Vrai-Faux
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– Tu dirais quoi, toi ? « vrais faux flingues » ou « faux vrais flingues » ? Dizz observait attentivement les deux revolvers posés au sol, à l'arrière du Vito. Dizz et Max se faisaient face, assis dans la caisse du fourgon. A l'avant, à la place du conducteur, un rasta bougeait lentement la tête au rythme d'un dub gras et lourd que répandait un autoradio. Dans sa poche, le téléphone de Max vibra. SMS. Je n'en peux plus. Je suis fatiguée et n'ai plus la force de continuer comme ça. Je pars, max .. – « Faux vrais » ...c'est ça, non ? ...Oh ! Tu m 'écoutes ?? – Ta gueule, Dizz. J'ai un problème, là.. ronchonne Max en triturant nerveusement les touches du téléphone. Merde Agnès déconne pas. On en parle ce soir ma chérie. Je rentre avec des thunes et je t'invite au resto. Ok ? Bizz Love – C'est Agnès ? Qu'est ce qu'elle veut ? Des clopes ou un coup dans le cul ? glousse Dizz. – Tu parles pas comme ça d' Agnès, ok, ducon ? grince Max dans ses dents. – Bon.... Tu m'réponds pour les guns ou quoi ?? – Fais pas chier avec tes jouets. On aura du pot si le type est trop con pour s'en apercevoir. On a intérêt à faire rapido, tête de nœud … – Tu m'étonnes-John !… Hé hé hé, moi j'le sens bien.. Dizz regarde sa montre et jette un coup d’œil par la vitre arrière du Vito, qu'un rideau coloré dissimule des regards curieux. – On s'prépare. Normalement, il s'ra là dans cinq minutes. Dizz ajuste une cagoule noire de motard qui masque le visage, sauf les yeux et la bouche.

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Publié le 26 octobre 2013
Nombre de lectures 59
Licence : En savoir +
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

Tu dirais quoi, toi ? « vrais faux flingues » ou « faux vrais flingues » ?
Dizz observait attentivement les deux revolvers posés au sol, à l'arrière du Vito.
Dizz et Max se faisaient face, assis dans la caisse du fourgon. A l'avant, à la place du conducteur, un rasta bougeait lentement la tête au rythme d'un dub gras et lourd que répandait un autoradio.
Dans sa poche, le téléphone de Max vibra. SMS.
Je n'en peux plus. Je suis fatiguée et n'ai plus la force de continuer comme ça. Je pars, max ..
« Faux vrais » ...c'est ça, non ? ...Oh ! Tu m 'écoutes ?? Ta gueule, Dizz. J'ai un problème, là.. ronchonne Max en triturant nerveusement les touches du téléphone.
Merde Agnès déconne pas. On en parle ce soir ma chérie. Je rentre avec des thunes et je t'invite au resto. Ok ? Bizz Love
C'est Agnès ? Qu'est ce qu'elle veut ? Des clopes ou un coup dans le cul ? glousse Dizz. Tu parles pas comme ça d' Agnès, ok, ducon ? grince Max dans ses dents. Bon.... Tu m'réponds pour les guns ou quoi ??
Fais pas chier avec tes jouets. On aura du pot si le type est trop con pour s'en apercevoir. On a intérêt à faire rapido, tête de nœud … Tu m'étonnes-John !… Hé hé hé, moi j'le sens bien..
Dizz regarde sa montre et jette un coup d’œil par la vitre arrière du Vito, qu'un rideau coloré dissimule des regards curieux.
On s'prépare. Normalement, il s'ra là dans cinq minutes.
Dizz ajuste une cagoule noire de motard qui masque le visage, sauf les yeux et la bouche. Il saisit une des répliques de Smith & Wesson, roule d'un geste le barillet comme il l'a vu faire dans les films. Max pianote à nouveau sur le clavier du gsm.
C'est fini, Max. Je pars chez une copine. Tu la connais pas. Me cherche pas. J'ai besoin d'être seule.
T'as un autre mec, c ça ???? tu te fous de ma gueule ??? tu peux pas me faire ça bordel !!
A l'avant, le rasta remue et démarre le fourgon. Sans se retourner, d'une voix caverneuse et lente, il s'adresse aux individus en les regardant par le rétroviseur intérieur.
Le voilà. Laissez bien les portes ouvertes …
Un gros 4X4 noir et long, aux vitres fumées se gare à une dizaine de mètres de leur véhicule. Cette rue de lotissement, aux villas cossues, est calme. Pas une âme, en ce début de soirée de septembre, n'assistera à l'opération qui se prépare. Du NAVARRA sort un type d'une quarantaine d'année. Costard, lunettes de soleil, crâne chauve, il mâchonne un chewing gum et porte une mallette à la main. Il se dirige calmement vers un portail vert bouteille, sans prêter un regard au Vito d'où Max et Dizz sortent cagoulés, arme à la main, comme des félins. Le chauve se retourne comme alerté par une intuition. Pas le temps de comprendre, la boule.. Dizz lui assène un violent coup de crosse au visage. Les lunettes s'envolent et le cadre sup' vacille. Un coup de pied dans le genou lui arrache un cri et il s'écroule en serrant contre lui sa mallette. Max se rue sur l'attaché-case et s'en saisit, déterminé, les dents serrées, la rage au ventre.
Lâche ça, fils de pute !! hurle Max.
Dizz enfonce le canon du faux S&W dans la bouche du quadra, hébété, recroquevillé sur sa mallette. Max a l'impression de lui arracher un membre. Le gars hurle à son tour.
Moment d'hésitation des deux malfrats.
Le visage d'Agnès apparaît dans l'esprit de Max. Il la revoit sur la plage de Majorque, l'été dernier. Sa peau bronzée, son sourire, ses yeux rieurs et coquins, sa silhouette parfaite enveloppée dans ce paréo qui lui avait offert. Un truc trouvé dans une boutique du Vème, à Paris, juste après le braquage foireux d'une épicerie. Elle aimait ça, Agnès, onduler dans de jolies fringues, bouffer au resto, baiser dans des hôtels classes … Fallait du fric. Beaucoup de ce putain de fric …
Du fric, il y en avait, là, dans cette mallette que ce connard ne voulait pas lâcher.
Le rasta faisait gueuler le moteur. C'était trop long. Le gars s'étranglait à en pleurer, le canon lui arrachait le palais, la gorge et une envie de vomir lui filait des spasmes.
ECARTE TOI ! cria Max à son collègue.
Max inspira profondément, en reculant de trois pas, sous le regard horrifié du directeur, tétanisé au sol, le visage trempé de sang. Comme quand on était gosse, qu'on jouait au ballon et que l'on se prenait pour le meilleur tireur de coup franc du monde. Là, le ballon, c'était la tête du chauve. Concentré, Max allait shooter la bobine pâle de ce premier de la classe, de ce fumier d'esclave consentant d'un système de merde qui fabrique des pauvres et des riches, des inégalités multiples, des rêves de pognons devant lesquels les sentiments ressemblent à des blagues Carambar … Il allait payer pour le départ d'Agnès, cet enfant de salaud.
Une femme a hurlé derrière eux. Sur le seuil de l'habitation où se dirigeait le cravaté, se dressait une grande femme blonde, les mains sur le visage, les yeux comme des soucoupes. Derrière elle, on distinguait de petites ombres, des enfants. Ils tentaient de se frayer un passage pour voir ce qui se passait.
Max a senti quelque chose se briser en lui. Une cascade de rage et de douleur le figeait sur ce trottoir, face à cette femme et ces gosses qu'elle refoulait à l'intérieur de la villa.
On dégage !!
La voix de Dizz a résonné très fort dans la tête de Max. Dizz a écrasé la face du bourgeois d'un coup de pied sec, comme si il éliminait
une grosse araignée de grenier sur le sol. Crracc ! Le nez ? La mâchoire ? Les dents ?  Peu importe. Il a lâché la mallette.
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