De Kopai à Halai avec Pausanias - article ; n°1 ; vol.3, pg 19-44
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1976 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 19-44
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

De Kopai à Halai avec Pausanias
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp. 19-44.
Citer ce document / Cite this document :
De Kopai à Halai avec Pausanias. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp. 19-44.
doi : 10.3406/bch.1976.5092
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1976_sup_3_1_5092CHAPITRE II
DE KOPAI A HALAI AVEC PAUSANIAS
Maintenant que le lecteur s'est fait, à travers l'histoire de la découverte
et de l'exploration du site, une première idée de son aspect et de ses
vestiges, nous voudrions, avant même de procéder à une description
plus systématique des différentes parties de la ville — acropole, ville basse,
nécropole — ainsi que du territoire de la cité, jeter un coup d'œil sur
la géographie historique de la région montagneuse dont Hyettos occupe
le centre (voir la carte de la fîg. 3). Rares sont aujourd'hui, en effet, les
cantons de la Grèce propre où il règne encore autant d'incertitude que
dans ces confins locrido-béotiens63. Sans même parler d'Oponte ou de
Bouméliteia, que l'on a été incapable jusqu'ici, malgré la relative abondance
des données, de localiser de façon précise et définitive, mais que l'on sait
toutefois placer approximativement sur la carte, la situation de leur
territoire étant connue64, il est trois «villes », Olmones, Kyrtones et Korseia,
dont on ignore à peu près tout : emplacement, statut politique, histoire.
Or, ces trois villes ou bourgades, que Pausanias est seul à mentionner, sont
— cela au moins est assuré! — les voisines immédiates d'Hyettos. Qui veut
étudier l'histoire de cette dernière cité ne peut donc se dispenser d'examiner
les divers problèmes que pose leur localisation respective65. La chose
paraît d'autant plus nécessaire qu'il y a actuellement chez les traducteurs
de Pausanias une tendance à regarder tout le passage en question comme
une espèce de vaste locus desperatus dont il n'y aurait rien à tirer ni à
(63) Cf. les réflexions de M. Feyel, Contribution à Vépigraphie béotienne (1942), p. 53.
(64) Et encore cela n'est-il tout à fait vrai que pour Oponte (sur la question de Bouméliteia,
voir ci-après, p. 41 ss.).
(65) P. Roesch, op. cit., p. 59, ne les mentionne pas dans le paragraphe consacré au terri
toire d'Hyettos, lequel, selon lui, «devait toucher [au Nord] les territoires d'Oponte, de Boumelita
[sic] et d'Halai ». Peut-être aurait-il dû le faire puisque, sur sa grande carte hors- texte, il place,
sans signe de doute, Korseia et Kyrtones entre Hyettos d'une part et Halai et Larymna (dont il
ne parle pas ici) d'autre part. Sur les localisations adoptées là pour Kyrtones et Korseia, voir
ci-dessous p. 29 n. 102 et p. 32 n. 119. 20 hyettos de béotie IBCH Suppl III
dire66. Nous pensons au contraire qu'il est plein d'intérêt même si, comme
nous l'avons rappelé en commençant, le Périégète a commis au sujet
d'Hyettos une ou peut-être même deux lourdes erreurs67. Mais voici
d'abord une traduction de ce passage (livre IX, ch. 24, 3-5), car il convient
de le bien entendre :
3. « -Si [venant d" Akraiphia] on poursuit sa route à gauche de Kopai
sur une douzaine de stades, on trouve Olmones ; d'Olmones Hyettos est
distante de quelque sept stades. L'une et Vautre ne sont aujourd'hui que des
bourgades et tel fut leur caractère dès l'origine. A ce qu'il me semble, elles
font, elles et la plaine athamantienne, partie du territoire d'Orchomène;
aussi rattacher ai- je à mon exposé sur cette cité tout ce que j'ai ouï dire au
sujet de l'Argien Hyettos et d'Olmos, fils de Sisyphe [cf. IX, 34, 10 et 36, 6].
A Olmones, il n'y avait pas la moindre chose qui méritât d'être vue. Hyettos
possède en revanche un temple d' Héraklès et les personnes souffrantes peuvent
obtenir de ce dieu des remèdes à leur maladie; au lieu d'une statue faite
avec art, c'est, à la manière ancienne, une pierre brute qui s'y trouve.
4. Une vingtaine de stades séparent Hyettos de Kyrlones, petite ville
qui s'appelait primitivement, dit-on, Kyrtonè. Elle est bâtie sur une haute
montagne et possède un temple d'Apollon entouré d'un bois sacré; on y voit
des statues d'Apollon et d'Artémis représentés debout. Il y a dans cette même
ville une source d'eau froide qui jaillit d'un rocher; auprès de la source se
trouve un sanctuaire des Nymphes et un bois sacré de peu d'étendue dont les
arbres ont tous également été plantés.
5. De Kyrlones, si l'on franchit la montagne, on atteint la petite ville
de Korseia au-dessous de laquelle s'étend un bois sacré; ce sont des arbres
sauvages, surtout des chênes-verts. Une petite statue d'Hermès se dresse
(66) II est significatif que E. Meyer, dans son excellent Pausanias, Beschreibung Griechen-
lands (1954 ; 2e éd. 1967) ait même renoncé à le traduire, le considérant comme l'un de ceux
qui «fast unbekannte Orte, Gegenden und Denkmàler betreffen » (préface, p. 9). Quant au dernier
en date des traducteurs, P. Levi, Pausanias, Guide to Greece (1971) t. I (sur la carte de la Béotie
donnée là, p. 528-529, cf. supra, p. 8 n. 18), il écrit, p. 360 n. 132, après avoir rappelé les
localisations proposées par Leake et Ross (sa bibliographie s'arrête là) pour Korseia et Kyrtones :
« There are several other possibilities and combinations of possibilities ; since most of thèses
ruins are hard to flnd and conjecture seems fruitless, one should admit that the sites are obscure
to us and that we do not know what places Pausanias is talking about. Even if the sites we knew
and those Pausanias mentioned were exactly the same in number and roughly the right mileages
apart, the identification of such small and elusive places should not be accepted too easily ».
Malgré ce trop modeste aveu d'ignorance, P. Levi ne résiste pas longtemps à la tentation de nous
donner une preuve de sa profonde connaissance des lieux en écrivant, dans la note suivante,
que « Halai is due north of Aigosthena (Porto Germano) » ! L'erreur, quoiqu'un peu forte, est,
mon Dieu, pardonnable : il ne s'agit, ici encore, que de si « small and elusive places »... En fin
de compte il n'y a guère, depuis un demi-siècle, que Ν. Κ. Papakhatzis qui, dans sa grande
édition avec traduction et commentaire en grec moderne, ait consacré une discussion sérieuse
à ces problèmes d'identification, cf. t. V (1969), p. 144-147. Malheureusement, il est presque
entièrement dépendant de Oldfather (cf. supra, p. 13 n. 39) et de ce fait n'a pas connu l'arbitrage
de frontières entre Halai et Bouméliteia, qui réduit beaucoup (n'en déplaise à P. Levi) l'éventail
des possibilités, notamment pour Korseia : voir ci-après, p. 32 se.
(67) Voir ci-dessus, p. 3. TÉMOIGNAGE DE PAUSANIAS 21 1976]
en plein air dans ce bois, qui est situé à environ un demi-stade de Korseia.
Une fois descendu dans la plaine on rencontre un fleuve, le Platanios, qui
se jette dans la mer. A droite du fleuve se trouve la dernière cité que les Béotiens
occupent dans cette région-là : c'est Halai, située au bord de la mer qui sépare
la Locride, c'est-à-dire le continent, de VEubée »68.
Pausanias a-t-il suivi en personne l'itinéraire qu'il décrit ici? Cette
délicate mais, on le verra, importante question exige une réponse nuancée.
Si, en effet, on a toutes les raisons de croire qu'il ne s'est jamais rendu
à Halai — pas plus que d'Akraiphia (qu'il n'a peut-être point vue, d'ailleurs)
il n'est allé jusqu'à Larymna69 — , il semble bien en revanche qu'il soit passé
par Olmones, car sa notice contient un imparfait (παρεΐχον), ce qui est
d'ordinaire, comme l'a démontré R. Heberdey70, un sûr indice d'« autopsie ».
Pour Hyettos, Kyrtones et Korseia, rien de tel. Heberdey considérait
toutefois que les précisions données par Pausanias sur les bois sacrés de
ces deux dernières bourgades étaient peut-être l'indice qu'il les avait bel
et bien visitées71. Mais Oldfather a fait observer, avec raison selon nous,
que le Périégète, dont l'intérêt pour tout ce qui touche aux sanctuaires
est bien connu, pouvait également avoir emprunté des renseignements
(68) 3 Κωπών δέ έν αριστερή σταδίο

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