Biographie universelle ancienne et moderne/TORY (Geoffroy)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 41 page 712 à 714TORY (Geoffroy)TORY (Geoffroy), en latin Torino, peintre, libraire et graveur, premier imprimeur royal, était né, vers 1485, à Bourges, de parents[1]pauvres et obscurs . Il apprit cependant les éléments des langues anciennes et acheva ses études à Paris, au collège du Plessis.On sait qu’il cultiva dès sa jeunesse l’art du dessin, et qu’ayant eu l’occasion de visiter l’Italie, il s’arrêta quelque temps à Rome, où il[2]suivit les leçons du collège de la Sapience, et se perfectionna dans le dessin par la copie de l’antique . De retour à Paris, il entra,comme régent, au collège de Bourgogne ; et en 1509 devint l’un des correcteurs de l’imprimerie de Henri Estienne. C’est à lui qu’ondoit la révision du Psalterium Quintuplex (voy. Febvre d’Estaples ; de la Cosmographie d’Eneas Sylvius (Pie II) ; du Recueild’histoires d’Annius de Viterbe (1511, in-4°) ; et de l’ Itinéraire d’Antonin (1512, in-16°). Il orna cette édition de l’ Itinéraire, dont onconnaît des exemplaires sur vélin, d’une préface et d’une épître à Philib. Babous, son compatriote et protecteur. Admis en 1512, dansla corporation des libraires de paris (voy. le Catalogue de Lottin, t. I, p. 17), il s’appliqua bientôt à perfectionner les caractères deJosse Badius, et il forma Garamond, l’un des plus célèbres graveurs en ce genre (voy. ce nom). Dès 1516, il obtint un privilège pourl’impression d’Heures à l’usage de Rome et de ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 41 page 712 à 714
TORY (Geoffroy)
TORY (Geoffroy), en latin Torino, peintre, libraireet graveur, premier imprimeur royal, était né, vers 1485, à Bourges, de parents [1] pauvres et obscurs. Il apprit cependant les éléments des langues anciennes et acheva ses études à Paris, au collège du Plessis. On sait qu’il cultiva dès sa jeunesse l’art du dessin, et qu’ayant eu l’occasion de visiter l’Italie, il s’arrêta quelque temps à Rome, où il [2] suivit les leçons du collège de laSapience, et se perfectionna dans le dessin par la copie de l’antique. De retour à Paris, il entra, comme régent, au collège de Bourgogne ; et en 1509 devint l’un des correcteurs de l’imprimerie de Henri Estienne. C’est à lui qu’on doit la révision duPsalterium Quintuplex (voy.Febvre d’Estaples ; dela Cosmographie d’EneasSylvius (Pie II) ; duRecueil d’histoiresd’Annius de Viterbe (1511, in-4°) ; et de l’Itinéraired’Antonin (1512, in-16°). Il orna cette édition de l’Itinéraire, dont on connaît des exemplaires sur vélin, d’une préface et d’une épître à Philib. Babous, son compatriote et protecteur. Admis en 1512, dans la corporation des libraires de paris (voy. leCatalogue de Lottin, t. I, p. 17), il s’appliqua bientôt à perfectionner les caractères de Josse Badius, et il forma Garamond, l’un des plus célèbres graveurs en ce genre (voy. ce nom). Dès 1516, il obtint un privilège pour l’impression d’Heures à l’usage de Rome et de Paris, décorées de lettres fleuries, d’estampes et d’arabesques de son invention, qu’il exécutait lui-même avec beaucoup de goût. Une foule d’auteurs, parmi lesquels il suffit de citer La Caille (Histoire de l’imprimerie, p. 98) et Mattaire (Annales typographiques, t. 2, p. 550) assurent que Tory était imprimeur à Paris en 1529. Ils se sont trompés, au moins sur la date, puisqu’en 1530, comme on le verra ci-dessous, Tory se servait encore des presses de Colines pour l’impression de ses propres ouvrages. Papillon (Traité de la gravure en bois, t. i, p. 194), cite un ancien livre in-8°, orné d’estampes, à la fin duquel on lit :Parisiis, ex officina Gotofredi Torini regii impressoris, anno salutis1531. Mais il ne donne point l’intitulé de cet ancien volume in-8°, on ne peut pas vérifier s’il en a copié fidèlement la souscription. Aucun autre auteur n’a cité d’ouvrage sorti des presses de Tory. Lottin (ibid.) ne l’a point classé parmi les imprimeurs de Paris au 16e siècle. On en doit conclure qu’il n’a jamais été quelibraire, comme il se qualifie lui-même à la fin de tous les ouvrages que nous avons vus de lui jusqu’ici. Son enseigne était un [3] vase antique, percé d’un foret et placé sur un livre clos à trois chaînes et cadenas, avec les motsnon plus, auxquels il donne le sens derien de trop. La brisure de ce vase l’a fait surnommer par les amateurs d’estampesLe Maître au pot cassé. La plupart des estampes dont ses livres sont ornés portent la double croix ou croix de Lorraine, marque de Pierre Woeriot, graveur lorrain (voy. Woeriot). Suivant Papillon (ibid. t. I, p. 509), Tory mourut en 1536. La Monnoie doutait qu’il eût vécu jusque-là. Cependant Lottin place sa mort en 1550 ; et M. A. Bernard vers 1537, non sans raison, et il n’est pas étonnant qu’il ait poussé sa carrière jusqu’à cette époque, puisqu’il ne devait être âgé que d’environ 70 ans. Catherinot, son compatriote, lui a composé une épitaphe très-honorable que La Caille (ibid.) et Maittaire (t. 2, p.357) ont rapportée. C’était un bon homme instruit pour son temps, fort désireux de voir la langue française se maintenir dans sa pureté, par conséquent grand ennemi desforgeursde mots nouveaux. Il comptait parmi ses [4] protecteurs ou ses amis jean Grollier (voy. Ce nom), qui l’employait à décorer sa bibliothèque, et frère de René Massé, de [5] Vendôme, chroniqueur du roi, lequel lui communiqua grand nombre de vieux auteurs français. Tory a traduit en français, mais [6] d’après des versions latines, quoiqu’il spût le grec : lesHiéroglyphesd’Orus Apollo;la Table de l’ancien philosophe Cebès, avec trente dialoguesmoraux de Lucien, Paris, 1529, deux parties in-16° ; lesPolitiquesou civiles institutions pour bien régler la chose publique, par Plutarque, Paris, 1530, in-8° ; Lyon, 1534, in-16° ;La Mouche, de Lucien, etLa manière de parler et de se taire, in-8°. (Catalogue de la Bible du roi, z, 1918. Il a traduit du latin leSommaire des chroniquesde J. B Egnazio (voy. ce nom, Paris, 1520, in-8°. On a encore de lui : Epitaphia septem de aliquot passionibus, Paris, Sim. De Colines, 1530, in-8° La Monnoie lui reproche d’avoir employé dans cet ouvrage des mots inconnus dans la bonne latinité (Menagiana, t. 4, p. 84) ; mais on ne peut pas présumer qu’un homme si jaloux de la pureté de la langue française se soit relâché de ses principes en latin, et il paraît que son but a été de se moquer du néologisme de l’auteur duSonge de Poliphile(voy. Fr. Colonna) en feignant de le prendre pour modèle. Mais de tous les ouvrages de Tory, le plus remarquable est le suivant :Champfleury, auquel est contenu l’art et science de la due proportion des lettres attiques, qu’on dit autrement antiques, et vulgairement lettres romaines, proportionnées selon le corps et visage humain, Paris, 1529, petit in-fol., fig., réimprimé sous le titre de l’Art et science de la vraie proportion des lettres attiques, etc., Paris, 1549, in-8°. Ces deux éditions sont également rares ; mais la première est la plus recherchée des amateurs. Cet ouvrage est divisé en trois [7] parties. Dans la première, après avoir fait l'histoire de son livre et l'apologie de la langue française, l'auteur traite de l'invention des lettres. Dans la seconde, il parle de l'alphabet latin, du nombre et de la forme des lettres dont il se compose, et de leur proportion avec le corps humain.Il établit que toutes les lettres latines dérivent du nom de la déesse Io ; ce qu'il prouve en montrant qu'elles sont toutes formées d'une ligne droite et d'un cercle, c'est-à-dire d'un i et d'un o. En les divisant en dix lignes,ce qui est la due et vraie proportion des lettres, il trouve des rapports entre ces lignes et les noms d'Apollon et des neuf muses ; preuve que les lettres sont la clef des arts et des sciences (voy. LeManuel de typographieFournier, avertissement). Le troisième livre traite de la de prononciation de chaque lettre ; et ce n'est pas le moins curieux. L'ouvrage est terminé par un petit traité des langues hébraïque, grecque et latine, avec leurs alphabets. Enfin il a fait précéder de quelques explications onzeplanchesreprésentant les alphabets des lettres cadeaux ou quadreaux (anciennes capitales), des lettres de forme, bâtardes, tourneures ; un alphabet prétendu des langues persiennes, arabique, africaine, turque et tartarienne, en une seule planche ; l'alphabet chaldaïque ; l'alphabet goffe, autrement impérial ou bullatique, parce qu'il était à l'usage des chancelleries de Rome et d'Allemagne ; l'alphabet fantastique ; l'utopique tiré de l'Utopie de Thom. More (voy. Ce nom) ; l'alphabet des lettres fleuries, et enfin des modèles de chiffres ou lettres entrelacées. Cette analyse rapide doit suffire pour donner une idée de l'ouvrage et justifier l'empressement que les curieux mettent à se le procurer. Des exemplaires ont été payés cinquante-trois à soixante quinze francs en vente publique il y a quelques années, et en 1860 il s'en est trouvé, lors de la mise aux enchères de la belle bibliothèque de M. Félix Solar, deux qui se sont élevés à cent quatre-vingt quinze et à deux cent cinquante-deux francs. De beaux exemplaires de la seconde édition ont été payés quatre-vingt-un et cent vingt et un francs. Outre les auteurs cités dans le courant de l'article, on peut consulter sur Tory lesBibliothèquesde Lacroix du Maine et de Duverdier. Un bibliographe fort instruit, M. Auguste Bernard, a publié en 1857, à Paris, un volume intituléGeoffroy Tory, peintre er et graveur, premier imprimeur royal, réformateur de l'orthographe et de la typographie sous François I. C'est un travail très curieux qui épuise le sujet dont il traite, et auquel il faut absolument recourir désormais ; cependant M. Bernard n'a point connu un livret et quelques feuillets dont o ne connaît qu'un seul exemplaire appartenant à un bibliophile espagnol, M. de Morante, et intituléGotofredi
Torini in filiam charissimam apithalamia et dialogi, Parrhisiis, 1523, in-4°. M.A.-F., Didot, dans sonEssai sur la gravure sur bois (1863, col. 164) a signalé les services qu'a rendus Tory à l'art et à la littérature. W.-S.
1. ↑C’est lui-même qui nous apprend qu’il est né de petits et humbles parents, et pauvres de biens caduques(Champfleury, p. 2, éd. In-folio. 2. ↑Voy.Champfleury, fol. III et XXXVIII. 3. ↑Il donne l’explication de sa marque et de sa devise, ibid. fol. XLIII. 4. ↑« Ce fut le souvenir de quelque lettre antique que j’avais, dit-il, naguères faictes pour la maison de monseigneur le trésorier ds guerres, maitre Jehan Groslier, qui me donna l’idée de composer monChampfleury. » Il le commença le jour de la fête aux roys que l’on comptait 1523. Ibid. fol. 1 5. ↑Il donna la liste des auteurs que lui avait prêtés frère Massé. Ibid., fol. III et IV. 6. ↑Il parle de cette translation (ibid. fol. 43), dont il fit un présent à un sien seigneur et bon ami ; mais on ignore si elle a été imprimée. 7. ↑Cette partie contient l'Exortation à mettre et ordonner en langue française par certaine reigle de parler élégamment en bon et plus sain langage françois, morceau fort remarquable, un des premiers qui aient été écrits en langue vulgaire sur la grammaire française, il est précédé d'unAvis au lecteur, où l'on remarque une critique desBocumeurs de latinque Rabelais a littéralement copiée au chapitre 6 de sonPantagruel.
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