Codage/décodage - article ; n°68 ; vol.12, pg 27-39
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Description

Réseaux - Année 1994 - Volume 12 - Numéro 68 - Pages 27-39
Si la recherche en communications de masse a le plus souvent conceptualisé le processus de communication sous forme de circuit de circulation ou de boucle, il est néanmoins possible de l'appréhender comme une structure dominante complexe produite à travers l'articulation de divers moments liés et cependant distincts. A travers les mécanismes de communication télévisuelle, Stuart Hall analyse ici ces moments déterminés que sont le codage et le décodage des messages. Comment ces divers moments fonctionnent-ils? Quelles sont leurs valeurs par rapport à d'autres moments? Et, derrière ces multiples mécanismes, quels sont les enjeux à l'œuvre?
Research in mass communication has most often conceptualized the communication process as a loop. This process can nevertheless be seen as a complex dominant structure produced by the articulation of various related yet distinct moments. Stuart Hall uses the mechanisms of televisual communication to analyse the specific moments in which messages are encoded and decoded. How do these moments function? What are their values in relation to other moments? What is at stake behind these multiple mechanisms?
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 1 850
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stuart Hall
CCCS
Michèle Albaret
Marie-Christine Gamberini
Codage/décodage
In: Réseaux, 1994, volume 12 n°68. pp. 27-39.
Résumé
Si la recherche en communications de masse a le plus souvent conceptualisé le processus de communication sous forme de
circuit de circulation ou de boucle, il est néanmoins possible de l'appréhender comme une structure dominante complexe
produite à travers l'articulation de divers moments liés et cependant distincts. A travers les mécanismes de communication
télévisuelle, Stuart Hall analyse ici ces déterminés que sont le codage et le décodage des messages. Comment ces
divers moments fonctionnent-ils? Quelles sont leurs valeurs par rapport à d'autres moments? Et, derrière ces multiples
mécanismes, quels sont les enjeux à l'œuvre?
Abstract
Research in mass communication has most often conceptualized the communication process as a loop. This process can
nevertheless be seen as a complex dominant structure produced by the articulation of various related yet distinct moments.
Stuart Hall uses the mechanisms of televisual communication to analyse the specific moments in which messages are encoded
and decoded. How do these moments function? What are their values in relation to other moments? What is at stake behind
these multiple mechanisms?
Citer ce document / Cite this document :
Hall Stuart, CCCS, Albaret Michèle, Gamberini Marie-Christine. Codage/décodage. In: Réseaux, 1994, volume 12 n°68. pp. 27-
39.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1994_num_12_68_26181
CODAGE/DECODAGE
Stuart HALL
Réseaux n° 68 CNET - 1994 pour la version française
CCCS pour la version originale
27 — — 28 « transition d'une forme à l'autre » (1) per
met de préserver la continuité du circuit
production-distribution-production. Elle
met également en relief la spécificité des
formes sous lesquelles le produit de ce
processus « apparaît » à chaque instant et,
par conséquent, ce qui distingue, dans
notre société et dans les systèmes médiat
iques modernes, la « production » discur
sive des autres types de production.
Ces pratiques ont pour « objet » les s
ignifications et les messages, sous forme de
signes- véhicules d'un type particulier or
ganisés, comme toute forme de communic
ation ou de langage, à travers la mise en
œuvre de codes au sein de la chaîne syn-
tagmatique d'un discours. De ce fait, les
appareils, rapports et pratiques de product
ion émergent à un moment donné (le mo
ment de « production/circulation ») sous la
les recherches en forme de véhicules symboliques constitués Traditionnellement,
communication de masse ont conçu à l'intérieur des règles du « langage ».
le processus de communication C'est sous cette forme discursive que s'ef
comme un circuit de circulation ou une fectue la circulation du « produit ». Le
boucle. Ce modèle a été critiqué du fait de processus exige donc à la fois, côté pro
sa linéarité - émetteur/message/récepteur duction, ses instruments matériels - ses
« moyens » - et ses propres ensembles de -, parce qu'il se concentre sur le registre
de l'échange de messages, et parce qu'il rapports sociaux (de production) : l'orga
lui manque une conception structurée des nisation et la combinaison de pratiques au
différents moments, en termes de structure sein des appareils médiatiques. Mais c'est
complexe de relations. Or il est également bien sous une forme discursive qu'a lieu la
possible (et utile) d'appréhender le proces circulation du produit, de même que sa
sus communicationnel comme une struc distribution auprès de différents publics.
Une fois achevé, le discours doit donc être ture produite et entretenue par l'articula
traduit - transformé, de nouveau - en pration de moments liés entre eux, mais
distincts - production, circulation, dist tiques sociales, si l'on veut que le circuit
soit complet et efficace. Si aucun « sens » ribution/consommation, reproduction. Ceci
reviendrait à l'envisager comme une n'est extrait, il ne peut y avoir de «
« structure complexe en position de domi consommation ». Si le sens n'est pas art
nance », entretenue par l'articulation de iculé dans la pratique, il ne produit pas
pratiques connexes, dont chacune garderait d'effets. L'intérêt de cette approche vient
néanmoins ses particularités et posséderait de ce que, bien que chacun des moments
sa modalité spécifique, ses propres formes soit nécessaire, en articulation, au circuit
et conditions d'existence. Cette seconde pris comme un tout, aucun moment ne
approche, calquée sur les grandes lignes peut, à lui seul, garantir pleinement le mo
du modèle de production des marchandises ment suivant avec lequel il s'articule. Cha
proposé par Marx dans les Grundrisse et cun possédant sa modalité et ses condi
Le capital, possède en outre l'avantage de tions d'existence spécifiques, il peut
constituer sa propre rupture ou interruption faire ressortir plus nettement comment la
* Cet article est un extrait remanié de « Encoding and Decoding in Television Discourse »
(Codage et décodage dans le discours télévisuel), CCCS, polycopié n ° 7.
(1) Pour une explication détaillée des implications méthodologiques de la thèse de Marx, voir HALL, 1974.
29 — ces « transitions d'une forme à l'autre » de exige, à un autre stade, d'être intégrée
de la continuité desquelles dépend le flux dans les rapports sociaux du processus de
de la production effective (c'est-à-dire la communication dans son ensemble, dont
« reproduction »). elle ne forme qu'une partie.
Aussi, sans vouloir contraindre la r A partir de cette perspective générale,
echerche à « suivre exclusivement ces on peut grossièrement caractériser le pro
pistes qui ressortent de l'analyse de cessus de communication télévisuel
contenu » (2), il n'en faut pas moins re comme suit. Les structures institution
connaître que la forme discursive du mes nelles de la télédiffusion, avec leurs pra
sage occupe (du point de vue de la circula tiques et leurs réseaux de production, leurs
tion) une position privilégiée dans rapports organisés et leurs infrastructures
l'échange communicationnel et que techniques, sont indispensables pour pro
- même s'ils ne sont que « relativement duire une émission. Pour reprendre l'ana
autonomes » vis-à-vis du processus de logie avec Le capital, il s'agit là du « pro
communication pris dans son ensemble - cès de travail » sous son mode discursif.
les moments de « codage » et de « déco La production, ici, construit le message.
dage » sont des moments déterminés. Un Dans un sens, c'est donc là que le circuit
événement historique « brut » ne peut être démarre. Bien entendu, le processus de
transmis sous cette forme par un bulletin production n'est pas dénué d'aspect « dis
d'informations télévisées, par exemple. cursif » ; il est, lui aussi, façonné de bout
Les événements ne peuvent être signifiés en bout par des significations et des idées :
que dans les formes auditives et visuelles un savoir usuel concernant les procédures
du discours télévisuel. Dès lors qu'un évé courantes de production, des compétences
nement historique passe sous le signe du techniques historiquement définies, des
discours, il devient soumis à toutes les idéologies professionnelles, une connais
« règles » formelles complexes au moyen sance institutionnelle, des définitions et
desquelles le langage fait sens. Paradoxa des suppositions, des hypothèses sur le pu
lement, l'événement doit devenir une blic, et ainsi de suite, déterminent l'élabo
« histoire », une « nouvelle », avant de ration de l'émission à travers cette struc
pouvoir constituer un événement communic ture de production. De plus, bien que ce
soient les structures de production de la tationnel. A ce moment-là, les sous-règles
formelles du discours « dominent », sans élévision qui créent le discours télévisuel,
pour autant, bien sûr, asservir jusqu'à faire celles-ci ne constituent pas un système
disparaître l'événement historique ainsi s fermé. Elles tirent des sujets et des façons
ignifié, les r

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