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Ukiv.o
h:»I:
llHtft.ANNALES DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE BORDEAUX
ITAI.IENBULLETIN
— Uni..IV Skkib. Bull. \A r/i.,IMPR. G. GOUNOUILHOU, RUE GUIRAUDE, 9-II.Annales de la Facullé des Lellrcs de Bordeaux
et des Universités dii Midi
QUATRIÈME SÉKIE
Oommune aui liniversilés d'\ix, Uordeaui, Monlpfllifr, TonlooM
XXXIII* ANNÉB
BULLETIN ITALIEN
Paraìssant tous les trois mois
TOME XI
19H
Bordeaux :
L'INTENDAfiCBKEKET & FILS, ÉDITEURS, •», COURS DE
ORATIER & C^ a3, Gii4Iim RuiGrenoble : A.
l'HAtkl OlioLyon: Henri GEORG, 36-/|i, passack db
G»A»o*Rtihub Parìih» Montpellier:C.COULBT, 5,MaraellloiPAULRUAT, 5i, |
ruh dm A«t«Toaloase : Édouari» PUIVAT. i4,
C^ m% Iìau»imaidLiaosanne: P. ROUGE & 4,
IKK«iKNIiKiir.i \a^. comjto UmmktoL(>KSCIIKU&C'*(URETSCIINEn)KR *Rome:
Paris :
ao> lALBBBT FOiNTBMOlNG, 4»L|.0OVoi. XI. Janvier-Mars 1911. N« 1.
LA TRADITION DE BURIDAN
ET LA
SCIENCE ITALIENNE AU XVI* SIÈCLE
{Suite et fin'.)
VII
Des premiers progrès accomplis en la Dtivamiqub
PARISIENXE PAR LES ItaLIENS (suitc). GIORDANO BrUNO.
Au moment où Benedetti fait imprimer ses Spécuialions
diversesy l'adversaire le plus acharné et le plus fameux de la
Physique péripatéticienne est, sans doule, Giordano Bruno.
Aussi est-ce à Paris, au Collège de France, que Bruno est
venu enseigner ses doctrines. En i585, alors que paraissent
les Diversae speculationeSj il après un voyagerentre à Paris,
à Londres. C'est de Paris qu'il adresse à toules les Universités
une sorte de cartel où il formule une longue suite de propo-
livressitions contraires à celles qu'A ristole enseigne aux huil
De physico auditu et aux deux livres De (Mo et Mundo^.
pas à le voir chevalc-Ce défi. Bruno ne s'attend sans doute
courloisement débattu au sein desresquement relevé et
Lniversilés averroisles de fltalie. Mais des Parisiens il
«'lI.- ital., IX, 338 36o; l. \, ijio, i4-47. $S-iM1. \..ir Bull, l. 1909, pp. pp.
'I li -33 1.
artieulorum phyù-Nolani Camoeracensis Acroliàmut $eu Ralioneg2. Jordani Bruni
apud Zacharìam Cralo-corun adversas Pcripatetieos Parisiis proposilorum... VUebcnf»*,
(tpera Ialine comteriptm— Uéimprimé dans: Jordani Bruni Nolaninem. Arino i5M8.
No» cilation» ri r^nvoitM ftp-recensebat F. Fiorentino. Voi. I, pars I. Neapoli, 1879.
réimpre»«ion.f>ortont à celle2 BULLETIN ITALIEN
escompte un meilleur accueil. « Je ne vous aurais pas propose
la discussion de ces articles, » écrit-ili en sa lettre au Recteur
Jean Filesac, « si j'avais pu croire que vous fussiez préls à
approuver perpétuellement la discipline péripatéticienne
corame si elle était plus que vraie, que vous crussiez votre
Université plus redevable à Aristote qu'Aristote n'est redevable
à cette Université. » Assurément, Giordano connaìt des Uni-
versités où règne ce respect superstitieux du Péripatétisme
;
mais il sait que Paris en est exempt, et c'est pourquoi il fera
soutenir ses articles à Paris, et point ailleurs.
Et, en effet, en i586, au moment des fétes de la Pentecóte,
pendant trois jours, Jean Hennequin, nohilis Parisiensis, se
tint au Collège de Gambrai, où se donnaient alors les cours
Royal, prét à défendre contredu GoUège tout péripatéticien
qui affronterait la joute les cent vingt articles du Philosophe
de Noie.
Quelle fut, au sujet de ce débat, l'opinion des Scolastiques
parisiens? Nous l'ignorons.
Sans doute, en la forme claire et simple jusqu'à la brutalité
queGiordano Brunodonnait à son argumentation, ils ne retrou-
vaient ni la Dialectique compliquée, ni le style hérissé determes
ils avaienttechniques dont accoutumé d'user; la pensée du
philosophe de Noie était habillée d'une tout autre mode que
la leur. Mais s'ils écartaient ce vétement, ne retrouvaient-ils
pas. en cette pensée réduite à son essentielle nudile, une foule
de traits apparentés à leurs propres idées.^ Très profondément,,
la philosophie de Bruno était imprégnée des doctrines de
bienNicolas de Gues, et celles-ci, à leur tour, étaient souvent
pénétrées des enseignements que les Nominalistes parisiens
donnaient au temps du Cardinal AUemand. Bruno, dailleurs,
n'avait pas su garder à la pensée de l'Évéque de Brixen tonte la
delicate souplesse avec laquelle celle-ci pénétraitjusqu'au coeur
il l'avait simplifìée pourdes problèmes métaphysiques; et,
plus massive et plus grossière. Or, cetteainsi dire, rendue
transformation, en faussant bien souvent les idées de Nicolas
Jordani Bruni Opera latina, voi. I, pars I, p. 67.i.