Du clientélisme aux sections noires du Parti travailliste : la politique inter-raciale à Birmingham - article ; n°1 ; vol.46, pg 3-29
28 pages
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Description

Revue française de science politique - Année 1996 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 3-29
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur John Solomos
Monsieur Les Back
Du clientélisme aux sections noires du Parti travailliste : la
politique inter-raciale à Birmingham
In: Revue française de science politique, 46e année, n°1, 1996. pp. 3-29.
Abstract
From clientelism to Black sections of the labor party: interracial policy in birmingham
This paper explores in detail recent changes in political participation by minority communities in British society, drawing on
research in Birmingham. It explores the conditions which led to the emergence of new forms of political engagement and action
from within minority communities, the circumstances under which black people entered the local system in Birmingham
and the reasons for the new role of black politicians as significant actors. It then looks at some key issues that have dominated
the political agenda during much of the past decade and discusses the impact of the new patterns of political mobilisation on the
policy agenda. It concludes by outlining some of the issues that are likely to influence the future of minority politics.
Résumé
En s'appuyant sur d'abondantes recherches effectuées à Birmingham, cet article explore les diverses formes de la participation
croissante des minorités à la vie politique du Royaume-Uni. Examinant les circonstances dans lesquelles est apparu un nouveau
type d'engagement et d'action chez ces minorités, notamment celles dans lesquelles les noirs sont entrés sur la scène
politique locale de Birmingham et en sont devenus des acteurs importants, il aborde ensuite certains des grands thèmes qui ont
dominé le débat politique de ces dix dernières années ainsi que les effets politiques des nouveaux modes de mobilisation. En
conclusion, il soulève certaines des questions qui influeront probablement l'action politique des minorités.
Citer ce document / Cite this document :
Solomos John, Back Les. Du clientélisme aux sections noires du Parti travailliste : la politique inter-raciale à Birmingham. In:
Revue française de science politique, 46e année, n°1, 1996. pp. 3-29.
doi : 10.3406/rfsp.1996.395034
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1996_num_46_1_395034CLIENTELISME AUX SECTIONS NOIRES DU
DU PARTI TRAVAILLISTE: LA POLITIQUE
INTER-RACIALE À BIRMINGHAM
JOHN SOLOMOS, LES BACK
En Grande-Bretagne, les années 1980 et 1990 ont vu s'amplifier le
débat sur l'évolution de la participation des minorités à la vie poli
tique. C'est durant cette période que la présence politique des noirs
est devenue un des traits dominants de la culture politique. Néanmoins,
on ne sait pas grand-chose des raisons de cette évolution à ce moment-là,
ni des conséquences de ce phénomène sur les relations inter-raciales,
sociales et politiques dans la société britannique. On se propose d'exami
ner ici l'apparition dans cette conjoncture, au sein des minorités, de nou
velles formes d'engagement et d'action politiques. En nous fondant sur
nos recherches à Birmingham, nous tenterons d'explorer à la fois les
motifs de ce changement et son impact sur la culture politique en général.
On examinera en premier lieu les circonstances dans lesquelles la popul
ation noire a fait son entrée dans le système politique local de Bi
rmingham, et comment des personnalités noires sont devenues des acteurs
politiques importants. Cela permettra d'étudier l'interaction entre la nouvelle
politique noire et les formes traditionnelles d'engagement politique. On ana
lysera ensuite les deux questions qui ont dominé le débat politique pendant
les années 1980: les troubles publics et la controverse sur les sections noi
res du Parti travailliste. En septembre 1985, Lozells, un quartier de Bi
rmingham, était la scène d'une violente agitation et de désordres publics qui
allaient avoir une influence majeure sur l'évolution du système politique.
Des affrontements importants entre de jeunes noirs et la police marquaient
l'éclatement d'une crise dans la structure sociale de la ville, révélaient les
inégalités criantes apparues dans le sillage de la désindustrialisation, et la
faillite d'un système politique incapable de répondre aux aspirations d'une
grande partie de la jeunesse de la ville. On traitera l'effet de ces émeutes
sur la politique inter-raciale et sur le mouvement travailliste, afin de tenter
d'expliquer les raisons de la croissance rapide du nombre d'élus noirs qui
suivit ces événements. On examinera enfin dans quels termes s'est déroulé
le débat sur l'existence de sections noires au sein du Parti travailliste dans
les années 1980, et la manière dont ce débat a contribué à donner une
forme nouvelle à la politique inter-raciale.
DES DÉBUTS INATTENDUS :
COMMUNAUTÉS NOIRES ET PARTICIPATION POLITIQUE
Jusqu'au milieu des années 1970, les deux grands partis politiques ne
s'étaient guère souciés de recueillir l'appui des communautés noires établies
à Birmingham. Le Parti travailliste avait bénéficié de leur soutien électoral Solomos, Les Back John
bien qu'il offrît très peu en retour. Cette situation changea radicalement dans
les années 1980. Les facteurs ayant conduit à l'ouverture des appareils par
tisans sont complexes et relèvent souvent des luttes idéologiques au sein des
partis mêmes. Il est cependant clair qu'au début des années 1980 les deux
grands partis prirent conscience du fait que, dans de nombreuses localités
urbaines, leurs chances électorales dépendaient de plus en plus du vote noir.
Cette prise de conscience donna parfois lieu à des situations étranges.
Par exemple, dans une ultime tentative pour acquérir quelque crédit
auprès des minorités, Douglas Osburn, candidat du Parti conservateur dans
la circonscription de Sparbrook aux élections législatives de 1983, fit son
porte-à-porte électoral revêtu d'un kilt. Il s'en expliqua dans la presse
locale: «Nous sommes tous membres d'une communauté ou d'une autre, et
il ne faut pas fonder de jugement sur la race. Nous sommes tous britann
iques»1. Cette nouvelle conscience ethnique ne l'empêcha pas toutefois de
soutenir un projet de loi maintenant une politique fortement restrictive en
matière d'immigration. Toujours lors de ces élections, une femme d'origine
indienne, Pamila Le Hunte, était la candidate du Parti conservateur dans la
circonscription de Ladywood. Si, en chiffre absolu, Pamila Le Hunte ra
ssembla plus de voix conservatrices à Ladywood que le précédent candidat
conservateur, son pourcentage de suffrages exprimés recula de 3,2 2.
Ironie des choses, à la candidate Le Hunte, nettement favorable à une
restriction de l'immigration, s'opposait une candidate indépendante.
Baba Bakjtaura, qui mena campagne alors qu'elle était menacée d'expulsion.
Une anomalie juridique lui avait permis de se présenter aux élections
législatives avec le slogan: «Halte aux expulsions des Noirs!» alors qu'elle
n'était pas légalement autorisée à séjourner en Grande-Bretagne.
S'il faut reconnaître que le Parti conservateur déploya quelques efforts
sur ce plan, c'est cependant dans le cadre du mouvement travailliste que les
noirs commencèrent à participer au processus politique. Mais tout au long
des années 1960 et au début des années 1970, les organisations urbaines du
Parti travailliste s'étaient peu préoccupées de faire participer les communaut
és noires à la vie politique. En fait, ces sections locales urbaines
comptaient souvent très peu de membres.
Il faut également noter qu'à la fin des années 1970 le système politique de
Birmingham était en grande partie entre les mains de membres de l'aile droite
du Parti travailliste, d'hommes comme Brian Walden, qui représentait Lady
wood, Denis Howell à Small Heath, Roy Hattersley à Sparbrook et Roy Jen
kins à Stechford. Durant cette même période, la vie politique interne du Parti
travailliste connut cependant d'importants changements. Le plus notable fut
l'apparition d'une force politique de gauche aussi bien au niveau national que
local. Une personnalité dirigeante du mouvement travailliste expliquait en ces
termes comment ce phénomène joua sur les relations entre le Parti travailliste
et les communautés noires dans toutes les villes du pays:
«Alors que le parti se transformait dans les années 1970 et que la gau
che faisait son apparition comme force politique, certains tenants de la
droite décidèrent de recruter des adhérent

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