Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne - article ; n°2 ; vol.98, pg 767-809
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1986 - Volume 98 - Numéro 2 - Pages 767-809
Paul-Albert Février, Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne, p. 767-809. Les Maurétanies (césarienne et sitifienne) ont conservé une riche série d'épitaphes datées par l'ère provinciale. Ces séries traduisent une grande variété de formulaires et l'usage même de dater ces inscriptions n'est pas également réparti dans le temps, d'une ville à l'autre. Parmi ces textes, certains aident à reconnaître la présence de communautés chrétiennes dans le cours du IVe siècle. D'où l'intérêt de relier ces documents avec ceux relatifs aux martyrs attestés dans la première moitié du IVe siècle d'Altava à Tipasa et aux plaines de Sitifis. Ce qui conduit à s'interroger sur l'importance qu'ont pu avoir certaines communautés de Maurétanie dès le IIIe siècle et sur les liens que la province avait alors avec Carthage : le quasi silence de Cyprien sur ces Églises de Maurétanie pourrait s'expliquer par l'autonomie de cette région plus que par le retard de la christianisation.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 95
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Paul-Albert Février
Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp. 767-809.
Résumé
Paul-Albert Février, Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne, p. 767-809.
Les Maurétanies (césarienne et sitifienne) ont conservé une riche série d'épitaphes datées par l'ère provinciale. Ces séries
traduisent une grande variété de formulaires et l'usage même de dater ces inscriptions n'est pas également réparti dans le
temps, d'une ville à l'autre. Parmi ces textes, certains aident à reconnaître la présence de communautés chrétiennes dans le
cours du IVe siècle. D'où l'intérêt de relier ces documents avec ceux relatifs aux martyrs attestés dans la première moitié du IVe
siècle d'Altava à Tipasa et aux plaines de Sitifis. Ce qui conduit à s'interroger sur l'importance qu'ont pu avoir certaines
communautés de Maurétanie dès le IIIe siècle et sur les liens que la province avait alors avec Carthage : le quasi silence de
Cyprien sur ces Églises de Maurétanie pourrait s'expliquer par l'autonomie de cette région plus que par le retard de la
christianisation.
Citer ce document / Cite this document :
Février Paul-Albert. Aux origines du christianisme en Maurétanie césarienne. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp. 767-809.
doi : 10.3406/mefr.1986.1520
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1986_num_98_2_1520ANTIQUITÉ TARDIVE
PAUL-ALBERT FÉVRIER
AUX ORIGINES DU CHRISTIANISME
EN MAURÉTANIE CÉSARIENNE*
À la mémoire d'Amar Benmansour qui fut toujours
avec moi sur les routes d'Algérie.
Fort éloignée de la Carthage qu'illustrèrent et Tertullien et Cyprien,
ainsi que Perpétue et Félicité - ces trois derniers vénérés dès la première
moitié du IVe siècle à Rome même, à en juger par le calendrier du Chro-
nographe de 354 -, la Maurétanie césarienne, dont la partie orientale ne
s'est détachée que sous Dioclétien pour prendre le nom de Sitifienne, res
te quelque peu à l'écart lorsque l'historien tend à écrire une histoire des
origines chrétiennes du Maghreb. La rareté des textes ou leur caractère
tendancieux - cela vaut pour les actes des martyrs - ont donné l'image
d'une christianisation tardive ou peu profonde, aux mailles plus lâches
qu'en Numidie et surtout qu'en Proconsulaire. Le petit nombre des évê-
chés représentés lors de la conférence de Carthage en 411 a fait fort
ement suspecter la liste de noms - 126 sans doute - qui aurait été dressée
* Cet article a été commencé en même temps que celui d'Yvette Duval paru
dans la même revue : Densité et répartition des évêchés dans les provinces africaines
au temps de Cyprien, dans MEFRA, 96, 1984, p. 493-521. Une première ébauche a
été présentée au colloque de Strasbourg sur le christianisme du IIIe siècle. Le tra
vail a été repris et étendu lorsque le P. Jean Lethielleux a eu l'amabilité de me
remettre le manuscrit qu'il a rédigé à la suite de ses découvertes d'inscriptions fai
tes à Damous, site antique mal connu jusqu'alors, situé au nord-ouest de Tlemcen
dans la vallée de la Tafna. Je pensai alors nécessaire de revenir à un désir ancien
qui était de prolonger l'article que j'avais écrit dans MEFR, 76, 1964, p. 105-172 et
où j'avais étudié le formulaire des inscriptions datées de Maurétanie césarienne
orientale, c'est-à-dire de la Sitifienne où je travaillais, de la Grande Kabylie et d'Au-
zia. Un étudiant, Najib Kheirbeck, a rédigé un premier inventaire de ces inscrip
tions du reste de la Césarienne (Aitava exclue, puisque l'ouvrage de Jean Marcillet-
Jaubert en dispensait). J'avais espéré mener à bien ce travail lorsque j'enseignais à
Alger et lorsque je chargeai Monsieur Paul Courtot de mettre de l'ordre dans le
fichier des découvertes récentes du Service des Antiquités et des trouvailles ancien
nes. Mais le temps m'avait manqué. Ce fichier est consultable toujours à Alger et il
peut s'y trouver des textes inédits que je n'ai pas signalés ici.
Mes remerciements vont donc à ceux qui m'ont aidé à mener à bonne fin un
travail bien des fois retardé.
MEFRA - 98 - 1986 - 2, p. 767-809. PAUL-ALBERT FÉVRIER 768
vers 484. Ajoutons que l'image d'une province moins urbanisée que les
parties orientales du Maghreb s'est comme ternie sous le regard critique
de Christian Courtois qui entendit mettre en valeur la décadence des
agglomérations au Ve siècle, après avoir affirmé que tout l'Ouest avait
échappé à la domination de Rome, très vite dans le IVe siècle.
Pierre Salama a fait justice de cette dernière affirmation1; mais le
dossier n'a pas été repris dans son ensemble depuis l'époque de Stéphane
Gsell2. Or des découvertes archéologiques et surtout l'épigraphie incitent
à s'interroger sur la naissance et le développement des communautés
chrétiennes. C'est donc un bilan qu'il faut dresser, tout en sachant bien
que la prospection est à peine entamée et qu'il suffirait de peu pour mult
iplier les documents.
Partons de la documentation fournie par l'épigraphie funéraire. En
effet, en Maurétanie césarienne s'est introduit, dans le cours du IIe siècle,
l'usage de dater par une ère provinciale, tant sur les épitaphes funéraires
que sur les inscriptions officielles; c'est même précisément par celles-ci
que, dès 128, sur une borne de Jijel, et 137, à l'occasion d'une limitation
faite par C. Petronius Celer, dans l'actuel Oranais, s'ouvre une série qui se
poursuit par des dédicaces à des divinités3. Le point de départ de cette
ère qui est employée parfois concurrement avec la mention des consuls
éponymes, se situe en 40, année qui a vu et l'exécution du roi Ptolémée,
fils de Juba II, à Lyon et l'annexion de ce qui est devenu Maurétanie tingi
tane, à l'ouest, et Maurétanie césarienne à l'est4. Mais de façon surpre-
1 P. Salama, Occupation de la Maurétanie césarienne occidentale sous le Bas-
Empire romain, dans Mél. d'arch. et d'hist. offerts à André Piganiol, Paris, 1966,
t. III, p. 1291-1311 qui complète les informations données dans Libyca, Arch.-Ép., 1,
1953, p. 231-261 et t. 3, 1955, p. 329-367. Voir aussi Bull, d'arch. algérienne, II, 1966-
1967, p. 183-216 sur la vallée de la Tafna et Les déplacements succesifs du limes en
Maurétanie césarienne (essai de synthèse), dans Akten des XL intern. Limeskongress
es, Budapest, 1977, p. 577-596.
2 St. Gsell, Le christianisme en Orante avant la conquête arabe, dans Bull, du
Cinquantenaire de la société de géogr. et d'arch. de la province d'Or an, 1928, p. 23-
27.
^CIL, VIII, 8369 = ILS, 5961; CIL, VIII, 21663 = ILS, 5963. Index du CIL,
p. 180.
4 Kubitscheck, 5Λ\ era, dans Real-Encyclopädie der klass. Altertumswissensc
haft, I, 1894, p. 640-641 ; H. Leclercq, s.v. era, dans Dictionnaire d'arch. ehret, et de
litt., V, 1, 1922, p. 375-380. Ph. Leveau, La fin du royaume maure et les origines de AUX ORIGINES DU CHRISTIANISME EN MAURÉTANIE CÉSARIENNE 769
nante la première de ces provinces a ignoré le comput fondé sur la date
de 40 5 et on ne le trouve utilisé qu'à Volubilis aux VIe (?) et VIIe siècles,
sans doute sous l'influence des usages de la région d'Aitava.
Ce système de comput s'est maintenu dans la partie orientale de la
Césarienne originelle, lorsqu'en a été détachée, soit vers 288/289, soit
avant 303, une Maurétanie sitifienne qui a eu dès lors son propre gouver
neur6. Mais toutes les régions de l'ancienne province ne présentent pas
les mêmes usages épigraphiques. Ni du point de vue chronologique, ni du
fait même du support utilisé pour transmettre le souvenir du défunt -
stèle ou caisson en pierre, caisson en maçonnerie, mosaïque -, ces espa
ces ne sont pas semblables. À cela, il y a sans doute des raisons archéolo
giques - les conditions mêmes des découvertes ou les fouilles -; ma

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