Le roman policier
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Que ce soit auprès des petits lecteurs ou des plus grands, le roman policier fait l'unanimité ! Voici quelques clés pour jouer au cluedo du bout de votre plume...

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Publié le 30 janvier 2012
Nombre de lectures 344
Langue Français

Extrait

TypologieduromanpolicierLe roman policier a ses normes. Qui veut « embellir » le roman policier fait 1 de la littérature plus du roman policier ! Un livre nous semble une bonne illustration de cette maxime, notre coup de cœur (Brigitte Thivolle & Jeanine Vignon) : A la brocante du cœur / Robert Cormiertraduit de l’américain par Hélène Misserly Coll. Médium, Ed. L’école des loisirs, 2002. Définition du genre policier : « Le roman policier est le récit rationnel d’une enquête menée sur un problème dont le  2 ressort principal est un crime» ,définition qui correspond avant tout à ce que les théoriciens du genre désignent comme le récit d’énigme criminelle, représenté de façon emblématique par leDouble assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Poe (1841).C’est lui qui inventa le roman policier en mettant en scène un personnage directement inspiré de ses 3 propres lectures de jeunesse:les romans gothiques anglais(Frankenstein, Le Moine, Le château d’Otrante…) ainsi que des très célèbresMémoiresVidocq. Puis, deArthur ConanDoylea créé le prototype absolu du détective privé (=Sherlock Holmes). Dans la lignée, on trouveAgatha Christie. L’école française du genre représentée parMaurice Leblanc et Gaston Lerouxen scène des héros plus marginaux comme metArsène Lupin, ouJosephRouletabille. Ces textes ont servi de modèle à des séries comme» ou« Leclub des cinq« Alice ». Onpeut remarquer les excellents romans deLorris Murail, mettant en scène le jeuneDan Martin(édition Rageot). S. S. Van Dine, auteur de romans policiers,a énoncé, en 1928, 20 règlesauxquelles doit 4 se conformer, selon lui, tout auteur de romans policiers qui se respecte;Tzvetan Todoro, dans son ouvrage de théorie de la création littéraire, de la littérarité (= caractéristique spécifique du texte littéraire) intituléPoétique de la prose,les a résumées en 8 points : 1) Leroman doit avoir au plus un détective et un coupable, et au moins, une victime (un cadavre) 2) Lecoupable ne doit pas être un criminel professionnel ; ne doit pas être le détective ; doit tuer pour des raisons personnelles 3) L’amourn’a pas de place dans le roman policier 4) Lecoupable doit jouir d’une certaine importance : a) dansla vie : ne pas être un valet ou une femme de chambre b) dansle livre : être un des personnages principaux. 5) Toutdoit s’expliquer d’une façon rationnelle ; le fantastique n’y est pas admis 6) Iln’y a pas de place pour des descriptions ni pour des analyses psychologiques 7) Ilfaut se conformer à l’homologie suivante, quant aux renseignements sur l’histoire : auteur & lecteur = des observateurs indépendants coupable & détective = tous deux fortement impliqués dans l’histoire du crime 8) Ilfaut éviter les situations et les solutions banales (Van Dineen énumère dix).
Dossier réalisé parJeanine Vignon, animatrice pédagogique,CDDP de la Drôme tél 04 75 82 43 46fax 04 75 82 43 33  Courriel : jeanine.vignon@acgrenoble.fr
Dans lerécit d’aventures,la narration suit l’ordre des événements. Elle va de l’avant vers l’après, du prologue au dénouement. Le déroulement reproduit la succession des faits: elle adopte le cours du temps. Au contraire,le roman policier semble un film projeté àl’envers. Il prend le temps à rebours et renverse la chronologie.Son point de départ n’estautre que le point d’arrivée du roman d’aventures: le meurtre qui met fin à quelque drame qu’on va reconstituer au lieu de l’avoir exposé d’abord. Dans le roman policier, le récit 4 suit l’ordre de la découverte. Thomas Narcejac, ce professeur de philosophie, (auteur, avecPierre Boileau de nombreux policiers,série des SansAtout, par exemple) qui a rédigé plusieurs ouvrages théoriques consacrés au roman policier a très vite compris qu’un roman policier ne peut exister sans énigme et sans structure organisée : « J’avais découvert que, noir ou classique,le roman policierne peut se passer d’un mystère, d’enquête, de vrais et de faux témoins. Autrement dit, ilne se conçoit qu’à partir d’une structure qu’on peut assouplir, c’est vrai, mais pas supprimer. » On peut distinguer trois catégories dans le genre « policier » : 1) Leroman à énigmes Une structure narrative duelle : ¾2 histoires dans le roman: l’histoire du crime raconte ce qui s’est effectivement passé et l’histoire de l’enquête explique comment le lecteur ou le narrateur en a pris connaissance ¾2 séries temporelles : les jours de l’enquête qui commencent au crime et les jours du drame qui mènent à lui 1 Les personnages principaux jouissent d’une immunité, rien ne peut leur arriver. Le lecteur s’identifie au héros enquêteur. exemple : Mort sur le Nil /Agatha Christie– Collection Poche, Ed. Hachette, 2003. 2) Leroman noir Le roman noir, différent dans sa structure et dans ses intentions, inspiré du roman américain des années 30 (hardboiled scholl : l’école des durs à cuire), diffusé dans la série noire, se veut avant tout roman d’atmosphère et miroir d’une société corrompue et désespérée. « Jedécrète que le polar ne signifie nullement roman policier. Polar signifie roman noir violent. Tandis que le roman policier à énigmes de l’école anglaise voit le mal dans la nature humaine, le polar voit le mal dans l’organisation sociale transitoire. Un polar cause d’un monde déséquilibré, donc labile, appelé à tomber et à passer. Le polar est la littérature de la 5 crise. »J. P. ManchetteC’est un roman policier qui fusionne les deux histoires, il supprime la première et donne vie à la seconde. Ce n’est plus un crime antérieur au moment du récit qu’on nous relate, le récit coïncide avec l’action Différent dans ses thèmes: de la violence (tabassage, massacre… amour = passion désordonnée, haine sans merci…) Autre caractéristique : le milieu représenté ; différence avec le roman d’aventures qui contient aussi du danger, de la poursuite, du combat ainsi qu’une tendance à la description absente du roman policier. La seconde histoire qui se déroule au présent y tient une place centrale.
Dossier réalisé parJeanine Vignon, animatrice pédagogique,CDDP de la Drôme tél 04 75 82 43 46fax 04 75 82 43 33  Courriel : jeanine.vignon@acgrenoble.fr
Le lecteur doit réfléchir et prendre parti. exemple : Jolies jambes, Nikita /Carlo Lugarelli– Collection Rat Noir, Ed. Syros, 2002. 3) Le roman à suspense ou thriller(du verbe to thrill = trembler – frémir) Il combine les deux premières catégories : ªDu roman à énigmes, il garde le mystère et les deux histoires ªDu roman noir, c’est la seconde histoire qui prend la place centrale Le lecteur est intéressé non seulement par ce qui est arrivé mais aussi par ce qui va arriver plus tard ; les deux types d’intérêt se trouvent réunis ici : il y a la curiosité de savoir comment s’expliquent les événements passés; il y a aussi le suspense: que vatil arriver aux personnages principaux ? c’est le récit d’une traque, d’une souricière, d’une torture morale, ou d’un engrenage fatal (BoileauNarcejacMary Higgins ClarkPatricia Highsmith…). Contrairement au roman à énigmes, ils risquent leur vie sans cesse. Le lecteur connaît mieux que le héros la source du mal, il est le témoin privilégié, mais impuissant, d’une histoire dont l’issue paraît fatale. Le mystère a une fonction différente de celle du roman à énigmes, il est un point de départ, l’intérêt principal venant de la seconde histoire, celle qui se déroule au présent. L’ «histoire du suspectdétective »Dans ce cas, un crime s’accomplit dans les premières pages et les soupçons de la police se portent sur une personne qui est le personnage principal Il doit alors prouver qu’il est innocent en trouvant luimême le vrai coupable au risque de sa vie. Dans ce cas, le personnage est à la fois le détective, le coupable (aux yeux de la police) et la victime (potentielle pour les véritables assassins). L’enjeu du roman policier est, selon les cas, de savoir qui a commis le crime et commentpour leroman à énigme, de mettre fin au(x) crime(x)pour leroman noir, d’éviter le(s) crime(s)pour leroman à suspense. En guise de conclusion : « Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, le roman policier est construit peutêtre plus que tous les autres genres par et pour le lecteur. Il se renouvelle pour mieux le combler.» 6 Catherine Dupuy1 In Poétique de la prose,p. 56/57  Tzvetan Todoro – coll. Poétique – Ed. du Seuil, 1971. 2 Anthologie de la littérature policière / Georges Sadoul 3 Roman gothique=roman d’épouvante d’inspiration fantastique (cadre médiéval) en vogue  en Angleterre pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle (Larousse – 2002) 4 Annexe p. 71/72/73 in Le roman policier : introduction à la théorie et à l’histoire d’un genre  littéraire / Marc Lits – Ed.du CEFAL, 1999. 5 in interview dans « Charlie mensuel n°126 de juillet 1979. 6 in « Le français dans tous ses états » n°31, 1996.
Dossier réalisé parJeanine Vignon, animatrice pédagogique,CDDP de la Drôme tél 04 75 82 43 46fax 04 75 82 43 33  Courriel : jeanine.vignon@acgrenoble.fr
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