Denys Lombard (1938-1995) - article ; n°1 ; vol.85, pg 6-18
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1998 - Volume 85 - Numéro 1 - Pages 6-18
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Chambert-Loir
Denys Lombard (1938-1995)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 85, 1998. pp. 6-18.
Citer ce document / Cite this document :
Chambert-Loir Henri. Denys Lombard (1938-1995). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 85, 1998. pp. 6-18.
doi : 10.3406/befeo.1998.2538
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1998_num_85_1_2538;
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considérable, qui a radicalement transformé le paysage des études indonésiennes en
France et qui sera une source d'inspiration pour mainte génération à venir.
Il y a, dans la vocation de chaque orientaliste en Occident, un hasard ou tout au
moins une conjonction de facteurs qui détermine son intérêt pour les cultures de l'autre
bout du monde. Dans le cas de Denys Lombard, la détermination date du plus jeune âge,
dans la mesure où son père et sa mère, tous deux historiens, éveillèrent très tôt son
intérêt pour l'histoire et notamment l'histoire de l'Islam. Son père, Maurice Lombard,
bien connu pour ses études sur l'histoire économique des premiers temps de l'Islam,
avait fait des séjours d'étude en Italie, en Espagne et au Caire, avant d'enseigner à
Marseille et à Rennes et de devenir, enfin, directeur d'études à la VIe section de l'École
Pratique des Hautes Études, lors de sa création par Lucien Febvre en 1949. Denys
Lombard se trouve ainsi immergé dès l'enfance dans le monde de l'orientalisme et dans
celui de la réflexion historique.
Il suit tout d'abord, cependant, une filière classique. Né à Marseille le 4 février
1938, il fait ses études dans cette ville, puis à Paris, où il obtient son baccalauréat à
l'âge de 17 ans, suivi de trois années d'études supérieures au lycée Louis-le-Grand.
Trois années durant lesquelles il obtient un certificat d'études littéraires générales
classiques, une licence d'histoire (il suit notamment les cours de Michel Mollat du
Jourdain, qui sera près de trente ans plus tard au jury de sa thèse d'État, à l'image des
permanences qui structurent la totalité de sa carrière) et un diplôme d'études supérieures
d'histoire. Il a commencé également, en 1959, de s'initier à diverses langues orientales à
l'École nationale des Langues orientales vivantes — la fameuse École des
« Langues O' », pour laquelle il conservera toujours une particulière affection. C'est
ainsi qu'il obtient, entre 1961 et 1964, quatre diplômes : ceux de chinois (enseignement
d'Alexis Rygaloff ; il rédige un mémoire de 200 pages sur « Les problèmes
économiques en Chine au XVIIIe siècle, d'après les ouvrages des Jésuites »), de malais-
indonésien (cours de Véra Sokoloff), de cambodgien (cours de François Martini) et de
siamois (cours de Robert Lingat). Parmi les professeurs des Langues O' qui marquent
de leur empreinte sa formation universitaire, figure George Cœdès, dont il suit les cours
d'histoire et de civilisations d'Asie du Sud-Est.
Il accorde une importance particulière aux domaines chinois et malais-indonésien,
qui vont demeurer en effet ses deux terrains de prédilection durant toute sa carrière. Les 8 In memoriam HENRI CHAMBERT-LOIR
deux mémoires qu'il rédige dans le cadre de son diplôme d'études supérieures
d'histoire, en 1961, sous la direction d'Adolphe Dupront et de Jacques Gernet
XVIIe respectivement, siècle, d'après portent la sur China « L'appréhension Illustrate, du Père de la Kircher Chose et chinoise les Novissima par l'Europe Sinica au de
Leibnitz » et sur « Les irrigations en Chine sous les Han d'après les Mémoires
historiques de Si-ma Qian ». On ne s'étonne pas, rétrospectivement, d'y trouver déjà
l'histoire économique et celle du regard sur l'Autre. Il obtient par la suite, entre 1960 et
1964, une série de certificats destinés à constituer une licence de chinois : études
pratiques de chinois, littérature chinoise, ainsi qu'études pratiques d'allemand et
première année de sanskrit.
C'est au cours de ces années d'études qu'il épouse Claudine Salmon, qui mène de
front des études de droit et de chinois. Ils partagent une boulimie de connaissances ;
ensemble, ils poursuivent des études qui dépassent largement le cadre des certificats
énumérés ici ; ils accumulent les diplômes, tout en développant un sens critique vis-à-
vis de l'européocentrisme qui préside à une partie de ces études mêmes. Lui commence
à suivre les cours de Louis-Charles Damais à la IVe section de l'École Pratique des
Hautes Études (il y côtoie Jeanne Cuisinier, Louis Berthe et Christian Pelras) ; il
obtiendra le diplôme de cette institution en 1963 avec un mémoire sur « Le Sultanat
d'Atjeh au temps d'Iskandar Muda, 1606-1637 », que l'EFEO publiera en 1967. Elle
poursuit ses études d'histoire chinoise et prépare une thèse d'Etat sur « Un exemple
d'acculturation chinoise : la province du Guizou au XVIIIe siècle », qui sera également
publiée par l'EFEO, en 1972.
Au terme de ces études, en 1964 — il a alors 26 ans — , Deny s Lombard a acquis à la
fois une culture classique (il est pétri de littérature et d'histoire européennes), une
ouverture aussi large que possible sur les sciences sociales (en marge de ses études, il a
abordé maintes disciplines comme l'anthropologie, le droit, la linguistique, la philologie
et la géographie) et il a une connaissance approfondie de plusieurs cultures d'Asie, plus
particulièrement de Chine et d'Indonésie. Il possède par ailleurs un nombre
considérable de langues étrangères : outre qu'il lit le grec et le latin et qu'il a des
notions de sanskrit, il parle anglais, allemand, chinois et indonésien, et il lit le russe,
l'espagnol, l'italien, le néerlandais, le portugais, le cambodgien et le siamois (dans la
suite de sa carrière, il rendra compte d'ouvrages rédigés dans huit langues différentes).
Cette somme extravagante de connaissances est le fruit d'une mémoire prodigieuse,
d'une intelligence supérieure et d'un travail incessant. Il est animé par une passion de
savoir qui ne se tarira jamais. Son exceptionnel bagage universitaire constitue la base du
comparatisme et de l'interdisciplinarité qu'il va cultiver sa vie durant. Il nourrit
également un style qui va demeurer quasiment inchangé durant 35 ans : style à la fois
riche et limpide, dense et élégant, chargé de métaphores et de connotations multiples par
référence à ce savoir immense, style aussi particulièrement difficile à analyser et à
transposer, comme en feront l'expérience ses traducteurs indonésiens.
En 1964, Denys Lombard et Claudine Salmon ont tous deux terminé leurs études
formelles. Il envisage alors de prendre la succession de Robert Lingat aux Langues O'
et, dans ce but, de passer auparavant une année à Bangkok, en tant que consul, afin de
se familiariser avec la langue siamoise parlée. On peut imaginer le tour qu'aurait pris sa
carrière, si la chose avait dû se faire. Ce projet échoue néanmoins, alors que le
gouvernement de Pékin offre pour la première fois des bourses à des étudiants
occidentaux. Le couple saisit cette occasion de passer près d'une année et demie en
Chine, en 1964-1965. Ils résident à Pékin, suivent des cours d'histoire à l'université et
voyagent autant que faire se peut &#

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