Coût du travail et emploi des jeunes - article ; n°1 ; vol.56, pg 45-72
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1996 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 45-72
It is sometimes said that, in France, the extent of relative youth unemployment is due to the fact that there are no institutional methods, without considering the wide range of unemployment policies, that would enable to disconnect youth labour cost from adult labour cost. Such a disconnection may appear to be necessary in order to compensate for lower productivity, stemming from inexperience and a lack of training. The aim of this study is to give some elements to evaluate the macro- economic effects on may expect from a lowering of youth labour cost through a youth minimum wage or a specific reduction of employer's social contributions for young employed persons. Going through the theorical and empirical littérature gives the impression of a lot of uncertainties : empirical studies do not give precise answers to problems that are not solved by the theory regarding the impacts on employment and youth employment of the minimum wage. Empirical studies, curried out upon both North America and France, show results having poor robustness or even contradictory conclusions, especially concerning the present period. The present evaluation relies on the hypothesis of an elasticity of substitution between production factors (labour, capital but also between categories of the working population) equals to one. Our results confirm that the impact of both measures could be large as far as employment is concerned. Even if there is no massive solution to the nowadays worrying situation of the labour market, it seems that employment, especially youth employment, should be strongly stimulated. However, our results indicate that the total number of job creations is always less numerous than that of job creations for young persons. It means that the studied policies, even if they may improve the youth labour market, may have be detrimental for the adult labour market which would face job destructions.
L'importance du chômage relatif des jeunes, en France, est parfois attribuée à l'absence de modalités institutionnelles, hors dispositifs de la politique de l'emploi au sens large, qui permettraient de déconnecter le coût du travail des jeunes de celui des adultes. Une telle déconnexion peut apparaître comme la compensation nécessaire d'une moindre productivité, due à l'inexpérience et au manque de formation. L'objet de cette étude est de fournir quelques éléments de synthèse de la littérature sur ce thème, puis de proposer une évaluation des effets macroéconomiques à attendre d'un abaissement du coût du travail des jeunes sous la forme soit de l'instauration d'un SMIC-jeunes, soit d'une diminution spécifique aux jeunes des charges sociales employeurs. Le survol de la littérature théorique et empirique débouche sur l'impression d'une relative incertitude, au sens où les études empiriques ne semblent pas vraiment trancher des questions que la théorie laisse elle-même en suspens, concernant les effets du salaire minimum (SM) sur l'emploi et le chômage des jeunes. La difficulté à se faire une idée claire des effets du SM découle des résultats peu robustes ou contradictoires des études empiriques, en Amérique du Nord comme en France, notamment pour la période récente. L'évaluation proposée repose sur l'hypothèse d'une élasticité de substitution unitaire entre les facteurs de production (capital et travail, mais aussi entre les diverses catégories d'actifs). Les résultats obtenus confirment que l'impact des deux mesures, en termes d'emplois créés pour les jeunes, serait important. Nos résultats indiquent cependant que les créations nettes d'emplois sont toujours plus nombreuses pour les jeunes que pour l'ensemble des actifs. Ce qui signifie que les mesures envisagées, si elles amélioreraient la situation des jeunes, dégraderaient dans le même temps la situation des non-jeunes qui subiraient des destructions nettes d'emplois.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gilbert Cette
Philippe Cuneo
Didier Eyssartier
Jérôme Gautié
Coût du travail et emploi des jeunes
In: Revue de l'OFCE. N°56, 1996. pp. 45-72.
Citer ce document / Cite this document :
Cette Gilbert, Cuneo Philippe, Eyssartier Didier, Gautié Jérôme. Coût du travail et emploi des jeunes. In: Revue de l'OFCE.
N°56, 1996. pp. 45-72.
doi : 10.3406/ofce.1996.1415
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1996_num_56_1_1415Résumé
L'importance du chômage relatif des jeunes, en France, est parfois attribuée à l'absence de modalités
institutionnelles, hors dispositifs de la politique de l'emploi au sens large, qui permettraient de
déconnecter le coût du travail des jeunes de celui des adultes. Une telle déconnexion peut apparaître
comme la compensation nécessaire d'une moindre productivité, due à l'inexpérience et au manque de
formation. L'objet de cette étude est de fournir quelques éléments de synthèse de la littérature sur ce
thème, puis de proposer une évaluation des effets macroéconomiques à attendre d'un abaissement du
coût du travail des jeunes sous la forme soit de l'instauration d'un SMIC-jeunes, soit d'une diminution
spécifique aux jeunes des charges sociales employeurs. Le survol de la littérature théorique et
empirique débouche sur l'impression d'une relative incertitude, au sens où les études empiriques ne
semblent pas vraiment trancher des questions que la théorie laisse elle-même en suspens, concernant
les effets du salaire minimum (SM) sur l'emploi et le chômage des jeunes. La difficulté à se faire une
idée claire des effets du SM découle des résultats peu robustes ou contradictoires des études
empiriques, en Amérique du Nord comme en France, notamment pour la période récente. L'évaluation
proposée repose sur l'hypothèse d'une élasticité de substitution unitaire entre les facteurs de production
(capital et travail, mais aussi entre les diverses catégories d'actifs). Les résultats obtenus confirment
que l'impact des deux mesures, en termes d'emplois créés pour les jeunes, serait important. Nos
résultats indiquent cependant que les créations nettes d'emplois sont toujours plus nombreuses pour
les jeunes que pour l'ensemble des actifs. Ce qui signifie que les mesures envisagées, si elles
amélioreraient la situation des jeunes, dégraderaient dans le même temps la situation des non-jeunes
qui subiraient des destructions nettes d'emplois.
Abstract
It is sometimes said that, in France, the extent of relative youth unemployment is due to the fact that
there are no institutional methods, without considering the wide range of unemployment policies, that
would enable to disconnect youth labour cost from adult labour cost. Such a disconnection may appear
to be necessary in order to compensate for lower productivity, stemming from inexperience and a lack
of training. The aim of this study is to give some elements to evaluate the macro- economic effects on
may expect from a lowering of youth labour cost through a youth minimum wage or a specific reduction
of employer's social contributions for young employed persons. Going through the theorical and
empirical littérature gives the impression of a lot of uncertainties : empirical studies do not give precise
answers to problems that are not solved by the theory regarding the impacts on employment and youth
employment of the minimum wage. Empirical studies, curried out upon both North America and France,
show results having poor robustness or even contradictory conclusions, especially concerning the
present period. The present evaluation relies on the hypothesis of an elasticity of substitution between
production factors (labour, capital but also between categories of the working population) equals to one.
Our results confirm that the impact of both measures could be large as far as employment is concerned.
Even if there is no massive solution to the nowadays worrying situation of the labour market, it seems
that employment, especially youth employment, should be strongly stimulated. However, our results
indicate that the total number of job creations is always less numerous than that of job creations for
young persons. It means that the studied policies, even if they may improve the youth labour market,
may have be detrimental for the adult labour market which would face job destructions.Coût du travail et emploi des jeunes
Jérôme Gilbert Gautié Cette, Philippe 1 Cuneo, Didier Eyssartier,
L'importance du chômage relatif des jeunes, en France, est
parfois attribuée à l'absence de modalités institutionnelles, hors
dispositifs de la politique de l'emploi au sens large, qui
permettraient de déconnecter le coût du travail des jeunes de
celui des adultes. Une telle déconnexion peut apparaître comme
la compensation nécessaire d'une moindre productivité, due à
l'inexpérience et au manque de formation. L'objet de cette étude
est de fournir quelques éléments de synthèse de la littérature
sur ce thème, puis de proposer une évaluation des effets
macroéconomiques à attendre d'un abaissement du coût du travail
des jeunes sous la forme soit de l'instauration d'un SMIC-jeunes,
soit d'une diminution spécifique aux jeunes des charges sociales
employeurs.
Le survol de la littérature théorique et empirique débouche
sur l'impression d'une relative incertitude, au sens où les études
empiriques ne semblent pas vraiment trancher des questions que
la théorie laisse elle-même en suspens, concernant les effets du
salaire minimum (SM) sur l'emploi et le chômage des jeunes. La
difficulté à se faire une idée claire des effets du SM découle des
résultats peu robustes ou contradictoires des études empiriques,
en Amérique du Nord comme en France, notamment pour la
période récente.
L'évaluation proposée repose sur l'hypothèse d'une élasticité
de substitution unitaire entre les facteurs de production (capital
* Cet article résume les principaux résultats d'une étude initialement réalisée pour le
compte du Sénat, et dont on trouvera une version plus détaillée dans Cette, Cuneo,
Eyssartier, Gautié (1995).
Nous remercions la Division Emploi de l'INSEE pour l'aide fournie en procédant à des
traitements de l'Enquête Emploi spécifiques pour cette étude.
Cet article a bénéficié des conseils et suggestions de nombreux lecteurs très attentifs.
Nous tenons à les remercier tous, sans les énumérer de crainte d'en oublier. Il va de soi que
les auteurs restent seuls responsables des erreurs et imperfections qui demeurent.
1 G. Cette est en poste, actuellement à la Banque de France (SEMEF), et au moment de
la réalisation de l'étude à l'INSEE (Division CPM). P. Cuneo était en poste au BIPE (DMSM)
au moment de la réalisation de l'étude. D. Eyssartier était en poste à l'INSEE (Division CPM)
au de la de J. Gautié est en poste, actuellement au Centre
d'Etudes de l'Emploi, et membre du SET-METIS (Université de Paris I).
Cette étude n'engage que ses auteurs, et non les institutions auxquelles ils sont ou ont
été rattachés.
Revue de l'OFCE n° 56 /Janvier 1996 45 Gilbert Cette, Philippe Cuneo, Didier Eyssartier, Jérôme Gautié
et travail, mais aussi entre les diverses catégories d'actifs). Les
résultats obtenus confirment que l'impact des deux mesures, en
termes d'emplois créés pour les jeunes, serait important. Nos indiquent cependant que les créations nettes d'emplois
sont toujours plus nombreuses pour les jeunes que pour
l'ensemble des actifs. Ce qui signifie que les mesures envisagées,
si elles amélioreraient la situation des jeunes, dégraderaient dans
le même temps la situation des non-jeunes qui subiraient des
destructions nettes d'emplois.
Le taux de chômage important observé en moyenne en France ne
pénalise pas avec la même intensité toutes les catégories d'actifs.
Ainsi, il est plus élevé pour les jeunes que pour les non jeunes, pour
les femmes que pour les hommes, pour les non qualifiés que pour les
qualifiés... Ces écarts ont suscité de nombreuses analyses, et de nom
breuses propositions de politiques économiques visant à les réduire.
L'objet du présent article est de restituer des éléments d'un tel débat
dans le cas particulier des jeunes.
L'importance du chômage relatif des jeunes, en France2, est parfois
attribuée à un sa

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