Un miroir pour boulier les douleurs fantômes
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Description

60 à 80% des amputés continueraient à ressentir des douleurs fantômes. Et ce parfois même plusieurs décennies
après leur opération. La bonne nouvelle en la matière pourrait bien venir d'une thérapie originale basée sur l'utilisation... de simples miroirs. Témoignage de Stephen Sumner.

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Publié le 07 mai 2013
Nombre de lectures 37
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Un miroir pour oublier les douleurs fantômes
Écrit par Nathalie Mayer.
En 1984, une étude scientifique dévoilait un triste constat. 60 à 80% des amputés continuent à ressentir des douleurs fantômes. Et ce parfois même plusieurs décennies après leur opération. Labonne nouvelle enla matière pourrait bien aujourd'hui nous venir d'une thérapie originale basée sur l'utilisation... de simples miroirs. NewZitiv a recueilli, en exclusivité, le témoignage de Stephen Sumner.
« Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle ! »Toutes les petites filles le savent. Et quelques petits garçons aussi. Les miroirs ont parfois des pouvoirs extraordinaires. Nous avons discuté avecStephen Sumner et,lui, en est convaincu. Alors, depuis près de deux mois maintenant, il parcourt le Cambodge à bicyclette pour former les locaux à la « thérapie du miroir ».
« J'ai moimême été amputé audessus du genou et les douleurs fantômes, celles que l'on ressent dans ce membre qui n'ai plus là, je connais », racontetilsur son blog.« C'est grâce à la « thérapie du miroir » que j'en suis venu à bout. » Latechnique, découverte par un Californien, le Docteur Ramachandran, il y a plusieurs années déjà, est simple. Pas de traitement chimique couteux, pas de risque d'addiction et même pas besoin de médecin en fait. En quelques minutes à peine, un patient peu apprendre à mener une séance de 5 à 10 minutes. Avecun réel espoir de guérisonen seulement 4 à 5 semaines de séances biquotidiennes.
Le Cambodge pour commencer
« Au Cambodge, mon projet prend tout son sens »,confie Stephen à NewZitiv. Car le pays est pauvre mais surtout qu'il compte un nombre impressionnant de personnes blessées par des mines antipersonnel. Et sur son vélo, il peut facilementatteindre les zones les plus isolées.« C'est typiquement dans ce genre de situation que la « thérapie du miroir » donne les meilleurs résultats. Mais je sais qu'il existe de nombreux autres endroits sur la Planète qui mériterait qu'on leur apporte cette technique efficace et peu couteuse », poursuit le Canadien. En attendant, il se concentre sur son objectif. Venir en aide tant aux personnels soignants des
hôpitaux qu'aux personnes amputées qui vivent dans de petits villages.« Ici, les gens sont curieux et reconnaissants. Ils ne connaissent pas la méfiance. Ils ont le désir d'apprendre. C'est un réel plaisir », s'enthousiasme Stephen.
Tromper le cerveau
Mais finalement, cette« thérapie du miroir », comment ça marche ? Et bien tout simplement en plaçant des miroirs entre les jambes des patients.« Le reflet de la jambe intacte (ça marche aussi sur les bras) fait croire au cerveau que les deux membres sont toujours là et il envoie alors des signaux de commande à la jambe fantôme », explique le Canadien. De quoi soulager le cerveau de l'amputé et surtout sa douleur.« Je vois ma jambe dans le miroir et c'est comme si mon esprit était soudainement apaisé », raconte Pov Sopheak, un soldat cambodgien qui a perdu sa jambe sur une mine, il y a de cela 30 ans déjà.
« J'ai beaucoup de respect pour ceux qui s'appliquent à propager les bonnesnouvelles »
Jusqu'à présent,Stephen a distribué quelques 200 miroirs. Qu'il a pour la plupart fabriqué luimême et transporté à l'arrière de sa bicyclette.« Chaque miroir coute environ 5 dollars (soit moins de 4 euros). Ce n'est rien mais lorsque vous savez qu'ici, une nuit d'hôtel coute aussi 5 dollars... J'espère encore rester sur place pendant 2 mois mais pour cela, il me faudra trouver plus de fonds », raconte Stephen. Car, même si la « thérapie du miroir » n'est ni parfaite, ni instantanée, ni même efficace pour tout le monde, elle vaut certainement la peine d'être enseignée au plus grand nombre.
Alors, à la question :Qu'estce que les NewZitiveurs peuvent faire pour vous aider ?Le Canadien répond tout simplement : «Donner. De l'argent ou des miroirs,peu importe. Parler de mon projet aussi. Pour que les ONG françaises comme« Douleurs Sans Frontières »s'intéressent enfin à ce que j'essaie de mettre en place. J'espère que NewZitiv pourra faire avancer les choses à sa hauteur. J'ai beaucoup de respect pour ceux qui s'appliquent à propager les bonnes nouvelles. C'est ce que je cherche à faire dans mon quotidien et, ça semble fonctionner.»
La preuve, c'est que la dernière#MinuteBonheur deStephen ne remonte pas à plus tard qu'hier aprèsmidi. «Il était tard et j'étais épuisé. Il ne me restait plus qu'un seul miroir et je pensais à rentrer. Mais, un jeune de la Cambodian War Amputee Rehabilitation Society, qui travaille avec moi ces joursci, m'a regardé en souriant. « Muee thiet ? », comprenez, « Il en reste un ? » Alors, je lui ai rendu son sourire, j'ai haussé les épaules et ramassé mon miroir et je me suis remis en route. Bien sûr, muee thiet. Il est restait un de plus ! »
Nathalie Mayer, pour newzitiv.com
RetrouvezcetarticleenlignesurlesitedeNewZitiv:http://www.newzitiv.com/201203014020/monde/unmiroirpouroublierlesdouleursfantomes.html
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