Augustin de Beaulieu et son Dessein touchant les Indes orientales (1631-1632) - article ; n°1 ; vol.54, pg 13-26
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Augustin de Beaulieu et son Dessein touchant les Indes orientales (1631-1632) - article ; n°1 ; vol.54, pg 13-26

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Description

Archipel - Année 1997 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 13-26
Anne Lombard- Jourdan
The Captain Augustin de Beaulieu (1589-1637) and his travels to Banten and Aceh in the early 17th century are now better known thanks to the recent publication of his Mémoires (Maisonneuve et Larose, 1996) and two of his letters written at the same time {Archipel 50, 1995 and 51, 1996). Between January 1631 and July 1632, Beaulieu sent his «Project» to Marshal d'Effiat. The previously unpublished text is reproduced here based on the manuscript conserved in the National Library of France (Bibliothèque Nationale de France). Beaulieu warns Richelieu of the urgency and of the absolute necessity for France to develop her Navy and to make sure that she had a place in the overseas trade for which the Dutch and the English were competing. He emphasised the importance of establishing a port of call in Madagascar, the mid-way point situated along the maritime routes leading to Asia. This large island would serve as a base for launching expeditions to the neighbouring African coast, to the banks of the Red Sea, to Persia and to the East Indies. Augustin de Beaulieu was not alone in drawing attention to the need to create a powerful fleet and to obtain a position in the trade with the East Indies. He was nonetheless one of the first to do so. He possessed a profound understanding of the difficulties of long-distance navigation and trade and of the advantages of having a port of call in Madagascar. Assuring his success was a foresight for linking trade to commercial exchanges among the countries involved, and not just to money itself.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne Lombard-Jourdan
Augustin de Beaulieu et son Dessein touchant les Indes
orientales (1631-1632)
In: Archipel. Volume 54, 1997. pp. 13-26.
Abstract
Anne Lombard- Jourdan
The Captain Augustin de Beaulieu (1589-1637) and his travels to Banten and Aceh in the early 17th century are now better
known thanks to the recent publication of his Mémoires (Maisonneuve et Larose, 1996) and two of his letters written at the same
time {Archipel 50, 1995 and 51, 1996). Between January 1631 and July 1632, Beaulieu sent his «Project» to Marshal d'Effiat. The
previously unpublished text is reproduced here based on the manuscript conserved in the National Library of France
(Bibliothèque Nationale de France). Beaulieu warns Richelieu of the urgency and of the absolute necessity for France to develop
her Navy and to make sure that she had a place in the overseas trade for which the Dutch and the English were competing. He
emphasised the importance of establishing a port of call in Madagascar, the mid-way point situated along the maritime routes
leading to Asia. This large island would serve as a base for launching expeditions to the neighbouring African coast, to the banks
of the Red Sea, to Persia and to the East Indies. Augustin de Beaulieu was not alone in drawing attention to the need to create a
powerful fleet and to obtain a position in the trade with the East Indies. He was nonetheless one of the first to do so. He
possessed a profound understanding of the difficulties of long-distance navigation and trade and of the advantages of having a
port of call in Madagascar. Assuring his success was a foresight for linking trade to commercial exchanges among the countries
involved, and not just to money itself.
Citer ce document / Cite this document :
Lombard-Jourdan Anne. Augustin de Beaulieu et son Dessein touchant les Indes orientales (1631-1632). In: Archipel. Volume
54, 1997. pp. 13-26.
doi : 10.3406/arch.1997.3414
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1997_num_54_1_3414Anne LOMBARD-JOURDAN
Augustin de Beaulieu et son Dessein touchant
les Indes orientales (1631-1632)
On connaît Augustin de Beaulieu (^ et ses récits des deux voyages qu'il fit
à Banten et à Aceh au début du XVIIe siècle (2\ On a, en revanche, accordé
jusqu'ici peu d'attention au projet d'entreprise maritime qu'il adressa à
Antoine Coeffier de Ruzé, marquis d'Effiat, à l'époque où celui-ci était maré
chal de France (3). Ce «dessein», comme il l'appelle, exposait, avec beaucoup
de lucidité pour l'époque, l'importance de Madagascar comme centre d'une
exploration des possibilités de commercer dans l'océan Indien. Il visait à
construire un fort et un comptoir français dans cette grande île et à en faire,
tout à la fois, un point de départ pour des actes de piraterie sur les côtes voi
sines, un lieu sûr de relâche à mi-route des Indes et un point d'appui pour des
1. Sur la vie d'Augustin de Beaulieu, voir la brève notice que lui consacre Melchisédec Thévenot
en tête de l'édition de son second Voyage, et l'Introduction de D. Lombard à la récente réédition
de celui-ci (Voir infra note 2).
2. Le premier voyage, à Banten, date de 1616-1618 et nous est connu par deux lettres, l'une de
Beaulieu, l'autre du sieur de Saint-André. Celles-ci ont été publiées par Anne Lombard-Jourdan et
Denys Lombard, dans Archipel 50, 1995, pp. 67-82 et Archipel 51, 1996, pp. 53-65. Le second
voyage, à Aceh, qui dura de 1619 à 1622, a été raconté par Augustin de Beaulieu. Il a fait l'objet
d'une première édition par Melchisédec Thévenot, dans Relations de divers voyages curieux,
Paris, chez Cramoisy, 1664. Tome II, 123 p. in-fol. Réédition avec Introduction, notes et biblio
graphie par D. Lombard, Mémoires d'un voyage aux Indes Orientales, 1619-1622. Augustin de
Beaulieu. Un marchand normand h Sumatra, Paris, EFEO-Maisonneuve et Larose, Collection
«Pérégrinations asiatiques», 1996.
3. Celui que Beaulieu appelle «Monseigneur le mareschal de Fiat», est Antoine Coeffier de Ruzé,
marquis d'Effiat, né en 1581 à Effiat, dans le Bourbonnais (arr. de Riom). Il hérita en 1613 de son
grand-oncle, Ruzé de Beaulieu, qui l'avait élevé. Il occupa plusieurs charges importantes, fut
envoyé comme ambassadeur en Angleterre (1624) et en Allemagne (1626), puis fut successive
ment Surintendant des finances (1626), Grand maître de l'artillerie (1629) et devint Maréchal de
France le 1er janvier 1631. En mai 1632, il fut désigné pour commander les secours envoyés à
l'électeur de Trêves. Il mourut de maladie à Lutzelstein, en Lorraine, le 27 juillet 1632. Cinq-Mars
(1620-1642) était son second fils. Un portrait du Maréchal d'Effiat peint en 1631, au moment où il
recevait le Dessein de Beaulieu, est conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris.
Archipel 54, Paris, 1997, pp. 13-26 Anne Lombard- Jour dan 14
échanges accrus avec les populations du Mozambique, de la Perse, des pénin
sules d'Arabie, d'Inde, de Siam et des îles de la Sonde et des Moluques.
Vaste projet ! Déjà, dans la relation de son deuxième voyage aux Indes
Orientales de 1619 à 1622, il affirmait qu'on y trouvait bois, bétail, volailles,
lait, légumes, fruits et poissons et concluait : «Enfin, c'est un lieu bien propre
pour se rafraîchir des fatigues de la mer et qui ne servirait moins que
Mozambique aux Portugais, (pour) qui aurait un traffic affermy ou envie de
l'affermir dans les Indes »(4\ Sachant l'expérience acquise par ce marin-mar
chand lors de ses premiers voyages, sa volonté d'entreprise, son sens des
affaires et son intelligence de toutes choses, il est curieux d'examiner quelle
pouvait être, en 1631, sa conception de l'avenir du commerce français dans
l'océan Indien. Conscient qu'aucun peuple européen ne s'était encore vraiment
intéressé à l'île de Madagascar, il est le premier à attirer l'attention sur la
situation géographique exceptionnelle qu'elle occupe et sur les avantages
considérables qu'elle présente pour l'établissement d'un comptoir permanent.
Le texte inédit du Dessein nous a été conservé par une copie du XVIIe
siècle, contenue dans un «Recueil de pièces originales, minutes et copies
concernant l'histoire de la marine et du commerce en France vers 1630 » (5). Le
texte n'est pas daté expressément, mais il peut l'être assez précisément,
puisque le marquis d'Effiat, auquel il fut adressé, ne devint maréchal de
France que le 1er janvier 1631 et qu'il mourut le 27 juillet 1632.
Nous savons d'autre part qu'Augustin de Beaulieu accomplit ses deux
voyages aux Indes orientales en tant que capitaine de la Compagnie fondée par
les Normands en 1604, mais qu'il passa avant 1625 dans la Marine royale
comme capitaine appointé sur le vaisseau la Sainte-Geneviève. Il prit part com
me tel aux opérations navales autour de la Rochelle et de l'île de Ré, en 1627,
afin de débloquer Saint-Martin que le duc de Buckingham assiégeait (6). Il ren
tra ensuite à Rouen, où il signa, le 2 avril 1631, une quittance que nous avons
conservée (7>. Dans cet acte, Beaulieu est intitulé «noble homme Augustin de
Beaulieu, capitaine entretenu en la marine et armée navale pour Sa
Majesté »(g). Au début de 1627, il est dit «logé en la maison de honorable
4. Mémoires d'un voyage aux Indes Orientales, rééd. 1996, p. 63.
5. Bibl. nat., ms. français 4826. Ce recueil comprend 120 feuillets rassemblés sous une reliure de
maroquin rouge aux armes de Philippe de Béthune. La pièce 9 est la copie soignée, d'une petite
écriture du XVIIe siècle, du Dessein de Beaulieu et occupe les deux côtés des feuillets 39 et 40. La
reliure est reproduite dans le Catalogue des manuscrits latins. Table des tomes 3 a 6. Table analy
tique. Philippe de Béthune, frère de Maximilien Ier de Béthune, duc de Sully et ministre de Henri
IV, fut ambassadeur du roi à Rome en 1601-1602.
6. Les frères Augustin et David de Beaulieu avaient des commandements dans l'escadre de
Bretagne. En 1627, David fut envoyé à la presqu'île de Rhuys pour y armer des vaisseaux, tandis
qu'Augustin, face à la mauvaise volonté des Olonnois, dut se rendre à Nantes pour trouver des
«chattes» et autres bateaux. Voir la lettre d'A. de Beaulieu au cardinal de Richelieu, datée de
Nantes, le 14 août 1627. Ministère des Affaires étrangères, Mémoires et Documents, France, vol.
1503, fol. 304 à 306.

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