À propos du Minoen Ancien - article ; n°2 ; vol.86, pg 543-568
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1962 - Volume 86 - Numéro 2 - Pages 543-568
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Deshayes
À propos du Minoen Ancien
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 86, livraison 2, 1962. pp. 543-568.
Citer ce document / Cite this document :
Deshayes Jean. À propos du Minoen Ancien. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 86, livraison 2, 1962. pp. 543-
568.
doi : 10.3406/bch.1962.5022
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1962_num_86_2_5022JEAN DESHAYES 543
A PROPOS DU MINOEN ANCIEN
un s'agit évidence de par du reprend Phaistos aucun quelques discussions En Voici Cnossos hebdomadaire philologue C'est Doro réalité de spécialiste purement donc l'exiguïté que (2). savants, discuter. Levi : sans constatation celui-ci le Leonard à Minoen fin, point la britannique qui et de du On suite voit simplement ne l'archéologie sondage de Palmer peut Ancien, fait, assurément vue des sont depuis le sondages avec qui de (1) effectué pas ramener depuis peu à Doro vient ? tous quelque son minoenne. regrettable, son Levi par de compte archéologues. qu'il à existence nombreuses publier quelques Evans qui dogmatisme, a Quant les nous entrepris mais sous en hypothèses même affirmations importe N'est-il ce qui au années le que sens premier ne reste, récemment contestée pas surprendra ici mettre un l'objet formulées et jusqu'à Palmer article fondapalais qu'il par de en à
mentales : une bonne partie du matériel attribué jusque là au Minoen
Ancien (il s'agit plus précisément du Minoen Ancien III) appartient en
fait à l'époque protopalatiale ; — l'ensemble du matériel qu'Evans et ses
successeurs répartissaient en deux phases successives (MA I et MA II)
ne constitue en fait qu'une seule période culturelle ; — celle-ci n'est guère
qu'une continuation du néolithique crétois (dont d'ailleurs la spécificité
n'apparaît plus) et ne mérite pas de constituer une époque distincte ; — en
réalité ce « néolithique supérieur » et ce « MA I-II » ne figurent plus qu'une
simple phase de transition, très brève, avant la construction des premiers
palais (3).
Les deux premières affirmations sont fondées sur les résultats des
sondages effectués récemment sous le niveau du premier palais de
Phaistos, notamment dans la pièce 25 ; les deux autres semblent au con
traire de pure interprétation personnelle.
Il n'y a aucune raison de mettre en doute la précision avec laquelle
(1) The Observer, 11/2/1962.
(2) Annuario, 35-36 (1957-58), passim. '
(3) Ibid., p. 187. 544 JEAN DESHAYES
cette fouille de Phaistos a été menée (1), et l'on ne peut plus guère refuser
de dater de l'époque protopalatiale le matériel attribué jusqu'ici au MA
III ; il en est vraisemblablement de même, comme le pense Doro Levi,
de la plus grande partie des découvertes effectuées dans les tombes de la
Messara. Mais en fait on savait depuis toujours qu'une coupure très nette
séparait le MA II et le MA III, celui-ci ne se distinguant souvent guère,
en revanche, du MM I. Le principal tort d'Evans fut, en réalité, ici comme
ailleurs, de vouloir systématiser en un classement doublement tripartite
des observations qui ne s'y prêtaient point, mais dont l'exactitude, sou
vent, n'est pas douteuse. C'est en fait toute l'époque des premiers palais
qu'il faudra repenser à la lumière des nouveaux sondages de Phaistos, et
le matériel céramique de cette période qu'il faudra intégrer en des cadres
nouveaux, moins abstraits que ceux d'Evans.
Mais, à notre point de vue, le résultat essentiel atteint à Phaistos con
cerne les phases de l'histoire minoenne qu'Evans avait désignées sous le
nom de MA I et II : qu'elles doivent être considérées comme au moins
en partie contemporaines est désormais un fait acquis, et riche de
conséquences ; mais celles-ci, à notre avis, ne vont pas du tout dans le
sens proposé par Doro Levi. Car nous voici maintenant en présence d'une
période beaucoup plus cohérente, plus étoffée, pourrions-nous dire, dans
son contenu, qu'elle n'apparaissait dans la publication d'Evans.
C'est ce moment de l'histoire Cretoise que nous appellerons le Minoen
Ancien, sans chercher actuellement à le subdiviser. Peut-être une distinc
tion supplémentaire sera-t-elle ultérieurement nécessaire, quand sera
publié le matériel de cette couche sous-jacente de Phaistos que Doro Levi
ne sait trop comment nommer (2) : le fait qu'elle contienne déjà du cuivre,
ainsi qu'une céramique vernie dont certaines formes ne sont pas sans
évoquer celles de l'Helladique Ancien (3), nous obligera peut-être à la
considérer comme constituant déjà une première phase de l'Age du
Bronze (4).
(1) Néanmoins la datation des murs découverts au fond du sondage du « vano » 25 n'apparaît
guère sûre, et l'on voudrait aussi savoir ce que signifie, dans la section figurée p. 12, fîg. 5, la
zone noire qui semble séparer les couches e et f : le matériel de l'époque protopalatiale, y compris
les empreintes de sceaux, fut-il tout entier trouvé dans l'une de ces deux couches ou partagé
entre les deux ? Le texte ne mentionne malheureusement pas les lettres attribuées dans la fig. 5
aux différents niveaux du sondage.
(2) Selon D. Levi, il n'y aurait pas de vrai néolithique en Crète (Atti del Seltimo Congresso
Jnternazionale di Archeologia Classica, 1961, I, p. 219).
(3) Que l'on compare l'un des rares vases de cette couche qui aient été publiés, un bol ou
cratère à vernis rouge, à panse fortement carénée et rebord oblique {Annuario, 35-36, p. 182,
fig. 369) avec un cratère de même forme, recouvert également d'un vernis rouge, mais pourvu
d'un bec latéral, qui fut découvert à Zygouries dans un niveau HA II (Blegen, Zygouries, p. 99,
fig. 87).
(4) De même en est-il, à notre avis, du néolithique récent de Cnossos tel que le décrit
A. Furness {BSA, XLVIII, 1953, p. 94-134) : il serait caractérisé en effet par une céramique polie
rouge, des fragments de becs pontés, des bols à bord incurvé, et des tessons cycladiques décorés
d'un zigzag en champlevé : tout ce matériel serait sur le continent attribué au Bronze Ancien I ;
en outre, des becs de théières furent également découverts dans cette couche de Cnossos ! PROPOS DU MINOEN ANCIEN 545 A
En fait, comme nous allons le voir, ce Minoen Ancien de Phaistos
présente essentiellement les caractères du Bronze Ancien II égéen considéré
dans son ensemble. Car il faut bien à présent tenter l'opération inverse de
celle à laquelle on avait recouru jusqu'à présent : au lieu d'essayer de
rattacher à la chronologie Cretoise du Bronze Ancien les couches correspon
dantes du continent hellénique, des Cyclades, de Troie ou de l'Asie Mineure
occidentale, c'est maintenant par rapport à celles-ci que nous devons
définir ce Minoen Ancien au sujet duquel les conceptions jusqu'ici admises
deviennent sujettes à révision. Ce sont notamment les récentes fouilles
américaines de Troie et du continent grec qui doivent nous servir de guide.
Mais il faut auparavant définir le « faciès » de cette période, tel que les
derniers sondages de Phaistos le révèlent — tout en éclairant d'un jour
nouveau les découvertes plus anciennes. On peut, semble-t-il, considérer
comme constituant les différents aspects d'un même niveau archéologique
la céramique à décor lissé du type de Pyrgos, la céramique à décor peint en
vernis brillant, dite d'Agios Onouphrios, sans doute aussi la céramique
lissée, à surface flambée, plus connue sous le nom de céramique de Vasiliki ;
enfin les fouilles de Phaistos ont montré la survivance à cette époque d'une
céramique à surface polie héritée de la période antérieure (qu'on ne sait
encore comment désigner) (1).
Outre cette couche du Minoen Ancien explorée par Doro Levi à Phaistos,
on peut attribuer à la même phase l'ensemble du dépôt funéraire de
Pyrgos (2), ceux de Kanli Kastelli (3), de Miamou (4) et d'Agios
Onouphrios (5), une partie du dépôt A de Sphoungaras (6), le dépôt cultuel
d'Arkalokhori (7), la tombe circulaire de Kastri (8), la plus grande partie
des découvertes effectuées à Magasa (9), les tombes I et VI de

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