mais les symptômes d’un mal incurable et
profond, trop commun dans nos climats, se manifestèrent chez elle au commencement de 1816 ; elle déclinait si insensiblement et se
plaignait si peu, que jusqu’au printemps de 1817, ceux dont le bonheur terrestre dépendait de son existence, étaient loin de
désespérer de sa guérison. Les secours de l’art furent appelés ; les médecins trouvèrent nécessaire de la mener à Winchester, pour
être plus à portée de leurs secours, quoiqu’à peine ils eussent quelque espérance. La consomption faisait des progrès rapides et
effrayans. Pendant deux mois elle a supporté les douleurs, l’insomnie, et cet affaissement physique qui annonce et précède une
dissolution totale, non-seulement avec fermeté et résignation, mais en conservant une aimable et douce gaîté qui ne l’a jamais
abandonnée , et qui soutenait le courage de sa mère et de sa sœur. Elle conserva jusqu’au moment suprême toutes ses facultés, sa
mémoire, son imagination, sa sensibilité ; ni l’amour ardent pour son Dieu, dont elle allait s’approcher, ni son attachement pour les
amis qu’elle allait quitter, ne s’affaiblirent un seul instant. Elle voulut recevoir le Saint-Sacrement quelques jours avant sa mort,
craignant qu’au moment même sa faiblesse n’obscurcît ses idées. Elle écrivit tant qu’elle put tenir une plume, et se servit d’un crayon
quand la plume devint trop pénible. Le jour qui précéda sa mort, elle composa quelques stances pleines d’énergie et de sentiment ;
c’était un éternel adieu à sa famille et à ses amis. Les dernières paroles qu’elle prononça furent des remercîmens à son médecin ; il
lui demanda, quelques momens après , si elle n’avait besoin de rien : « Il ne me manque que la mort, dit-elle en souriant, et la voilà
qui s’approche. » En effet, elle expira peu de minutes après, le 18 de juillet 1817, dans les bras de sa sœur, qui l’avait soignée
pendant toute sa maladie avec un zèle infatigable. Je trouve ce paragraphe dans une lettre de la mourante, écrite peu de semaines
avant son décès :
« Je ne bouge plus de mon sopha que pour me promener de temps en temps d’une chambre à l’autre, appuyée sur le bras de ma
chère et tendre sœur, la plus zélée, la plus soigneuse, la plus infatigable des gardes-malades ; j’ai tremblé que ses soins et sesveilles n’altérassent sa santé, mais grâces en soient rendues à Dieu, ses forces semblent augmenter avec le déclin des miennes. Ce
que je dois à son amitié, à l’affection de ma bien-aimée famille est mille fois au-dessus de l’expression, mais non du sentiment qui
remplit mon cœur et me rend heureuse malgré l’état de maladie qui m’accable. Si je survis, mon existence tout entière doit être
consacrée à la reconnaissance ; si je meurs, puisse le Dieu tout-puissant qui m’accorda la bénédiction d’avoir de tels parens, les
bénir et les consoler ! etc. »
Hélas ! cette mère, cette sœur et celui qui trace ces lignes ont trop perdu pour admettre même la possibilité d’une consolation ici-
bas.
Jane Austen fut enterrée le 24 juillet dans l’église cathédrale de Winchester, qui, dans le nombre de ceux dont elle a recueilli les
cendres, ne pourrait nommer ni un plus beau génie ni plus de vertus chrétiennes.
Jane Austen possédait aussi une part considérable d’avantages personnels ; sa taille, au-dessus de la médiocre, était pleine
d’élégance ; son port, sa tenue, toutes ses manières étaient distinguées et gracieuses ; la régularité de ses beaux traits ne nuisait
point à l’expression de sa physionomie, celle d’un enjouement calme et tranquille, et de cette sensibilité, cette douceur qui formaient
le fond de son adorable caractère ; en même temps, quelque chose de pénétrant dans son regard et de très-fin dans son sourire
décelait un esprit supérieur. Son teint était remarquablement beau, et le tissu de sa peau si transparent, qu’on pouvait dire d’elle avec
[2]vérité, qu’il semblait voir au travers de ses joues modestes l’âme qui l’animait . Sa voix était extrêmement douce ; elle pénétrait au
fond du cœur. Sa conversation, lorsqu’elle était à son aise, avait de l’éloquence et de la précision, et surtout une grande clarté ; elle
s’énonçait sur les sujets les plus relevés avec une simplicité qui les mettait à la portée de tous les auditeurs. Jane Austen était formée
pour briller dans les sociétés les plus distinguées, et trouva son bonheur dans le sein de sa famille et dans un village.
Les talens qui font à présent la base de l’éducation des femmes sont si perfectionnés, qu’on n’ose en parler. Miss Austen aurait
vraisemblablement été inférieure à beaucoup d’autres, si elle n’avait été si supérieure dans des choses plus relevées. Elle avait un
goût inné pour le dessin, et dès sa plus tendre jeunesse elle était citée pour la fermeté et la douceur des traits de ses crayons. Elle
faisait des esquisses que des maîtres auraient avoués ; plus tard, d’autres occupations ne lui permirent plus de se livrer à ce talent.
Ses progrès dans la musique furent d’abord très-médiocres ; à vingt ans elle y prit plus de goût, et dans les vingt années qui suivirent,
plus d’un père aurait admiré sa fille dans des exécutions moins bonnes que la sienne. Elle était passionnée pour la danse, et elle y
excellait.
Il me reste à faire quelques observations que ses amis trouvent plus importantes, sur les qualités du cœur et de l’esprit de celle qui
embellissait chaque heure de leur vie.
C’est une opinion assez généralement reçue, que la tranquillité et la douceur du caractère sont incompatibles avec une imagination
très-vive et avec le trait et le piquant de l’esprit. Cette erreur sera rejetée par ceux qui ont eu le bonheur de connaître miss Jane
Austen ; les folies, les faiblesses, les défauts de ceux qu’elle rencontrait ne pouvaient échapper à son regard observateur et
pénétrant ; mais jamais elle ne se permettait de les juger avec malice ou sévérité ; les vices même, ou plutôt les gens vicieux,
échappaient à sa censure immédiate, parce qu’elle avait peine à le croire, tant le vice était loin de sa pensée ! on ne trouvait chez elle
qu’indulgence et bonté. L’affectation de ces qualités n’est pas rare, mais elle n’avait

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