La Terreur en Macédoine
143 pages
Français

La Terreur en Macédoine

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
143 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

La Terreur en MacédoineRécit vraiLouis Boussenard1912Au lecteurPREMIÈRE PARTIE : À feu et à sangChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIDEUXIÈME PARTIE : Au pays des massacresChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XTROISIÈME PARTIE : Les compagnons de la dynamiteChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIILa Terreur en Macédoine : Au lecteurIl est aujourd’hui des pays qui, depuis des années, sont ravagés par le feu, décimés par le fer et noyés dans le sang.Et non pas de ces contrées lointaines, encore mystérieuses, où quelque tyran nègre ignorant et féroce, moitié homme et moitiéfauve, massacre pour l’immonde joie de tuer.Non ! ces pays martyrs font partie de notre Europe civilisée, orgueilleuse de ses arts, de ses sciences, de ses découvertes et deses génies ! J’ai nommé la Bulgarie, la Roumélie, la Macédoine, l’Épire, nations chrétiennes d’Orient que torture à merci le maîtremusulman.Et c’est ainsi que des populations honnêtes, laborieuses, inoffensives, sont journellement en proie au vol, au pillage, à l’incendie,au brigandage organisé, à la mort dans les supplices les plus effroyables que puisse inventer la tyrannie la plus atroce et la plusraffinée.J’ai voulu être l’écrivain de ces souffrances qui passent l’imagination. Et j’éprouve le scrupule bien naturel ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

La Terreur en Macédoine
Récit vrai
Louis Boussenard
1912
Au lecteur
PREMIÈRE PARTIE : À feu et à sang
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
DEUXIÈME PARTIE : Au pays des massacres
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
TROISIÈME PARTIE : Les compagnons de la dynamite
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
La Terreur en Macédoine : Au lecteur
Il est aujourd’hui des pays qui, depuis des années, sont ravagés par le feu, décimés par le fer et noyés dans le sang.
Et non pas de ces contrées lointaines, encore mystérieuses, où quelque tyran nègre ignorant et féroce, moitié homme et moitiéfauve, massacre pour l’immonde joie de tuer.
Non ! ces pays martyrs font partie de notre Europe civilisée, orgueilleuse de ses arts, de ses sciences, de ses découvertes et de
ses génies ! J’ai nommé la Bulgarie, la Roumélie, la Macédoine, l’Épire, nations chrétiennes d’Orient que torture à merci le maître
musulman.
Et c’est ainsi que des populations honnêtes, laborieuses, inoffensives, sont journellement en proie au vol, au pillage, à l’incendie,
au brigandage organisé, à la mort dans les supplices les plus effroyables que puisse inventer la tyrannie la plus atroce et la plus
raffinée.
J’ai voulu être l’écrivain de ces souffrances qui passent l’imagination. Et j’éprouve le scrupule bien naturel de vous dire : « Ce récit,
documenté avec le plus grand soin et puisé aux sources les plus authentiques, sera toujours conforme à la vérité. Mais, pourtant,
cette vérité devra être plutôt atténuée, car il est de ces horreurs que l’on ne peut écrire... »
Je raconterai donc avec tristesse et sincérité les atrocités poignantes dont souffrent les chrétiens d’Orient. Je serai narrateur fidèle
et impartial, sans faire intervenir et sans discuter les croyances et sans la moindre préoccupation confessionnelle. Si notre pitié
est acquise aux martyrs, c’est parce qu’ils sont avant tout des hommes. Et l’homme qui souffre a droit à notre compassion et à
notre respect, quelles que soient son origine, sa nationalité, sa couleur ou sa foi !
C’est pourquoi, aussi, en écrivant ces lignes, je me joins de toute mon âme à ceux qui réclament au nom de l’humanité, pour les
martyrs d’Orient, la fin d’une tyrannie qui déshonore un régime et une époque.
L. BOUSSENARD.
La Terreur en Macédoine : I : I
C’est là-bas, aux confins de cette Macédoine, terre d’Europe, si proche et pourtant si lointaine... terre inconnue de nous, les gens
d’Occident, mystérieuse, belle et malheureuse, une victime suppliciée par deux fléaux terribles, le Turc et l’Albanais.
Macédoine !... une province ?... un royaume ?... une république ?... un État quelconque ?...
Non ! un souvenir historique, glorieux et stérile ; une abstraction géographique sans unité, sans forme et sans limites. Une sorte de
Pologne, qui n’est ni serbe, ni grecque, ni bulgare, et qui est tout cela ; une âme slave et chrétienne à laquelle la conquête veut donner
un corps turc et musulman.
Des circonscriptions ottomanes, des gouvernements quelconques découpent l’ancien empire d’Alexandre en vilayets qu’administrent
des valis plus ou moins pachas, nommés par le sultan.
Il y a le vilayet de Sélanik avec Salonique pour chef-lieu ; celui de Skodra ou Scutari, chef-lieu Scutari ; celui de Monastir ; celui de
Kossovo — Kossovo le Sanglant ! — chef-lieu Prichtina...
C’est un pays de culture et la terre y est féconde. Mais la population y est clairsemée. Elle devrait être énorme, opulente et heureuse...
Certes, partout, dans les villages aperçus de loin en loin, tout blancs sous leurs toitures rouges, c’est le labeur obstiné, c’est l’ardente
lutte pour la vie, c’est parfois et pour un moment l’abondance. Mais c !est aussi et toujours l’insécurité, la violence, la terreur !
« Si tu construis une maison à Ipek, dit un proverbe macédonien, ne mets jamais de fenêtres sur la rue ; à Prichtina, tu peux en mettre
au premier étage. Mais à Prizrend, avec de bonnes barres de fer, tu peux essayer d’en ouvrir au rez-de-chaussée. »
Il s’agit de villes ayant de quinze à vingt-cinq mille habitants qui, groupés, peuvent se défendre contre les bandits de la montagne.
Quant aux villages ouverts à tous les vents, à tous les intrus, à toutes les convoitises ?... Leur position est effroyable. Écoutez plutôt.
A quelques lieues de Prichtina, le village de Salco est en fête. Et cette fête est d’une surabondance, d’une grandeur et d’une
simplicité bibliques.
Nikéa, la fille du maire — mouktar — Grégorio Perticari, épouse Joannès, le fiancé adoré, l’ami si cher de ses jeunes années. Un
couple magnifique.
Elle, d’une beauté triomphante, comme son nom venu du grec : Nikê, Victoire. Beauté célèbre qui lui a valu et mérité là-bas le nom de
Nikéa la Belle, comme celui de notre ville d’azur et de soleil, Nice la Belle, qui fut aussi Nikê dans l’harmonieuse langue des Hellènes.Blonde comme les épis, avec des yeux de saphir, noyés de tendresse, une bouche de rose qu’entr’ouvre l’heureux sourire de ses
vingt ans... sourire d’amour, d’espoir, de félicité, et dont l’ineffable caresse ravit le jeune époux.
Lui, brun comme une tzigane, avec des cheveux d’un noir bleuâtre, des yeux de velours, larges, magnétiques, luisants comme des
diamants noirs. Une fine moustache cache à peine ses lèvres violemment pourprées ; son menton recourbé, à la romaine, indique
l’énergie, cette vertu qui manque aux Slaves ; ses épaules carrées, ses mains courtes, nerveuses, dénotent la vigueur. Avec cela, un
regard de flamme, une voix de métal, une âme d’enfant naïf et bon, un cœur loyal et fidèle comme l’acier.
Le père vient de les bénir. L’œil obscurci par une larme attendrie, la voix tremblante, il ajoute :
« Enfants, soyez heureux !
« Les temps sont troublés... le présent est cruel et l’avenir sombre.... mais vous avez santé, vigueur, amour, et votre âge est celui de
l’espérance...
« Espérez, enfants ! et que rien ne vienne troubler la félicité de ce beau jour.
« Espérez et soyez heureux ! »
Ces paroles du vieillard sont écoutées avec une émotion profonde. Il y a quelques moments d’un silence plein de respect, puis
l’orchestre, très simple, prélude, en quelque sorte timidement. Une guzla, un flageolet, un tambourin et une cornemuse, instruments
disparates, mais chers aux Slaves du Sud, s’accordent tant bien que mal.
Les jeunes gens, en vestes de drap brun ou écarlate, en longues culottes bouffantes gansées de noir et ceinturées de soie violette,
tendent la main aux jeunes filles et les enlacent. Leurs blonds cheveux tordus et nattés avec des sequins d’or, des brimborions
d’argent et des grains de corail, charmantes sous leur bonnet grec, les belles filles de Kossovo raffolent de la danse. Aux premières
mesures, leurs petits pieds élégamment chaussés de bottines en maroquin rouge trépident et s’agitent en cadence.
Puis les couples partent, s’animent, se grisent de musique et de mouvement, et bientôt tourbillonnent en vertige, infatigablement.
Un peu à l’écart, pressés l’un contre l’autre, les jeunes époux se contemplent, ravis, se parlent doucement à l’oreille et se sourient,
extasiés. Ils échangent d’exquises pensées de bonheur intime, se disent à mots entrecoupés la joie de leur cœur, avant de s’élancer
au milieu de la cohue vibrante, folle d’allégresse.
« Oui, murmure Nikéa, le père l’a dit, le présent est cruel et l’avenir bien sombre...
« Mais près de toi, ô mon bien-aimé, je ne crains plus rien, car ton amour sera ma sauvegarde et ma force...
— Toujours cette crainte !... toujours ce martyre de la pensée !... Mais, chère âme, ne suis-je pas là désormais pour bannir ces
terreurs ?
— Ah ! tu ne sais plus... toi qui reviens de si loin et après si longtemps !...
« Oh ! ce n’est pas un reproche ; mais tu as pu oublier le fléau de notre rac

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents