Catalogue des manuscrits Ashburnham-Barrois récemment acquis par la Bibliothèque nationale - article ; n°1 ; vol.62, pg 555-610

H. Omont

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1901 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 555-610
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BIBLIOTHEQUE_DE_L-ECOLE_DES_CHARTES
• Publié le: 01 janvier 1901
• Nombre de lectures: 11
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Henri Omont
Catalogue des manuscrits Ashburnham-Barrois récemment
acquis par la Bibliothèque nationale
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1901, tome 62. pp. 555-610.
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Omont Henri. Catalogue des manuscrits Ashburnham-Barrois récemment acquis par la Bibliothèque nationale. In: Bibliothèque
de l'école des chartes. 1901, tome 62. pp. 555-610.
doi : 10.3406/bec.1901.448078
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1901_num_62_1_448078CATALOGUE
DES
MANUSCRITS ASHBURNHAM-BARROIS
RÉCEMMENT ACQUIS PAR LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE.
Les origines et les vicissitudes des collections de manuscrits
réunies en Angleterre, à Battle, dans le comté de Sussex, par le
quatrième comte d'Ashburnham, sont maintenant bien connues
depuis qu'elles ont été étudiées et exposées par M. Leopold
Delisle dans différents mémoires publiés de 1866 à 1886, résu
més et complétés, en 1888, dans la préface de son Catalogue
des manuscrits des fonds Libri et Barrois l .
Les 4,000 articles environ, qui composaient cette collection
de manuscrits, conservée au château d'Ashburnham Place, s'y
trouvaient répartis en quatre fonds distincts :
I. Fonds Libri, comptant 4,923 numéros; acquis en 4847.
II.Barrois2, comptant 702 acquis en 4849.
1. On trouvera dans cette même préface une bibliographie très complète des
différents catalogues des collections d'Ashburnham Place et de toutes les
publications relatives à leurs origines et à leurs vicissitudes, sur lesquelles
M. L. Delisle a donné de nouveaux renseignements dans deux articles du Jour
nal des Savants de juin et août 1899, p. 317-337 et 493-512, et en tête d'une
notice sur le Livre royal de Jean de Chavenges, publiée dans la Bibliothèque
de VÉcole des chartes (1901), t. LXII, p. 317-347.
2. Joseph Barrois, né à Lille vers 1785, mort à Livry-sur-Seine le 21 juillet
1855, avait été député du Nord sous la Restauration. Bibliophile zélé, il avait
recueilli plusieurs, manuscrits provenant des célèbres ventes La Vallière,
D'Aguesseau et Mac-Carlhy, et avait fait des acquisitions considérables aux MANUSCRITS ASHBURNHAM-BARROIS 556
III. Fonds Stowe, comptant 996 numéros; acquis en ^ 849.
IV.Appendix, environ 250 numéros; acquis à
différentes époques \
Peu après la mort du comte d'Ashburnham, survenue le
22 juin 1878, des pourparlers s'engagèrent entre son fils aîné et
héritier, d'une part, le Musée britannique et la Bibliothèque
nationale, d'autre part, pour la cession de ses collections de
manuscrits. Ces premières négociations aboutirent, en 1883, à
l'achat par le gouvernement anglais du fonds Stowe, qui fut
partagé entre le Musée britannique et l'Académie royale d'Ir
lande à Dublin. L'année suivante, en 1884, le gouvernement ita
lien acquit le fonds Lïbri et l'incorpora à la bibliothèque Lauren-
tienne de Florence, exception faite néanmoins des volumes dont
M. Delisle avait victorieusement démontré l'origine criminelle.
Ceux-ci, au nombre de cent, ainsi que soixante-six volumes de
la collection Barrois, jadis aussi frauduleusement, dérobés à nos
collections nationales, faisaient retour en 1888 à la Bibliothèque
nationale2. En 1898, le fonds Appendix était cédé à un riche
bibliophile anglais, M. Henry Yates Thompson, qui, l'année sui
vante, en 1899, faisait mettre en vente à Londres 177 numéros de
ce même fonds, qui ne rentraient pas dans le cadre de ses collec-
ventes Hanrott, Heber, Boutourlin, Gianfîlippi et du château de Rosny. Mais il
avait aussi donné asile dans sa collection à de nombreux volumes qui avaient
été audacieusement volés dans les collections de la Bibliothèque royale. Il est
surtout connu par la publication de la Bibliothèque protypographique ou
librairie des fils du roi Jean, Charles V, Jean de Berri, Philippe de Bour
gogne et les siens (Paris, 1830, in-4°). On trouvera une liste de ses ouvrages à
la fin du catalogue de vente des livres de sa bibliothèque (Paris, V. Tilliard,
31 mars 1856) ; cf. aussi la notice que lui a consacrée J. Desnoyers dans le
Bulletin de la Société de l'histoire de France (1855-1856), p. 313-318.
1. Il suffira de rappeler que le comte d'Ashburnham avait fait imprimer, en
trois volumes in-4°, le catalogue des trois fonds Libri, Barrois et Appendix, et,
en un volume in-folio, un alphabétique de l'ensemble de ses manusc
rits. Pour le fonds Stowe, il s'était contenté du catalogue rédigé en 1818 et
1819 par O'Connor, ou d'un catalogue plus sommaire imprimé en 1849 en vue
d'une vente qui n'eut pas lieu. — Un catalogue abrégé des quatre fonds d'As
hburnham Place forme une annexe du Eighth report of the royal Commission
of historical manuscripts (London, 1881, in-fol.).
2. La Bibliothèque nationale a dû payer au poids de l'or la rançon de ces
manuscrits, quoi qu'en ait pu dire récemment encore un grand journal parisien.
Cf. Bibliothèque de l'École des chartes (1901), t. LXII, p. 439-440. A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. 557
tions1 et dont la Bibliothèque nationale acquérait une quinzaine.
Il ne restait plus ainsi à Ashburnham Place que le fonds Bar-
rois, diminué des soixante-six volumes en possession desquels la
Bibliothèque nationale était rentrée en 1888. C'est cette dernière
partie des collections du comte ď Ashburnham qui a été mise en
vente à Londres, du 10 au 14 juin dernier2, et, malgré l'exiguïté
des ressources dont elle disposait, la Bibliothèque nationale a pu
se faire adjuger à cette vente soixante-neuf manuscrits du fonds
Barrois. Mais plusieurs volumes d'origine française sont restés
en Angleterre3, immobilisés désormais dans des collections
publiques, tandis que plusieurs autres ont été acquis par des
amateurs et des libraires anglais et du continent4.
1. M. H. Y. Thompson n'a acquis qu'un seul manuscrit à la présente vente,
le n° 179, Vie de Du Guesclin, en vers.
2. The Ashburnham Library. Catalogue of the portion of the famous col
lection of manuscripts the property of the Rt. Hon. the Earl of Ashburnham,
known as the Barrois Collection (Londres, Sotheby, Wilkinson et Hodge,
10-14 juin 1901); iv-229 p. gr. in-8% et 12 pi. en phototypie (628 numéros). —
Une liste des prix de vente et des noms des acquéreurs a été publiée quelques
jours après la vente et forme une plaquette de vin pages gr. in-8°.
3. Le Musée britannique a acquis treize manuscrits portant les n08 5, 17, 75,
143, 238, 267, 295, 332, 398, 409, 413, 434 et 463 du catalogue de vente ; la
bibliothèque bodléienne d'Oxford, un seul ms. (n° 310). — Un riche amateur
anglais, M. Charles Fairfax Murray, a fait de nombreux et importants achats
de manuscrits, parmi lesquels on peut signaler particulièrement le n° 236,
Poésies de Gilles le Muisis, et le numéro 432, Oisivetés de Gervais de Cantor -
béry, traduction française de Jean du Vignay. — La maison Quaritch, de Londres,
s'est fait adjuger quelques-uns des manuscrits les plus précieux par leur anti
quité ou leurs peintures, entre autres les n0B 28, Sermons de saint Augustin (ms.
en écriture mérovingienne, de 67 feuillets, à 21 lignes à la page, mesurant
23 centimètres sur 14) ; 240, Livre du gouvernement des princes (17,125 fr.) ;
263, Genèse de Notre-Dame (18,625 fr.); 279, Histoire universelle (29,000 fr.) ;
301, Chronique de Jean de Courcy (35,500 fr.) ; 616, Légende dorée de J. de
Voragine (37,500 fr.); etc. — Une autre librairie anglaise, la maison J. et J.
Leighton, vient de publier un petit catalogue intitulé : A selection of choice
manuscripts and early printed books from the Ashburnham, Barrois and
other collections recently dispersed; parmi les manuscrits, au nombre de
80 numéros, on reconnaît facilement une trentaine de volumes provenant de la
dernière vente.
4. Plusieurs beaux manuscrits à peintures ont ainsi reçu asile en France,
soit momentanément dans les vitrines des librairies Th. Belin et Ed. Rahir,
soit dans les cabinets d'amateurs éclairés ; tels sont les nos 227, 397, 410, 476
et 574 du catalogue de vente, qui font aujourd'hui partie des collections de
M. Octave Gallice, et le n" 282 de celles de M. Rodolphe Kahn.
37 558 MANUSCRITS ASHBURtfHAM-BARROIS
Deux manuscrits volés autrefois par les pourvoyeurs de Bar-
rois et qui figuraient dans le catalogue de vente so