À propos des gymnases de Delphes et de Délos. Le site du Damatrion de Delphes et le sens du mot sphairistérion. - article ; n°1 ; vol.104, pg 127-149
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À propos des gymnases de Delphes et de Délos. Le site du Damatrion de Delphes et le sens du mot sphairistérion. - article ; n°1 ; vol.104, pg 127-149

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1980 - Volume 104 - Numéro 1 - Pages 127-149
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Roux
À propos des gymnases de Delphes et de Délos. Le site du
Damatrion de Delphes et le sens du mot sphairistérion.
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 104, livraison 1, 1980. pp. 127-149.
Citer ce document / Cite this document :
Roux Georges. À propos des gymnases de Delphes et de Délos. Le site du Damatrion de Delphes et le sens du mot
sphairistérion. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 104, livraison 1, 1980. pp. 127-149.
doi : 10.3406/bch.1980.1959
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1980_num_104_1_1959A PROPOS DES GYMNASES DE DELPHES ET DE DÉLOS
LE SITE DU DAMATRION DE DELPHES
ET LE SENS DU MOT SPHAIRISTÉRION
Le gymnase de Delphes est cité pour la première fois dans un compte des trésoriers
amphictioniques daté de Caphis-automne (327 av. J.-C), et peut-être même dès 334
dans le compte de Damocharès-automne, si l'on admet la restitution très plausible
proposée par Bourguet, en accord avec la disposition stoichedon du texte : της στοάς
της επί τώι [γυμνασίω]^1. Construit au plus tard dès le 3e quart du IVe siècle, il est
actuellement le plus ancien gymnase grec dont nous puissions contempler les ruines,
l'un des plus complets aussi, en dépit des dommages qu'il subit quand furent construits
sur son emplacement une église de la Dormition de la Vierge et le couvent attenant.
Son plan peut être considéré comme celui du gymnase-type. Il offre donc un grand
intérêt documentaire, à la fois comme archétype architectural et comme exemple
de ces édifices, fréquentés par Socrate et Platon, où se déroulait une partie importante
de la vie sportive et intellectuelle de la cité grecque.
Gomme beaucoup d'autres monuments de Delphes, le gymnase dépendait à la
fois de la cité et de l'Amphictionie. Monument delphique, Delphes l'utilisait en temps
ordinaire pour l'entraînement, l'enseignement et les loisirs de sa population; elle
en assumait donc l'entretien et confiait à l'un de ses esclaves publics l'emploi de
gardien de la palestre2. Mais quand revenait, tous les quatre ans, la période des
concours pythiques, elle le mettait à la disposition des athlètes étrangers venus briguer
la couronne de laurier et les pommes qui récompensaient les vainqueurs3. L'Amphiction
ie, responsable de l'organisation des Pythia, faisait alors rénover à ses frais les
bâtiments et les installations de plein air, afin qu'ils fussent dignes de la fête. Un
(1) É. Bourguet, FD, III 5, 48 I, 1. 33-34 (Damocharès) ; 58, 1. 36 (Gaphis). J. Jannoray, FD, II,
Le gymnase (1953). J. Delorme, Gymnasion (1960), p. 76-80, 374-394, et passim.
(2) FD, III 4, 77, 1. 22 (date : 102-101 av. J.-C. ; G. Daux, Chronologie delphique, L 85).
(3) L. Robert, Hellenica VII (1949), p. 93-104 ; G. Roux, Delphes, son oracle et ses dieux (1976), p. 172-173. 128 GEORGES ROUX [BCH 104
compte des trésoriers amphictioniques daté de l'archontat de Dion II (vers 247-246
av. J.-C.) mentionne l'adjudication de ces πυθικά έργα. Republié, traduit et commenté
par J. Pouilloux4, il abonde en renseignements intéressants sur les édifices gymniques
de Delphes et l'organisation des courses dans le stade. De plus, il offre des informations
décisives pour la solution de deux problèmes actuellement débattus, l'un de topo
graphie, l'autre de vocabulaire : où se trouvait, à Delphes, le Damatrion, le sanctuaire
de Déméter ? Que signifie le mot sphairistérion (ou son doublet sphairistra) souvent
cité dans les textes littéraires et les inscriptions comme le nom d'une partie tradi
tionnelle du gymnase ? Telles sont les deux questions auxquelles je voudrais essayer
de répondre.
1) Topographie delphique; remplacement du Damatrion.
Le gymnase de Delphes occupe, entre le sanctuaire d'Athéna Pronaia et la source
de Gastalie, au pied de Hyampeia (Phlemboukos), deux terrasses superposées, arti
ficiellement aménagées sur la pente raide du ravin, et orientées du Nord-Ouest au
Sud-Est (fîg. 1). Pour la commodité de mon exposé, je considérerai dans les pages
qui suivent que leur grand axe coïncide avec une ligne Nord-Sud. La terrasse haute,
longue d'environ 200 mètres, est occupée dans sa partie Est, contre la pente, par le
portique dorique du xyste (dimensions intérieures : 184,43 m χ 7,50 m), en son milieu
par la piste parallèle, non couverte, de la paradromis, à l'Ouest enfin par une esplanade
de belles proportions, jadis partiellement plantée d'arbres, admirable balcon ouvert
sur la vallée du Pleistos, dans lequel nous reconnaissons Γΰποαθρος, le terrain de plein
air mentionné par Pausanias (X, 8, 8). Large au Sud d'environ 34 mètres, la terrasse
supérieure va se rétrécissant vers le Nord à mesure que le ravin se rapproche du
pied de la Phédriade, si bien qu'à son extrémité Nord (fîg. 2) elle offre tout juste la
place nécessaire aux deux pistes du xyste et de la paradromis. La terrasse inférieure,
plus courte, portait installations complémentaires : au Nord la fontaine à onze
bouches et la piscine circulaire du loutron, du bain, alimentées par les eaux de Castalie,
au Sud le bâtiment à péristyle de la palestre que les inscriptions dénomment το
γυμνάσιον το κάτω, « le gymnase du bas », ou plutôt « le bas du gymnase », ou encore,
tout simplement, το γυμνάσιον, le « gymnase » au sens étroit du terme5.
Le gymnase, au sens large, était desservi par un réseau de rues auquel le reliaient,
vers le bas, un escalier établi à l'Ouest de la terrasse inférieure et, vers le haut, une
esplanade de dégagement prolongeant la supérieure à son angle Sud-Est,
du côté de la pente (fîg. 1, à droite; fig. 3). Des quartiers environnants nous ne savons
rien, sinon que le gymnase était mitoyen d'un sanctuaire de Déméter, le Damatrion,
que mentionne le compte des trésoriers amphictioniques sous l'archontat de Dion.
(4) J. Pouilloux, Études delphiques, BCH Suppl. IV (1977), p. 103-123. Cf. aussi G. Roux, VAmphic-
tionie, Delphes et le temple d'Apollon au IVe s. (1979), p. 57-58. Une seule petite rectification à la publication
de J. Pouilloux : 1. 7, lire τδ ξυστόν.
(5) R. Flacelière, FD, III 4, 136 ; J. Jannoray, FD, II, Le gymnase, p. 11 ; compte de Dion, 1. 10 :
J. Pouilloux, BCH Suppl. IV, p. 105; 114-115, et notes. LES GYMNASES DE DELPHES ET DE DELOS 129 1980] GEORGES ROUX [BCH 104 130
Fig. 2. — Le gymnase de Delphes : extrémité Nord (J. Jannoray,
FD, II, Le gymnase, pi. III).
Ceux-ci paient en effet la réparation et l'enduit « du petit mur (du gymnase) contre
le Damatrion », του τειχίου του ποτ τώι Δαματρίωΐ, (1. 18-19), et la réparation « du
caniveau qui longe le Damatrion», του οχέτου του παρ τδ Δαμάτριον (1. 11-12). Ces
deux passages du compte sont les seuls témoignages qui mentionnent l'existence
à Delphes d'un sanctuaire de Déméter. Pouvons-nous le situer sur le terrain ?
Selon J. Jannoray6, il aurait occupé à l'extrémité Sud-Est de la terrasse supérieure
la petite esplanade de forme irrégulière que j'ai appelée « esplanade de dégagement »
parce qu'elle était la seule voie de communication possible entre le gymnase et les
quartiers de Delphes situés plus haut sur la pente (fig. 3). Il y avait là, dès l'époque
archaïque, avant la construction du gymnase, une terrasse retenue à l'Ouest par un
mur de soutènement polygonal (fig. 3, D, E, F), haut d'environ 5 mètres, et un bât
iment de construction médiocre (G). Tels auraient été, selon J. Jannoray, la terrasse
du Damatrion et le temple de la déesse.
L'auteur n'a pas méconnu les difficultés que soulève son hypothèse, présentée
d'ailleurs comme une simple conjecture. En effet, lorsque fut édifié le gymnase,
(6) L. L, p. 18-23, pi. III (reproduite ici fig. 3) ; pi. XV, 1. LES GYMNASES DE DELPHES ET DE DELOS 131 1980]
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Fig. 3. — Le gymnase de Delphes : extrémité Sud (J. Jannoray,
FD, II, Le gymnase, pi. III).
la terrasse primitive fut agrandie au moyen d'un nouveau soutènement (fig. 3, A, B, C)
parallèle à l'ancien; celui-ci disparut dans le remblai, tandis que l'extrémité Sud du
xyste mordait sur les fondations de l'édifice G. Cette transformation des lieux n'est
évidemment pas favorable à l'hypothèse de J. Jannoray. Les Delphiens auraient-ils
consenti à aménager un gymnase, installation ut

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