Eckhel, Cousinéry et quelques autres - article ; n°29 ; vol.6, pg 198-215
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Description

Revue numismatique - Année 1987 - Volume 6 - Numéro 29 - Pages 198-215
Résumé. — Publication d'extraits et commentaire de dix lettres adressées par Eckhel à Cousinéry d'août 1783 à septembre 1786, puis de février 1795 à février 1797 et de cinq lettres adressées par Cousinéry à son correspondant à Athènes, Fauvel, de janvier 1794 à octobre 1800. En appendice sont décrits par M.O. Masson les catalogues manuscrits de la première collection de Cousinéry conservés à Paris et à Berlin et celui qui figurait au xixe s. à Munich avec la collection elle-même.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hélène Nicolet-Pierre
Eckhel, Cousinéry et quelques autres
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 29, année 1987 pp. 198-215.
Résumé
Résumé. — Publication d'extraits et commentaire de dix lettres adressées par Eckhel à Cousinéry d'août 1783 à septembre
1786, puis de février 1795 à février 1797 et de cinq lettres adressées par Cousinéry à son correspondant à Athènes, Fauvel, de
janvier 1794 à octobre 1800. En appendice sont décrits par M.O. Masson les catalogues manuscrits de la première collection de
Cousinéry conservés à Paris et à Berlin et celui qui figurait au xixe s. à Munich avec la collection elle-même.
Citer ce document / Cite this document :
Nicolet-Pierre Hélène. Eckhel, Cousinéry et quelques autres. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 29, année 1987 pp. 198-
215.
doi : 10.3406/numi.1987.1906
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1987_num_6_29_1906NICOLET-PIERRE* Hélène
ECKHEL, COUSINÉRY ET QUELQUES AUTRES
Résumé. — Publication d'extraits et commentaire de dix lettres adressées par Eckhel à
Cousinéry d'août 1783 à septembre 1786, puis de février 1795 à février 1797 et de cinq lettres
adressées par Cousinéry à son correspondant à Athènes, Fauvel, de janvier 1794 à octobre 1800.
En appendice sont décrits par M.O. Masson les catalogues manuscrits de la première
collection de conservés à Paris et à Berlin et celui qui figurait au xixe s. à Munich avec
la elle-même.
I) ECKHEL ET COUSINÉRY
Lorsque Louis Bergasse entreprenait en 1931 de retracer la carrière
numismatique d'Esprit Cousinéry1, il était amené à analyser ou à citer plus
ou moins largement l'abondante correspondance adressée par celui-ci au
directeur du Cabinet des médailles de Vienne, Joseph Eckhel, dont le
prestige scientifique était déjà considérable de son vivant. Vingt-trois lettres
de Cousinéry, dit-il, sont encore conservées à Vienne. Mais Bergasse notait
aussi : «nous n'avons pas les réponses de celui-ci»2. Ce regret doit être
désormais tempéré. Le Cabinet des médailles de Paris put en effet il y a peu
d'années acquérir une de ces d'Eckhel à Cousinéry3 et ce fut
l'occasion de découvrir que neuf autres, encadrant celle-ci par leurs dates,
étaient conservées à la Bibliothèque de l'Arsenal. Ce fonds à ma
* Cabinet des Médailles, Bibliothèque nationale, Paris.
1. L. Bergasse, Les Débuts de la carrière numismatique d'Esprit Cousinéry (1769-1797),
Provincia 11 (1931), p. 219-245.
La Vente des grandes collections numismatiques d'Esprit Cousinéry, Provincia 12 (1932),
p. 68-93 et 179-213.
Ces deux articles ont été réimprimés sous le titre : Un Consul de France en Orient, Esprit
Cousinéry, voyageur, archéologue et numismate (1747-1833), Marseille, 1932.
Voir aussi, du même auteur, Un consul et numismate français dans le Levant au xvnie siècle,
Esprit Cousinéry, dans ses Souvenirs de Marseille et des Echelles du au xvnf
Marseille, 1921. Un portrait de Cousinéry y est reproduit en face de la p. 32.
2. L. Bergasse, Débuts, p. 227 et note 1.
3. Liste Saffroy 1981, n° 392. Bibliothèque du Cabinet des médailles, Acq. 81-185. Ce
document important m'avait été signalé par M. Michel Dhénin.
Revue numismatique, 1987, 6e série, XXIX, p. 198-215. COUSINÉRY 199 ECKHEL,
connaissance inédit 4 permet de reconstituer presque entièrement le dialogue
épistolaire (ils ne se rencontrèrent jamais) noué en juin 1783 entre le
vice-consul à Salonique (à 36 ans, il se livrait depuis neuf ans déjà à son vif
« goût pour les médailles ») et le très savant jésuite en train de composer son
œuvre majeure5.
Le premier échange de lettres situe déjà, à travers les politesses d'usage,
les deux personnages et le niveau de leurs relations. «Connaisseur en
numismatique», Cousinéry l'est, dès cette époque, si l'on entend par là qu'il
a une connaissance pratique étendue des monnaies antiques, qu'il repère
aisément monnaies communes et pièces rares, et qu'il sait probablement
aussi à quels fournisseurs faire confiance. De Salonique, où en 1783 il gère le
consulat par intérim, il se flatte d'avoir «des correspondants en Syrie, dans
l'Asie Mineure et dans plusieurs îles de l'Archipel » ; il a séjourné
précédemment à Trieste, à Salonique une première fois, puis à Smyrně.
Eckhel, lui, aurait cherché, mais sans succès, à faire acheter des monnaies
grecques intéressantes pour le Cabinet de Vienne par son correspondant tout
désigné, le consul impérial à Salonique6. D'où sa satisfaction d'avoir été mis
en rapport avec Cousinéry. Cependant il n'est pas explicitement question de
transactions commerciales. Ses «desseins littéraires» sont l'élaboration de
cette synthèse et somme à laquelle il donnera le titre de Doctrina numorum
veterum, «grand ouvrage sur toute la science numismatique», qu'il ne
publiera qu'après plusieurs catalogues partiels7. Il est en quête des
matériaux : ceux-ci peuvent être aussi bien des descriptions de monnaies, des
lectures d'exemplaires mieux conservés, ou des précisions sur la provenance
habituelle de tel type, que les pièces elles-mêmes. Les «services considé
rables» qu'il attend de Cousinéry sont, semble-t-il, pour beaucoup, de
l'ordre des rapports du voyageur au savant en chambre. Chaque fois que
Cousinéry annonce qu'il va changer de poste, Eckhel ne manque pas de lui
rappeler le rôle à jouer (à Rosette en Egypte, à Rhodes). Il doit regarder les
monnaies avec des yeux neufs. «Vos observations sur les prétendues
médailles de Lesbus m'ont fait un grand plaisir», assure Eckhel. «Je m'en
servirai dans les occasions. La légende AESBIOY que Golzius prétend avoir
4. Une seule de ces lettres (du 13 juillet 1784) a été transcrite par Paul Lacroix, Description
des manuscrits relatifs à la numismatique conservés dans les bibliothèques de Paris, RBN, 1879,
p. 46-48 ; cette liste analytique des documents de l'Arsenal a aussi été publiée à part (Bruxelles,
1878). Pour faciliter la lecture, nous avons modernisé l'orthographe des lettres citées.
5. J. Eckhel, Doctrina Numorum Veterum, en huit volumes parus de 1792 à 1798. Bien avant
l'impression du premier volume, l'ouvrage en chantier était déjà le grand «manuel» que put
étudier et copier en partie le jeune danois Georg Zoëga venu à Vienne, en 1782, pour apprendre
la numismatique auprès d'Eckhel : cf. O. M0rkholm, The Danish contribution to the study of
Ancient Numismatics, 1780-1880, Copenhague, Nationalmuseet, 1981 (Den Kongelige M0nt- og
Medaillesamling, 1781-1981), p. 127 et suiv.
6. Il se nommait le chevalier de Gamara, cf. L. Bergasse, Débuts, p. 226.
7. En 1775, Numi veteres anecdoti ex museis Caesareo Vindobonensi, Florentino Magni Dud
Etruriae... En 1779, Catalogus Musei Caesarei Vindobonensis numorum veterum, etc. 200 HÉLÈNE NICOLET-PIERRE
remarquée sur une de cette espèce est selon moi une imposture à sa
manière... » (6 août 1783). Cousinéry agit-il «par pure bonté de cœur? » On
en doute un peu. Dans cette formule qu'emploie Eckhel on ne peut
s'empêcher de discerner soit quelque ironie, soit le désir de mettre tout de
suite, élégamment, les choses au point : il s'adresse au connaisseur, non à un
simple «recruteur» de médailles.
Néanmoins Cousinéry envoie des monnaies à Vienne, et demande en
échange des livres de numismates : Vaillant, surtout, parce qu'il a déjà
Strada et Goltzius : « C'est une passion que de réunir les anciens antiquaires
par leurs ouvrages comme l'est celle de réunir les monuments sur lesquels ils
ont écrit. » Une bonne partie de la correspondance roule autour de ces achats
de livres. Certains lui sont envoyés, pour d'autres Eckhel se montre réticent :
ses remarques sur ce sujet nous montrent qu'il tient ses prédécesseurs en
piètre estime, et ne voit pas là matière à collection. Il essaie de dissuader son
correspondant d'acheter des ouvrages dépassés et chers : ainsi, à propos des
«Familles» de Vai

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