Chapitre 3 - À propos de la division Tubes et hyperfréquences du CNET (Interview de Georges Goudet) - article ; n°1 ; vol.14, pg 73-86
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Chapitre 3 - À propos de la division Tubes et hyperfréquences du CNET (Interview de Georges Goudet) - article ; n°1 ; vol.14, pg 73-86

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Description

Réseaux - Année 1996 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 73-86
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 50
Langue Français

Extrait

Michel Atten
François Jacq
Chapitre 3 - À propos de la division "Tubes et hyperfréquences"
du CNET (Interview de Georges Goudet)
In: Réseaux, 1996, Hors Série 14 n°1. pp. 73-86.
Citer ce document / Cite this document :
Atten Michel, Jacq François. Chapitre 3 - À propos de la division "Tubes et hyperfréquences" du CNET (Interview de Georges
Goudet). In: Réseaux, 1996, Hors Série 14 n°1. pp. 73-86.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0984-5372_1996_hos_14_1_3668Chapitre 3
A PROPOS DE LA DIVISION
"TUBES ET HYPERFRÉQUENCES"
DU CNET
Interview de Georges GOUDET
par F. JACQ et M. ATTEN A PROPOS DE LA DIVISION
"TUBES ET HYPERFRÉQUENCES" DU CNET
Q : Monsieur Goudet, Vous avez été le responsable de la division
"Hyperfréquences" du Centre National des Télécommunicati
ons, dans l'immédiat après-guerre. A ce titre, vous êtes un des
témoins de choix de l'histoire des tout débuts du CNET, et ceci
étonne, compte tenu de votre formation antérieure. Qu'est-ce
qui vous a amené vers les hyperfréquences et vers le CNET ?
Pourriez- vous nous dire un mot de votre cursus antérieur, de ce
qui vous a poussé dans cette voie de recherche ?
R : Je dirai que c'est presque le hasard. Après avoir fait mes
études à l'Ecole normale supérieure pour préparer l'agrégation,
j'ai eu le désir de préparer une thèse entrer dans l'enseign
ement supérieur. Et j'ai eu la chance d'être pris comme agrégé
préparateur au laboratoire de physique de ladite école. Sous la
direction de mon maître, Eugène Bloch, j'ai pris comme sujet la
modulation de la lumière par une onde stationnaire ultra-sonore
dans un liquide. Cela n'avait donc aucun rapport avec les hyper
fréquences.
En Octobre 1937, me voilà parti pour faire ma thèse. Mais évi-
dement en octobre 1939, elle est brutalement interrompue par la
mobilisation. Je suis affecté comme sous-lieutenant à la Dé
fense anti-aérienne de Paris (DCA, Défense Contre Aéronefs).
Notre batterie était basée au nord de Paris, dans un petit village
nommé Butry. Nous mettons nos pièces en place et nous atten
dons les événements. Calme absolu. Ce calme est rompu un
beau jour, en janvier 1940, par l'arrivée de mon camarade nor
malien Pierre Herreng (1) qui vient me dire : mon cher Goudet
je viens te chercher. J'ai reçu pour toi une affectation à la Sec
tion d'étude du matériel de transmission (SEMT) (2).
Pourquoi cette affectation ? Tu m'as expliqué qu'avec des ultra
sons, tu pourrais aussi moduler une conversation, moduler un
microphone. Et par conséquence, les militaires sont intéressés.
(1) P. Herreng fut par la suite le responsable des recherches à la Société alsacienne de constructions
mécaniques (SACM).
(2) Dépendant du ministère de la Guerre. 76
J'accompagne donc P. Herreng aux Invalides où était basée la
SEMT. J'étais prêt à faire mon devoir là où on me disait de le
faire. Le faire dans un laboratoire, en étudiant des sujets qui
m'intéressaient, il n'y avait pas lieu d'hésiter. Le patron de cette
section me dit : vous avez un laboratoire à l'Ecole normale.
Vous allez y repartir avec quelques militaires comme agents
techniques. Au bout de quelques mois, j'ai pu faire une démonst
ration sous forme d'une liaison par voie optique en rayons in
frarouges, sur le terrain, sur une portée d'une dizaine de
kilomètres. Mes patrons militaires, satisfaits, m'ont dit qu'ils al
laient l'industrialiser — vous donnerez les informations néces
saires — et ils m'affectèrent à l'étude du radar. En France, on ne
savait faire des radars que sur des ondes métriques. Il y avait le
plus grand intérêt à travailler sur des ondes plus courtes : elles
facilitent la mobilité des antennes et permettent de mieux déter
miner la position et la vitesse des avions. Il se trouve que les
Anglais avaient développé et réalisé des lampes triodes qui
étaient capables d'osciller sur cinquante centimètres de longueur
d'onde. Au retour d'un voyage en Angleterre qui leur permis de
rapporter quelques-unes de ces triodes, les patrons de la SEMT
décident de faire un radar sur 50 centimètres. Ils constituent une
petite équipe avec moi-même chargé de l'émetteur, mon cama
rade Pierre Grivet (3) chargé du récepteur et Francis Perrin (4)
chargé des antennes. En outre, les militaires ont eu le souci de
nous mettre en relation avec un industriel. Ils choisirent les l
aboratoires LMT (5), installés avenue de Breteuil et qui avaient
des relations constantes avec l'armée.
Malheureusement nous étions en juin 1940. Les événements se
sont déroulés très vite et ni mon téléphone infrarouge, ni notre
radar n'ont vu le jour. Après la débâcle et un repli hâtif et désor
donné vers les Landes (6) de courte durée, j'ai été démobilisé et
j'ai regagné mon laboratoire où j'ai repris mon travail de thèse,
thèse soutenue deux ans plus tard. J'hésitais alors sur la route à
suivre, car je souhaitais continuer mestravaux sur les ultra-sons.
J'ai eu alors un poste de directeur de recherches au CNRS, à mi-
temps, pour travailler sur les ultra-sons. A mi-temps seulement
car j'avais reçu une offre des laboratoires LMT que j'ai acceptée
(3) Pierre Grivet : normalien, physicien spécialiste de l'électronique. Ingénieur en chef à la CSF puis
directeur de l'Institut d'électronique d'Orsay.
(4) Francis Perrin : futur Haut commissaire à l'énergie atomique.
(5) Les laboratoires LMT, de la société Le Matériel Téléphonique (groupe ITT), rebaptisés, après
guerre LCT : Laboratoire Central des Télécommunications.
(6) Région du Sud-Ouest de la France. 77
parce que ces laboratoires LMT avaient déjà une très forte réput
ation. Ils avaient réalisé la première traversée de la Manche (Ca
lais-Douvres) sur des ondes de 17 cm à une époque où les ondes
de 17 cm étaient quasiment inconnues. Aller travailler avec le
groupe de LMT était très séduisant (7). J'ai vu qu'il se passait
dans cette équipe des choses fort intéressantes. Au bout d'un an,
j'ai travaillé à plein temps pour LMT, sous la direction de M. An
dré Clavier qui était le patron du groupe Hyperfréquences (une
trentaine de personnes). Ceci a duré jusqu'en 1945.
Lorsque nous avions quitté Paris au moment de la débâcle, nous
n'étions pas seuls. Ils y avait aussi des ingénieurs de recherches
des PTT et des laboratoires LMT. Parmi les ingénieurs de re
cherche des PTT, j'ai connu Pierre Marzin durant le mois passé
dans le pays landais où nous étions repliés (8). Ma rencontre
avec lui a été très rapide et très chaleureuse. On s'est tout de
suite tutoyé et ces relations amicales n'ont jamais cessé par la
suite. En 1945, voilà donc Pierre Marzin qui m'envoie un mess
ager, Jean Voge, pour me dire qu'il serait intéressé à me ren
contrer. Marzin m'explique qu'on venait de fonder un centre
magnifique qui s'appelait le Centre National des Télécommunic
ations qui allait mettre fin à toutes les duplications d'études qui
étaient auparavant effectuées en parallèle dans différents minist
ères. Qu'on allait donc avoir des moyens considérables et que
ma place était toute trouvée là. Marzin n'était pas directeur du
CNET. Ce dernier, qui s'appelait Henri Jannès, n'était pas un
technicien. Marzin était directeur adjoint du CNET et jouait, de
fait, le rôle de directeur technique bien qu'il n'ait pas ce titre.
C'était un avocat fort éloquent et il n'a pas eu beaucoup de dif
ficultés à me convaincre d'entrer au CNET.
Mon premier travail a été de participer à une mission en Alle
magne. Cela paraissait intéressant pour savoir ce qui s'était
passé en Allemagne dans les télécommunications. En fait, la
mission à laquelle participent André Clavier, des laboratoires
LMT et un lieutenant de vaisseau nommé Jean Maillard, qui de
viendra mon adjoint par la suite, n'a pas rapporté énormément
d'informations. Une des s

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