LA DOULEUR DANS LES TRAITEMENTS ENDOCANALAIRES. Etude clinique à propos de 150 cas
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LA DOULEUR DANS LES TRAITEMENTS ENDOCANALAIRESEtude clinique à propos de 150 casA.W.KANE, B.TOURE, M. SARR, B. FAYE.1 - INTRODUCTION dents présentaient une symptomatologie avant le traite-ment. Les dents à pulpe nécrosée étaient toutes desLa survenue de douleur après les traitements endo-cana- desmodontites apicales aiguës.laires crée une situation embarrassante pour le praticiencar le principal motif de la consultation est la douleur. 2.2- MéthodePlusieurs études se sont intéressées à la douleur postopé-ratoire et aux facteurs qui déterminent son apparition. Les dents présentant une anatomie canalaire complexeou un problème s’opposant à la possibilité de réaliser leL’incidence en fonction du nombre de séances de traite- traitement en une séance ont été exclues de l’étude dement a été très étudiée en raison de la tendance de même que les patients soumis à une médication antibio-l’endodontie moderne d’effectuer les traitements canalai- tique ou antalgique avant le traitement.res en une seule séance permettant ainsi de supprimerles pansements médicamenteux chers et peu efficaces et 2.2.1 - Les procédures opératoiresde réduire le temps global passé au fauteuil, l’incidence Pour les dents à pulpe vivante traitées en une séance, lesfinancière sur le coût des traitements n’est pas négligea- procédures opératoires de la bio-pulpectomie ont étéble surtout dans le contexte des pays en développement. suivies : après anesthésie et réalisation de la cavitéSi pour ...

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LA DOULEUR DANS LES TRAITEMENTS ENDOCANALAIRES Etude clinique ‡ propos de 150 cas
A.W.KANE, B.TOURE, M. SARR, B. FAYE.
1 - INTRODUCTION
La survenue de douleur aprËs les traitements endo-cana-laires crÈe une situation embarrassante pour le praticien car le principal motif de la consultation est la douleur. Plusieurs Ètudes se sont intÈressÈes ‡ la douleur postopÈ-ratoire et aux facteurs qui dÈterminent son apparition.
LÕincidence en fonction du nombre de sÈances de traite-ment a ÈtÈ trËs ÈtudiÈe en raison de la tendance de lÕendodontie moderne dÕeffectuer les traitements canalai-res en une seule sÈance permettant ainsi de supprimer les pansements mÈdicamenteux chers et peu efficaces et de rÈduire le temps global passÈ au fauteuil, lÕincidence financiËre sur le co˚t des traitements nÕest pas nÈgligea-ble surtout dans le contexte des pays en dÈveloppement. Si pour les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe la pratique des traite-ments en une sÈance unique rencontre des rÈticences, pour les pulpectomies, cette modalitÈ est de plus en plus considÈrÈe comme une exigence.
La douleur Ètant un phÈnomËne corrÈlÈ en gÈnÈral ‡ la notion de race et de culture, plusieurs Ètudes ont ÈtÈ menÈes dans diffÈrentes sociÈtÈs humaines pour dÈtermi-ner les rÈactions spÈcifiques face ‡ la douleur postopÈra-toire. MULHERN [9] nÕa trouvÈ aucune diffÈrence liÈe ‡ la race chez des populations vivant dans le mÍme contexte gÈographique, cependant il Èvoque la possibi-litÈ dÕune diffÈrence de comportement dans des contex-tes diffÈrents.
LÕobjectif de ce travail est de dÈterminer lÕincidence de la douleur au cours (entre les sÈances) et aprËs (postopÈra-toire) les traitements endo-canalaires chez le noir SÈnÈ-galais.
2 -MATERIEL ET METHODE
2.1.- MatÈriel
Cette Ètude a ÈtÈ rÈalisÈe sur 150 traitements canalaires effectuÈs chez 150 patients (69 hommes et 81 femmes). Des 150 traitements, 112 sont rÈalisÈs sur des dents vivantes et 38 sur des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, toutes les
dents prÈsentaient une symptomatologie avant le traite-ment. Les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe Ètaient toutes des desmodontites apicales aiguÎs.
2.2- MÈthode
Les dents prÈsentant une anatomie canalaire complexe ou un problËme sÕopposant ‡ la possibilitÈ de rÈaliser le traitement en une sÈance ont ÈtÈ exclues de lÕÈtude de mÍme que les patients soumis ‡ une mÈdication antibio-tique ou antalgique avant le traitement.
2.2.1 - Les procÈdures opÈratoires Pour les dents ‡ pulpe vivante traitÈes en une sÈance, les procÈdures opÈratoires de la bio-pulpectomie ont ÈtÈ suivies : aprËs anesthÈsie et rÈalisation de la cavitÈ dÕaccËs, la prÈparation canalaire a ÈtÈ effectuÈe manuel-lement en utilisant comme liquide dÕirrigation de lÕhypo-chlorite de sodium ‡ 2,5 % ; toutes les dents ont ÈtÈ obturÈes par la mÈthode du monocÙne aprËs un sÈchage des canaux.
Pour les dents traitÈes en deux sÈances (vivantes ou nÈcrosÈes), le traitement est menÈ jusquÕ‡ la prÈparation complËte des canaux ‡ la premiËre sÈance, une boulette de coton imbibÈe dÕhypochlorite de sodium est placÈe dans la chambre pulpaire et la cavitÈ coronaire est obtu-rÈe provisoirement ‡ lÕaide dÕune p‚te oxyde de zinc-eugÈnol. A la deuxiËme sÈance, aprËs vÈrification de la vacuitÈ canalaire par une lime 25 jusquÕ‡ la longueur de travail, le parage canalaire a ÈtÈ achevÈ et les canaux obturÈs aprËs sÈchage.
Pour les dents nÈcrosÈes prÈsentant une douleur ‡ la deuxiËme sÈance, la dÈsinfection canalaire est poursui-vie et lÕobturation diffÈrÈe ‡ une troisiËme sÈance aprËs constatation du silence clinique. Selon les signes clini-ques, un antalgique et/ou un antibiotique est prescrit.
2.2.2 - Evaluation de la douleur Nous avons utilisÈ lÕÈchelle verbale simple et nous avons distinguÈ 4 niveaux dÕintensitÈ: - niveau0 : absence de douleur, - niveau1 : douleurs lÈgËres. Ce sont des sensations
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douloureuses qui nÕont pas motivÈ une prise de mÈdi-considÈrÈs significatifs pour une valeur de p infÈrieure ou caments, elles sont supportables par le patient,Ègale ‡ 5 %. - niveau2 : douleurs modÈrÈes. Ce sont des sensations douloureuses qui ont nÈcessitÈ une automÈdication ou3 - RESULTATS une prescription dÕantalgique : aspirine ou paracÈta-mol.3.1 - La douleur entre les sÈances - niveau3 : douleurs sÈvËres. Ce sont des douleurs qui ont motivÈ une demande de rendez-vous en urgence ;3.1.1 - Incidence globale elles nÈcessitent une prescription mÈdicamenteuse :Sur les 150 traitements, 98 dents ont ÈtÈ traitÈes en deux paracÈtamol associÈ ‡ la codÈine ou un anti-inflam-sÈances ; la douleur entre les sÈances a ÈtÈ notÈe chez 12 matoire non stÈroÔdien ; parfois une intervention dupatients (12,25 %). LÕincidence pour les dents vivantes est praticien a ÈtÈ nÈcessaire et a consistÈ en la mise de lade 6,66 % (4 dents sur 60) ;pour les dents nÈcrosÈes, dent sous occlusion.elle est de 21 % (8 dents sur 38) ; (X2 = 3,82 ; ddl = 1 ; p = 0,0507). La diffÈrence nÕest pas significative. 2.2.3 - MÈthode statistique 2 Nous avons utilisÈ le test du X. Les rÈsultats sont3.1.2 - Incidence selon lÕintensitÈ Tableau 1 : Douleur entre les sÈances - Incidence selon lÕintensitÈ
Type douleur Etat pulpaire Vitale NÈcrosÈe
Sans douleur Nb % 94 81,25 30 79
3.2- La douleur postopÈratoire
LÈgËre Nb % 3 4,46 2 5,2
3.2.1 - Incidence globale Sur les 150 dents traitÈes, 26 (17, 33 %) ont prÈsentÈ une douleur postopÈratoire. LÕincidence pour les dents vivan-tes est de 18,75 % (21 dents sur 112), pour les dents nÈcrosÈes, elle est de 13,15 % (5 dents sur 38), la
ModÈrÈe Nb % 1 8,04 3 7,9
SÈvËre TotalIncidence Nb % 0 6,25112 12,25% 3 7,938 21%
diffÈrence nÕest pas significative : (X2 = 0,62 ; ddl = 1 ; p = 0,4313).
3.2.2 - Incidence selon lÕintensitÈ Les rÈsultats en fonction de lÕintensitÈ de la douleur figurent au tableau Il.
Tableau Il : Douleur post-opÈratoire. Incidence selon lÕintensitÈ de la douleur.
IntensitÈ douleurSans douleurLÈgËre ModÈrÈeSÈvËre TotalIncidence Etat pulpaireNb %Nb %Nb %Nb % Vitale 9181,25 54,46 98,04 76,25 11218,75 % NÈcrosÈe 3386,8 02 5,33 7,938 13,15% 3.2.3 - LÕincidence selon le nombre de sÈances Au niveau des dents vivantes, 52 ont ÈtÈ traitÈes en une sÈance et 60 en deux sÈances ; toutes les 38 dents ‡ pulpe nÈcrosÈe ont ÈtÈ traitÈes en deux sÈances. LÕincidence de la douleur postopÈratoire en fonction du nombre de sÈances figure au tableau III. Tableau III : Douleur postopÈratoire. Incidence selon le nombre de sÈances. Nb sÈances1 sÈance2sÈances Total Etat pulpaireNb Douleur% NbDouleur %Nb Douleur% Vitale 5212 2360 915 11221 18,75 NÈcrosÈe 385 13,1538 513,15 Comparaison une sÈance (pulpe vivante) et deux sÈances (pulpe vivante)X2 = 1,19 ; p = 0,2747. Comparaison deux sÈances (pulpe vivante) et deux sÈances (pulpe nÈcrosÈe)X2 = 0,06 ; p = 0,7995.
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3.4 - Les caractÈristiques de la douleur
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Nous avons axÈ les caractÈristiques ÈtudiÈes sur le dÈlai dÕapparition de la douleur et lÕefficacitÈ du traitement antalgique et/ou antibiotique instaurÈ.
3.4.1 - Le dÈlai dÕapparition de la douleur
3.4.1.1 - La douleur entre les sÈances Elle a ÈtÈ ÈtudiÈe pour les 98 traitements effectuÈs en deux sÈances. Au niveau des dents vivantes, sur les 4 cas ayant compor-tÈ une douleur entre les sÈances, la douleur sÕest dÈcla-rÈe dans les 24 heures suivant lÕobturation canalaire. Au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, sur les 8 cas ayant comportÈ une douleur entre les sÈances, la douleur sÕest dÈclarÈe dans les 48 heures pour deux cas (25 %) aprËs une semaine pour quatre cas (50 %), et aprËs deux semaines pour deux cas (25%). La durÈe entre la prÈpa-ration et lÕobturation canalaire varie dÕune ‡ trois semai-nes en raison de la recherche du silence clinique.
3.4.1.2 - La douleur post-opÈratoire Au niveau des dents vivantes, 21 traitements sont suivis de douleur postopÈratoire. Pour les dents traitÈes en une sÈance, nous avons enregistrÈ 12 cas de douleur post-opÈratoire dont les 10 sont survenus dans les 24 premiË-res heures (83,33 %) et les 2 autres cas dans les 48 heu-res suivant lÕobturation canalaire. Pour les traitements en deux sÈances, 9 ont ÈtÈ suivis de douleur dont les 6 dans les 24 heures (66,66 %) et les 3 dans les 48 heures. Dans les deux cas, aucune douleur ne sÕest dÈclenchÈe aprËs ces dÈlais. Au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, la douleur sÕest dÈclenchÈe dans les 24 heures pour deux cas (40 %) et aprËs une semaine pour trois cas (60 %).
3.4.2 - La durÈe de la douleur et sa rÈaction face au traitement
3.4.2.1- La douleur entre les sÈances Au niveau des dents vivantes, la douleur entre les sÈan-ces nÕa pas empÍchÈ lÕobturation canalaire ‡ la deuxiË-me sÈance aprËs la rÈcapitulation et lÕamÈlioration du parage canalaire ; il sÕagit de trois cas de douleur lÈgËre et un cas de douleur modÈrÈe survenus dans les 24 heu-res aprËs la prÈparation canalaire. La douleur a disparu dans les 48 heures suivantes, spontanÈment pour la dou-leur lÈgËre et sous automÈdication pour la douleur modÈrÈe.
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Au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, pour les deux cas de douleurs lÈgËres, la rÈcapitulation et lÕamÈlioration du parage canalaire ont suffi pour procÈder ‡ lÕobturation canalaire ‡ cette deuxiËme sÈance, pour les six autres cas, la douleur par son intensitÈ dans trois cas ou son association ‡ une tumÈfaction dans trois cas a nÈcessitÈ la prescription dÕun anti-inflammatoire ou dÕun antibioti-que ; lÕobturation des canaux a ÈtÈ diffÈrÈe ‡ une troisiË-me sÈance, toutes les dents ont pu Ítre obturÈes ‡ la troisiËme sÈance, le dÈlai observÈ pour obtenir le silence clinique varie de 24 heures ‡ une semaine.
3.4.2.1- La douleur postopÈratoire. Au niveau des dents vivantes, la prise dÕantalgique a ÈtÈ nÈcessaire pour 16 cas sur 21. Pour les 9 cas de douleur modÈrÈe (5 traitements en une sÈance et 4 en deux sÈances), le paracÈtamol a ÈtÈ utilisÈ en automÈdication ou aprËs prescription et a entraÓnÈ la cessation de la douleur 24 heures aprËs la prise. Pour les 7 cas de dou-leurs sÈvËres (4 en une sÈance et 3 en deux sÈances), la prescription dÕun antalgique au paracÈtamol associÈ ‡ la codÈine ou dÕun anti-inflammatoire non stÈroÔdien dans les cas de douleur avec ÏdËme a entraÓnÈ la disparition de la douleur en 72 heures, aucun cas nÕa nÈcessitÈ de prise dÕantibiotique. Au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, sur les 5 cas de douleur postopÈratoire, les deux cas de douleur modÈrÈe ont nÈcessitÈ la prescription dÕun antalgique, la douleur a cÈdÈ dans les 72 heures, pour les trois autres cas, la pres-cription dÕun antibiotique associÈ ‡ un anti-inflammatoi-re a entraÓnÈ le silence clinique au bout dÕun dÈlai plus long : une semaine pour deux cas et dix jours pour un cas.
IV - DISCUSSION
Cette Ètude est limitÈe ‡ la dÈtermination de lÕincidence car le but est de positionner les rÈsultats obtenus chez le noir sÈnÈgalais par rapport aux taux dÈcrits dans la littÈrature.
Elle nÕaborde pas lÕinfluence des paramËtres tels que lÕ‚ge, le sexe, le type de dents ou la limite apicale de lÕobturation canalaire, GENET [6]. en analysant les tra-vaux de treize auteurs a constatÈ une discordance des rÈsultats concernant lÕinfluence de ces paramËtres sur la douleur postopÈratoire. Une analyse de la littÈrature sur le sujet rend compte de la difficultÈ de comparer les Ètu-des sur un grand nombre ‡ cause de la diffÈrence des dÈmarches.
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Sur le plan mÈthodologique Dans diffÈrentes Ètudes sur le sujet, nous avons notÈ des variations concernant la prise en compte ou non de la symptomatologie au dÈbut du traitement, la dÈtermina-tion des niveaux dÕintensitÈ de la douleur, lÕimportance accordÈe ‡ la douleur, le nombre de sÈances en fonction de lÕÈtat de la pulpe et le nombre de praticiens.
La symptomatologie au dÈbut du traitement Certaines Ètudes tiennent compte de la symptomatologie au dÈbut du traitement dÕautres en font abstraction : dans cette Ètude, tous les traitements sont effectuÈs sur des dents prÈsentant une douleur au dÈbut du traitement.
LÕÈtat de la pulpe LÕincidence de la douleur au cours et aprËs les traite-ments canalaires en fonction du nombre de sÈances et de lÕÈtat de la pulpe est trËs ÈtudiÈe en raison de la tendance actuelle ‡ effectuer les traitements en une seule sÈance. Nous nÕavons effectuÈ aucun traitement sur dent ‡ pulpe nÈcrosÈe en une sÈance ‡ cause du terrain souvent dÈfi-cient de nos patients, une deuxiËme sÈance pour consta-ter un silence clinique nous a paru plus rassurant pour Èviter les suites opÈratoires infectieuses parfois trËs gra-ves dans nos pays.
Les niveaux dÕintensitÈ de la douleur Nous avons distinguÈ quatre niveaux : absence de dou-l e u,rdouleur lÈgËre, modÈrÈe, sÈvËre, dÕautres distin-guent trois niveaux en regroupant soit lÕabsence de dou-leur et la douleur lÈgËre soit la douleur modÈrÈe et la douleur sÈvËre.
Nous avons classÈ la douleur par des niveaux dÕintensitÈ simples afin dÕÈchelonner notre prescription des antalgi-ques : paracÈtamol dans les douleurs modÈrÈes, associa-tion paracÈtamol/codÈine dans les douleurs sÈvËres, en prÈsence dÕun ÏdËme nous prescrivons un anti-inflam-matoire non stÈroÔdien et si le patient est fÈbrile nous associons un antibiotique.
LÕimportance accordÈe ‡ la douleur Dans la dÈtermination de lÕincidence de la douleur postopÈratoire, certains auteurs ne considËrent pas com-me une douleur post-opÈratoire une douleur de mÍme intensitÈ ou dÕintensitÈ plus faible que la douleur prÈopÈ-ratoire.
Le nombre de praticiens Dans certaines Ètudes, la totalitÈ des traitements est
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effectuÈe par un seul praticien OLIET [10] ; dans dÕautres ils sont effectuÈs par au moins deux praticiens ETHER [3]. Dans notre Ètude, les traitements ont ÈtÈ effectuÈs par deux praticiens qui ont suivi un stage de trois mois en endodontie pour harmoniser les procÈdures opÈratoi-res. Cette mÈthode prÈsente lÕavantage dÕavoir des rÈsul-tats valables pour des praticiens non spÈcialisÈs, ce qui est souvent le cas dans lÕexercice omnipratique de lÕen-dodontie.
LÕincidence de la douleur entre les sÈances Sur les 150 traitements, 98 dents ont ÈtÈ traitÈes en deux sÈances, Nous avons enregistrÈ globalement 12,25 % de douleur entre les sÈances. Les taux sont plus faibles que ceux des Ètudes similaires, en effet, HARRISON [7] enre-gistre 44,5 % et SELTZER (11) 49 %. CLEM [2] a enregis-trÈ 11 % mais il ne prend pas en compte les cas de douleur de mÍme intensitÈ ou dÕintensitÈ plus faible que la douleur prÈopÈratoire. La comparaison entre les traite-ments sur dents vivantes et sur dents nÈcrosÈes montre que lÕincidence est de 6,66 % pour les dents vivantes et de 21 % pour les dents nÈcrosÈes mais la diffÈrence nÕest pas significative. LÕincidence de la douleur post-opÈratoire. LÕi n c i d e n c e globale pour les 150 traitements est de 17,33 %, ce taux est infÈrieur ‡ celui de HARRISON [7] (47,6 %), ‡ celui de GENET [6] (25 %) et ‡ celui de SELTZER [11] (40 %).
La comparaison entre les traitements sur dents nÈcrosÈes et sur dents vivantes a ÈtÈ ÈtudiÈe ‡ deux niveaux : lÕinci-dence globale et le nombre de sÈances de traitement.
LÕincidence globale Elle est de 18,75 % pour les dents vivantes et 13,15 % pour les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, mais la diffÈrence nÕest pas statistiquement significative. CLEM [2] a Ètabli une relation entre douleur postopÈratoire et Ètat de la pulpe mais pour GENET [5] il nÕexiste aucune relation entre ces deux paramËtres, cependant lÕassociation pulpe nÈcrosÈe et douleur prÈopÈratoire prÈsente une corrÈlation avec lÕexistence de douleur postopÈratoire. Notre Ètude ne confirme pas ce rÈsultat car malgrÈ la coexistence de ces deux paramËtres car lÕincidence est plus basse au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe.
Le nombre de sÈances de traitement La comparaison entre les traitements en sÈance unique et multiple a ÈtÈ ÈtudiÈe ‡ deux niveaux : entre les traite-ments en une ou deux sÈances sur dents vivantes et entre les traitements en deux sÈances des dents nÈcrosÈes et
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dents vivantes. Au niveau des dents vivantes, lÕincidence globale est de 18,75 %. Nous avons enregistrÈ pour celles traitÈes en une sÈance 23 % et pour celles traitÈes en deux sÈances 15 % mais la diff Ère ncen Õestpas stati st iq uemen t significative. Par rapport ‡ des Ètudes similaires, nos taux so ntrel at iv ementÈle vÈs; en eff et,ETHE R[ 3 ]en comparant les traitements en une et deux sÈances trouve dans cet ordre : 9 % et 5 % ;pour OLIET [10] les taux sont de 12,5 et 8,1 %, et pour ALBASHAIREH [1] de 10 et 8,33 %. Cependant nos rÈsultats prÈsentent la mÍme tendance que les Ètudes similaires car lÕincidence est toujours supÈrieure au niveau des dents vivantes traitÈes en une sÈance et la diffÈrence nÕest pas significative.
Au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe qui ont ÈtÈ toutes traitÈes en plusieurs sÈances (deux ou trois), nous avons enregistrÈ une incidence de 13,15 % . ce taux est supÈrieur ‡ celui de OLIET [10] (5,8 %) mais il nÕa pris en compte que les dents nÈcrosÈes prÈsentant une zone apicale de rarÈfaction osseuse. Notre taux est infÈrieur ‡ celui de ALBASHAIREH [1] qui a enregistrÈ 48,6 % pour les dents nÈcrosÈes traitÈes en plusieurs sÈances.
La comparaison entre traitements sur dents vivantes et traitements sur dents ‡ pulpe nÈcrosÈe effectuÈe en deux sÈances ne rÈvËle pas de diffÈrence statistiquement significative, en effet, lÕincidence est de 13,15 % pour les dents nÈcrosÈes et 15 % pour les dents vivantes (X2 = 0,06, p = 0,7995). Nos rÈsultats vont dans le mÍme que ceux de OLIET [10] qui a enregistrÈ 8,1 % pour les dents vivantes et 5,8 % pour les dents nÈcrosÈes.
Les caractÈristiques de la douleur Nous avons ÈtudiÈ le dÈlai dÕapparition de la douleur et lÕefficacitÈ du traitement antalgique. La douleur entre les sÈances nÕest pas prÈoccupante pour les dents ‡ pulpe vivante : le fait de reporter lÕobturation aprËs une prÈpa-ration canalaire complËte ‡ une deuxiËme sÈance nÕa pas empÍchÈ lÕachËvement du traitement ‡ cette sÈance, par contre pour les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, la douleur par son intensitÈ ou son association ‡ une tumÈfaction sont des facteurs en faveur du report de lÕobturation canalaire ‡ une troisiËme sÈance.
Le dÈlai dÕapparition La douleur postopÈratoire survient dans la grande majo-ritÈ des cas dans les 24 heures, cette tendance est celle dÈcrite dans la littÈrature, cependant dans notre Ètude, elle est plus nette au niveau des dents vivantes o˘ le taux
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dÕapparition dans les 24 heures est de 83,33% pour les traitements en une sÈance et de 66,66 % pour ceux en deux sÈances, au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe ce taux dÈcroÓt ‡ 40 %.
LÕefficacitÈ du traitement antalgique La douleur disparaÓt rapidement aprËs un traitement adÈ-quat au niveau des dents vivantes car, pour les diffÈrents niveaux dÕintensitÈ de douleur, le silence clinique est retrouvÈ au plus tard dans les 72 heures aprËs le traite-ment. Ces rÈsultats prouvent que la pulpectomie consti-tue un traitement palliatif efficace contre les pulpites, cÕest peut Ítre l‡ tout son intÈrÍt pour le patient, mais cela ne doit pas dispenser du suivi du traitement jusquÕ‡ lÕassurance de sa rÈussite car toutes les Ètudes ont prouvÈ quÕelle dÈpend de lÕatteinte des objectifs de chacune des trois phases principales du traitement ‡ savoir le diagnos-tic, la prÈparation et lÕobturation canalaire. Pour les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, la douleur dure plus longtemps.
Les rÈsultats de cette Ètude montrent que la douleur prÈsente des caractËres comparables ‡ ceux dÈcrits dans la littÈrature , on peut noter cependant quelques particu-laritÈs liÈes ‡ la faible incidence de la douleur entre les sÈances pour les dents vivantes et de la douleur postopÈ-ratoire pour les dents mortifiÈes.
LÕincidence de la douleur entre les sÈances au niveau des dents vivantes est basse et nÕempÍche pas lÕobturation canalaire ‡ la deuxiËme sÈance. On peut en dÈduire que les pulpectomies en deux sÈances ne prÈsentent pas dÕinconvÈnient si lÕon se limite ‡ lÕanalyse de la douleu,r en effet son existence semble compensÈe par une faible incidence de la douleur postopÈratoire, plus basse que celle des pulpectomies en une sÈance. Cependant, les pulpectomies en une sÈance se justifient par dÕautres avantages : rÈduction de la durÈe globale du traitement, rÈduction du co˚t en Èvitant les pansements provisoires chers et peu efficaces, rÈduction des traitements non terminÈs responsable selon WONG [12] de complica-tions pouvant entraÓner lÕextraction de la dent.
La douleur entre les sÈances est prÈoccupante au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe, cependant on observe que lÕincidence de la douleur postopÈratoire dans les traite-ments en deux sÈances ou trois est plus basse que celle des Ètudes similaires. La tendance des traitements cana-laires en une sÈance nÕÈpargne pas les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe ; cependant, la prÈcaution de prescrire systÈma-tiquement un anti-inflammatoire et un antibiotique pour
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Èviter les suites postopÈratoires est observÈe par JURCAK [8]. La nÈcessitÈ de limiter les prescriptions et de contrÙ-ler les suites opÈratoires ont constituÈ des contraintes pour effectuer les traitements en sÈance unique au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe. Les traitements en une sÈance sur les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe semblent mieux adaptÈs pour celles qui ne comportent pas de symptomatologie prÈopÈratoire, FAVA [4] a montrÈ que lÕincidence de la douleur postopÈratoire enregistrÈe ‡ leur niveau est comparable ‡ celle des dents vivantes traitÈe en une sÈance.
RESUME
CONCLUSION
La douleur au cours et aprËs les traitements canalaires cons ti t u eu np ar a mË tr enon nÈgl ige ab leq uÕ i lest nÈcessaire dÕintÈgrer ‡ la gestion globale du traitement canalaire. Cette Ètude a montrÈ que la douleur entre les sÈances est plus prÈoccupante au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe ; lÕincidence de la douleur postopÈratoire est comparable ‡ celle retrouvÈe dans la littÈrature au niveau des dents vivantes par contre elle est plus basse pour les dents ‡ pulpe nÈcrosÈe.
Dans cette Ètude, lÕincidence de la douleur au cours et aprËs les traitements endodontiques a ÈtÈ dÈterminÈe chez 150 patients traitÈs par deux praticiens - les patients ont ÈtÈ suivis pendant un mois. Les traitements ont ÈtÈ effectuÈs en une ou plusieurs sÈances (deux ou trois), la prÈparation canalaire a ÈtÈ achevÈe complËtement ‡ la premiËre sÈance. LÕintensitÈ de la douleur est dÈterminÈe par lÕÈchelle verbale simple. Les rÈsultats ont montrÈ que la douleur survenait aprËs la prÈparation canalaire dans 6,66 % au niveau des dents vivantes et dans 21 % au niveau des dents ‡ pulpe nÈcrosÈe. LÕincidence de la douleur postopÈratoire est de 18,75 % pour les dents vivantes et de 13,15 % pour les dents nÈcrosÈes.
Mots clÈs : traitement canalaire - procÈdure opÈratoire - douleur postopÈratoire.
SUMMARY
This study was conducted to determine the incidence of pain during and after root canal treatment. Complete debridement and root canal preparation was performed in first visit. The frequency of pain was recorded and evaluated in 150 patients receiving root canal treatment. Results has shown that incidence of pain was 6,66% root canal preparation in vital teeth and 21% in non-vital teeth (necrosis). Post-obturation pain occurred in 18,75 % for vital teeth and 13,15 % non-vital teeth (necrosis). Key words : endodontic - techniques - post-obturation pain.
BIBLIOGRAPHIE
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