Contributions à l épigraphie de Chalcis - article ; n°1 ; vol.103, pg 165-188
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1979 - Volume 103 - Numéro 1 - Pages 165-188
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Knoepfler
Contributions à l'épigraphie de Chalcis
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 103, livraison 1, 1979. pp. 165-188.
Citer ce document / Cite this document :
Knoepfler Denis. Contributions à l'épigraphie de Chalcis. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 103, livraison 1,
1979. pp. 165-188.
doi : 10.3406/bch.1979.1983
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1979_num_103_1_1983CONTRIBUTIONS À L'ÉPIGRAPHIË DE CHALCIS
II. Les couronnes de Théoklès, fils de Pausanias.
Grâce à la thèse d'Olivier Picard sur l'histoire monétaire de Ghalcis et de la
Confédération eubéenne1, rares sont désormais les émissions de cet atelier dont la
chronologie ne soit pas établie de façon sûre et précise. Je crois cependant en voir,
dès à présent, au moins une : c'est l'émission n° 94, que mon camarade et ami a
classée, d'ailleurs « à titre d'hypothèse » seulement, « entre les émissions augustéennes
et celles qui appartiennent à l'époque de Néron »2.
Cette émission de bronze, qui, à en juger par le nombre des coins, semble avoir
été abondante, se compose actuellement de quelque vingt-cinq exemplaires tous
plus ou moins usés et présentant la particularité, unique dans tout le monnayage
de la cité, d'avoir une tranche assez fortement biseautée3. Le droit — où il y a souvent
une contremarque et même deux dans un cas4 — montre un cocher sur un quadrige
tourné vers la droite (avec la légende Χαλκι|δέων moitié au-dessus, moitié au-dessous du
(*) Suite de BCH, 101 (1977), p. 297-312.
(1) Chalcis et la Confédération eubéenne. Élude de numismatique et d'histoire (BEFAR, 235, 1979).
L'impression de l'ouvrage ayant duré plus longtemps que prévu, Olivier Picard a bien voulu m'envoyer les
placards des deux pages qui m'intéressaient ici afin que j'eusse connaissance du texte définitif avant de donner
mon propre manuscrit à l'imprimeur. Je l'en remercie d'autant plus vivement qu'il m'a, à cette occasion
(12 janvier 1979), fait part des réflexions ou plus exactement des doutes que lui inspirait a priori la datation
défendue ci-après pour l'émission de Théoklès : si son scepticisme — qui, j'ose l'espérer, s'atténuera quelque peu
après lecture du présent article — n'a pas entamé ma conviction, fondée sur l'épigraphie, j'ai tiré profit des
précisions qu'il m'a spontanément fournies quant aux raisons proprement numismatiques qui, à ses yeux,
justifient toujours l'hypothèse combattue par moi.
(2) Op. cil., p. 122-123 et pi. XXII (cf. aussi les addenda).
(3) Mais ce biseautage qui « donne au revers la forme d'une calotte sphérique » (Picard, loc. cit.) m'a
paru fort peu marqué, je l'avoue, sur les deux exemplaires d'Oxford illustrés ici (l'un, à g., provenant de
J. G. Milne, 1938, l'autre, à dr., de A. O. Passmore, 1955), que j'ai pu examiner en août 1978 à l'Ashmolean
Muséum grâce à l'amabilité de Miss Daphne Nash, à qui je suis redevable aussi des moulages.
(4) Les deux contremarques (épi et trépied) sont en effet bien visibles sur l'exemplaire d'Érétrie, par
ailleurs très usé (cf. infra, n. 7). On ne connaît pas d'émission chalcidienne au type de l'épi ou du trépied ; mais
ces contremarques (très certainement apposées dans l'atelier même de Chalcis et non pas ailleurs) peuvent
donner à penser qu'il en a néanmoins existé une, contemporaine de l'émission de Théoklès. Tel est en effet
le principe qu'a dégagé récemment L. Robert, RNum, 1977, p. 21 n. 84 : « Une contremarque fait supposer
normalement une émission à ce type et cela se vérifie le plus souvent, non pas toujours ». 166 DENIS KNOEPFLER [BCH 103
Fig. 1. — Monnaies de Chalcis au nom de Théoklès,
fils de Pausanias. à l'Ashmolean Muséum, Oxford (moulages).
char) tandis que le revers porte, entourée d'une couronne de feuillage, l'inscription
Θεο|κλής[Παυσα|νίου sur quatre lignes (fig. 1).
B. V. Head plaçait ces monnaies entre 196 et 146 avant J.-G.5, sans doute (mais
il ne le dit pas expressément) parce qu'il estimait raisonnable de ne point les séparer
des beaux et précieux tétradrachmes à la couronne de chêne, avec lesquels elles ont
en commun le type du quadrige6. A l'encontre de la date indiquée par son illustre
devancier 0. Picard a fait valoir, principalement, l'absence des pièces en question
dans les trésors de bronzes, pourtant nombreux,1 de la première moitié du ne siècle.
L'argument ne manque pas de force, encore que l'on puisse être tenté de rétorquer
que les trésors plus récents — y compris ceux de l'époque impériale — n'en contien
nent pas davantage7. Mais en tout état de cause cette constatation ne saurait fonder
à elle seule une datation au début du Ier siècle de notre ère : elle ne fournit qu'un
terminus post quem très probable, à situer en 146, année qui marque la fin des émissions
chalcidiennes de la deuxième série, ou mieux vers 120, car il ne paraît guère possible
(5) BMC, Central Greece (1884), p. 115 (cf. LXIV) et pi. XXI, 4 ; cf. Ilist. Num* (1911), p. 360.
(6) Pour l'interprétation de ce type, cf. infra, p. 187. Les tétradrachmes en question sont maintenant
datés par O. Picard, op. cit., p. 198 sqq., entre ca 170 et 146, ce qui est historiquement très satisfaisant. Sur
l'application abusive, par Ghr. Boehringer, du terme « stéphanéphore » à ces monnaies comme à tous les tétr
adrachmes porteurs d'une couronne frappés vers cette époque par diverses cités autres qu'Athènes, cf. L. Robert,
art. cit., p. 34 sqq. (contra, mais sans connaître encore cet article, A. Giovannini, Home et la circulation monétaire
en Grèce au IIe siècle avant J.-C. [19781, p. 41-43 ; et selon lui les monnayages en question commenceraient
tous vers 165).
(7) II est vrai qu'on en connaît beaucoup moins, en Eubée ou au voisinage immédiat de l'Eubée, à partir
de la fin du ne s. Quant aux fouilles suisses d'Érétrie, si intéressantes d'ordinaire pour la chronologie et la
circulation des bronzes eubécns, elles n'ont fourni jusqu'ici qu'un seul exemplaire (et qui serait méconnaissable,
tant il est usé, sans ses deux contremarques identifiées par O. Picard : cf. supra, n. 4) de l'émission de Théoklès.
Or, par malchance, cette pièce (inv. n° 45) a été trouvée, comme a bien voulu me le confirmer le fouilleur,
mon ami Jean-Paul Descœudres, dans un contexte de la basse époque hellénistique ou du début de l'époque
impériale impossible à dater précisément (terrain F/5, caisse FK 044, sept. 1966). CONTRIBUTIONS À L'ÉPIGRAPHIE DE CHALCIS 167 1979]
d'intercaler l'émission de Théoklès, fils de Pausanias, avec ses traits sui generis qui
l'isolent du reste du monnayage hellénistique, entre la deuxième et la troisième série;
or, cette dernière est maintenant datée par un trésor d'argent aux alentours de 140-
1208.
De fait, si 0. Picard a jugé nécessaire d'abaisser de deux siècles la chronologie
jusqu'ici reçue pour ces monnaies, ce n'est peut-être pas tant à cause du témoignage,
entièrement négatif, des trésors qu'en raison d'un rapprochement qu'il a cru pouvoir
établir avec le monnayage d'une autre cité, à dire vrai un peu lointaine : à Mylasa
de Carie, en effet, il existe des émissions qui associent semblablement un droit repré
sentant un quadrige à un revers constitué d'une couronne et d'une inscription sur
quatre lignes (Θλασ|τος ά|νέθη|κεν), laquelle réapparaît sur d'autres bronzes avec la
tête d'Auguste9. Il en découlerait, selon Picard, que l'émission de Théoklès a chance de
dater elle aussi, au plus tôt, de la période augustéenne; on aurait donc affaire à des
monnaies pseudo-autonomes. L'hypothèse, en soi, n'a évidemment rien d'inadmissib
le10. Mais son degré de vraisemblance n'est pas tel qu'il faille renoncer définitivement
à une datation vers la fin de l'époque hellénistique, comme y incline tout de même
l'absence d'effigie impériale.
L'épigraphie, dans cette disc

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