Anciennes poésies religieuses en langue d oc. - article ; n°1 ; vol.21, pg 481-497
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Anciennes poésies religieuses en langue d'oc. - article ; n°1 ; vol.21, pg 481-497

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1860 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 481-497
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1860
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Paul Meyer
Anciennes poésies religieuses en langue d'oc.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp. 481-497.
Citer ce document / Cite this document :
Meyer Paul. Anciennes poésies religieuses en langue d'oc. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp. 481-497.
doi : 10.3406/bec.1860.445713
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1860_num_21_1_445713тт
ANCIENNES POESIES RELIGIEUSES
EN LANGUE ТУ ОС.
La pièce qui fait le principal objet de la présente publication
a, indépendamment de sa valeur propre , le mérite d'être com
plètement inconnue; c'est à l'obligeance de M. L. Delisle que j'en
dois l'indication. Elle est transcrite dans un manuscrit latin r
écemment acquis par la Bibliothèque impériale et conservé sous le
numéro 1743 du supplément latin. Ce manuscrit contient un
Horace du douzième siècle environ , incomplet des vingt-trois
premières odes du premier livre et des deux premières strophes
delà vingt- quatrième, un Perse du même temps, mais d'une
autre écriture, avec les scolies de Gornutus, et des fragments
d'un commentaire sur le Cantique des cantiques. C'est immédia
tement après les derniers vers du Perse et sur la même page que
commence le texte méridional ; il paraît avoir été écrit au dou
zième siècle. Les vers y sont transcrits à la file, comme de
la prose, sans aucun alinéa qui permette de reconnaître s'il n'y
a qu'une seule pièce ou s'il faut en distinguer deux. Ce fait d'un
texte en langue vulgaire transcrit sur les pages blanches
manuscrit latin n'a rien qui doive étonner. Loin de là, c'est le
cas ordinaire pour ceux de ces textes dont nous possédons des
copies antérieures au treizième siècle. Avant cette époque il
semble qu'il y ait pour la jeune littérature un état de transition
où les compositions en langue vulgaire, chantées et propagées
oralement depuis de longues années , commencent enfin à jouir
du privilège de l'écriture : elles n'ont point encore leurs recueils
spéciaux, mais déjà on les voit s'introduire çà et là sur les blancs
des manuscrits et sur les marges des missels. C'était néanmoins
un avantage que toute espèce de composition n'obtenait pas ; aucune
des pièces profanes des troubadours ne nous est parvenue ainsi, et
ce n'étaient guère que des œuvres religieuses, qui, rachetant par
la sainteté du sujet le défaut d'être écrites dans la langue du
I. {Cinquième série.) 32 482
peuple, jouissaient de la faveur d'être conservées à côté d'ouvrages
latins. C'est ainsi que sont venus jusqu'à nous la cantilène de
sainte Eulalie, le poème de Boèce, la Passion du Christ et la vie
de saint Léger du manuscrit de Clermont-Ferrand, etc.
Les poésies du de la Bibliothèque impériale ne sont
point aussi anciennes que celles que je viens d'énumérer; mais,
si elles présentent moins d'intérêt pour l'histoire de la langue,
elles ont une valeur littéraire bien supérieure. Ce sont deux
hymnes (ou peut-être un seul en deux parties) ; le premier com
mence par un acte de foi et finit par une prière : c'est un récit
vif et animé des principales circonstances de la vie et de la pas
sion du Christ ; le second est une sorte d'acte de contrition un
peu vague et un peu long. Du reste il faut reconnaître dans cette
pièce (ou ces pièces) une grande habileté de versification. Sauf les
quatre premiers vers de douze pieds qui sont comme la préface
du poëme, ce sont de petits vers disposés par strophes de trois
vers dont le dernier est constamment un eut. Ces sont de
deux espèces : l'une de trois vers de six syllabes, l'autre de vers de quatre et d'un de six ou parfois huit syllabes , ces
strophes n'étant point alternées, mais disposées par séries de plu
sieurs strophes de même nature. Celle en vers inégaux a un
rhythme léger et sautillant d'un effet assez joli, mais que vient
heureusement remplacer, dans les endroits où le ton du récit
s'élève, le rhythme plus grave de la strophe en vers de six syl
labes.
Ce genre de strophes de trois vers n'est pas fréquent dans la
littérature provençale ; en voici cependant deux exemples : Deux
troubadours, Giraud de Cabreira et Giraud de Calanson, nous
ont laissé deux pièces si semblables d'idée et de rhythme que
l'une est bien certainement imitée de l'autre. Dans les deux, les
reproches qu'adresse un troubadour à son jongleur ignorant
servent de prétexte à one longue enumeration des instruments
dont tout bon jongleur doit savoir jouer et des romans qu'il doit
pouvoir chanter. Je vais en citer quelques vers; on verra que
dans celle de Giraud de Cabreira le troisième vers est toujours en
on et dans celle de Giraud de Calanson toujours en ir :
Cabra juglar
Non puesc mudar
Qu'eu non chan pos a mi sap bon ; 483
E voirai dir
Senes mentir,
E comtarai de ta raison , etc.
GlRAUD DE CàBBEIBA.
Fadet joglar,
Co potz pensar
So que es greu per eyssarnir
Cades te do
Sirventes bo
Com no Г te puesca desmentir, etc.
GlBAUD DE CaLANSON 1.
Il serait intéressant de savoir à quel dialecte appartient ce
petit poëme ; mais, indépendamment des difficultés que présente,
dans l'état actuel de la science, ce genre de recherches, il se
trouve que la langue dans laquelle il est écrit n'offre aucun ca
ractère bien saillant ; quelques indices me font penser qu'il a pu
être composé en Auvergne, mais je ne saurais rien affirmer à cet
égard.
Les trois autres pièces sont tirées du manuscrit latin 1 139 ,
qui faisait autrefois partie de la bibliothèque de Saint-Martial de
Limoges 2 . Je me suis efforcé de donner un texte aussi exact que
possible de ces documents importants pour l'histoire de la langue
comme pour celle de la liturgie, et qu'ont déjà fait connaître
l'abbé Lebeuf (Acad. desinscr.,XYIi, 717), deEochegude, et en
fin M. E. DuMéril dans ses Poésies inédites du moyen âge, précédées
d'une histoire de la fable ésopique (Paris, 1854, in-8°).
1 . Des fragments de ces deux pièces, très-intéressantes pour l'histoire littéraire, ont.
été publiés par Biez (Poésie des Troubadours), Raynouard {Choix, II et V); enfin
elles ont été imprimées entièrement par le Br K. Bartsch dans ses Monuments de la
Littérature provençale (Denhmuler der Provenzalischen Litteratur ; Stuttgart,
1856, in-8°, p. 88-101). La pièce de Giraud de Calanson se trouve encore dans le
premier volume des Poésies des Troubadours, publiées par le Dr Mahn ( Gedichle
der Troubadours; Berlin, 1856, p. 06).
2. C'est dans le même volume que se trouve la pièce dite des Vierges sages e!,
des Vierges folles, publiée d'abord par Raynouard (Choix; II, 139-143), puis par
M. Fr. Michel {Théâtre français au moyen âge, par Monmerqué et Fr. Michel,
p. 1-10), et tout dernièrement par M. de Coussemaker dans ses Drames liturgiques
du moyen âge; Rennes, 1860, in-4°. Ce manuscrit est composé de cahiers écrits à
différentes époques ; c'est dans la partie la plus ancienne que sont contenues la pièce
32. 484
Ela sia beneeita que de lui fo esenta ta gloriosament * .
Eu aor Damrideu, lo pair' omnipotent,
Qui creet cel e terra, e quant es, de neient ;
E aor so bo fil Jhesu Christ esament
Qui nasquet de Maria per nostre salvament.
No Г coseub a deleit,
Ni n'ac dolor aleit,
Ni sos cors naframent ;
A la Nativitat,
De sa virginat
J 0 Per lui no part neent.
Aquest cre eu
Omena-Deu,
Lui en tra à garent
Qu'el me plasmet2
E m'aspiret
E m'reems humilment.
Quant me coinpret,
No m'acaptet
De fin aur ni d'argent,
20 Qu'ans donet se,
Non autra re,
Per ma vida garent.
l)' u de sos druxtz
El fo vendutz
Trenta diners d'argent.
Nol'deffiet
Quant lo baiset
Cum veng al iraïment.
Receub l'aver,
des Vierges sages et des Vierges folles, et celles que je publie ; selon Lebeuf et
Raynouardj elle remonterait au onzième siècle, et môme à « la première moitié du
onzième siècle, » au dire de M. Fr. Michel ; mais l'écriture de cette portion même du
manuscrit n

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