A la manière de... Ronsard et du Bellay - article ; n°76 ; vol.19, pg 283-288
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1931 - Volume 19 - Numéro 76 - Pages 283-288
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 5
Langue Français

Extrait

Louis Irissou
A la manière de... Ronsard et du Bellay
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 19e année, N. 76, 1931. pp. 283-288.
Citer ce document / Cite this document :
Irissou Louis. A la manière de.. Ronsard et du Bellay. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 19e année, N. 76, 1931. pp. 283-
288.
doi : 10.3406/pharm.1931.9946
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1931_num_19_76_9946la manière de... Ronsard A
et du Bellay
La plupart des ouvrages imprimés s'ouvraient jadis par quelques
pièces de vers, à la fois pompeuses et ingénues, célébrant les mérites
de l'auteur.
Un ou plusieurs de ses amis s'improvisaient poètes pour célébrer
son uvre sur le mode lyrique. C'est ainsi que la préface des uvres
Pharmaceutiques de Jean de Renou, traduites par Louis de Serres,
est suivie de deux sonnets composés par deux apothicaires lyonnais,
Louis de la Gryve et François Nesme 0).
Parfois aussi, c'étaient des poètes en renom qui composaient ces
poésies liminaires. Jean Daurat, qui fut de la Pléiade, a orné de ses
vers grecs, latins ou français bon nombre de livres parus de son
temps, entre autres la seconde partie des Erreurs Populaires de Lau
rent Joubert où se trouve une petite pièce latine signée « Jo. auratus
poeta regius ».
Puisque les traités de pharmacie n'échappaient pas à cette règle,
le même Laurent Joubert, chancelier de l'Université de Médecine de
Montpellier, lorsqu'il publia, en 1581 (2), la traduction française de
sa Pharmacopée déjà parue en latin en 1579 (3), ne manqua pas de
sacrifier à l'usage.
Ce sont les trois sonnets à la louange de l'auteur et de son disciple
(1) Les uvres Pharmaceutiques du sieur Jean de Renou, par M. Louis de
Serres, Lyon, Nicolas Gay, 1637, in-f°.
(2) La Pharmacopée de M. Laurent Joubert..., le tout mis de nouveau en fran-
çois, Lyon, Antoine de Harsy, 1581, pet. in-8°.
(3) Pharmacop«a..., edente J. Paulo Zangmaistero, Lyon, Michael, 1679, in-8°. revue d'histoire de la pharmacie 284
et collaborateur Paul Zangmaistre qu'il nous paraît intéressant de
présenter dans cette revue, pour le livre qu'ils célèbrent, pour les
personnages qu'ils louent, pour la forme donnée à leurs vers à la
manière de Ronsard et de du Bellay.
Les poètes, ici, ne sont point des « poètes royaux », mais trois obs
curs étudiants, écoliers en médecine ou compagnons apothicaires :
Pierre Reveill, de Montpellier; Rolin, d'Anduse, et Jo. Blanchard.
Seul le premier a laissé des traces dans les archives; c'était un écolier
en médecine; immatriculé le 24 novembre 1582, il prit le grade de
bachelier le 12 mars 1583 sous la présidence de Jean Saporta (4).
Les personnages à qui s'adressent les louanges sont mieux connus.
Le plus important est Laurent Joubert, « conseiller et médecin ordi
naire du Roi, premier docteur-régent et chancelier de l'Université de
Médecine de Montpellier », né à Valence, en Dauphine, le 6 décem
bre 1529, mort à Lombers, en Albigeois (5), le 21 octobre 1582.
Curieuse figure pleine de finesse, au physique d'abord, ainsi qu'il ap
paraît, non par les portraits gravés trop solennels ou trop somnol
ents placés en tête de la plupart des éditions de ses ouvrages (6),
mais par une vieille peinture au sourire un peu narquois, peinture
conservée à la Faculté de Médecine de Montpellier dont nous don
nons ici une reproduction (7). Pleine de finesse aussi au moral, si l'on
en juge par le Traité du Ris et surtout par les Erreurs Populaires, dé
diées à la spirituelle reine de Navarre, première femme d'Henri IV,
qui eurent un retentissement considérable dont on trouve les échos
dans les Essais de Montaigne (8).
(4) Arch. Fac. Méd. Montpellier, S 20, fol. 68 r° et S 6, fol. 29 r°.
(5) Et non à Lombez, dans le Commingeois, comme l'ont dit, par confusion,
bon nombre de ses biographes.
(6) Pour l'iconographie de Joubert, voir Amoreux, Notice historique et bi
ographique sur la oie et les ouvrages de L. Joubert, Montpellier, 1814, in-8°.
pp. 122-123, note 26.
(7) Le cliché photographique de ce portrait nous a été communiqué par M. le
Prof* P. Delmas, à qui nous adressons nos remerciements.
(8) Voir, à ce sujet, Essais de Montaigne, éd. Villey, Paris, Alcan, 1922-23,
3 vol. in-8°, t. II, p. 573, ch. XXXVII, commentaire et t. III, pp. 507-508, sources
du livre H, ch. XXXVII. LA manière de... 285 A
Comme chancelier, Joubert fut un novateur et un réformateur.
On le lui reprocha, il s'en fit gloire, et il est certain qu'à une période
troublée par les luttes religieuses les plus vives, il sut maintenir et
élargir les privilèges de son illustre Université qu'il contribua à diri
ger vers une organisation plus forte.
Le nom de Jean-Paul Zangmaistre se trouve attaché, comme an
notateur et comme traducteur, au Traité du Ris et à la Pharmacopée.
Quelques critiques ont pensé que c'était là une sorte de pseudonyme
dont se servait l'auteur pour présenter au public certains de ses
ouvrages. Il n'en est rien, Zangmaistre n'est pas un personnage ima
ginaire, mais un des disciples préférés de Joubert. Originaire d'Augs-
bourg, c'est sous le patronage de ce maître qu'il s'inscrivit le 20 sep
tembre 1573 sur les registres de l'Université (9) et, sous sa présidence
qu'il prit le, degré de bachelier le 25 novembre 1576 (10). Il fut un
des « Conseillers des écoliers en médecine » institués par l'arrêt des
Grands- Jours de Béziers du 31 octobre 1550, pour « avec les chanc
elier, doyen et docteurs de ladite Université, traiter, délibérer et
conclure ensemblement de toutes affaires communes ». A ce titre, sa
signature figure au bas de plusieurs actes parvenus jusqu'à nous.
Bien que Pierre-Joseph Amoreux, l'un des biographes les mieux i
nformés de Joubert (n), indique, d'après Astruc, que Zangmaistre
obtint le doctorat en 1576, il ne reste pas trace de cette réception et
il ne nous a pas été possible de savoir ce qu'est devenu par la suite
ce brillant écolier (12).
Le livre célébré par nos jeunes poètes offre un très grand intérêt
pour l'histoire de la pharmacie. C'est certainement une des plus
anciennes pharmacopées officielles françaises puisque ce dispensaire
a été rédigé en exécution de l'article 12 des statuts faits par les mé
decins et les apothicaires de Montpellier en juin 1572. La « congré-
(9) Arch. Fac. Méd. Montpellier, S 20, fol. 48 v°.
(10) Ibid., S 6, fol. 23 v°.
(11) Amoreux, op. cit., note 46.
(12) M. le Professeur Klein, de l'Université d'Iéna, qui a bien voulu se charger
de faire opérer pour nous des recherches à Augsbourg au sujet de Zangmaistre,
n'a pu nous communiquer aucun résultat positif. Nous le prions de trouver ici
l'expression de nos meilleurs remerciements. revue d'histoire de la pharmacie 286
gation » de l'Université de Médecine, du 29 août suivant, avait chargé
deux professeurs, Feynes et Joubert, de préparer ce travail, mais le
premier étant mort en 1573, ce fut le second qui mena à bien l'ou
vrage « baillé » aux apothicaires le 27 juillet 1574 (13), « lequel
« demourera entre les mains du plus ancien consul de Testât; et ne
« sera loysible à aulcun maistre appoticaire d'y ad j ouster ny dimi-
« nuer ou varier, en sorte que ce soyt, a peyne de l'amende accordée
« par les consuls de Testât ».
Et voici enfin les trois sonnets rimes par nos trois étudiants pour
chanter et Joubert et Zangmaistre et leur Pharmacopée Montpellié
raine :
Pierre Reveill de Montpellier sur la Pharmacopée de M. Laurens
Joubert.
SONNET
Le marchant soucieux, affamé d'un désir
D'arracher le joyau que l'Inde précieuse
Couvoit dedans son sein, fand la vague orgueilleuse
D'un douteux aviron, se privant de plaisir.
Le soldat animé pour pouvoir acquérir
Cest honneur qu'il prétend, d'un ardeur courageuse
S'expose à mill' dangers que la pointe espineuse
D'un acier éguysé luy peut faire encourir :
Ainsi, Zangmaistre, à fin qu'en peine d'une gloire
Tu consacres ton nom au temple de Mémoire,
Après tant de travaux cest heur as emporté,
Pour avoir escla

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