Satafis (Périgotville) et Thamalla (Tocqueville) - article ; n°1 ; vol.15, pg 33-70
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1895 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 33-70
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 220
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stéphane Gsell
Satafis (Périgotville) et Thamalla (Tocqueville)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 15, 1895. pp. 33-70.
Citer ce document / Cite this document :
Gsell Stéphane. Satafis (Périgotville) et Thamalla (Tocqueville). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 15, 1895. pp. 33-70.
doi : 10.3406/mefr.1895.6128
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1895_num_15_1_6128SATAFIS (Périgotville)
ET ÏHAMALLA (Tocqueyille
I.
La ville romaine de Sataiis (1), dans la Maurétanie Sitifienne,
est assez connue, grâce aux recherches de MM. Vincent, Poulie,
Audollent et Letaille (2). Indiquée par l'Itinéraire d'Antonin
sur la route de Sitifis à Igilgili (Djidjelli), à seize milles de
cette première ville (3), elle était en effet située à vingt-quatre
kilomètres au nord de Sétif (4;, à Aïn-Kébira ou Périgotville,
dans un pays de montagnes, dont les · crêtes sont aujourd'hui
complètement nues. Dans les vallées et sur les mamelons qui
s'élèvent entre ces montagnes, on trouve de bons terrains de
culture (5). Les sources, au nombre de cinq, sont abondantes:
la principale, celle d'Aïu Kébira, au sud de la ruine, donne cent
(1) Je pense qu'il faut probablement dire Satafis (et non iSaiafj,
comme on dit Sitifis (C. /. L.. 8468), forme presque identique.
(2) »Sur Sataiis, voir C. I. L.. p. 718-719 et 970; Vincent, Iieinie
Africaine, XXI, 1877, p. 313-328; Vincent et Charrier, Bulletin de PA-
cadéinie cVHippoiuu XII. 1876, p. 116-126, 164, et Comptes-rendus, 1.888,
p. 111-112, 122-123; Poulie, Recueil de Constantine, XVIII, 1«76-1877,
p. 573-GO5; XXV, 1888, p. 420-423; XXVI, 1890-1891, p. 389-409; Vars.
ibid., XXVIII, 1893, p. 351; Ducliesne, Bulletin des antiquaire a de
France, 1889, p. 94; Bulletin archéologique du Comité, 1887, p. 139;
1889, p. 132-134; Audollent et Letaille, Mélanges de V école française
de Home, X, 1890, p. 468-496; Cat, Essai sur la province romaine de
Maurétanie Césarienne, p. 169.
(3) Edition Parthey et Pinder. p. 17.
(4) Par la traverse qui, partant de Sétif derrière le parc à four
rages, passe aux deux fermes Lagarde : c'était le tracé de la voie ro
maine.
(5) Actuellement on y cultive surtout l'orge et un peu le blé
et l'avoine.
MÉLANGES d'aRCH. ET d'hIST. XVs ANN. 3 SATAFIS ET THAMALLA. 34
litres d'eau par minute au plus bas étiage. Deux rivières pas
sent au sud et au nord de Satans et vont se réunir à l'est pour
former l'Oued-Mena, affluent de l'Oued-Bourdim qui, lui-même,
réuni à l'Oued-Deheb, forme l'Oued-el-Kébir. La ville était cons
truite sur le plateau triangulaire que ces deux rivières limitent,
plateau d'une douzaine d'hectares, d'une altitude de mille mètres.
Du côté opposé au confluent, à l'ouest, elle est dominée par
une colline de trois cents mètres environ de hauteur, bonne
position défensive. — Le nom de Satafis, qu'on retrouve dans
la Mauritanie Césarienne (1) et qui ressemble fort à celui de
Sitifis, indique un centre de population indigène. Quand le gou
vernement impérial consti tua-t-il une commune dans ce lieu,
situé entre Igilgili, colonie d'Auguste, et Sitifis, colonie de
Nerva? on ne saurait le dire. La tribu à laquelle appartenait
Satafis est inconnue; sur la voie romaine qui passait par cette
ville et qui date sans doute du second siècle au plus tard, on
η 'a trouvé qu'une borne milliaire qui puisse être datée: elle
est du temps d'Elagabal (2). La plus ancienne inscription datée
de Satafis est du règne de Marc-Aurèle et de Lucius Veras (3).
Nous trouvons Satafis constituée en municipe au temps de Septime
Sévère et de Caracalla (4;. Elle paraît avoir été assez prospère
à cette époque: alors fut élevé, en 198, un grand édifice dont
il reste quelques vestiges au nord-ouest de la ville (5). Près de
\V] Voir Morcelli, Africa cristiana, I, p. 270.
(2, G. I. £., 10347.
(G) Bulletin du Comité, 1889, p. 133. — Cependant l'inscription
Recnni de Constantine. XXVI. p. 409, n° 114 (voir plus loin aux ins
criptions révisées), semble se placer entre 140 et 143 après J. G.
(4) Notre n° 2. Mention du municipe dans les inscriptions C.I.L..
8389, S390, 839β ; Bulletin du Comité, 1889, p. 133; Recueil de Cons-
tantine, XXVI, p. 399, n° 90.
(5) Fragments d'une inscription publiée G. I. L., 8392; Mélan·
ί/βδ'/χ, p. 482, n° 48; Ree. de Constantine, XXVI, p. 396, n° 88.
Au fragment b du Corpus, lire ,^ΙΟ · SEVERO ■ PIO(, et non NO · ET THAMALLA. 35 SATAFIS
deux siècles plus tard, vers 380, des inscriptions nous font con
naître la reconstruction d'un aqueduc (1) et de thermes qui
avaient été incendiés (2); peut-être Satafis avait-elle souffert de
la révolte de Firmus. — D'autres textes épigraphiques nomment
le conseil des décurions (3), des curatores (4), un patronus, cu
rator et dispunctor (5), un flamine perpétuel (6). L'onomastique
est romaine: on trouve cependant les noms de Gudu[ll]a (7) et
de Namphamo (S), d'origine punique. Les inscriptions sont, pour
la plupart, assez correcte ment rédigées; plusieurs sont en vers
ou en quasi-ver sus (9); l'épitaphe d'un jeune homme le qualifie
de scolasticus studens, apprenti avocat (10). On sent le voisinage
d'une grande ville, de Sétif.
Le dieu Mars est qualifié de Genius municipu Satafen sis (11),
de môme que, sur une inscription de Sétif, il est appelé Genius
coloniae (12). Il y avait à Satafis un temple de Liber (13). Un
fragment de bas-relief se rapporte peut-être à un sacrifice mi-
SEVERO · PIO. Il faut par conséquent restituer [Si'ptilmio et non
[Antoni]no, ce qui prouve que cette inscription était dédiée à Septime
Sévère, en même temps qu'à son fils Antonin, et qu'elle était par
conséquent plus longue encore que ne le suppose M\ Poulie (qui cal
cule une longueur de près de dix-sept mètres).
(I) Notre n° 4.
02) n. 5.
(o) Bulletin du Comité, 1389, p. 133.
(4) Recueil de Cous tardine, XXV, p. 423, n° 43; notre n° 4.
(5)de Constantine, XXVI, p. 399, n° 90; C. I. L., 8396.
(6) C. I. L., 8389.
(7) Recueil d,e XXVI, p. 403, n° 98.
(8) G. I. L., 8395.
(9) Nos nos 5 et 7; Mélanges de l'Ecole de Rome, X, 1890, p. 477,
n° 40; p. 493, n° 59.
(10) Notre n° 6.
(II) G. I. L., 8390.
(12) G. I. L., 8438.
(13) G. I. L., 8391 : Libero Ρ atri de suo Memorius. — Les deux
fragments publiés dans le Recueil de Constantine, XXVI, p. 406.
nos 106-107 (conf. Mélanges, X, p. 493, n° 59), et qui appartiennent 36 SATAFIS ET THAMALLA.
thriaque (1); une dédicace est adressée Diis omnipotentihus,
mots qui désignent probablement la Mère des dieux et Attis (2);
d'autres, aux Diis Mauris Conservatoribus et Geniis Satafis (3)
et au Numini Maiirorum Augusto (4).
Comme dans presque toutes les villes romaines de cette ré
gion (5), on a trouvé à Aïn Kébira des stèles consacrées au
grand dieu africain, Saturne. Nous en donnons en note un cata
logue sommaire (6).
certainement à une seule inscription, nomment ce Memorius : f(ecW) de
suo Memorius. Cette en vers, paraît se rapporter aussi au
dieu Liber: « Tyrrlieno (Dionysos et les pirates tyrrhèniens ? ?) ;
. . . [tem]pli; . . . vitisator).
(1) Dans le jardin des ponts et chaussées (haut. 0m23, larg. 0m25).
Bas du corps d'un personnage tourné à droite, croisant les jambes
et s'appuyant sur une torche renversée. Il est vêtu d'anaxyrides
(pantalon): ce n'est donc pas un génie funèbre. 11 faut peut-être y
r econnaître le dadophore de gauche d'un sacrifice mithriaque.
(2) Notre n° 1.
(3) Mélanges, X, p. 487, n° 56.
(4)p. 474, n° 39.
(5) Sétif: C. I. L., 8443-8453; 8458-8463; Ephemeris epigraphica,
V, n° 940; VII, nos 475 et 476; Toutain, Mélanges de V école de Rome,
XII, 1892, p. 89, pi. Ill, fig. 1. — Beni-Fouda : C. I. L., 10909-10916 ;
Ephe7neris, VII, n° 462-473. — Mons: C. I. L, 8658-8665 (conf. p. 973);
Ephemeris, n° 478. — Dj emila: C. L L., 8306-8308 p. 968,
1896). — Ouled-Agla: Gsell, Recherches, p. 277, n° 328.
(6) Ä) Stèle brièvement décrite par Poulie, Recueil de Constan-
tine, XXVI, p. 395, n° 85, et Audollent et Letaille, Mélanges, X,
p. 486, n° 54. Le bas est brisé. Haut, de ce qui reste lm 28, larg. 0m 52,

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