Bĕn Mãlã et la chronologie des monuments du style d Ankor Vat - article ; n°1 ; vol.46, pg 187-226
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Bĕn Mãlã et la chronologie des monuments du style d'Ankor Vat - article ; n°1 ; vol.46, pg 187-226

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1952 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 187-226
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Jean Boisselier
V. Bĕn Mãlã et la chronologie des monuments du style d'Ankor
Vat
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 46 N°1, 1952. pp. 187-226.
Citer ce document / Cite this document :
Boisselier Jean. V. Bĕn Mãlã et la chronologie des monuments du style d'Ankor Vat. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 46 N°1, 1952. pp. 187-226.
doi : 10.3406/befeo.1952.5162
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1952_num_46_1_5162BEN MALA
ET LA CHRONOLOGIE DES MONUMENTS
DU STYLE D'ANKOR VAT<'>
par
Jean BOISSELIER
Conservateur du Musée Albert Sarraut à Phnom Penh
Henri Parmentier soulignait dans son «Art architectural hindou dans l'Inde
et dans l'Extrême-Orient» l'imprécision qui règne en ce qui concerne la succession
des monuments du style d'Ankor Vàt. Si son ouvrage ne tient malheureusement
pas compte des travaux les plus récents, particulièrement de ceux de M. Ph. Stern
sur les différentes périodes du style du Bàyon, il n'en reste pas moins qu'il est
exact que de la fin du style du Bàphuon au début du style du Bàyon, la chronologie
des monuments groupés autour d'Ankor Vàt est actuellement des plus flottantes
et qu'un essai de datation relative ne peut être tenté pour aucun d'entre eux,
comme si ce sommet que constitue Aňkor Vàt, éclipsant toutes les autres construct
ions, avait nui à leur étude.
H. Parmentier pensait que la clef du passage du style du Bàphuon au style d'Aùkor
Vàt devait se trouver au Práh Khàn 1 7З (de Kompôù Svày), mais on sait aussi que
ce monument comporte de nombreuses additions postérieures et, tel qu'il se pré
sente à nos yeux, l'ensemble est un échantillonnage de toutes les formules archi
tecturales et décoratives qui peuvent s'échelonner entre la fin du style du Bàphuon
et la fin du style du Bàyon et il marque tout autant, croyons-nous, le passage du
style d'Ankor Vàt au style du Bàyon. Ce cas particulier mis à part, tous les autres
monuments rattachables au style d'Ankor Vát constituent un ensemble tout à la
fois homogène par l'architecture et le décor, mais confus par l'absence de toute
précision épigraphique. Au milieu de ces monuments dits du «style d'Ankor Vàt»,
la place de l'important sanctuaire de Běů Mála n'est nullement précisée et si la
plupart des études générales tendent à le considérer comme un prototype d'Ankor
Vàt, cette place semble le plus souvent ne lui avoir été donnée que sur la foi d'une
impression générale et sans preuves très solidement fondées. C'est pourtant une analogue que nous avions d'abord ressentie, écrivant dans notre compte
rendu de la mission dont il sera question plus loin, que Běů Malá nous paraissait
juste antérieur à Aùkor Vàt, tout en présentant de notables anomalies. L'étude de
P) Abréviations :
BEFEO = Bulletin de V École française d'Extrême-Orient;
AKC = L'Art khmèr élastique, Quadrant du Nord- Est;
В С AI = Bulletin de la Commission archéologique de l'Indochine. 188 JEAN BOISSELIER
la décoration et de l'architecture du monument nous a conduit, au contraire, à
reconnaître qu'il était vraisemblablement contemporain et légèrement postérieur
à Aňkor Vat dans son ensemble, constituant un chaînon entre le style d'Ankor
Vàt et le début du style du Bàyon. La chronologie proposée pour les monuments
du style d'Ankor Vàt(1) s'en trouverait sensiblement modifiée, encore qu'il ne
s'agisse que de présomptions que l'absence de données épigraphiques ne nous
permet pas d'étayer.
La connaissance insuffisante de Běn Mâla tient dans doute au fait qu'il n'a été
l'objet d'aucun travail récent et que, les notes d'Henri Parmentier n'ayant pas été
publiées, les seules études importantes restent celles de M. George Cœdès sur
l'iconographie et celle de H. de Mecquenem sur les bâtiments-annexes. Toutes deux
datent de 1 9 1 3 W ; elles sont donc très antérieures à tous les travaux concernant
la chronologie des monuments khmèrs ; elles sont, de plus, très limitées dans leur
objet.
Parmi les ouvrages anciens, peu d'éléments sont à retenir, les -auteurs n'ayant
généralement passé qu'un temps très court dans le groupe de Běň Mâlâ. Delaporte
a manifestement mêlé ses notes concernant Běň Mâlâ et Práh Khan 17З, et ses
descriptions sont souvent inexactes. Fournereau donne dans son Atlas quelques
planches sur la sculpture décorative. Tissandier publie une brève relation de voyage
avec un plan généralement correct, une description succincte et parfois erronée, avec
un résumé des légendes qui peuvent être rapportées au monument. Le Cambodge
d'Aymonier n'apporte pas d'éléments nouveaux.
Des erreurs graves se retrouvent dans ^Inventaire de Lajonquière pour les
monuments du groupe : noms, plans et descriptions ont été mêlés. Les dossiers
photographiques de l'Ecole française d'Extrême-Orient et du Musée Guimet eux-
mêmes ne sont guère plus utilisables, car les divers monuments du groupe ont
été confondus sous la seule appellation de Běn Mâlâ et plusieurs photographies
de Práh Khan 17З y figurent, sous la même identification.
Nous nous trouvons ainsi en possession d'une documentation vieillie, incomplète,
souvent faussée et, dans tous les cas, fragmentaire qui ne peut servir de base à
une étude d'ensemble et doit être utilisée avec beaucoup de prudence. Nous nous
sommes donc proposé, au cours d'une mission de cinq jours, de vérifier les docu
ments existants et de les compléter au maximum pour en faire un ensemble utilisable
dans une étude évolutive des monuments du style d'Ankor Vàt. Le dossier de Běn
Mâlâ constitué, nous avons poursuivi des recherches parallèles dans les monuments
les plus caractéristiques de la période s'étendant de la fin du style du Bàphuon
au début du style du Bàyon. En dehors d'Ankor Vàt lui-même, ce travail a porté
sur Bantây Samrè, Thommanon, Čau Sày Tévoda, Ц Sanctuaire central de Bàkon,
Bantây Kdei, Ta Prohm et Práh Khan d'Ankor, Vàt Èk. Les circonstances actuelles
ne nous ont malheureusement permis de voir ni Vàt Phu, ni Práh Khàn 17З et
nous n'avons pas non plus pu nous rendre à Phïmai; pour ces monuments nous
avons dû travailler sur les seuls documents existants.
En l'absence de toutes données épigraphiques, le présent travail est essentie
llement fondé sur la méthode d'étude de l'évolution des motifs de décoration mise
au point par M. Ph. Stern : recherche parmi tous les éléments du décor de ceux qui
sont susceptibles d'indiquer les uns une évolution, les autres une continuité de
telle sorte qu'à défaut d'une date précise, impossible à obtenir par ces seuls moyens,
un ordre de succession logique puisse être avancé pour les monuments étudiés.
(*) G. de Coral-Rémusat, L'Art khmèr, les grande» étapes de son évolution, Paris, 1940, p. 1З0.
(*) BEFEO, XIII, s, p. 1699. . MÂLÂ ET LA CHRONOLOGIE 189 BĚN
Si l'examen critique des éléments décoratifs et de la statuaire paraît devoir fournir
le maximum d'enseignements, nous croyons qu'il peut néanmoins être utilement
complété par une étude des problèmes architecturaux conduite dans le même
esprit.
L'étude de l'architecture seule est le plus souvent incapable d'apporter une réponse
satisfaisante aux problèmes de chronologie et le cas du style d'Aàkor Vàt en est
un exemple des plus frappants. Henri Parmentier, champion de cette méthode,
n'est jamais parvenu à résoudre le problème que posent les monuments du xii" siècle
et il reconnaissait, dans son dernier ouvrage, que si ces « sont divisés
clairement en deux familles par une question de forme» M, leur «ordre de succes
sion exact est à cette heure impossible à fixer» <2>, et son scrupule à ne pas laisser
présumer une chronologie que sa méthode n'avait pas permis d'établir éclate
constamment.
Pourtant, les enseig

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