Des relations politiques et commerciales de l Asie Mineure avec l île de Chypre, sous le règne des princes de la maison de Lusignan (deuxième article). - article ; n°1 ; vol.6, pg 485-521
38 pages
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Des relations politiques et commerciales de l'Asie Mineure avec l'île de Chypre, sous le règne des princes de la maison de Lusignan (deuxième article). - article ; n°1 ; vol.6, pg 485-521

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1845 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 485-521
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1845
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis de Mas-Latrie
Des relations politiques et commerciales de l'Asie Mineure avec
l'île de Chypre, sous le règne des princes de la maison de
Lusignan (deuxième article).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1845, tome 6. pp. 485-521.
Citer ce document / Cite this document :
de Mas-Latrie Louis. Des relations politiques et commerciales de l'Asie Mineure avec l'île de Chypre, sous le règne des princes
de la maison de Lusignan (deuxième article). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1845, tome 6. pp. 485-521.
doi : 10.3406/bec.1845.451834
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1845_num_6_1_451834О '-'с
DES RELATIONS
KHJTIQUES ET COMMERCIALES
DE L'ASIE MINEURE
AVEC L'ILE DE CHYPRE,
SOUS LE RÈGNE DES PRINCES DE LA MAISON DE LUSIGNAN
(Deuxième article.)
Les Vénitiens , jaloux des faveurs que les Génois s'étaient
assurées en Asie Mineure , inquiets surtout des progrès de la
puissance turque, se déterminèrent à entrer dans la ligue for
mée par le saint-siége, le roi de Chypre et les chevaliers de
Rhodes, pour protéger les États chrétiens d'Orient. Les nou
veaux croisés, réunis à Négrepont au printemps de l'année 1344 ,
dirigèrent leurs attaques sur les principautés d'Aidin et de
Saroukhan , dont les agressions avaient si souvent effrayé les
îles de l'Archipel. Débutant bientôt par un coup hardi qui
semblait leur assurer de nombreux succès , ils brûlèrent la flotte
turque dans le golfe de Smyrně , enlevèrent d'assaut la forte
resse qui commandait cette ville, et y établirent une garnison (1).
(1) Giov. Yillani, lib. XII, cap. 39, éd. Firenze, 1823, t. VII, p. 300.— Vita Clem. VI,
ар. Baluze, t. I, col. 269. — Cantacuz.,lib. III, cap. 68. Ni les républiques de Gènes et
de Pise ni le roi d'Aragon ne prirent part à la croisade, bien que des galères appartenant,
к leurs sujets fussent dans la flotte coalisée; elles étaient soldées par le saint-siége.
1- {Deuxième série. ) 33 486
Le prince, peut-être l'émir de Saroukhan, que Jean Cantacuzène
nomme Amir, ou le chef de ses troupes , que VilJani ap
pelle Morbascian , retint bientôt avec des forces considérables
devant Smyrně ; mais il fut repoussé , et , malgré des pertes
sensibles , les chrétiens , maîtres de la citadelle , et dominant la
ville, conservèrent leur conquête pendant plus d'un demi-siècle.
Les armes du saint-siége , unies aux armes de Jérusalem et de
Venise , que l'on voit encore sculptées en différents lieux de la
ville de Smyrně, attestent cette longue occupation.
Les hostilités furent vivement reprises en 1346, après l'ar
rivée des chevaliers emmenés en Orient par le dauphin Humb
ert, croisé pour trois ans (1) : le roi de Chypre battit les
Turcs en Lydie , entre Smyrně et Alto-Logo ; vers le même
temps , Dieudonné de Gozon , grand maître de Rhodes , incendia
une flotte ennemie dans le port de l'île d'Imbros, vis-à-vis des
Dardanelles , et extermina presque en entier un corps nombreux
qui avait débarqué dans l'île (2). Ces nouvelles victoires n'eurent
toutefois que des avantages passagers; car au moment où l'on
pouvait espérer de plus heureux résultats de la réunion des
forces chrétiennes, la ligue se trouva tout à coup désunie par
la retraite inopinée de Hugues de Lusignan. Les Vénitiens,
près de rompre avec la république de Gènes, rappelèrent
aussi leurs galères dans le golfe ; le pape lui-même , voyant l'Eu-
(1) Notre confrère M. de Pétigny a rappelé ces circonstances et fixé la date du dé
part d'Humbert pour l'Orient, dans sa notice sur Jacques Brunier, chancelier du
dauphin. Bïbl. de VÉc. des Chartes, lre série, t. I, p. 275-278.
(2) Une bulle pontificale, conservée aux archives de Malte, constate que la victoire
ďlmbros ťut remportée le 24 juin 1347. (Bosio, Storia délia sacra relig. di S. Gio-
vanne Gerosol., Roma, 1629, lib. II, t. Il, p. 75. Le seul document où il soit question
du succès de Hugues IV est une pièce des archives du royaume, à Paris, datée de l'an
1347, dont M. de Pétigny a fait remarquer les exagérations. Quant au lieu même où
se livra le combat , je crois que notre confrère l'éloigné trop de Smyrně, en le plaçant
à vingt-cinq lieues au nord de cette ville, près du golfe d'Adramyti. Le récit original
porte que les chrétiens étaient assemblés en un plain , entre Smirne et Haut Lieu ,
quand les Turcs fondirent sur eux. 11 s'agit évidemment ici de Haut-Lieu ou Alto-Logo,
■ville commerçante, bien connue au moyen âge, et dont l'atlas catalan marque la situa
tion au fond du golfe nommé aujourd'hui de Scala-Nova, à dix lieues environ au sud
de Smyrně, et à peu près à la position de l'ancien Colophon ou d'Ëphèse. Alto-Logo ne
serait-il pas une altération italienne d'"A-yioç, ©eoXoyoc (S. Jean), nom d'Éphèse chez
les Grecs du Bas-Empire, comme Ayasolouk en est une forme altérée par la prononc
iation des Turcs ? Je me permets de soumettre cette conjecture au savant éditeur des
historiens byzantins des croisades. 487
горе en feu , et ne pouvant suffire à la guerre avec les seules
ressources du trésor apostolique que les malheurs de la France ,
de la Castille et du royaume de Naples diminuaient considéra
blement , délivra le dauphin Humbert de ses vœux, l'enga
geant à accepter les propositions des émirs pour revenir en
Occident (1).
On ne sait quelle pensée détourna ainsi le roi Hugues de la
guerre de Turquie , et quels motifs le retinrent, dès cette époque ,
dans une politique si opposée à celle qu'il avait suivie depuis
le commencement de son règne. Avait-il été blessé en voyant un
seigneur inexpérimenté venu d'Occident avec le titre de chef de
l'armée croisée? C'est peu probable. D'ailleurs le dauphin pouv
ait seulement prétendre, en Orient, au commandement des hom
mes d'armes que le roi de Chypre et le maître de Rhodes consent
aient à mettre sous ses ordres; pastout où ces princes se portaient
en personne, à Alto-Logo, comme à Imbros, si Humbert prit part
à cette seconde expédition , il n'eut qu'un rôle secondaire. Lu-
signan fut-il éloigné de la croisade par les dispositions nouvelles
du saint-siége qui avait, à la sollicitation des villes d'Italie, levé
les prohibitions apportées jusque-là au commerce avec l'Egypte ?
ou bien les malheurs domestiques qu'il éprouva dans ces circons
tances furent-ils la seule cause de sa détermination? On ne
sait. Quoi qu'il en soit, il est certain que peu après la guerre
de Smyrně, allumée par une alliance dont il avait été un des
plus ardents promoteurs , Hugues IV n'accorda plus qu'une
faible et incertaine coopération aux ligues nouvelles que le saint-
siége , le plus constant défenseur de la chrétienté contre les
Turcs, ne tarda pas à renouer après le retour d'Humbert en
Occident (2). Ses ambassadeurs accédèrent bien, en son nom ,
(1) Vertot , Hist, des chev. de Saint-Jean de Jérus. , in-4°, t. H, preuves, p. 565-
567. Bulles des 28 novembre 1346 et 29 mars 1347. Ces lettres, la première au moins
ne durent parvenir en Orient qu'après le combat d'Alto-Logo, et c'est ce qui fait penser
à M. de Pétigny , avec assez de vraisemblance, que ia pièce des archives de Paris pourr
ait bien être de 1346 et non de 1347. L'affaire d'Imbros est bien du mois de juin
1347 , mais elle fut provoquée par une agression des Turcs.
(2) Archives de Venise, Recueil des Commémoriaux , vol. IV. Traité d'alliance
entre le saint-siége, le roi de Chypre, l'ordre de l'Hôpital et la république de Venise
pour faire la guerre aux Turcs pendant dix ans, conclu à Villeneuve-lez-Avignon, le
11 août 1350. — Ibid. vol. V. Nouveau traité entre les mêmes parties et dans le même
but, pour une période de cinq ans. Les Commémoriaux et les recueils de bulles de Malte
33. 488
à la ligue arrêtée à Villeneuve , dès le 1 1 août 1350 ; mais on
voit qu'en 1353 , le roi Hugues , pas plus que le doge, André
Dandolo, n'avaient encore exécuté le traité , et qu'il fallut les
plus pressantes remontrances du souverain pontife pour déter
miner Lusignan à payer a

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