Bolsena (Poggio Moscini) : les deux citernes communicantes - article ; n°1 ; vol.84, pg 543-600
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1972 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 543-600
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Jean Andreau
Bolsena (Poggio Moscini) : les deux citernes communicantes
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 84, N°1. 1972. pp. 543-600.
Citer ce document / Cite this document :
Andreau Jean. Bolsena (Poggio Moscini) : les deux citernes communicantes. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 84, N°1. 1972. pp. 543-600.
doi : 10.3406/mefr.1972.927
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1972_num_84_1_927BOLSE ΝΑ (POGGIO MOSCINI)
LES DEUX CITERNES COMMUNICANTES
PAR
Jean Andreatj
Ancien membre de l'Ecole
Je me coucherai dans les citernes
et dans les vaisseaux creux,
En tous lieux vains et fades où gît le goût
de la grandeur »
Saint-John Perse. *
1. - Description et datation.
De nombreux éléments d'architecture en rapport avec le régime des
eaux ont été mis au jour à Bolsena, dans les fouilles du Poggio Moscini;
ils présentent d'autant plus d'intérêt qu'ils datent pour la plupart de
l'époque républicaine, avant que l'eau n'ait été amenée à Volsinii par
aqueduc. Ce sont: plusieurs citernes, les unes rattachées à une domus %
les autres, semble-t-il, d'usage public2; des canaux, galeries et puits
construits en vue de l'évacuation des eaux usées; des et
probablement destinés au drainage du sol.
* Rendons à César ce qui est à César: je remercie mon ami H. Lavagne
de m'avoir signalé ce passage de Saint-John Perse, à mettre en exergue de
toute citernologie future qui voudrait se présenter comme science. . .
1 C'est le cas de la citerne où étaient recueillies les eaux provenant de
Y impluvium de la première domus. Voir à ce sujet A. Balland, A. Barbet, P. Gros
et Gr. Hallier, Les architectures (1962-1967), Suppléments aux Mélanges, 6, II,
Paris, éd. de Boccard, 1971, p. 134-136 (dans la suite de l'article, nous désigne
rons ce volume sous le titre Bolsena, II, Les architectures).
2 Par exemple la citerne 1 (à son sujet, voir MEFB, 79, 1967, Chronique,
p. 389-392, et Bolsena, II, Les architectures, p. 267-269 et 277-279); et aussi la
citerne solidaire des fondations de piliers de tuf, dite citerne 2 (voir MEFB,
81, 1969, p. 121-128; et 82, 1970, p. 207-210). JEAN ANDEEAU 544
II ne serait pas justifié d'étudier la construction et l'utilisation de
ces ouvrages sans les mettre en relation avec les ensembles architecturaux
dont ils font partie 1. Au contraire, une étude séparée s'impose, par la
force des choses, dans le cas des deux citernes communicantes dégagées
pendant la campagne de fouilles de 1968, à quelques mètres au S.-E.
du mur de soutènement Τ 2. Dans cette zone, l'érosion du sol antique
interdit en effet de savoir de quel ensemble elles faisaient partie à l'
époque de leur utilisation.
Je consacrerai à ces citernes deux articles. J'envisagerai dans celui-ci
leur situation, leurs caractères typologiques, et l'époque de leur cons
truction, que permettra de préciser le matériel mis au jour dans un son
dage de datation. Un second article 3 aura pour objet le matériel trouvé
dans les deux citernes et dans le couloir de communication qui les réunit;
j'examinerai, à partir des indices qu'il fournit, les problèmes posés par
la durée d'utilisation de ces citernes et par leur abandon.
Au S.-E. de la zone fouillée jusqu'à présent, le niveau du banc de
tuf s'élevait, du N.-O. vers le S.-E., et les murs U et V n'ont servi qu'à
supprimer une pente très forte, par l'organisation de terrasses, plus éle
vées que celle où a été construite la première domus 4. Par la suite, après
l'abandon du site de la ville romaine, ces terrasses ont été érodées. Ainsi,
la zone située immédiatement au S.-E. du grand mur d'opus quadratum
de tuf (mur U) n'est, sauf en quelques endroits, conservée qu'en fondat
ions. Et, dans la zone située au S.-E. du mur T, aucun reste d'archi
tecture n'a été mis au jour, si ce n'est les deux citernes communicantes
et le mur de soutènement AA, lié, comme nous allons le voir, au dromos
1 Ainsi deux salles souterraines découvertes au-dessous du niveau du sol
de Inhabitation d'époque impériale» (également dite domus 2; voir, sur ces
appellations, MEFB, 82, 1970, p. 188, n. 2, et p. 210), et les galeries et puits
creusés au voisinage dans le banc de tuf naturel, seront étudiés dans le cadre
de la publication de la domus 2. Au sujet des deux salles souterraines, se reporter
à MEFB, 82, 1970, p. 231-235; et J.-M. Pailler, Bolsena 1970, La Maison aux
Peintures, les niveaux inférieurs et le complexe souterrain, dans MEFBA, 83,
1971, 2, pp. 367-403.
2 Elles sont appelées, dans les comptes -rendus et articles déjà publiés,
citernes 3 et 4. Voir MEFB, 82, 1970, p. 189 et n. 1.
3 Cet autre article paraîtra, selon toutes probabilités, dans les MEFBA
de l'année prochaine (85, 1973).
4 Sur les murs U et V, voir notamment MEFB, 82, 1970, p. 195-207. BOLSENA (POGGIO Muserai): LES DEUX CITERNES COMMUNICANTES 545
de la plus petite des deux citernes, celle qui est cubique (citerne 3)
(voir plan fig. 13, p. 564). Le problème reste posé de savoir si, dans ce
secteur, l'érosion a détruit jusqu'aux fondations des constructions d'
époque romaine qui s'y trouvaient, ou s'il n'a jamais été occupé de façon
aussi dense que les secteurs voisins. Dans tous les cas, une coupe selon
S:::;:;::;:; citerne
&&£■. cylindrique
P1
I. A. M.
Fig. 1 - Plan des deux citernes communicantes, coupé au niveau
DE LA GALERIE Grl.
la direction N.-O.-S.-E. montre de façon évidente combien l'érosion a usé
cette terrasse, au-dessous même du niveau du sol antique (voir fig. 2, p. 546
et 11, p. 561). Les deux citernes communicantes, creusées dans le banc
de tuf, n'ont pas souffert de l'érosion. Cela ne peut surprendre, puisque
le dromos d'entrée de la citerne cubique a été, ainsi que le montre cla
irement la coupe (fig. 2, p. 546), enterré à l'époque de la construction du
mur T, c'est-à-dire dans les dernières années du IIIe siècle ou au début
du IIe siècle av. J.-C. x. Désormais, même si les deux citernes étaient en
ι Voir MEFR, 81, 1969, p. 129, et 82, 1970, p. 210.
MEFRA 1972, 1. 35 h-
σι
Fig. 2 - Coupe S.-E.-N.-O. sur la citerne cylindrique et son puits central, la galerie Gl, l'entrée
DE LA PETITE CITERNE ET LE MUR DE SOUTÈNEMENT T, DONT LE DÉVERS EST SENSIBLE.
Le niveau 1,46 m correspond au dernier sol d'utilisation de la domus 2; le liseré tramé en pointillis
indique le profil du tuf; la trame hachurée verticalement figure la pente du sol naturel avant la fouille. BOLSENA (POGGIO MOSCINl): LES DEUX CITERNES COMMUNICANTES 547
fonctionnement, — ce que je déterminerai à partir de l'étude du matériel
qui y a été retrouvé, — il n'était plus possible d'y pénétrer par le dromos
menant à la citerne cubique; par la suite, cette entrée demeura comblée.
Seuls les deux puits rectangulaires PI et P2, foncés dans le plafond de
la plus grande des deux citernes, qui est cylindrique (citerne 4) et
ΤΤΓ π
Fig. 3 - Coupe N.-E.-S.-O. sur la petite citerne et son dromos.
Plusieurs variétés de tuf apparaissent en coupe sur la paroi S.-E. du
dromos. On distingue en arrière le talus de tuf, et, au second plan, le sou
tènement A A en pierres sèches. La citerne cylindrique et ses deux chemi
nées sont indiquées en pointillé.
débouchant sur la surface supérieure du banc de tuf, pouvaient encore
permettre de ravitailler les citernes en eau, de puiser cette eau et éven
tuellement de pénétrer à l'intérieur. La partie supérieure des deux puits,
elle, a souffert de l'érosion. Ils débouchaient certainement à la surface
du sol de la terrasse organisée au moment de la construction du mur T; 548 JEAN ANDKEAU
mais ils n'ont été conservés que jusqu'à l'extrémité supérieure du banc
de tuf (voir fig. 7, p. 555). On ignore donc comment se présentait leur
orifice à la surface de la terrasse, et avec quel genre de constructions ils
étaient en relation. La destination précise de l'eau des citernes commun
icantes (habitation? bâtiment public? fontaine publique?) est impossible
à déterminer. Mais une chose est sûre: l'histoire de ces citernes a connu
deux phases bien distinctes, sé

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