Acquisitions et inédits du Musée du Louvre - article ; n°1 ; vol.30, pg 1-11
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Acquisitions et inédits du Musée du Louvre - article ; n°1 ; vol.30, pg 1-11

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Syria - Année 1953 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 1-11
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Parrot
Acquisitions et inédits du Musée du Louvre
In: Syria. Tome 30 fascicule 1-2, 1953. pp. 1-11.
Citer ce document / Cite this document :
Parrot André. Acquisitions et inédits du Musée du Louvre. In: Syria. Tome 30 fascicule 1-2, 1953. pp. 1-11.
doi : 10.3406/syria.1953.4857
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1953_num_30_1_4857f BL10THEQUE IFAPO
ACQUISITIONS ET INÉDITS DU MUSÉE DU LOUVRE
PAR
ANDRÉ PARROT
(PL I-VI)
3. — Bronzes « iraniens ».
De temps en temps, on voit apparaître sur le marché des antiquités ou
au hasard d'une vente à l'hôtel Drouot, des objets d'importance variable
mais dont nous avons, pour différentes raisons, cru bon de faire l'acquisition
pour les collections nationales. Nous en réunissons ici un certain nombre
dont l'origine « iranienne » semble certaine et que nous faisons connaître en
suivant l'ordre de leur entrée au Musée.
Coupe ornementée (AO, 20115) (1). L'intérieur de ce récipient de forme
harmonieuse est entièrement décoré au repoussé (pi. I). Au centre une bos-
sette, autour de laquelle l'artisan a figuré une guirlande de lotus, fleurs et
boutons alternant. Le pourtour de cette zone est ornementé d'une scène de
chasse : un homme à pied, passe à droite, à grandes enjambées, bras et mains
accompagnant la marche. Barbu et les cheveux semblant serrés par un ban-
deau, le personnage, court vêtu, fait visiblement ollice de rabatteur. 11 vient
d'apercevoir une autruche, qui, surprise, retourne la tête (pi. II, 1) mais ne
semble pas encore avoir compris l'imminence du danger. Un chasseur monté
sur un chameau au galop, est déjà en pleine action. Lui aussi est barbu et
chevelu. Vêtu d'une longue robe, il est assis sur une large selle et tient un arc,
à bout de bras, position insolite et inhabituelle. Une autruche s'enfuit, ailes
éployées, tout en retournant pourtant la tête vers l'homme qui la menace.
La chasse bat son plein et avec d'autres protagonistes : voici, en elïet, main-
I
I1) Dimensions. Diamètre : 220 millimètres; profondeur : 42 millimètres.
Syria. — XXX. SYRIA 2
tenant (fig. 1), un chasseur à cheval, au grand galop, et qui bande son arc
dans le plus pur style assyrien. Une malencontreuse cassure endommage
ici l'objet et en particulier la tête d'un animal à longs bois, allant vers la
gauche, c'est-à-dire vers le chasseur et d'autant plus en péril qu'il est talonné
par un deuxième cavalier (pi. II, 2), qui le force à l'épieu du haut de sa mont
ure, elle aussi au galop. L'animal est d'ailleurs perdu, car l'avant-train
replié (fig. 2), il s'efîondre, à bout de force.
Tous les animaux et personnages, sont traités avec une extrême sûreté,
dans un style élégant et souple, qui donne à cette chasse quelque chose d'aérien.
L'ensemble est animé et entraîné dans un rythme tel, que dans la ronde qui
se déroule, on a quelque peine à trouver un commencement et une fin, puisque
tout a été figuré en pleine action.
La chasse à l'autruche n'est pas une chose nouvelle et cet animal est par
fois figuré alors qu'il est attaqué par un homme à pied (1), mais à notre con
naissance, la chasse à l'autruche, avec une monture (chameau ou cheval)
n'avait jamais été représentée précédemment. Cela ne donne que plus de
valeur à la coupe que nous publions. Si l'animal était recherché pour ses
plumes (2), on ne méprisait certainement pas ses œufs. Au cours de notre
dernière campagne de fouilles à Mari (octobre-décembre 1952), nous avons
ramassé dans le temple d'Jshtarat, des œufs d'autruche fracassés, mais nous
savons que sur d'autres chantiers (3), certains furent recueillis intacts et
d'ailleurs rendus plus précieux par une monture ou une décoration soignée.
A une époque plus basse, au moment où à Mari, les Assyriens ont une gar
nison militaire, plusieurs tombes nous ont permis de constater ce rite funé;
raire : un œuf d'autruche avait été placé sur chacun des genoux du cadavre (4).
Rites funéraires, coutumes religieuses, les œufs d'autruche trouvaient donc
un emploi très précis dans le monde oriental. Quant à l'inspiration qui l
se manifeste à propos de cette décoration, on doit lui reconnaître avec :i
I1) E. Porada, Corpus of Ancient Near (Annlerta Orientalia, 18), pp. 87-88. ^
Eastern Seals in North American Collations, (2) Voir la coifhire du « personnage aux
pi. LXXXVI, 606 R (xnc-x« biècle av. J.-C.) ; plumes » de Lagash, Tello, fig. 17, a. 1|
CXVII, 733 E (vme-viic siècle av. J.-C). PWr (J) Ainsi à Ur, C. L. Woolley. Ur Excava- f\
les representations d'autruches dans l'art lions, II, pi. 156, 170 a. ~?f
oriental, E. D. van Buhen, The Fauna of (4) Syria, XV III, 1937, p. 83; Mari, une ville ||
Ancient Mesopotamia as represented in Art perdue, lig. 37. % 1. — Coupe achéménide. Fig.
Fig. 2. — Coupe achéménide. 4 SYRIA
beaucoup d'élégance, un particulier souci de réalisme : les animaux ont été
silhouettés par un observateur qui sut les saisir au cœur même du mou
vement (1).
La date de l'objet ne semble pas faire de doute et nous la fixons à l'époque
achéménide (vie-ive siècles av. J.-C). Sans effort, l'artiste avait retrouvé
la grande tradition des chasses d'Assurbanipal.
Lion passant (AO, 20137) (2). Acquise en 1950, cette pièce n'est pas iné
dite. Elle avait précédemment appartenu à J. P. Heseltine, puis à George
Eumorfopoulos (3). On la disait avoir été trouvée dans « le palais de Darius
à Suse ». Frank Davis qui la fit connaître, y voyait un « noble hymne to the
fierce beauty of fur and muscle in miniature » (4).
Il est certain que cette figurine (pi. Ill, 1, 2) est un excellent témoignage
du travail des bronziers achéménides (même si l'indication précise de la
provenance était erronée, la date ne semble pas douteuse). L'animal est
en marche, mais dans son mouvement, paraît marquer un temps d'arrêt.
Son avant-train, en effet, vient de s'immobiliser, comme si le fauve était en
observation. Les lignes générales sont légères, en contraste saisissant avec
les lions des grands panneaux émaillés, eux boursouflés et pleins de graisse.
Le lion de bronze que nous avons acquis, n'a pas été alourdi par la bonne
chère et les proies durent, pour lui, être rares. En tout cas, les côtes saillent
sur son corps efflanqué.
Celui-ci est à peu près complètement lisse. La crinière seule, est indiquée
en léger relief. Traitée en mèches irrégulières, elle s'avance en pointe sur le
dos et sur le cou. L'attache des pattes de l'avant-train se trouve bien dégagée
et l'on sent l'animal prêt à bondir. Pour le moment, il observe, mais sa gueule
à demi ouverte, annonce que le carnage est imminent.
La ronde-bosse animalière, d'époque achéménide, est rare. On connaît
le lion trouvé à Suse, réplique saisissante, mais sèche et froide, du lion de
t1) Le chameau, en particulier, doit être (2) Dimensions. Longueur : 108 millimètres;
rapproché du même animal « au galop étendu », hauteur : 58 millimètres,
qui fut exposé au musée Gernuschi, en 1948 (3) ILJS, 18 lévrier 1950, p. 264, fig. 4.
(Catalogue de V Exposition, n° 64; fig., p. 39) (4) ILN, loc. cit., p. 264.
et est daté de l'époque achéménide. ACQUISITIONS ET INÉDITS DU MUSÉE DU LOUVRE 5
Khorsabad. Le petit lion passant, est, au contraire, différent de ces repré
sentations conventionnelles et stéréotypées : il a été saisi, au désert, en pleine
action. Ce n'est plus l'animal apprivoisé des « jardins » royaux, mais le fauve
aux aguets et obligé de tuer pour vivre.
Hache à tranchant de fer et douille de bronze (AO, 20159) (1). Cette arme
(pi. III, 3, 4) a été donnée au musée du Louvre par M. Charles Gillet et
acceptée par le Comité des Conservateurs du 3 janvier 1952. Elle appartient
à la série bien connue des haches d'armes, ornées du motif du fauve « cra
chant » le fer (2), mais présente quelques traits distinctifs que nous signalons
brièvement.
La douille cylindrique, bourrelée à ses deux extrémités, supp

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents