Le Temps de Malheur
167 pages
Français

Le Temps de Malheur

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Description

« Qui convoye avecques Diable onques sera rédempté. »
An de Disgrâce Douze-cent quarante-six.
Se mourant dans la langueur, le comte déchu Hasbrin von Pein est hanté par d'étranges maux et sombre dans la folie. Renié par le Ciel et gardien d'un secret si terrible que nul autre ne saurait le supporter, il décide de tout révéler dans une chronique mystérieuse avant que le trépas l'en empêche... Les racines douloureuses d'un mal inconcevable poussent en lui alors que sa fin approche.
De sa plume, il retrace les sombres vies de Christof, le parricide, Johannes, le déserteur, et Franz, le malandrin, qui, quatorze années plus tôt, se virent poussés par un souffle divin vers une funeste destinée.
C'est un âge de ténèbres, fait de démons et de sorcellerie, de guerre et de trahison, de mort, de pleurs et de haine. La fatalité d'un prime temps de malheur.
* * *
Premier tome de la trilogie romanesque de fantaisie noire historique Fatalis - legenda. La version disponible ici est raccourcie : seuls le prologue et les 10 premiers chapitres sont disponibles.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 20 juin 2013
Nombre de lectures 160
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

« Mieux vaut honneur que honteuse richesse. »
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À ma mère, mon frère, ma sœur,
En particulier à Alexis, Baptiste, Dylan, Émilie, Gaël, Garance, Harry, Julie, Marc, Nelly, Nicolas, Pauline, Pierre-Jean, Swann, Thomas, Tristan, et d'autres que j'ai pu oublier, et toi aussi, lecteur,
Merci à tous,
Soyez dignes.
fatalis-legenda.eklablog.com
www.facebook.com/Fatalis.legenda
Le Temps de Malheur et Fatalis – legenda sont soumis soumis aux droits d'auteur de Nausea.
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Préface
 Malheur aux hommes de bien, qui ne connaîtront que souffrances. Leurs actions se solderont par l'échec. L'opprobre sera jetée sur leur nom. Ils seront les pre-miers à tomber. Car partout autour d'eux s'é-panouissent les malfaisants, qui n'auront qu'à se nourrir de leurs dépouilles, déchiquetant la chair et s'abreuvant de leur sang. Et de ces bons, il ne restera rien. Pas même poussière.  De l'humanité ne restent que des cadavres. Leurs carcasses explosées errent sans but dans les allées de vastes nécropoles. Elles marchent dans ses cendres. Et petit à petit, se changent en des ruines vulgaires et poussiéreuses, que même le vent ignore. Les derniers en vie doivent fuir pour n'être dévo-rés, et se perdre dans les puits sans fond de l'oubli.  L'honneur s'est consumé lentement, jusqu'à ne plus être qu'odieuse vanité. Une flaque de cire encore chaude et molle, qui s'étend, de plus en plus mince et fragile, vers le bord de la table.  L'indigne se complaît au cri des cor-beaux et aux grouillements des asticots. Les odeurs putréfiées lui sont un doux parfum.
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 Admire les braves, si la chance t'est donnée d'en connaître, et prie avec eux pour la résurrection. Trouve la lumière qui te paraît juste, ne sois pas éclairé par celle que l'on tend vers toi. Les mauvaises torches brûlent. Vis ta vie et fais en sorte d'aimer et d'être aimé, et de punir ceux qui s'y oppo-sent.  Là ne se trouve nul ordre, juste un dernier conseil. L'espoir, si faible est-il, subsiste. Dresse-toi. Sois grand, sans t'élever par rapport aux autres. Sois fier, sans som-brer dans l'orgueil. Sois noble, défends les faibles et combats la vilenie. Prouve que tu es en vie.
Méfie-toi des leurres.
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 Médiéviste et germaniste, j'ai eu la chance de pouvoir assister, dans les années 2000, aux fouilles des ruines d'un château saxon. Si l'édifice n'est de nos jours guère plus que quelques tas de pierre, les recher-ches ont permis de mettre à la lumière du jour quelques objets de l'époque en très bon état. C'est là que tout a commencé.  Dans notre butin se trouvaient un grand nombre de parchemins en très bon état. Ces documents se sont avérés très utiles pour obtenir des informations concernant le lieu, et c'est ainsi que nous avons appris qu'il s'agissait du château de Pein, dont il ne reste plus grand-chose, comme je l'ai souligné plus haut. Mais le plus important était que, parmi ces textes, il y avait tout un manuscrit d'époque, donc la couverture de bois était à moitié rongée par le temps. Les feuilles qu'il contenait, par contre, étaient impeccables.
 Après étude, nous avons pu dire qu'il s'agissait d'un codex rédigé de la main du comte Hasbrin von Pein, qui fut vraisem-blablement le dernier seigneur en date du fief. Ces chroniques, portant le titre de Fatalis , n'étaient aucunement enluminées et la calligraphie indiquait qu'elles avaient été
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écrites à la hâte. Les experts ont précisé que la centaine de pages avait dû prendre quel-ques semaines de rédaction, tout au plus. Inutile de dire, je pense, que j'en étais on ne peut plus intrigué. Je me suis donc mis en tête de les lire et d'en comprendre l'histoire.  Le récit s'avéra troublant, et très différent de tous les textes d'époque que l'on a pu trouver. Mélangeant des faits avérés que nous connaissons bien et des éléments dignes du fantastique, j'en ai été particulière-ment perturbé. Et cela ne fit que croître, lorsque l'on m'apprit les résultats concernant les autres recherches quant au château et ses environs.  En effet, les archéologues et autres spécialistes ont su déterminer les raisons pour lesquels Pein était dans un si mauvais état. Alors que nous pensions tout d'abord qu'une bataille destructrice avait réduit à néant les murailles et autres bâtiments, il s'avéra que, de ce que nous apprenaient les pierres, sa ruine fut tout autre, car elles étaient en très bon état, et seule l'usure du temps les avaient abîmées. Nul projectile de trébuchet ou autre n'a pu, en outre, être trouvé sur le site. De plus, la présence de nombreuses traces de sang dans des lieux
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tels que le fond du vieux puits n'a fait que renforcer le mystère imprégnant le château. Bien d'autres découvertes, que je ne pourrais vous citer tant elles abondaient, furent tout aussi curieuses, car elles concordaient avec certains évènements décrits dans Fatalis ! Ainsi, Pein et ses légendes suscitèrent, pen-dant quelques temps, l'intérêt de plusieurs historiens et autres passionnés, bien que ce succès fut relatif.  Depuis lors, j'ai alimenté l'idée d'adapter les écrits de Hasbrin en roman moderne, en utilisant mes qualité d'écrivain que j'espère tout du moins avoir. Le re-transcrire a donc donné naissance au genre que j'appelle la fantaisie noire historique, car cela me semblait bien s'accorder au contenu des chroniques.  Attention cependant, car l'essentiel de ce que vous pourrez lire est évidemment romancé. La plupart des éléments de l'in-trigue sont issus du texte original, mais je ne vous cache pas qu'il y a une grande part d'invention, sans quoi je ne pourrais me qualifier d'auteur.  Aujourd'hui, j'ignore ce qu'il est advenu des chroniques, ainsi que de tout ce qui a été découvert par les fouilles. Je
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suppose qu'elles se trouvent dans un musée, mais je me suis laissé entendre d'autres histoires à leur sujet, y compris celle selon laquelle le Vatican s'en serait emparé pour les conserver dans ses archives. Une autre dit qu'elles ont simplement disparu.
 Sur ce, j'ose espérer que Fatalis – legenda vous plaira, et que vous en appré-cierez la lecture. Un glossaire se trouve dans les dernières pages.
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Nausea
Prologue Decrementi
 « Qui convoye avecques Diable onques sera rédempté. »  Tels étaient les mots que traçait la plume de corbeau à la pointe recouverte d'encre de galle, semblable à une lame en-sanglantée peu après qu'elle eut quitté les entrailles de sa victime. Cette arme curieuse virevoltait sur le parchemin, entre les doigts noircis de Hasbrin von Pein, quint comte du domaine des Pein, en l'ouest de la Saxe.  Perdu au sein d'un chaos silencieux, l'esprit rongé par un mal plus grand qu'on ne put l'imaginer, il avait enfin eu le courage de coucher en un codex cette histoire que per-sonne – outre les dieux – ne connaissait. L'affaire n'était pas aisée : il lui fallait taire les hurlements terribles qui hantaient ses pensées, fantômes surgissant en hordes des recoins si sombres de sa psyché, qu'aucun flambeau ne pût en percer les ténèbres sai-sissantes.  Chaque jour le rapprochait de l'Enfer avec lequel il avait pactisé, chaque seconde lui semblait le grain de plomb d'un sablier démoniaque qui fît trembler le monde à sa
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