Documents d Asie Mineure - article ; n°1 ; vol.102, pg 395-543
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Documents d'Asie Mineure - article ; n°1 ; vol.102, pg 395-543

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1978 - Volume 102 - Numéro 1 - Pages 395-543
149 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Extrait

Louis Robert
Documents d'Asie Mineure
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 102, livraison 1, 1978. pp. 395-543.
Citer ce document / Cite this document :
Robert Louis. Documents d'Asie Mineure. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 102, livraison 1, 1978. pp. 395-
543.
doi : 10.3406/bch.1978.2011
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1978_num_102_1_2011D'ASIE MINEURE DOCUMENTS
V. Stèle funéraire de Nicomédie et séismes dans les inscriptions
Dans CIG, 3293, Boeckh avait publié parmi les inscriptions de Smyrne, d'après
le dessin dans Gaylus et le commentaire de l'abbé Belley1, une épitaphe de l'époque
impériale gravée sur une stèle. Dans le fronton un aigle ; dans un cadre en forme de
naïscos, « un homme barbu et deux enfants à gauche et à droite, comme s'il les
consolait, posant la main sur l'épaule de chacun d'eux pour les embrasser ». Sur le
linteau cette inscription :
Θράσων Διογένους τήνδε άνέστησεν στυλ-
λεΐδαν υιών β'2, Δεξιφάνους ετών ε', Θράσωνος
ετών δ', Έρμη θρέψαντος αυτών ετών κε' ' εν τη συνπτώσει
La fin est gravée sur le montant de droite : του σεισμού οΰ/τως αύ/τα περιει/λήφει3.
Dans les Addenda, p. 965, Boeckh écrivait en tête de la série des inscriptions
de Nicomédie : « Outre les inscriptions que j'édite ici, les numéros 3293 et 3352, que
j'ai éditées parmi celles de Smyrne, sont de Nicomédie ; je l'ai compris trop tard d'après
les dossiers de Peyssonnel envoyés par Ziegler »4.
*La série précédente a paru dans BCH 1977, pp. 43-132, sections I-IV. P. 122, dans le décret d'Argos,
à la ligne 24, un mot a sauté, qui était traduit et largement commenté dans la suite : θεάς. Il faut rétablir :
τδ τδς πατρίου κομίζοντα θεάς άφεί/[δρυμα].
(1) Caylus, Recueil d'antiquités, II (1756), pi. LXXVI ; commentaire de l'abbé Belley, p. 268 sqq.
(2) Boeckh, d'après le dessin, a indiqué que les quatre chiffres étaient encadrés de signes. D'après la
photographie ci-après, ce semblerait des points pour le second ; d'après les autres — et sans doute alors
celui-là aussi — ce sont de petits traits verticaux.
(3) Je transcris aussitôt ce que donne la photographie. Boeckh entendait : « Περιειλήφεις, quod corrupte
positum pro περιειληφότος censebat Koen..., est allocutio ad Hermam. In calamitate terrae motus sic eos
amplexus eras ». Belley expliquait : séisme « dans lequel il fut aussi enveloppé » ; περιειλήφεις aurait été un
participe irrégulier pour περιειληθείς, enveloppé ; le thêta avait pu donner phi par inattention du graveur.
Belley rapportait ceci à Thrasôn et ne comprenait pas dès lors comment il avait pu faire faire le monument.
(4) G. Perrot, Inscriptions d'Asie Mineure et de Syrie (Paris, 1877 ; extrait de la Rev. Arch.), pp. 39-46 :
Inscriptions de Bithynie copiées par Charles de Peyssonel (1745), faisait connaître 16 inscriptions inédites de
Nicomédie, extraites de l'appendice à un manuscrit inédit de Peyssonel conservé à la bibliothèque de l'Institut
de France à qui il avait été donné par l'abbé Morelli, « bibliothécaire à Venise », Relation d'un voyage fait de louis robert [BCH 102 396
Dans l'ultime préparation du Corpus des inscriptions de Nicomédie F. K. Dorner
s'informa auprès de moi du sort possible des deux inscriptions CIG 3293 et 3352.
Or, selon Boeckh, l'inscription avait été envoyée par Peyssonel à Paris, « ubi nunc est
in theca nummaria ». La « theca nummaria », c'est le Cabinet des Médailles. De fait,
Caylus publiait cette stèle avec d'autres, dont plusieurs envoyées par Peyssonel de
Nicomédie, de Chalcédoine, de Cyzique et de Kymè, qui étaient conservées dans le
Cabinet du Roi, l'ancêtre du Cabinet des Médailles et de la Bibliothèque Nationale.
D'autre part, les inscriptions grecques conservées au Cabinet des Médailles furent,
à l'exception de quelques-unes, transférées au Musée du Louvre en 1918 5. Je
m'adressai donc au Louvre à M. Alain Pasquier, qui retrouva les deux stèles
dans une réserve et m'en fît faire d'excellentes photographies que j'envoyai à
F. K. Dorner. La stèle du séisme m'a paru mériter d'être présentée en détail et mise
dans le cadre général des mentions épigraphiques des tremblements de terre6.
La seule différence avec l'édition de Boeckh est dans la lecture περιειλήφει et
non περιειλήφεις. L'ensemble se traduit ainsi : « Thrasôn, fils de Diogénès,- a dressé
cette stèle7 de ses deux fils", Dexiphanès âgé de 5 ans, Thrasôn8 âgé de 4 ans, d'Hermès
qui les élevait, âgé de 25 ans. Dans l'écroulement du tremblement de terre il les9
tenait ainsi embrassés »10. En remerciement de ce geste du nourricier, le père l'a fait
représenter, droit dans sa longue tunique de serviteur, tenant contre lui les deux
petits enfants dans un costume de cérémonie, plus sérieux que leur âge et qui témoigne
de leur rang11. Il les rassurait comme il pouvait et il était resté avec eux dans la
secousse sismique qui les a écrasés tous les trois.
Quant à la date, il doit s'agir normalement du terrible tremblement de terre
qui ravagea Nicomédie en 120, comme Nicée aussi bien que moins gravement12.
Constantinople à Nicomédie et à Nicée en 1745. Cet appendice, constatait G. Perrot, « n'a pas été au nombre
des papiers de Peyssonel que Ziegler avait examinés et dépouillés à l'intention de Boeckh ».
(5) Je l'ai signalé dans le Catalogue Coll. Froehner (1936), p. 139, en publiant les photographies des
5 pierres restées au Cabinet des Médailles, pp. 139-144, n. 92-96 (Athènes, Délos, Théra et Tralles). Voir aussi
mes Gladiateurs, p. 231, pour une pierre envoyée par Peyssonel ; je ne doute plus qu'elle ne soit venue de
Cyzique exactement (pp. 229-233 et pi. XX). C'est l'occasion de dire un mot sur la dédicace d'Egypte publiée
aussi en appendice dans la Coll. Froehner, n. 97, pp. 144-145. J'ai écrit là : « L'étiquette visible sur la photo
graphie (PL XLV) apprendra au lecteur ce qu'on sait sur la provenance ». Or, l'excellent phototypeur a gratté
cette étiquette, en bas à droite, qui lui semblait gâter cette belle inscription. On lisait : « N. Tano, Antiquities,
N° 3503. Cairo-Egypt ». C'est l'antiquaire du Caire Nicola Tano, 1866-1924 ; cf. Dawson-Uphill, Who was
who in Egyptology, 284 (dans la lre édition de Dawson, 155-156) ; la date de naissance est indiquée par
O. Masson, BCH 1977, 314, en traitant de l'oncle Marius Panayotis Tano, antiquaire à Larnaca et au Caire,
pp. 314-316.
(6) Je reproduis cette photographie flg. 1. [Voir les Additions.]
(7) A la vérité, je traduis ce qu'on attend ici : στηλίς, bien attesté aussi. Cette inscription est alléguée
dans Liddell-Scott-Jones, deux fois avec la provenance Smyrne (pour στυλίς et pour σύμπτωσις) rectifiée
déjà chez Boeckh. Cette stèle n'a rien d'une colonne ou d'une colonnette. J'en arrive à penser que dans
στυλλείδα il y a une confusion avec στηλλεΐδα due à l'itacisme.
(8) Ainsi ce n'est qu'au cadet que fut transmis le nom du père.
(9) Le neutre αυτά vient clairement de l'idée : τα παιδία.
(10) Le verbe a son sens de : protection. Pour le sens erotique, absent dans Liddell-Scott-Jones,
cf. Hellenica, XIII, 188-189, complété par Rev. Phil. 1967, 80.
(11) Belley avait bien vu cela : «le nourricier en habit d'esclave», les enfants en «robe longue des
personnes de condition libre ».
(12) Voir W. Ruge, PW, s. v. Nikomedeia (1936), 474. SEISME A NICOMEDIE 397 1978]
Fig. 1. — Épitaphe de Nicomédie au musée du Louvre.
Selon la Chronique d'Eusèbe, Νικομήδειαν σεισμώ καταπτωθεΐσαν και Νικαίαν πόλεις
Βιθυνίας χρήμασιν άνεστήσατο13, Ierrae motu facto Nicomedia eversa est et Nicaeae plurima
loca, ad quarum instaurationem pecunias Hadrianus largiius estu. L'œuvre de
reconstruction d'Hadrien est mentionnée par la Chronique Pascale : 'Αδριανός εν
Νικομήδεια και Νικαία αγοράς έποίησε και τετραπλατείας15. On a l'impression d'un
(13) Les textes transcrits dans W. Weber, Untersuch. Gesch. Kaisers Hadrianus (1907), 127.
(14) Version arménienne.
(15) Je ne comprends pas les mots suivants : καΐ τα τείχη τα προς τη Βι,θυνίςε. Dans ces deux villes
de

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