Discours de réception de Jules Lemaître. Réponse de M. Gréard
80 pages
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; 'oj. 'W*£%&« PARIS lLECÈNE, >\OUDTN ET C ÉDITEURS 15, RUE DE CLUNY , 1 1896 Tous Droits réservés. x>e 9B btv DISCOl HS 1>E RECEPTION DE M. JULES LEMAIÏRE Messieurs, En m'appelant ici à la succession de M.Vic- tor Duruy, vous m'avez fait, non seulement le plus grand honneur pusse espérer, maisque je un honneur dont nul souci de parer ou d'ampli- fier mon sujet ne sera la rançon. Les obligations que votre choix m'impose aujourd'hui me se- ne dis point faciles, mais assurémentront, je très douces à remplir. A aucun moment ni dans aucune partie de la vie et de l'œuvre de mon illustre prédécesseur, je n'aurai d'autre embar- ras et ma louangeque d'égaler mon respect aux mérites d'une vie et d'une œuvre si évidem- ment bienfaisantes. Et cela déjà, Messieurs, est un fait rare.

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Extrait

;
'oj.'W*£<
SÉANCE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE DU 16 JANVIER 1896
DISCOURS DE RÉCEPTION
DE
M. JULES LEMAITRE
RÉPONSE
DE
M. GRÉARD
>%&«
PARIS
lLECÈNE, >\OUDTN ET C ÉDITEURS
15, RUE DE CLUNY , 1
1896
Tous Droits réservés.x>e
9B
btvDISCOl HS 1>E RECEPTION
DE
M. JULES LEMAIÏRE
Messieurs,
En m'appelant ici à la succession de M.Vic-
tor Duruy, vous m'avez fait, non seulement le
plus grand honneur pusse espérer, maisque je
un honneur dont nul souci de parer ou d'ampli-
fier mon sujet ne sera la rançon. Les obligations
que votre choix m'impose aujourd'hui me se-
ne dis point faciles, mais assurémentront, je
très douces à remplir. A aucun moment ni dans
aucune partie de la vie et de l'œuvre de mon
illustre prédécesseur, je n'aurai d'autre embar-
ras et ma louangeque d'égaler mon respect aux
mérites d'une vie et d'une œuvre si évidem-ment bienfaisantes. Et cela déjà, Messieurs, est
un fait rare.éloge tout à
La certitude et l'activité; des croyances mo-
rales simples et fortes, héritées de l'antiquité
grecque et latine, attendries par le christianisme,
élargies par la Renaissance, enrichies de toute
la générosité acquise par l'âme humaine à tra-
vers trente siècles; des actes conformes à ces
croyances; conformesdes écrits à ces croyances
etàcesactes; leplus ardent patriotisme et le plus
humain; les plus solides vertus privées et pu-
bliques; une sincérité entière; toutes communi-
cations ouvertes, si je puis dire, entre la vie
publique, la vie privée et l'œuvre écrite; des
passages aisés et tranquilles de la médiocrité à
la puissance, de la chaire du professeur à la
tribune et cabinet ministre,au du et de là au
foyerdomestique recueillementetau de l'étude...
bref, c'est une vie singulièrement harmonieuse
que celle de M. Victor Duruy, et qui laisse une
telle impression de force, de suite etde sécurité
dans son développement qu'elle fait songer à
—quelque très belle Vie de Plutarque, coté des
Romains.
J'aurai, pour vous la remettre sous les yeux,
un secours qui me deviendrait une gêne si je
pouvais avoir la prétention de mieux parler deparler autrement, queM. Duruy, ou même d'en
Ernest Lavisse dans l'admirablene l'a fait M.
chef etlivre qu'il a consacré à son ancienpetit
qu'il trace de l'en-vénérable ami. Le tableau
jeunesse de son maître est toutfance et de la
charmant. VictorDuruynaquit en 1871cordial et
employésd'une bonne race d'ouvriers-artistes
sept géné-à la manufacture des Gobelins depuis
à la maison paternelle,rations. L'enfant respira,
avait de meilleur dans l'âme populairece qu'il y
temps. Amour de l'ordre et de la liberté,du
pourquoi non.« fidélité aux principes de 89 (et
gloires militaires de laje vous prie?), fierté des
l'Empire, rêve d'une FranceRévolution et de
libre, glorieuse et honorée parmi les hommes »,
civique,cela composait une sorte de religion
nombre decommune alors à un très grand
antiques bons senti-Français, et faite de très
naturellement, revêtaient lesments, mais qui,
onformes accidentelles propres à cette époque :
on était den'était pas clérical dans la maison;
»« capucinadesces Parisiens qui, à l'endroit des
Restauration, retrouvaient lesofficielles de la
soir,propos de la SatireM?nippée; et, le samedi
sous la tonnelle,on se réunissait entre amis,
premièreschansons de Béranger.pourchanter les
peuple et dans le plus large courant deNé du—— i;
— en sortel'esprit de la Révolution française,
ni à se contraindrequ'il n'eut ni à changer
—« son temps la vie de Victorpour être avec »,
fond,Duruy, exemplaire, tout unie dans son
milieumais avec un air de merveilleux et, au
de baguette des fées, res-de son cours, un coup
quelque beau récit de la « morale ensemble à
action», à mettre entre les mainsdes écoliers, de
il a tant travaillé.ces écoliers de France pour qui
enfant qui sera un grand ministre vaCe petit
d'abord à l'école communale de la rue du Pot-
des-de-Fer. En même temps il suit un cours de
travaille à l'atelier dessin à la manufacture et
voyant souvent le nez dansapprentis. Mais, le
livre, un des habitués du samedi dit au pèreun
doncqu'il le fallait pousser. L'enfant entre
demi-bourse, dans une grandeen 1824, avec une
du quartier, qui devint plus tard leinstitution
collège Rollin. Il reste six ans. Au début, ily
prixétait un des derniers; à la fin, il obtient le
volontiers de lui-d'excellence. M. Duruy disait
: « suis bœuf de labour. » Dès l'en-même Je un
fance, il commença de tracer son sillon, qui fut
dontdroit et profond, et fertile en moissons
publics.s'enrichirent les greniers
Il passe son baccalauréat le 27 juillet 1830,
première journée des « trois glorieuses », devant

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