Archéologie indochinoise - article ; n°1 ; vol.21, pg 43-165
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1921 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 43-165
123 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1921
Nombre de lectures 3
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Extrait

Archéologie indochinoise
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 21, 1921. pp. 43-165.
Citer ce document / Cite this document :
Archéologie indochinoise. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 21, 1921. pp. 43-165.
doi : 10.3406/befeo.1921.2893
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1921_num_21_1_2893ARCHEOLOGIE INDOCHINOISE.
Lorsque l'Ecole fut fondée afin de créer un centre français d'études phil
ologiques en Extrême-Orient, elle ne pouvait négliger une des branches les
plus importantes de ses recherches, l'archéologie. Elle devait d'autant moins
y manquer que la colonie était célèbre avant tout en Europe par les merveilles
d'art qu'avait laissées telle de ses civilisations passées. Ces vestiges glorieux
étaient alors sans défense : les fondateurs de l'Ecole lui confièrent le soin de
les sauver. Son programme fut ainsi double : étude, conservation. C'est de ce
double mandat que nous avons à rendre compte.
On entend par archéologie la connaissance des formes extérieures des c
ivilisations anciennes. Mais le terme « ancien » demande à être précisé. Quand
il s'agit des pays à l'Ouest de l'Inde, on ne l'applique guère, avec le terme
« archéologie» lui-même, qu'aux époques qui ont précédé la chute de l'Empire
romain. Pour l'Extrême-Orient nous lui donnons le sens beaucoup plus large
de passé, et d'un passé qui à l'occasion est des plus récents; car, faute
d'histoires locales suffisantes, nous devons le plus souvent chercher l'explica
tion des formes d'autrefois dans celles encore courantes de nos jours.
D'autre part, le seul fait de la présence en Extrême-Orient des Européens
qui rend ces études possibles, est un risque grave de disparition pour leur objet:
nos civilisations d'Occident semblent exercer une action dissolvante sur les propres à l'Orient, et nombre de formes présentes, nécessaires à
l'intelligence des formes anciennes, seront, dans un avenir prochain, un passé
mort. Il faut donc parfois étendre l'archéologie jusqu'à l'heure actuelle, et telle
science qui s'applique aux faits du jour, comme l'ethnographie, en devient,
au moins pour une faible part, une des sections.
D'un autre côté, la préhistoire en Occident a un champ bien déterminé et
nul ne songe à la rattacher à l'archéologie. Un espace énorme sépare les
embryons de civilisation qu'elle examine du stade auquel étaient parvenus les
plus vieux peuples de la Méditerranée, par exemple les Egyptiens. En
Extrême-Orient, nombre de sauvages paraissent à peine plus avancés que les
premiers hommes, et les objets sur lesquels s'appuient les études préhistoriques
se rapportent sans doute ici à des époques moins reculées, qu'en Occident.
Il est alors tout naturel de rattacher la préhistoire à l'archéologie. D'ailleurs -44-
les recherches sont encore trop peu avancées en ces régions pour qu'une
différenciation nette entre les sciences s'impose comme en nos pays, qù la masse
des connaissances acquises la rend indispensable. Elle ne deviendra utile qu'au
jour où les résultats obtenus se seront assez multipliés pour risquer d'amener
la confusion : nous en sommes loin encore.
Le programme que l'Ecole a reçu de l'Institut ne se limite pas à l'Indochine
française, ni même à la seule Indochine. Hors des régions protégées par la
France sont des pays dont l'action a été importante. Si le peuple siamois semble
avoir presque tout appris du peuple khmèr, la presqu'île malaise et la Birmanie
paraissent avoir exercé une influence considérable sur le développement de
quelques parties de l'Indochine. D'autre part aucune des civilisations de la
péninsule n'est autochtone ; et on ne saurait les comprendre en faisant abstrac
tion de celles dont elles sont issues, c'est-à-dire deJ'Inde et de la Chine.
Si l'on met à part la préhistoire et les arts des diverses populations sauvages
aussi bien de l'Indochine que des contrées environnantes, les civilisations à
étudier peuvent se diviser aisément suivant leur origine en se servant comme
mode de classement de leur élément le plus expressif, l'art. De l'art hindou
descendent plus ou moins directement l'art čam, l'art laotien, l'art khmèr et
l'art siamois, enfin l'art birman ; de l'art chinois dérive l'art annamite. Hors de
l'Indochine, l'Inde elle-même avec ses colonies artistiques du Tibet et de Java,
la Chine avec ses filiales la Corée et le Japon, offrent d'autres sujets d'études,
mais d'une forme nécessairement moins spécialisée.
' Pour une œuvre aussi vaste, l'archéologie, en Extrême-Orient, dispose de
moyens bien moindres qu'en Occident. En tout lieu elle ne possède que deux
sortes d'informations, les unes indirectes, les autres directes. C'est, d'une part,
la série de renseignements que contiennent sur la vie et l'art les ouvrages an
ciens d'histoire et les œuvres littéraires, les données historiques que fournissent
les documents épigraphiques, les précieux éléments de datation qu'apporte la
numismatique ; de l'autre, l'art et les vestiges de la vie mitérielle qui ont subsisté.'
Or une difficulté primordiale complique les recherches dans tous les arts
de filiation indienne : traités anciens d'histoire et œuvres littéraires font défaut,
parfois d'une façon absolue comme au Campa, d'ordinaire jusqu'à une époque
assez rapprochée, ce qui est le cas au Cambodge, au Siam, en Birmanie. C'est
là un fait général, et l'Inde, plus riche au point de vue littéraire, n'est guère
moins dépourvue au point de vue historique. Seules la littérature et l'histoire
chinoises apportent quelques données sur les civilisations étrangères; elles
sont en général d'une utilisation très délicate et à l'occasion assez décevante.
L'usage de la monnaie n'a guère existé dans la branche indienne. II ne reste
donc pour fournir des indications de valeur certaine que les inscriptions. Elles
suffisent pour l'art čam et pour l'art khmèr à fixer les grandes lignes d'un cadre ;
elles ne sont pas assez nombreuses pour donner une précision suffisante aux
études de détail. о 45- -
Dans ce qui concerne l'art annaïnitela documentation paraît être complète;
mais, outre qu'elle est loin d'avoir été dépouillée en entier, ce sont ici les
constructions durables et, par suite, les monuments ayant quelque chance de
présenter une antiquité réelle, qui font défaut ; seules quelques sculptures
isolées nous permettront sans doute de remonter un peu loin dans le temps.
Enfin l'art du Laos, qui nous conserve peut-être dans sa frêle architecture des
formes d'une antiquité reculée, offre réunis, sans aucun de leurs avantages, les
inconvénients des deux groupes précédents.
La préhistoire locale et l'étude des arts sauvages ne peuvent bien entendu,
pas plus ici qu'ailleurs, utiliser des documents de cette triple nature. Mais il faut
alors signaler une autre difficulté. L'âge du bronze semble en ce pays se fondre
avec les temps historiques, et il n'est pas impossible que le conservatisme chinois
n'ait maintenu dans les beaux bronzes anciens des formes barbares, reste de ces
arts censés préhistoriques.
La seconde série de données, celles qu'on peut tirer des spécimens d'art
ou des objets divers laissés parles civilisations passées, offre dans son utilisa
tion des difficultés aussi nombreuses. Le moyen principal est ici l'étude de
Fart ; elle est en elle-même un but, mais fournit en outre la plus grande part
des renseignements que nous pouvons réunir sur les formes qui traduisent la
pensée religieuse et sur la vie matérielle de chaque époque.
Pour l'examen de l'art et en particulier de l'architecture qui, dans les
vieilles civilisations, prédomine et souvent englobe toutes les autres manifest
ations esthétiques, une difficulté générale existe : c'est le caractère apparent
de spontanéité des architectures indiennes d'Extrême-Orient. Plus encore au
Camparet au Cambodge qu'à Java et dans l'Inde,

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