Des regroupements  - article ; n°3 ; vol.13, pg 705-715
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Description

Revue française de science politique - Année 1963 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 705-715
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 86
Langue Français

Extrait

Madame Monica Charlot
Monsieur Jean Charlot
Des regroupements
In: Revue française de science politique, 13e année, n°3, 1963. pp. 705-715.
Citer ce document / Cite this document :
Charlot Monica, Charlot Jean. Des regroupements . In: Revue française de science politique, 13e année, n°3, 1963. pp. 705-
715.
doi : 10.3406/rfsp.1963.392738
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1963_num_13_3_392738Les Forces Politiques en France
En France, comme en Italie, rien de tel. Les élections de novembre
1962 et les élections partielles qui les one suivies ont montré qu'une
« gauche électorale » pouvait être victorieuse dans certaines zones. Par
viendrait-elle à le devenir dans la majorité des circonscriptions que subsis
terait la dissociation entre « force électorale » et « aptitude gouverne
mentale » : sans fusion organique du P.C. et de la S.F.I.O. (et rappelons-
nous l'histoire des fusions de la C.G.T. !), on voit mal comment, malgré
toutes les chartes de « Front Populaire », l'attelage resterait uni toute une
législature. S'agirait-il d'une autre coalition — du type « contrat des
non » — et à supposer qu'un grand revirement de l'électorat en fasse une
« force électorale », là encore on voit mal la S.F.I.O., certains radicaux
et une fraction du M.R.P., cohabiter durablement avec les indépendants :
à une telle alliance est indispensable un système constitutionnel qui, tel
celui de 1946, permette à l'un ou à l'autre des alliés de « décrocher »
grâce à des crises ministérielles ou à des abstentions dans des scrutins
embarrassants.
Alors, en attendant que l'U.N.R.-U.D.T. s'effondre, — c'est-à-dire
en attendant Godot, — les forces politiques parlent, esquissent quelques
gestes devant le public.
G. L.
DES REGROUPEMENTS
Les succès obtenus par la coalition gaulliste aux consultations
d'octobre- novembre dernier ont, dans le même temps, scellé l'union de
la majorité et placé l'opposition en face de ses divisions : l'U.N.R. et
l'U.D.T. ont fusionné et défini leurs rapports avec les républicains indé
pendants ; le « cartel des non » a volé en éclats. C'est l'image renversée
des lendemains électoraux de la IVe République : on cherche non plus
une majorité mais une opposition.
Les « regroupements » politiques sont donc à l'ordre du jour. Mais
si la conjoncture paraît les favoriser, il semble que le poids des habitudes
et des hommes ne joue pas dans le même sens, à en juger par les résultats
obtenus au terme de six mois de contacts et pourparlers discrets.
♦ Facteurs favorables
II n'est pas un parti qui ne fasse état de la pression de l'opinion en
faveur d'une simplification, d'une clarification du système des forces poli-
705 Forces Politiques en France Les
tiques en France. De fait un récent sondage effectué entre le 15 et le
30 décembre 1962 par l'Institut français d'opinion publique pour la
Fondation nationale des sciences politiques révèle que 66 % des Français
se déclarent favorables à un regroupement des partis existants « afin qu'il
n'en reste plus que deux ou trois», 10% seulement s'y opposant 1. Mais
de la constatation de cette volonté populaire à la découverte et à la mise
en œuvre de formules propres à la satisfaire il y a loin, et les partisans
de la clarification du système politique français ont beau jeu de tempérer
l'ardeur des simplificateurs en leur rappelant que les cartels, blocs et
autres nébuleuses, loin de clarifier, ont plutôt tendance à embrouiller
les problèmes.
La persistance du phénomène gaulliste invite à la réflexion. Avant les
consultations d'octobre-novembre 1962, personne — pas même les plus
fervents des gaullistes — ne prévoyait un succès de l'U.N.R. On s'interro
geait sur le nombre de députés qu'elle pourrait sauver. On annonçait un
partage de ses dépouilles, entre le M.R.P. et les indépendants notamment.
Non seulement ces pronostics ont été infirmés, mais l'U.N.R. a frôlé, pour
la première fois dans la France moderne, la majorité absolue des sièges.
Les partis du centre et du centre-droit, le M.R.P. surtout, ont été dura
blement impressionnés par cette découverte de la possibilité en France
d'un parti majoritaire. Ils y ont vu une véritable mutation de la vie poli
tique française, dont le gaullisme n'aurait été que l'occasion et l'accélé
rateur. D'où la volonté, dans ces milieux, de créer un grand parti « à
vocation majoritaire », de dépasser les alliances pour aboutir à une fo
rmation neuve, capable de prendre à elle seule le pouvoir et d'assurer
la relève du gaullisme après l'effacement de son chef.
Toutefois les analyses à long terme ont peu de chances d'influencer
de façon déterminante le comportement des partis politiques si elles ne
s'appuient pas sur des nécessités immédiates. Les impératifs du calendrier
valent tous les bons arguments. C'est parce qu'il lui fallait définir une
tactique de désistement pour le second tour de scrutin le 25 novembre
que la S.F.I.O. a amorcé son ouverture à l' extrême-gauche le 12 novembre.
C'est parce qu'il fallait déposer la liste des groupes parlementaires avant
le 10 décembre qu'un choix entre l'émiettement traditionnel et une
ébauche de regroupement parlementaire a été fait dès la rentrée de l'Assemb
lée nationale. De même le facteur de regroupement, ou d'alliances, le
plus immédiat et le plus fort paraît bien être le fait nouveau de l'élection
du président de la République au suffrage universel. Aucun des partis
1. Cf. Revue française de science politique 13 (2), juin 1963, p. 429. 24%
des personnes interrogées ne répondent pas à la question posée.
706 Les Forces Politiques en France
classiques tels qu'ils existent ne peut envisager sérieusement de supporter
seul financièrement, techniquement et politiquement, une campagne pré
sidentielle. Il semble bien que ces partis en soient conscients et que
l'échéance de l'élection présidentielle soit sous-jacente à toutes les tentat
ives de regroupement. Il reste que, si l'on peut penser avec les modérés
que les tâches d'un tel enjeu « dépassent non seulement le particularisme
actuel des partis mais même les possibilités que présenterait un système
d'alliances de ces luimcj pcxjrfcio » 2. il faut bien reconnaître avec M. Maur
ice Faure que pour souhaitables qu'ils soient ica u^uu^m. — <.„ np sont
pas absolument nécessaires dans une perspective présidentielle, pour peu
qu'une instance quelconque se révèle capable de désigner un candidat porte-
drapeau aux états-majors conscients des limites d'une estampille qui se
bornerait à eux seuls 3. Dans cette perspective l'élection présidentielle faci
literait, à plus ou moins longue échéance, des regroupements qu'elle ne
saurait en aucun cas imposer d'avance.
On saisit l'ambiguïté du problème. Sous le mot de « regroupement »
peuvent se cacher des réalités très différentes : alliances électorales, parle
mentaires, gouvernementales, cartel confédéral permanent de plusieurs
formations, groupe d'études commun, force politique née de la fusion
ou de l'addition de forces anciennes, force neuve... La situation
ne se clarifie pas si l'on tente de saisir, au-delà des déclarations d'intent
ions, les objectifs réels — peut-être parce qu'ils varient non seulement
d'une formation politique à l'autre mais à l'intérieur de chacune d'elles,
d'un dirigeant à l'autre.
♦ La tentative parlementaire : Centre et Rassemblement
démocratiques
Au lendemain des élections, des contacts sont pris entre MM. Maurice
Faure, Pierre Pflimlin et Pierre Baudis pour un regroupement à l'occasion
de la constitution des groupes parlementaires 4. Les modérés décidés comme
M. Pierre Baudis à ne pas s'inscrire à la formation de M. Giscard
d'Estaing sont trop peu nombreux pour former un groupe aux termes du
règlement et poussent à un regroupement centriste qui leur permettrait
d'éviter de rester «non inscrits»; le M.R.P. pourr

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