Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance des colorants de synthèse - article ; n°347 ; vol.93, pg 327-348
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Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance des colorants de synthèse - article ; n°347 ; vol.93, pg 327-348

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2005 - Volume 93 - Numéro 347 - Pages 327-348
Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance des colorants de synthèse.
Après l'exposé de considérations historiques sur l'état et l'évolution de la teinture en France de la fin du XVIIe siècle à la seconde moitié du XIXe, on trouvera dans cette présentation un résumé des différentes étapes de l'art de la teinture sur étoffes (préparation des fibres, extraction des principes colorants, mordants et mordançage, teinture des étoffes, principaux colorants naturels utilisés, couleurs composées, changement et avivage des couleurs). On constatera aisément que les techniques utilisées, la plupart ancestrales, étaient très avancées au XVIII siècle, avant même que les colorants de synthèse ne fassent leur apparition dans la seconde moitié du XIXe.
Natural dyes and dyeing from XVIIth century to the birth of synthetic dyes.
After historical considerations on the state and evolution of French dyeing industry in the end of XVIIth century to the beginning of XIXth, we find in this presentation a résumé of the different states of tissues dyeing. We easily note that the techniques of dyeing were very brought forward the end of XVIIIth century before that synthetic dyes appeared in the second half of XIXth century.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 74
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Viel
Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance
des colorants de synthèse
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 347, 2005. pp. 327-348.
Résumé
Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance des colorants de synthèse.
Après l'exposé de considérations historiques sur l'état et l'évolution de la teinture en France de la fin du XVIIe siècle à la seconde
moitié du XIXe, on trouvera dans cette présentation un résumé des différentes étapes de l'art de la teinture sur étoffes
(préparation des fibres, extraction des principes colorants, mordants et mordançage, teinture des étoffes, principaux colorants
naturels utilisés, couleurs composées, changement et avivage des couleurs). On constatera aisément que les techniques
utilisées, la plupart ancestrales, étaient très avancées au XVIII siècle, avant même que les colorants de synthèse ne fassent leur
apparition dans la seconde moitié du XIXe.
Abstract
Natural dyes and dyeing from XVIIth century to the birth of synthetic dyes.
After historical considerations on the state and evolution of French dyeing industry in the end of XVIIth century to the beginning of
XIXth, we find in this presentation a résumé of the different states of tissues dyeing. We easily note that the techniques of dyeing
were very brought forward the end of XVIIIth century before that synthetic dyes appeared in the second half of XIXth century.
Citer ce document / Cite this document :
Viel Claude. Colorants naturels et teintures du XVIIe siècle à la naissance des colorants de synthèse. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 93e année, N. 347, 2005. pp. 327-348.
doi : 10.3406/pharm.2005.5848
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2005_num_93_347_5848327
Colorants naturels et teintures
du XVIIe siècle à la naissance
des colorants de synthèse
par Claude Viel *
Introduction
En préambule à cette présentation, il convient d'apporter quelques précisions
d'ordre général. Ainsi, une substance est dite colorante lorsqu'elle est susceptible
de teindre une matière incolore, c'est-à-dire de lui donner la propriété d'être dura
blement colorée au moyen d'une combinaison chimique réalisée entre le support
et le colorant.
On distingue donc les colorants des couleurs.
Ces dernières sont des composés colorés d'origine naturelle ou de synthèse
employés comme pigments, les colorants servant surtout à teindre les fibres ani
males, végétales et aussi, de nos jours, synthétiques.
Certains colorants ne fournissant avec les fibres animales et végétales que des
combinaisons peu stables, on a alors recours à un mordant, substance chimique
qui possède une égale affinité pour la fibre et le colorant. Le mordant, générale
ment un sel métallique, est d'abord fixé sur la fibre, puis en second lieu, forme
avec le colorant un composé insoluble, tout en rehaussant le plus souvent l'éclat
de la couleur.
Notre exposé aura pour but de résumer les différentes étapes de l'art de la tein
ture sur étoffes, déjà très avancé à la fin du XVIIIe siècle, avant que les colorants
de synthèse n'aient fait leur apparition, et qui était l'héritier de traditions millé
naires.
* 77 avenue de la Tranchée, 37100 Tours
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LUI, N° 347, 3e TRIM. 2005, 327-348. 328 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Considérations historiques
En 1671, une ordonnance de Colbert en date du 18 mars réglementait de façon
étroite le métier de teinturier. Les membres de la corporation sont divisés en trois
catégories :
les teinturiers de grand teint, qui ne peuvent employer l'orseille et le bois
d'Inde ;
les teinturiers de petit teint, à qui l'utilisation du pastel, ou guède, et du
pastel d'écarlate était interdite ;
les teinturiers en soie, fil et laine.
Cette ordonnance autorisait également les artisans du petit teint à nettoyer
les vieux habits et les vieilles étoffes. Ces « dégraisseurs » tendront par suite
à ne plus être que des intermédiaires entre le client et le teinturier proprement
dit qui, lui, industrialisera peu à peu sa profession. Comme l'a souligné Paul
Baud, cette ordonnance « a constitué pendant tout le XVIIP siècle une sorte de
manuel pratique en usage dans la plupart des ateliers, compilation de
" secrets " et de " tours de main ", mais aussi un traité des différentes drogues »
utilisées comme colorants en teinture. Le Teinturier parfait, ouvrage publié en
1716, les répertorie ; on y trouve par ailleurs la liste des centres de production
en France.
Ainsi, pour les teintes bleues, le Lauragais et le Bas-Languedoc produisent le
pastel (guède), dont la culture est en décroissance, la préférence étant donnée au
millet et au tabac ; pour les teintes rouges, la Provence, le Languedoc et le
Roussillon fournissent la garance et le kermès, dans lequel on voit toujours le
fruit d'un arbrisseau, alors qu'il s'agit d'un insecte. L'Auvergne produit l'or
seille « pâte molle », que l'on obtient de la perelle ou « orseille de terre », les
Canaries cultivant 1' « orseille d'herbe », que l'on tend à préférer à la première.
Pour les teintes jaunes, la genestrolle est le plus souvent substituée par la gaude
« menue et roussète » cultivée dans toutes les provinces de France, alors que le
safran provient du Gâtinais et de l'Angoumois. Pour les teintes « fauves », la
Provence, le Languedoc et le Roussillon fournissent le garou et la racine de
noyer, alors que la Provence, le Dauphiné et la Gascogne livrent la noix de galle
pour la teinture en noir. Le fenugrec produit dans le Languedoc est précieux pour
« aviver les couleurs ».
La création des Manufactures royales par Colbert entraîne la concentration de
l'industrie de la teinture autour des grands centres drapiers producteurs de serge,
de ratine, de camelots, de frisons, de burat ou de droguets, largement répartis
dans le royaume, villes que Paul Baud situe à l'intérieur de chacune des pro
vinces concernées : Guyenne, Languedoc, Auvergne, Beauce, Champagne,
Flandre et Picardie, Normandie. COLORANTS NATURELS ET TEINTURES 329
Par ses statuts mêmes et par la création des Manufactures qui disposent de
puissants moyens, la teinture de la laine, du coton et de la soie devient en
quelque sorte une industrie d'État en certains points du royaume, et les puis
sants moyens d'action dont elles disposent, surtout après la mort de Colbert,
aident à la diffusion de colorants exotiques coûteux pour le petit artisan. Ainsi,
le pastel sera concurrencé par l'indigo du Golfe du Bengale ou de Saint-
Domingue, la garance et le kermès devront lutter contre le carthame égyptien
et espagnol, mais surtout contre la cochenille (la « mestèque ») importée du
Mexique ; le safran, richesse du Gâtinais et de l'Angoumois, disparaîtra peu à
peu au profit du « safran des Indes », du curcuma, du bois jaune des Antilles
et du rocou de Saint-Domingue. Par suite, Bordeaux voit son activité écono
mique augmenter, devenant le grand marché des colorants en provenance des
Antilles et des Indes espagnoles (cochenille, safran, indigo), alors que
Marseille reçoit l'indigo du Bengale et de Jaffa, surtout demandé par les tein
turiers rouennais et Orléanais. À titre d'exemple, voici quelques données éco
nomiques rapportées par Paul Baud : de la Martinique, de la Guadeloupe et de
Saint-Domingue, Bordeaux, en 1729, reçoit 488 700 livres d'indigo valant de
50 à 52 sols la livre, alors que vers 1730 on débarque, année moyenne, 40
quintaux de cochenille venant des Indes espagnoles, d'une valeur marchande
de 100 000 livres.
Toutefois, ces importations et la venue dans le royaume de certains colorants
exotiques ne signifient pas que nos productions aient été bannies des ateliers de
teinture. Ainsi, par exemple, la culture du kermès est toujours implantée dans
les Cévennes, bien que la cochenille donne un rouge plus éclatant ; la product
ion du pastel est traditionnellement maintenue dans le Languedoc, bien que
l'indigo contienne à poids égal 175 fois plus de matière colorante. Un autre
exemple caractéristique est constitué par la garance. De nombreuses garan-
cières réapparaissent dès 1780, cett

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