Allégories et hiéroglyphes : l’iconographie du ministre chez Giovanni Palazzi (1671) - article ; n°1 ; vol.158, pg 55-68
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Allégories et hiéroglyphes : l’iconographie du ministre chez Giovanni Palazzi (1671) - article ; n°1 ; vol.158, pg 55-68

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 2000 - Volume 158 - Numéro 1 - Pages 55-68
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joëlle Garcia
Allégories et hiéroglyphes : l’iconographie du ministre chez
Giovanni Palazzi (1671)
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 2000, tome 158, livraison 1. pp. 55-68.
Citer ce document / Cite this document :
Garcia Joëlle. Allégories et hiéroglyphes : l’iconographie du ministre chez Giovanni Palazzi (1671). In: Bibliothèque de l'école
des chartes. 2000, tome 158, livraison 1. pp. 55-68.
doi : 10.3406/bec.2000.451016
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_2000_num_158_1_451016Abstract
Glorifying ministers as essential instruments of monarchical government is also a way of extolling royal
power. In the first volume of a history of the Empire which the Venetian Giovanni Palazzi published in
1671, the perfect minister is depicted in both words and pictures, with the latter devised or adapted for
the purpose of the demonstration. Text and illustrations interact in different ways. Here are found
hieroglyphics that, through a deciphering process referring the pictures to the text, are aimed at praising
the merits of Michel Le Tellier or Hugues de Lionne. The virtues of Colbert or Séguier, on the other
hand, are exalted in allegorical portraits where use is made of echoing cross-references between text,
picture, and heroic motto.
Résumé
Der Ruhm des Ministeramts — als Angelpunkt der Monarchie — fügt sich in das
Repräsentationsgewebe der königlichen Macht. Im ersten Band seiner Geschichte des Kaiserreichs
(1671) entwirft der Venezianer Giovanni Palazzi das Bild eines vollkommenen Ministers, wobei der Text
durch Gravuren unterlegt ist, die eigens entworfen oder zumindest für die Darstellung adaptiert wurden.
Bild und Text greifen auf vielf ältige Weise ineinander. Hieroglyphenmuster werden eingesetzt, um in
einem Dechiffrierungsprozess, der vom Bild zum Text führt, die grossen Qualitäten von Michel Le Tellier
und Hugues de Lionne zu feiern. Das allegorische Porträt dient dem Autor in einem steten Wechselspiel
zwischen Bild, heroischer Devise und Text, um die Tugenden von Colbert und Séguier zu besingen.
Zusammenfassung
Der Ruhm des Ministeramts — als Angelpunkt der Monarchie — fügt sich in das
Repräsentationsgewebe der königlichen Macht. Im ersten Band seiner Geschichte des Kaiserreichs
(1671) entwirft der Venezianer Giovanni Palazzi das Bild eines vollkommenen Ministers, wobei der Text
durch Gravuren unterlegt ist, die eigens entworfen oder zumindest für die Darstellung adaptiert wurden.
Bild und Text greifen auf vielf ältige Weise ineinander. Hieroglyphenmuster werden eingesetzt, um in
einem Dechiffrierungsprozess, der vom Bild zum Text führt, die grossen Qualitäten von Michel Le Tellier
und Hugues de Lionne zu feiern. Das allegorische Porträt dient dem Autor in einem steten Wechselspiel
zwischen Bild, heroischer Devise und Text, um die Tugenden von Colbert und Séguier zu besingen.Bibliothèque de l'École des chartes, t. 158, 2000, p. 55-68.
ALLEGORIES ET HIEROGLYPHES
L'ICONOGRAPHIE DU MINISTRE
CHEZ GIOVANNI PALAZZI (1671)
par
Joëlle GARCIA
L'image du roi au xvne siècle a fait l'objet de nombreuses études, depuis
l'ouvrage général de Charles Maumené et Louis d'Harcourt sur les portraits des
rois de France, jusqu'à des synthèses comme celles de Suzanne Bardon sur les
portraits mythologiques d'Henri IV et de Louis XIII, ou de Jean-Marie Apostoli-
dès sur le « roi-machine » Louis XIV 1. Les ministres de ce siècle n'ont pas joui de
la même faveur : des portraits ou des compositions remarquables ont été analysées,
mais en omettant les images plus modestes ; plus récemment, des enquêtes
iconographiques fouillées ont été consacrées à quelques hommes d'État 2, mais il
n'existe pas encore d'étude générale ou comparée sur leurs représentations.
Or- le ministre est un rouage essentiel de la monarchie. Furetière le définissait
comme celui « qui sert à Dieu, au public et au particulier (...). Les rois sont les
ministres de Dieu sur la terre. Les officiers sont les ministres des rois, qui rendent
la justice pour eux » 3. Et, comme l'écrivait Cabanis dans sa « véritable et sincère
définition d'un ministre fidèle », « par un ministre d'État, on entend un homme, ou
1. C. Maumené et L. d'Harcourt, Iconographie des rois de France, Paris, 1928 ;S. Bardon, Leportrait
mythologique à la cour de France sous Henri IV et Louis XIII : mythologie et politique, Paris, 1974 ;
J.-M. Apostolidès, Le roi-machine, spectacle et politique au temps de Louis XIV, Paris, 1981.
2. Voir ainsi Bernard Dorival, Recherches sur l'iconographie de Colbert : Colbert tel qu'il fut et tel
qu'il voulut apparaître, dans Un nouveau Colbert, actes du colloque pour le tricentenaire de la mort
de Colbert, sous la dir. de Roland Mousnier, Paris, 1985, p. 45-67 ; Anne Giraudon, Le cardinal de
Richelieu dans la gravure au xvif siècle : portraits du cabinet des estampes de la Bibliothèque
nationale, mémoire de maîtrise, Université de Bourgogne, 1992, et Le cardinal de Richelieu dans la
gravure au xvif siècle : portraits allégoriques du cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale,
mémoire de D.E. A., Université de Bourgogne, 1993 ; Joëlle Garcia, Les représentations gravées du
cardinal Mazarin au xvif siècle, thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, 1995 (résumé dans
Fcole nationale des chartes, Positions des thèses..., 1995, p. 117-122) ; Laurent Avezou, Sully à travers
l'histoire : les avatars d'un mythe politique, thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, 1996
(résumé dans Fcole nationale des chartes, Positions des thèses..., 1996, p. 7-16), à paraître.
3. Antoine Furetière, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois, La
Haye, Rotterdam, 1690 (repr. Gex, 1970), t. II, fol. Sss4.
Joëlle Garcia, conservateur à la Bibliothèque nationale de France, département de l'audiovisuel,
11 quai François-Mauriac, F-75706 Paris Cedex 13. JOËLLE GARCIA B.É.C. 2000 56
des hommes, sur lesquels les princes se reposent du bien et des intérêts de leurs
Etats. Un ministre d'Etat est celui qui tient en main les rênes de l'État pour le
gouverner (...) ; [il] est le premier mobile de tout un État » 4.
La représentation gravée, produit idéologique, offre par sa diffusion un intérêt
social supérieur à la peinture d'apparat. La gravure est un moyen privilégié de
propagande par l'image. Le xvne siècle est une période riche et imaginative pour
les représentations symboliques : le genre allégorique alors si prisé confère à des
compositions complexes différents degrés possibles d'interprétation, ce qui rend
ces images particulièrement intéressantes à décrypter.
Les images gravées que l'on a choisi d'étudier ici à titre d'exemple sont tirées du
premier tome d'une histoire de l'Empire, publié à Venise en 1671 : cet ouvrage, dû
à Giovanni Palazzi, est richement illustré de portraits, de blasons, de scènes
allégoriques et énigmatiques. Certaines, élaborées à la louange des ministres
français, illustrent le chapitre n du livre X, qui traite de 1'« idée » de ministre par le
biais de scènes allégoriques ou de hiéroglyphes.
1. Une histoire de l'Empire dédiée au roi de France. — Le premier tome de
l'histoire de l'Empire de Giovanni Palazzi, historiographe de Leopold Ier (empe
reur de 1658 à 1705), est dédié au futur roi de France. Les relations entre
Louis XIV et Leopold Ier étaient alors bonnes car, mettant fin à la guerre de
Dévolution, les deux monarques négociaient le partage des possessions des Habs
bourg d'Espagne. Une partie des empereurs carolingiens évoqués dans le volume
avait aussi régné sur la France, prétexte supplémentaire à la dédicace.
Giovanni Palazzi, historien vénitien, fit une carrière ecclésiastique. Chanoine de
l'église ducale de Venise en 1684, il fut aussi titulaire de la chaire de droit canon à
Padoue (dont il dut pourtant se démettre pour cause de négligence) et curé de la
collégiale de Sainte-Marie-Mère de Dieu. L'apogée de son parcours fut sa nominat
ion comme historiographe de l'empereur. Outre des ouvrages à caractère juridi
que ou religieux (commentaires sur les Institutes et les Décrétales, Vie de saint
Pierre, etc.), il écrivit de nombreux ouvrages historiques et politiques, dont
certains touchaient Venise de près : son De dominio maris est une dissertation e

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