Documents ptolémaïques - article ; n°1 ; vol.21, pg 184-208
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Documents ptolémaïques - article ; n°1 ; vol.21, pg 184-208

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1897 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 184-208
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Jouguet
Documents ptolémaïques
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 21, 1897. pp. 184-208.
Citer ce document / Cite this document :
Jouguet Pierre. Documents ptolémaïques. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 21, 1897. pp. 184-208.
doi : 10.3406/bch.1897.3540
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1897_num_21_1_3540DOCUMENTS PTOLEMAÏQUES
Ptolémaïs et sa constitution.
Fondée par le Lagide au cœur de la Haute Egypte, Ptolémaïs (1 )
devait y jouer le même rôle qu'Alexandrie dans le Delta:
centre d'hellénisme tout voisin de Thèbes, comme Alexandrie
(1) Un proscynème en vers de Philé (Letronne, n° 133= CIG, 4925) parle
de Ptolémaïs ην έπόλισσεν Σωτ^ο, Ελλήνων νιλογενές τέμενος. Elle s'élevait à
la place de l'ancien village égyptien de Psoï ( Lurnbroso, Economie politique
de l'Egypte, p. 22U). Un l'appelle ΠτολεααΥ; ή των Θηβών (Ptolérnée, I, 15, 11)
ou ή Έραείου (Ptolérnée, IV, 5, 66; VIII, 15, 13) pour la distinguer de l'au
tre Ptolémaïs égyptienne, Πτολεααι; θηρών, située sur la côte de la mer
Rouge, entre Souakin et Massaoua, près du promontoire de lias Turhoba ou
de Ras el Debir. Celle-ci avait été fondée par Eumédès, envoyé pour chas
ser l'éléphant sous Philadelphe (Strab. p. 770; cf. la stèle hiéroglyphique
de Pithom maintenant à Gizeh, 1. 22-25, traduction dans Naville, Egypt ex
ploration fund. The store city of Pithom and the route of the Exodus, p. 18;
cf. p. 28). L'emplacement de notre Ptolémaïs est parfaitement connu. Il est
aujourd'hui occupé par la petite ville de MensJâyeh (voyez la carte de l'expé
dition française) où l'on peut encore admirer les restes d'un beau quai d'
époque romaine (BCII, XX, p. 247). Les papyrus et les inscriptions nous ap
prennent que la rite rendait un culte particulier aux dieux Sotères, ses fon
dateurs, auxquels furent associés les autres Ptolémées. (Pap. Casati Louvre
n° 5; BCII, XX, p. 245). Un temple y avait été élevé au premier Ptolémée
par Philadelphe (Duemiehen, Gtschichte des alten .Egyptens, p. 162). D'aut
res monuments nons sont connus par les inscriptions: un sanctuaire d'Es-
culape (Baillet, Rev. arch., 1889, I, p. 71); un temple de Dionysos; un pry-
tanée avec un vestibule {BCII., IX, 1885, p. 134); un temple ou plutôt un
ensemble de temples probablement de style égyptien, parmi lesquels un
Isium: ces étaient situés dans un quartier de l'ancienne ville que
l'on appelait les fcept-bourgs (επτακωμία) et que l'on retrouverait au Sud de
la ville moderne. Hors des murs un autel dédié au dieu épervier Horus,
Άρβάκει και Ίέρακι θε[<Ιπ], selon la lecture de Miller, à Isis, et aux θεοίσύνναοι
(Miller, Rev. arch., 1883, II, p. 174); un autel dédié par Nicomachos, prêtre
de Zeus, à Ptolémée Philornétor (Miller, BCII, IX, 1885, p. 141); nos nou
veaux textes nous apprennent l'existence d'un théâtre. C'est de Menshiyeh, DOCUMENTS PTOLÉMAÏQUES 185
était voisine de Memphis, elle y devait être la rivale heureuse
de cette capitale indigène du Sud, où les traditions nationales
et l'esprit théologique semblaient s'être conservés plus hostiles
et plus irréductibles qu'ailleurs. Aussi, tandis que Memphis,
ouverte à l'étranger, souffrit peu de la prospérité d'Alexandrie,
qui, de son côté, n'eut rien à envier à Memphis (1), Thèbes,
après plusieurs essais de révoltes, s'affaiblit de bonne heure
au profit de· Ptolémaïs. Peut-être, même avant la campagne
dévastatrice de Soter II (2), la ville grecque était-elle devenue
la vraie capitale de la Thébaïde (μεγίστη τών έν τή Θηβαίδι), et
au Ier siècle de notre ère, elle n'était pas moins grande que
Memphis (και ουκ έλάντων Μέαφεως) (3). Alexandrie et Ptolé
maïs ne furent pas les seuls nouveaux établissements des Grecs
en Egypte, mais à part peut-être l'antique Naucratis, elles furent
les seules villes qui au temps des Ptolémées, semblent avoir
mérité le nom grec de ζόλις : là les habitants étaient répartis en
tribus et en dèmes, et, pour Ptolémaïs, Strabon nous dit nett
ement qu'elle avait une constitution à la mode grecque, σύστησα
πολιτικονΙν τω έλληνικω τρόπω (4). Quelle était au juste cette
constitution? Sur ce point, nos renseignements sont des plus
pauvres: pour Alexandrie nous connaissons quelques titres de
magistrats conservés par Strabon et par Josèphe(5); mais, pour
Ptolémaïs, nous n'avons que le témoignage de Strabon. Aussi,
que provient le beau buste colossal d'Alexandre le Grand, publié par Helbig
Monumenti antichi pubblicati per cura délia reale Accademia dei Lined, vol.
VI, 1895, p. 72). Inscriptions déjà connues: Rev. arch., 3e série, 1883, 2, p.
174 et p. 181 et suivantes (Miller); ibid., 1889, 1, p. ΊΙ—Rev. de P/uL, XIII, ,
1889, p. 81 et suiv. (Baillet), cf. Ziebartb, Comment, philol. . . . serninarii . .
monacensis, 1891, p. 1-10; BCH, IX, 18*5, p. 131-144 (Miller); ibid., XX, p.
398 ( Jouguet); Academy, 1893, II, p. 493 (Sayce;; carrières de Ptolémaïs (Gebel
Toukh), BCH, XX, 1896, p. 245 et suiv. Un historien grec, Istros de Paphos,
avait écrit l'histoire de cette ville grecque (Athénée, XI, p. 478; cf. Susemihl,
Geschichte der griechischen Litteratur in dtr alexandriner Zeit, I, p. 263).
(1) Lumbroso, Économie politique de l'Egypte sous les Lagides, p. 220.
(2) Paus., I, 9, 3; cf. BCH, XXI, p. 141 et suiv.
(3) Strab., XVII, p. 813.
(4| Strabon, ibid.
(5) Strab., XVII, p. 797; Josèphe, A.J.> XIV, 7, 2; XIX, 5, 2.
BULL. DE CORRESP. HELLENIQUE, XXI. 13 ,
i 86 DOCUMENTS PTOLÉMAÏQUES
parmi les historiens . modernes, tandis que les uns, comme
Droysen (1), prennent ce texte, à la lettre etsemblent conclure
à .l'existence d'une boulé et d'archontes à Ptolémaïs,, d'autres,
comme M. Mommsen (2), en restreignent le sens au point ; de
n'y voir qu'une allusion à la répartition des habitants en tribus
et en dèmes. et; refusent aux. cités grecques d'Egypte, comme
aux, vieilles villes égyptiennes, toute autonomie, municipale.
Sévère, serait le premier qui aurait accordé à Ptolémaïs et; à
plusieurs autres cités égyptiennes «non pas le droit d'avoir des.
magistrats municipaux, mais un conseil municipal (3); jus
qu'alors, en langage officiel, la ville égyptienne s'appelle nome,
la ville grecque polis,. mais une polis sans archontes <ài sans·
bouleutes, c'est un mot vide de sens».
Les trois inscriptions suivantes prouvent qu'il fut au moins ■-
un. temps, où lorsqu'elle se donnait le titre de -όλις, Ptolémaïs;
n'employait pas un- mot; «vide de sens» (4).
(1) Droysen, Hist. dr. l'Hellénisme, trad.. Bouché- Leclerq, III, p. 44 n. 2.
C'est l'opinion courante: Lumhroso, Économie politique, p. 220; Wilcken,
Observations ad hisloriam .Egypti provinrix rumanx, p. IS; Baillet, Revue
arch, XIII (1891), p. 75; Mahatly, The empire, of the Ptolemies, ρ. 76, note.
M. Mahally ajoute «The fact remains that we have found more than one
decree of Ptolernaïs». Je ne vois pas à quel texte connu le savant anglais
fait allusion. L'existence d'un sénat à Ptolémaïs serait, d'après Lumbroso
(L'Egitto dei Greci et dei Romani, 2'ue éd., p. 76), un argument de ceux qui·
admettent qu'à l'origine Alexandrie en a possédé un (Niebuhr, Inscr. Nu-
bienses, ap. Gau, p. 15; Knhn, Die stwdtLche und buergerliche Verfassung,
des rœmischen Reichs,.ll ( 1865), p. 479; Marquardt,-./?û?mwcfte Staaisverwal-
tung, l, (1873), p. 294). Des livres cités par Lumbroso le seul que j'ai eu entre
les mains, celui de Kuhu, est muet sur Ptolémaïs. Cf. aussi Wilamovitz-
Mœllendorf, Lectiones epigraphies, p. 9. «Certe Ptolemaïde si prytanis fuit,
fuit etiam senatuso.
(2) Mommsen, Histoire romaine, XI, p. 156 et suiv., de la traduction Ca-
gnat - Toutain.
(3) Les inscriptions (6'/5, 111,4989, 4996,5(00,5032) qui parlent de βουλή,
de bouleutes et d'archonte à Ptolémaïs sont toutes d'époque impériale et
postérieures à la réforme de Septime Sévère.
(4) Les pierres se trouvent aujourd'hui dans le nouvel hôtel de l'Institut
français d'archéologie orientale (mission française) au Caire. Je suis heureux .
de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents